Si nous avons l’habitude depuis plusieurs années de voir Ubisoft proposer des jeux d’aventures avec un grand A ou d’autres licences majeures, il ne faut pas oublier que leur talent est également mis à disposition de jeux plus petits. Des jeux plus humbles qui, avec le temps, finissent par devenir eux-mêmes des titres connus. Nous parlons ici évidemment de la série des Trials, qui a débarqué pour la première fois sur PC en 2000, lorsque RedLynx était encore un studio totalement indépendant. Depuis 2011, année de rachat par Ubisoft du studio, nous avons eu droit à trois épisodes : Evolution, Fusion et depuis cette année, Trials Rising. Il s’agit d’ailleurs du premier volet de la série à sortir sur une console Nintendo.
Avant propos : les captures d’écran proposées dans ce test sont parfois prises en mode portable, parfois en mode TV et non toutes basées sur le même format.
Un gameplay fou avec une re-jouabilité exemplaire
Si vous ne connaissez pas encore cette série des Trials, il s’agit d’un jeu de course à moto axé sur le “die and retry“. Nous avons ici affaire à des circuits vus de côté arborant bon nombre de reliefs, forçant le joueur à maîtriser l’art de l’accélération, du freinage et surtout de l’inclinaison de sa moto. Sans quoi il est simplement destiné à recommencer encore et encore ses circuits. Tout cela ne signifie pas forcément difficulté extrême, en tous cas durant les premières heures de jeu. La touche B, permettant de revenir au dernier checkpoint ou la touche -, qui elle fait recommencer dès le départ, vous sera surtout utile lorsque vous apprendrez à jouer au début du jeu. Un peu plus tard, vous vous en servirez pour anticiper au mieux votre trajectoire. Ubisoft a néanmoins eu l’idée intéressante d’ajouter une “académie” dans le jeu, dont les différents cours se débloquent au fur et à mesure du temps passé sur le jeu. Plus vous jouez, plus vous aurez les clés pour réussir au mieux vos courses et c’est non négligeable. Certains vont dire que la Nintendo Switch n’est pas pensée pour ce genre de jeux, étant donné que les joy-con ou même la manette PRO ne disposent pas de gâchettes analogiques. C’est vrai, mais ça n’empêche pas de bien jouer au jeu lorsque notre niveau n’est pas celui d’un e-sportif professionnel. Qui plus est, Trials Rising propose l’utilisation du joystick droit, qui permet quant à lui de doser l’accélération.
Les circuits de Trials sont donc composés de différents éléments importants : la ligne de départ, des checkpoints, la ligne d’arrivée et évidemment tout une série d’obstacles. Ceux-ci peuvent se matérialiser par des tremplins classiques, voire par des tremplins à bascule, des séries de “dos d’ânes”, des gouffres, des tremplins bondissants et parfois même des éléments de décors intervenant dans votre course (un morceau du chemin qui se brise, une voiture qui s’approche comme dans un film Hollywoodien, des caissons de basses si puissants qu’ils vous font accélérer …). L’objectif est simple : terminer la course avec le moins d’erreurs possibles tout en faisant le meilleur temps. Vous n’êtes pas obligés de battre tous les records constamment, puisque trois paliers sont présents : bronze, argent et or. Le tout est parfumé d’une bande son en adéquation avec le jeu, contenant des musiques de Crobot, GrimSkunk, In Flames ou encore Sum 41 pour ne citer qu’eux.
Pour y parvenir, vous devrez donc prendre en compte tous les éléments disposés sur la course, apprendre à entamer une descente tout en anticipant la probable remontée au bout. Attention, si vous sautez trop loin, vous pourriez perdre du temps sur un tremplin à remonter avec difficulté. En freinant avant le saut, il est probable que vous adoptiez une course plus fluide.Il a toujours été question de dosage dans les jeux Trials et ce nouvel épisode ne change pas la donne. Il est important d’apprendre à identifier la trajectoire parfaite et à doser ses accélérations et ses réceptions. Pour apprendre tout cela, il n’y a pas 36 solutions : vous allez recommencer votre course. Encore, et encore. Si cela n’est pas gênant au départ, il faut tout de même savoir qu’après quelques heures de jeu, les courses commencent sérieusement à s’intensifier. Les niveaux “facile” et “moyen” restent tout à fait abordables, pour la plupart.
Dans Trials Rising, les courses sont disposées par continent. Le jeu nous fait voyager des États-Unis à la Russie, en passant par la ville de Paris et sa course au sein même de la Tour Eiffel. Une fois les diverses courses terminés sur un continent, vous débloquerez un stade permettant de prendre part à quatre finales : 3 circuits distincts et indépendant, puis l’accumulation des trois en un seul niveau. C’est ici que ça commence à se corser pour de bon : la dernière finale de chaque stade a tendance à proposer un niveau de difficulté bien trop élevé comparé à ce que peut montrer le jeu avant. Si vous n’avez pas la patience d’un moine Shaolin, préparez-vous à rager sévère. Néanmoins, vous prendrez un plaisir monstrueux à enchaîner les obstacles d’une façon fluide tout en faisant des backflips ou frontflips. Chaque niveau est pensé pour proposer une expérience assez unique, avec des nouveautés constantes. Qui s’ennuie dans Trials Rising s’ennuiera partout, sans doute. Il m’est même arrivé de passer 45 minutes sur un seul et même circuit, pour le simple plaisir de faire le meilleur temps possible. Pas d’objectif spécial ici, pas de fantôme frustrant, juste une envie.
Des modes de jeux variés, solo ou en ligne
Malgré tout, Trials Rising propose un gameplay dingue et une re-jouabilité exemplaire. Quand vous pensez avoir fait le tour d’une course, c’est là qu’un de vos amis bat votre record. Et c’est parti pour une nouvelle session effrénée durant laquelle vous n’avez qu’un objectif : faire mordre la poussière au fantôme de votre ami. Le jeu propose d’ailleurs plusieurs objectifs pour ses courses : le système classique de temps, mais également des défis spéciaux allant d’un nombre de backflips précis dans une course, un temps précis en l’air, sur la roue arrière, etc. Un élément bien spécial sur la carte vous propose d’ailleurs des défis encore différents, qui ne se basent pas sur des circuits habituels. Vous pourrez donc de cette façon vous retrouver à vous éjecter pour atterrir le plus loin possible sur une piste ou même mettre des paniers sur un terrain de basket. Oui oui.
Trials Rising propose également du jeu en multijoueur, en local ou en ligne. Vous pourrez donc prendre part à des courses jusqu’à huit joueurs en ligne, sur des pistes malheureusement pas des plus intéressantes. Le niveau de jeu en multijoueur n’est pas réellement comparable à celui en local qui propose des pistes parfois explosives et étonnamment géniales. En multijoueur online, tout est un peu moins drôle, si tant est que vous parvenez à jouer avec sept autres personnes simultanément (ce qui est rare) auquel cas il n’y a aucun plaisir. Préférez toujours une session à quatre joueurs en local, le côté humain et amical apportera sa dose de fun sans aucun doute, surtout lorsque qu’est activée la fonctionnalité d’éjection sur la ligne d’arrivée. Celle-ci permet tout simplement d’éjecter votre pilote de son bolide, permettant (si vous avez l’élan nécessaire) de vous projeter en avant et espérer passer la ligne d’arrivée avant vos amis. C’est quitte ou double, mais c’est exceptionnellement drôle. Si vous êtes plus “deux joueurs”, il est possible de refaire toutes les courses du jeu avec une moto tandem, où les deux joueurs sont sur la même bécane. Inutile de vous le dire, mais la synchronisation entre les pilotes doit être parfaite pour réussir quoi que ce soit. Et c’est sincèrement très drôle.
Là où la connexion en ligne devient vraiment intéressante, c’est sur le “Track Central”. Trials Rising propose un mode d’édition de pistes, permettant comme le nom l’indique de créer ses propres pistes de course. Si ce mode de jeu est assez difficile à prendre en main, avec un fonctionnement complexe aux joysticks ne permettant pas de bien se repérer dans l’espace, vous pourrez toujours profiter des créations d’autres joueurs. Vous sentirez aisément la créativité de certains, même si les pistes créées par les joueurs sont bien souvent difficiles, mais tellement plaisantes. Certaines pépites se cachent parmi le lot pistes créées, proposant parfois même quelque chose de meilleur que tout ce que les développeurs du jeu ont pu mettre en place.
Un système de progression et de lootboxes
Au fur et à mesure que vous complétez les défis de Trials Rising, vous gagnerez des points d’expérience permettant de monter en niveaux. Ceux-ci n’ont qu’un seul réel intérêt, celui de débloquer de nouvelles pistes ainsi que deux motos différentes, plus puissantes et plus légères. Vous gagnerez également au fur et à mesure de l’argent, permettant de débloquer deux autres motos (ou plutôt un vélo et une mini-moto) amenant un nouveau gameplay bien plus compliqué à prendre en main. Ces deux bolides ont comme seul but d’amener à des situations assez drôles, parfois frustrantes. Ce n’est pas tout, puisque le jeu propose une personnalisation du pilote et de ses bolides. Vous pourrez donc modifier sept parties de votre pilote : casque, veste, tshirt, gants, bas, chaussures et accessoires ainsi que la pose du joueur lors d’un écran de chargement, l’animation de victoire et celle de défaite. Pour les motos, ce chiffre monte jusqu’à neuf : jantes avant et arrière, pot d’échappement, phare, cadre, carénage, garde-boue avant, pneu avant et pneu arrière.
Les éléments modifiables se débloquent donc en terminant certaines courses ou en dépensant l’argent gagné en jeu. Deux autres façons existent néanmoins. La première est l’argent réel utilisé pour acheter des “glands” couleur diamant. Il s’agit donc ici d’achats “in-app“, basés uniquement sur le cosmétique. Vous n’avez pas l’obligation de passer à la caisse pour jouer, simplement si vous souhaitez acheter de nouveaux vêtements pour vous la péter en ligne (et c’est compréhensible). Dernière façon de faire, les lootboxes. À chaque montée de niveau, le jeu vous accorde une loot-box contenant trois éléments différents. Ceux-ci peuvent être des éléments pour le pilote, pour la moto, des poses ou des stickers que vous pourrez apposer sur la majorité des vêtements et éléments de bolides. Autant dire que vous avez de quoi faire sans dépenser un seul euros (sauf ceux utilisés pour acheter le jeu, évidemment).
Techniquement imparfait
Trials Rising, c’est avant tout du grand fun sur toutes les plateformes. Mais sur Nintendo Switch, le constat technique est un peu décevant. Si nous ne pouvons que remercier Ubisoft d’avoir fait l’effort de proposer un Trials pour la première fois sur console Nintendo, pour notre plus grand plaisir, il ne faut pas oublier non plus que le jeu a souffert lors du portage. Trials Rising tourne en 30 images par secondes maximum avec des baisses assez fréquentes (néanmoins très rares en pleine courses, plutôt avant et après), d’autant plus en multijoueur en ligne et dispose d’une belle direction artistique qui met en avant les plus belles villes du monde, malheureusement gâchée par des textures baveuses et hasardeuses. Vous en prendrez parfois plein les yeux dans les décors très ensoleillés, mais évitez de vous attarder sur le reste. Le constat est équivalent en mode portable et en mode TV, avec un peu plus de mal sur votre téléviseur. Comme toujours, il est néanmoins très agréable de jouer à un jeu du genre au fond de votre couette sur l’écran de la console.
La lumière n’est pas toujours bien gérée, l’eau est souvent assez ridiculement modélisée, le jeu est flou, les décors arrières sont plats, sans textures, le tout fait parfois penser à un jeu PlayStation 2, sans mauvaise foi de ma part évidemment. Il est assez fou de remarquer que Trials Fusion sur Xbox 360 est parfois plus joli que Trials Rising sur Nintendo Switch. Heureusement que le gameplay reste plaisant derrière donc. Dernière chose, pour les amateurs de captures vidéos, sachez qu’il est possible d’en faire sur Trials Rising version Switch. Il suffit simplement d’activer le paramètre dans les options du jeu. Cela désactivera néanmoins les musiques du jeu, mais il s’agit sans nul doute d’une question de droits d’auteurs plus que de limitations techniques de la console.
Gameplay parfait, technique imparfaite
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Gameplay aux oignons, technique imparfaite - 75%75%
Gameplay aux oignons, technique imparfaite
Trials Rising sur Nintendo Switch est une dose de fraîcheur sans précédent. Avec un gameplay parfait apportant du fun insolent dans tous les sens, un plaisir de saut incroyable, un amour pour les courbes fluides sur les circuits, ce nouvel épisode de Trials a tout à fait sa place dans vos mains. À condition tout de même que vous appréciez le challenge et le fait de recommencer sans cesse une course, avec une difficulté parfois mal dosée dans des niveaux pourtant estampillés “facile”. Là où le bat blesse, c’est que techniquement, Trials Rising sur Nintendo Switch n’est pas réellement à la hauteur. Ses textures sont baveuses, son nombre d’images par secondes limité à 30 est un peu faiblard et sa direction artistique est gâchée par tout cela. Le principe de la console vient une nouvelle fois redorer l’image d’un jeu, permettant d’y jouer à la fois sur votre TV mais également au fond de votre lit ou dans le métro.
Sérieusement je dois vraiment vieillir mais je ne comprend pas pourquoi tout le monde taille le jeu sur ses graphismes.
Cette gen est abrutie aux sacro saint 60fps et si c est en 30 bouhhh c est pas bien…que c est ridicule !
Il y a 10 encore personne ne calculait tout ca on jouait on kiffait, si c etait suffisament beau et fluide c etait top, personne ne parlait de fps et de résolution…le jeu est en 720p et 30fps ? Et bien c est parfait c est largement suffisant ! Je trouve ce jeu bluffant perso c est un regal.
Bref comme je le disais je dois me faire vieux, quand je vois les gens trouver les dlc comme la base et normal, ou des jeux se faire basher parcequ ils ne sont pas en 60fps framerate divin…
Hello 🙂
Le principe d’un test de jeu est de parler de ses points forts et faibles. Graphiquement, le jeu est faiblard et c’était normal d’en parler, tout simplement 🙂 D’autre part pour le nombre de fps, ce n’est pas le fait qu’il soit en 30fps maximum qui gêne, mais plutôt que le jeu rencontre des baisses de framerate.
Idem je pense comme toi. Aujourd’hui, on enlève du contenu pour le vendre en DLC day one et c’est devenu normal …? Enfin, d’un autre côté, j’ai pu acheter ce Trial Rising à 20€, je ne l’aurai pas pris à 40 ! Et c’est vrai également que tout le monde ne jure que par les Fps, c’est énervant. Perso, en mode nomade, je n’ai pas encore eu de baisse de famerate !
Et oui, le jeu est assez inégale, tantôt très sympa voir vertigineux dans certain décor, tantôt très limite avec des textures flou, baveuse. En tout cas, c’est un jeu idéal en mode nomade. Dimanche, j’ai regardé Doctor Strange à la TV et pendant la pub, hop quelques courses sur Trials ! Excellent !