Le moins que l’on puisse dire de Xenoblade Chronicles est qu’il marqua les joueurs de tous les continents lors de sa parution sur Wii en 2011. Aussi émouvant et qu’enchanteur, le titre de Monolith Soft a déjà sa place au panthéon des jeux vidéo. Plusieurs années passèrent, et la série continua son petit bonhomme de chemin avec Xenoblade Chronicles X sur Wii U qui avait quelque peu divisé les fans du premier épisode mais également enthousiasmé la presse et les joueurs. Fatalement, les amateurs de la licence ne s’attendaient pas à un nouvel opus avant au moins cinq longues années… Erreur ! Nintendo annonça lors de sa grande conférence de janvier la venue de Xenoblade Chronicles 2 sur Nintendo Switch. Malgré de nombreux (et légitimes) doutes de la part des joueurs quant à la parution du titre en 2017, voici que Monolith Soft nous amène sa dernière création sur la console hybride. Prêts pour l’aventure ?
Alrest : entre gigantisme et mythologie
Bienvenue dans le monde d’Alrest ! Des prairies verdoyantes aux montagnes escarpées en passant par les forêts luxuriantes, c’est tout un écosystème qui n’attend que vous. La particularité d’Alrest est que ses continents sont en réalité des Titans, de gigantesques entités vivantes avec lesquelles les humains vivent en harmonie. Cet univers est bercé de nombreux mythes dont celui d’Elysium, le paradis terrestre duquel les humains auraient été chassés des millénaires auparavant pours des raisons mystérieuses. Nombreux sont ceux voyant en Elysium le salut de l’humanité, dont le destin est en effet bien sombre non seulement du fait de la mort progressive des Titans mais également de la guerre opposant les différentes nations d’Alrest.
C’est dans cet implacable contexte que nous retrouvons le jeune Rex. Récupérateur chevronné malgré son jeune âge, Rex fait rapidement la rencontre de Pyra, une étrange jeune femme qui se révèle être l’Aegis, une Lame intimement liée à la légende d’Elysium. Mais qu’est ce qu’une Lame ? Dans le monde d’Alrest, certains humains ont la possibilité de se lier à une de ces entités guerrières et d’entamer avec elles une relation fusionnelle. La Lame aide son propriétaire, alors appelé Pilote, dans de nombreux domaines et notamment les combats. De cette rencontre entre Rex et Pyra naît une aventure extraordinaire aux multiples rebondissements que Monolith Soft narre avec force et délicatesse avec des cinématiques dignes des meilleurs shônens du moment.
Si le début est victime de quelques lenteurs agaçantes mais nécessaires pour commencer dans les meilleures conditions, le joueur se sent très vite transporté par le fil du scénario dont on meurt d’envie de connaître le dénouement. Les personnages sont pour la plupart excellents, que ce soit au niveau des protagonistes que des antagonistes. Plus que cela, vous rencontrerez de nombreux ennemis que vous adorerez détester ! Le scénario d’une suprenante profondeur abordera des thèmes aussi variés que l’éthique scientifique ou bien les traitements infligés par les humains aux autres créatures vivantes.
Par ailleurs, les puristes des voix japonaises seront ravis d’apprendre que Nintendo propose au choix un doublage anglais et un doublage japonais qu’on peut comparer grâce à la section “Cinématiques” du Menu Principal. Pour être concis, les deux ont leurs défauts comme leurs qualités : alors que le doublage anglais nous propose une Pyra à la voix douce et mature, le japonais l’infantilise terriblement au point de donner l’impression de s’adresser à une collégienne de douze ans. Rappelons que nous parlons de l’Aegis tout de même ! En revanche, on a plutôt envie de frapper Rex dans sa version anglophone (surtout lors de scènes de combat) alors que le Rex nippon est tout simplement excellent.
Les environnements du jeu sont pour la plupart splendides, fourmillant de vie sous toutes ses formes et offrent une diversité très appréciable. On se souviendra d’avoir arpenté les vastes et hostiles plaines du Titan Gormott avant d’atteindre une sympathtique cité tout aussi vivante que la nature qui l’entoure. Et que dire du Titan Uraya, si ce n’est que ses lacs scintillants de mille feux et ses érables rouges vermillons semblent tout droit sortis des oeuvres enchanteresses d’Hokusai. Toutes ces étendues sont de formidables terrains de jeu où l’exploration et la recherche de matériaux règnent en maîtresses absolues. Et ceci est sans évoquer l’excellente bande-son qui illustre l’art de Monolith Soft. Là où Xenoblade Chronicles X avait divisé avec ses chansons jugées trop décalées, Xenoblade Chronicles 2 fait l’unaminité !
Guerre et Paix
L’importance des Lames prend toute son ampleur dans les combats qui rythment votre aventure en Alrest. Nous sommes confrontés à un système très complexe au premier abord, mais véritbalement jouissif une fois les mécanismes assimilés et appliqués. Vous aurez à faire vos preuves rapidement, car si nous devions donner un mot pour qualifier ce Xenoblade, ce serait “exigeant“. Hors de question de vous jeter en pleine bataille sans une préparation minutieuse de votre équipe.
Vous pourrez rapidement compter sur une équipe de trois Pilotes pour mener vos batailles. Chaque Pilote peut faire appel à trois Lames, et chaque Lame vous accorde trois Arts de combat. Ainsi, chaque personnage possède neuf Arts que vous pouvez alterner rapidement pendant la rixe. Combinez intelligemment vos Arts de Lames pour déclencher de redoutables combos qui ne manqueront pas d’infliger des blessures tout aussi sérieuses à vos ennemis.
Vous pourrez aisément diversifier vos attaques en obtenant de nouvelles Lames. Pour cela, vous devrez mettre la main sur les Cristaux Coeurs, sorte de concentré d’énergie qui, une fois libérée, donne naissance à une Lame. La plupart des Cristaux vous donneront des alliés à l’aspect quelque peu générique, mais certains vous procureront des figures légendaires de la mythologie d’Alrest, idéales pour châtier vos adversaires ! Combattre aux côtés d’alliés comme un esprit de l’air aux doux airs de Totoro ou bien une sinistre marionnette armée d’un canon laser a quelque chose de réellement grisant que vous aimerez sans aucun doute expérimenter.
Un contenu… titanesque !
Le moins que l’on puisse dire est que Xenoblade Chronicles 2 offre un contenu conséquent. Plusieurs dizaines d’heures vous seront nécessaires pour parvenir au dénouement du passionnant scénario concoté par Monolith Soft et explorer les Titans dans leurs moindres recoins. Nous pourrions également citer les quêtes annexes pour réhausser d’avantage la durée de vie du jeu, mais elles sont hélas pour la plupart sans intérêt. Exceptés quelques uns, les objectifs secondaires manquent cruellement d’originalité : on a plutôt envie d’en finir au plus vite pour récupérer l’expérience promise que d’en profiter pleinement.
Un point qui divise est également la technique du jeu. Attention cependant, si le “bad buzz” a fait beaucoup de bruit, notez qu’il est somme toute très exagéré sans pour autant être injustifié. Si du côté Télévision, le jeu est tout à fait agréable, la côté Portable l’est beaucoup moins. En soi, le jeu n’est absolument pas injouable (comme un certain RiME) sur l’écran de la Nintendo Switch, mais la différence de rendu entre les deux configurations est trop grande pour ne pas être relevée. Le jeu devient subitement beaucoup plus grossier avec des variations de résolutions notables. On note également quelques légères chutes de framerate ainsi que certaines textures mettant du temps à s’afficher, sans cela soit bien handicapant en somme. Cela reste correct pour une console portable, mais indigne des capacités d’une console hybride ! Il est difficile d’imaginer que Monolith Soft ne puisse pas proposer mieux quand on voit que Nintendo parvient à proposer une expérience entièrement similaire avec The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Est-il question d’un manque de temps d’optimisation devant la volonté de Nintendo de sortir le jeu en 2017 ? Fort heureusement, la surprise face au contraste est rapidement oubliée après quelques minutes en grande partie grâce à la formidable direction artistique du titre.
Xenoblade Chronicles 2
Avis final
-
Avis final - 85%85%
Résumé
Quelle réussite ! Monolith Soft nous propose un grand cru comme les joueurs en ont l’habitude avec la série Xenoblade. Une bande-son splendide, une histoire passionnante, des environnements magnfiques… Que demande le peuple ? La Nintendo Switch tient un solide J-RPG préparé avec amour par des maîtres du genre et ce, jouable n’importe où. On regrettera les quelques faiblesses techniques rapidement évincées par la force artistique qui se dégage de ce jeu qui ravira les amateurs du genre. Préparez-vous à une aventure inoubliable dans un monde qui vous acceuille à bras ouverts !