TEST – Fire Emblem Warriors

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“Un mariage en entraîne un autre”, c’est vraisemblablement sur ce proverbe américain que s’est fondé Koei Tecmo pour son premier titre majeur sur Nintendo Switch. Après le détonnant Hyrule Warriors, l’éditeur japonais récidive en unissant devant l’autel la série Fire Emblem et son fameux style Musô pour donner naissance à Fire Emblem Warriors. Entre fan-service, batailles haletantes et attaques dévastatrices, Koei Tecmo a-t-il réalisé un mariage d’amour ou de raison ? Un peu des deux semble-t-il…

Pour commencer, qu’est-ce qu’un Musô ? Ce style, omniprésent dans les jeux de Koei Tecmo, est plus connu sous le nom de Warriors en Occident : Dynasty warriors, Samurai Warriors, Hyrule Warriors… Autant de jeux qui reposent tous sur le même principe : vous incarnez les commandants de votre armée et disputez des batailles sur de vastes zones face à une armée ennemie. En plus d’affronter, et de décimer, des milliers de soldats, vous aurez à prendre le contrôle des forts et avant-postes ennemis pour augmenter le moral et les effectifs de vos troupes. Vos alliés sont également de la partie : ils peuvent par exemple s’occuper de prendre un fort, pendant que vous serez en train d’en découdre avec un capitaine ennemi. Bien sûr, ils vous demanderont parfois de l’aide en cas de difficulté, au quel cas il vous faudra vous dépêcher avant qu’ils ne soient trop mal en point pour continuer.

En ajoutant les mécaniques très particulières de Fire Emblem (le triangle d’armes, les différentes classes d’unités, la possibilité de former des duos…), on obtient un mélange tout à fait exquis de ces deux séries de jeux. La dimension stratégique des Fire Emblem semble être l’ingrédient idéal pour agrémenter les Musô souvent qualifiés de “brouillons”. L’apport de la série d’Intelligent Systems se fait également au niveau du casting bien sûr : avec les héros de Fire Emblem Fates, Awakening et Shadow Dragon (et en moindre partie de Shadows of Valentia), on obtient un casting d’une vingtaine de personnages au gameplay unique qui ravira les fans. On regrettera simplement la sur-représentation des épéistes au détriment des lanciers et des utilisateurs de haches. En revanche, on aurait apprécié plus de diversités dans les jeux d’où proviennent les personnages : où sont donc Ike et Roy ? Néanmoins, Koei Tecmo a su créer des combattants aux combos aussi variés que dévastateurs : de quoi massacrer avec élégance les unités ennemies ! Sachez qu’un Season Pass est déjà disponible à l’achat sur le Nintendo eShop : pour 20€, 9 nouveaux personnages, des cartes et des costumes seront ajoutés à votre jeu au fur et à mesure. On regrette tout de même que tant de personnages n’aient pas été ajoutés dans le jeu de base…

Fire Emblem Warriors propose deux modes de jeu : un mode Histoire et un mode Chronique. Si le nombre peut sembler faible, le contenu proposé par chacun d’entre eux masque cela sans soucis. Le mode Histoire raconte le périple du Rowan et de Lianna, les jumeaux au sang bleu, pour sauver leur mère et le Royaume d’Aytolis face à l’invasion de Velezark, le Dragon du Chaos. Accompagnés de Darios, le prince héritier du Royaume de Gristonne, les deux frère et soeur vont devoir affronter Velezark qui est parvenu à ouvrir des portails lui permettant d’invoquer de redoutables créatures prêtes à massacrer le peuple. Heureusement, les héros de l’univers Fire Emblem traversent également ces portails et viennent en aide à nos deux protagonistes dans leur aventure avec parfois quelques références à certains scènes des jeux dont ils proviennent.

Au total, une vingtaine de chapitres sont disponibles en plus de l’ultime bataille concluant le scénario. Chaque chapitre peut-être rejoué dans les conditions de votre choix et dispose de quatre niveaux de difficulté (le quatrième étant débloqué après avoir terminé le scénario). À noter qu’il vous est possible d’effectuer les pré-réglages classiquement proposés dans les jeux Fire Emblem : vous pouvez par exemple imposer qu’une unité morte le sera définitivement, ou à l’inverse, avoir la possibilité de la réutiliser lors de la prochaine bataille. Comptez en moyenne une douzaine d’heures pour en venir à bout en difficulté normale, sachant que les chapitres sont souvent l’occasion de collecter certains éléments comme les Souvenirs d’Anna, la marchande bien connue des habitués, et les Magisters, d’étranges artefacts capables de faire passer votre personnage en classe supérieure.

Ce Mode Histoire est globalement satisfaisant avec de belles cinématiques et un doublage plutôt propre en anglais (exceptée la voix de Rowan qui donne plus envie de le frapper que de l’aider…) et excellent en japonais. On apprécie également la qualité de la traduction avec des dialogues bien écrits, comme on en a l’habitude avec Fire Emblem. Qui dit Musô, dit rock ! Comme à l’accoutumée, Koei Tecmo propose une bande-son endiablée avec différentes reprises plutôt réussies des thèmes de Fire Emblem qui accompagnent à merveille vos séances de taillades.

Vient ensuite le Mode Chronique qui, pour faire simple, est ce que le Mode Aventure était à Hyrule Warriors. Véritable hommage à la série, ce Mode vous propose différentes cartes comportant un grand nombre de batailles à mener. Chaque carte correspond à un évènement marquant dans les différents épisodes de Fire Emblem : retrouvez le dilemme cornélien de Corrin dans Fates, le conflit opposant Daraen à Valldar dans Awakening ou encore le récupération de Falchion par Marth dans Shadow Dragon. Avec toutes les conflits à remporter et les nombreux éléments collectibles disséminés, ce Mode Chronique est chronophage à souhait ! Les batailles sont l’occasion d’amasser des matériaux et des écus qui vous seront indispensables pour renforcer vos héros. En passant au Marché entre deux combats, vous pourrez confectionner des badges qui augmenteront les statistiques de vos personnages comme leur nombre de combos ou leur défense face à certains types d’arme. Ces badges peuvent également permettre à vos combattants d’apprendre des capacités spéciales qui leur conféreront divers avantages.

Lorsque l’on parle des Musô, deux éléments reviennent incessamment hanter les différents tests et retours des joueurs : la technique et la répétitivité. Au niveau du premier aspect, Fire Emblem Warriors s’en sort honorablement : sans être une “claque graphique”, comme on aime le dire, le titre propose somme toute des décors propres et surtout une excellente modélisation des personnages. Par ailleurs, le jeu propose deux modes d’affichage : un mode en 1080p 30 fps, et un autre en 720p 60 fps. Dans un cas comme dans l’autre, le framerate est solide et idéal pour massacrer vos ennemis ! Le rendu en Mode Portable est très bon, avec des contours un peu moins fins mais somme toute parfaitement adapté à l’écran de la Nintendo Switch. Certaines textures sont néanmoins très grossières, mais rien de bien embêtant. D’un autre côté, si le joueur passe plus de temps à inspecter les décors qu’à regarder ce qui se passe sur le champ de bataille, un ou deux problèmes finiront par survenir…

Fatalement, massacrer l’armée ennemie devient un poil répétitif à la longue : si les amateurs de Musô n’en seront sans doute nullement gênés, les joueurs en recherche de diversité pourraient être rebutés. La diversité de Fire Emblem Warriors se situe dans ses personnages et leur gameplay plutôt que dans son concept. Heureusement, les mécaniques de Fire Emblem viennent en partie gommer les défauts caractéristiques des Musô : le fait de pouvoir donner des ordres aux unités alliées et de changer de personnages à n’importe quel moment amène une dimension stratégique qui manquait cruellement dans Hyrule Warriors. Les alliés étant plus actifs, on a moins l’impression d’être seul sur le champ de bataille à décimer efficacement l’ennemi. Par contre, le reproche que l’on peut faire au titre est son manque de lisibilité au niveau de la carte : en haut à droite de votre écran se trouve une mini-carte de la zone avec les positions des forts, de vos alliés ainsi que des capitaines ennemis. Il est néanmoins extrêmement difficile de se rendre du premier coup dans la bonne direction tant elle est grossière. On aurait apprécié un niveau de zoom supplémentaire pour lire cette carte.

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Résumé

Au final, Fire Emblem Warriors est un cross-over réussi : nous avons là l’exemple typique de deux styles de jeux totalement compatibles et très intelligement réunis. La possibilité d’incarner les héros de Fire Emblem dans ce contexte est probablement le rêve de la plupart des fans de l’univers de la série, et cela Koei Tecmo l’a bien compris. Avec des graphismes soignés, une bande-son travaillée et un fan-service jouissif, Fire Emblem Warriors conviendra aussi bien aux amateurs de la série d’intelligent Systems qu’aux vétérans du style Musô. Pas sûr en revanche que le titre plaise aux allergiques de la répétitivité. Si cet aspect ne vous fait pas peur et que vous êtes en manque de Fire Emblem sur Nintendo Switch, une seule chose à faire : foncez dans la bataille !

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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !