Lorsque notre rédacteur-chef Ben a proposé à quelqu’un de tester le jeu Catch a Duck, je me suis dit ” Le jeu a l’air mignon et en plus on incarne un renard, pourquoi pas ? “. Voici les raisons qui m’ont poussée à fournir ce test et, bien que ne cassant pas trois pattes à un canard, ce jeu m’a définitivement surprise. Mais peut-être pas comme vous le pensez. Quand on lance le jeu, une petite vidéo de bienvenue nous introduit à l’univers des animaux (et résidents temporaires, a.k.a. les chasseurs) de la forêt, l’intention est délicate même si les bruitages sont un peu forts et surtout, donnent une impression bizarre, un peu brute sans que j’arrive à mettre immédiatement le doigt dessus.
Bon appétit, bébé
Le but du jeu est on ne peut plus simple : dévorer le canard. Le terrain est ” quadrillé “, c’est-à-dire que vous évoluer dans une sorte de rectangle où vos seuls mouvements (et ceux des êtres vivants qui vous entourent) sont haut, bas, gauche et droite. Cependant, plusieurs règles régissent votre chasse, tout d’abord il faudra éviter les autres animaux (qui vous dégusteront à leur tour, sauf pour les pauvres petits lapins), s’enfuir devant les chasseurs (qui vous tireront dessus), esquiver les pièges et empêcher le canard de se faire manger par une autre bête. Comme quoi, la vie n’est pas toute rose pour les renards. En ce qui concerne le gameplay, choix étrange de la part de All Those Moments : tout mouvement s’effectue avec le stick analogique gauche. Mais vraiment tout : pas de croix directionnelle et cela même pour naviguer dans les menus. De temps à autres vous pourrez utiliser l’écran tactile pour vous déplacer dans le hub du jeu, mais pas en permanence.
Soit, cependant cela deviendra rapidement frustrant jusqu’à vous faire lâcher des jurons devant votre console (ok, pour s’énerver devant un jeu comme Catch a Duck il n’y a peut-être que moi) lorsque le manque de précision du joystick vous fera foncer tout droit dans la gueule d’un loup en vous empêchant de ” freiner ” à temps. D’autres spécificités existent pour corser la partie : des terrains infranchissables (mares), d’autres qui vous ralentissent, ou encore des cachettes (troncs) qui vous permettent de duper vos assaillants le temps qu’ils perdent intérêt dans votre recherche.
La chaîne alimentaire de Catch a Duck
Dans la forêt, vous ferez face à plusieurs ennemis (et proies), vos assaillants principaux seront les loups, puis les chasseurs et enfin les ours. Le rapport de force n’est pas toujours évident : les loups s’affronteront entre eux, les chasseurs ne sont pas censés se tirer dessus (ahah…), les ours dévorent les loups. En revanche entre les humains et les animaux, c’est du grand n’importe quoi. Si le chasseur arrive à tirer sur le loup en premier, il gagne, sinon il se fait tuer par le loup. Et contre l’ours c’est encore pire, j’ai littéralement vu le chasseur se faire poursuivre par l’ours sur toute la carte du niveau que j’essayais de résoudre, c’était tellement inattendu que j’ai éclaté de rire. Cette partie n’avait plus du tout l’air d’un moment de réflexion mais plutôt de slaloms habiles à gauche à droite pour éviter les deux enragés qui traversaient le terrain.
En règle générale, pour éviter les ennemis j’essaie tout simplement de courir plus vite qu’eux pour les semer (n’hésitez pas à contourner des obstacles, ils oublieront rapidement votre existence) ou alors seconde technique, les lapins étant effrayés par le renard que vous incarnez, vous pouvez essayer de diriger ces végétariens dans la gueule de vos poursuivants histoire de les distraire un instant afin que vous finissiez votre petit bout de chemin. Quant à leurs mouvements, ils sont assez erratiques et il est presque impossible de prévoir ce que chaque animal compte faire exactement. En ce qui concerne les chasseurs, ceux-ci tirent obligatoirement une fois dans votre direction puis c’est comme bon leur semble : une fois dans le sens opposé, une fois en l’air, en bas… Je n’ai jamais réussi à saisir la logique et je crois qu’il n’y en a pas puisque ceux-ci abattent bien souvent allègrement leurs camarades chasseurs sans que ça ne semble les préoccuper plus que ça. Des intelligences artificielles en somme pas très développées et c’est ce qui m’a permis, je pense, de finir Catch a Duck tant la maniabilité me tapait sur les nerfs.
La beauferie à l’état pur
Après quelques minutes de jeu, j’ai compris ce qu’étaient les étranges bruits qu’on entendait dans l’introduction : Catch a Duck est intégralement doublé avec des bruits de bouche. Un peu bruyants dans l’introduction, ils sont signe du type d’humour qui va suivre dans le jeu. En effet, lorsque les animaux (canard et renard y compris) restent sans activité pendant un moment, ceux-ci commencent à voir d’adorables animations : ils dorment (coup de cœur pour le coin-coin qui est juste à croquer), regardent autour d’eux et… urinent. Oui l’humour pipi-caca m’a un petit peu rappelé une certaine chanson sur les animaux de la forêt et les chasseurs d’ailleurs. Les bruitages sont quant à eux complètement délirants, mais on finit par s’y habituer. Les graphismes accompagnent le tout avec des personnages dont les deux yeux sont visibles en vue de profil, donnant à l’ensemble la crédibilité d’un dessin d’enfant de quatre ans. Couplé à l’intelligence hors-du-commun des IA, on comprend bien que ce jeu est à prendre à la légère. Parfois, les développeurs nous accordent une petite pause sympathique, comme le niveau 6 qui est une espèce de labyrinthe où l’on peut tranquillement pêcher un maximum de points sans ennemis en vue.
Un jour je serai le meilleur chasseur
En effet, il existe dans Catch a Duck un système de points mais aussi d’étoiles. Si vous gagnez des points lorsque un être vivant se fait tuer (vous y compris mais c’est alors le game over), les étoiles vous seront attribuées si vous réussissez à les récupérer sur la map. Elles sont au nombre de trois par niveau et sont situées dans des zones difficilement accessibles car en général protégées par des ennemis. Les étoiles permettent aussi de débloquer des niveaux bonus qui vous donneront accès à des énigmes avec limite de temps. Lorsque vous aurez complété tous les niveaux, un écran de fin vous donnera un résumé de vos statistiques : points et étoiles. Vous pourrez donc tenter d’améliorer votre score lors d’une différente session.
Cependant, je me dois de noter un système dans le jeu où certains animaux se cachent dans des buissons, permettant d’organiser une tactique d’approche proie/chasseur ; mais les mêmes animaux sont cachés dans les mêmes buissons qui sont eux-mêmes situés au même endroit sur la carte à chaque partie cela devient donc vraiment minutieux de tenter de maximiser son score, il faudra plus tenter de mémoriser un schéma par cœur qu’innover. Quoique Catch a Duck est doté de réactions en chaîne imprévisibles, un lapin effrayé pourra très bien tenter d’échapper à un loup qui lui-même voudra esquiver un ours alors qu’un chasseur le tient en joute, tout cela pour finir par perdre votre canard (dévoré ou piégé) et ce sera alors un nouvel échec de dîner.
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Un jeu sans prétention - 74%74%
Un jeu sans prétention
Catch a Duck ne vous promet pas de folles heures de réflexion tel un RPG lourdement développé, c’est un petit jeu indépendant avec un esprit fait maison et un humour atypique, un peu primaire que l’on a rarement l’occasion de voir ces temps-ci. Bouclé vraiment rapidement, il n’empêche d’être assez agréable lorsque l’on ne veut pas se prendre la tête. Quelques révisions sur la jouabilité seraient les bienvenues cependant.
Les +
- Vraiment drôle
- Graphismes mignons
- Bruitages buccaux
Les -
- Vraiment court
- Jouabilité à revoir
- … qui deviennent un peu horripilants à la longue