Si on parle d’un jeu de course sur Nintendo Switch, on pense automatiquement à Mario Kart 8 Deluxe, extrêmement apprécié par les joueurs même si ce simple portage de la version Wii U n’a pas occasionné un coût de développement colossal. Cela s’est révélé une stratégie payante pour Nintendo, le succès du jeu n’étant plus à prouver (titre le plus vendu sur Switch à l’heure actuelle). Néanmoins, il ne demeure pas le seul représentant du genre sur la console hybride : d’autres jeux ont timidement fait leur entrée suite à la domination suprême de Mario Kart, comme Team Sonic Racing qui a eu un joli 77% dans nos colonnes. Parlons ici de Crash Team Racing Nitro-Fueled, le remake du jeu sorti à l’origine sur PS1 et sorti le 21 juin dernier (en physique et sur l’eShop) sur Nintendo Switch. Certes, cela fait un certain temps que le titre est sorti mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais ! Alors, attachez votre ceinture et lancez-vous dans ce test !
Avant d’aborder le vif du sujet, un point rapide sur le titre original sorti fin 1999 sur PS1. En ces temps où Mario Kart était déjà une des références des jeux de course dans le côté fun et délirant, peu de titres arrivaient à reproduire l’expérience que provoquait la licence de Nintendo. Naughty Dog s’est alors attelé à la tâche avec son célèbre Crash Bandicoot sur PlayStation pour contrer la vague Mario Kart. Déjà connu et apprécié pour ses jeux de plateforme de qualité, Crash se met cette fois-ci au karting, prenant part à des courses délirantes dans des décors tirés de son univers et des personnages complètement loufoques. Le titre est réputé pour sa difficulté, demandant au joueur d’apprendre et maîtriser certaines techniques pour aller bien plus vite. C’est donc le dernier jeu Crash Bandicoot créé par Naughty Dog, le studio abandonnant ensuite la licence.
Un jeu très bien fourni
Crash Team Racing Nitro-Fueled propose l’ensemble des contenus du jeu de base en y rajoutant évidemment des nouveautés. Ainsi, on peut retrouver le mode solo fidèle à l’original, les courses en local, les défis de cristaux, lettres CTR ou reliques, le mode combat proposant des mini-jeux, tout en y rajoutant des défis quotidiens ou hebdomadaires qui permettent de gagner des pièces Wumpa, nécessaires à l’achat d’objets de personnalisation dans la boutique : roues, châssis, il y en a pour tous les goûts ! Bien que la customisation de son véhicule n’ait aucun impact sur le gameplay (hormis pour le châssis), il demeure agréable de faire un peu ce que l’on souhaite avec son véhicule. Ces éléments sont présents en quantité, qu’ils soient donnés après une course ou même dans le mode aventure, les combinaisons sont donc nombreuses. Au niveau du roster, il existe 56 personnages jouables (!) au total, dont beaucoup ne sont que des variantes de personnages de l’univers de Crash qu’il faudra débloquer.
Le nombre de courses disponibles a également été revu à la hausse : si Crash Team Racing et Crash Nitro Kart en proposaient 31, ce remake offre gracieusement 40 circuits, les 9 supplémentaires étant présents grâce aux Grand Prix gratuits ajoutés par les développeurs au fil du temps. Malheureusement, ce système de saisons n’existe plus, même si les contenus proposés restent disponibles pour tous (un exemple de ce que proposait un Grand Prix ci-dessous). Pour en revenir aux courses, sachez qu’elles sont non seulement nombreuses, mais surtout très travaillées : la direction artistique est magnifique et rappelle évidemment celle de Crash Bandicoot N-Sane Trilogy. Les décors sont aussi variés que fournis et même si on reste concentré sur notre conduite, les alentours chatoyants attirent l’œil et participent à une course plus qu’agréable.
Un gameplay exigeant
Passons à un élément primordial dans un jeu de course : le gameplay. Ne vous attendez pas à une maniabilité aussi simple que celle de Mario Kart, Crash Team Racing Nitro-Fueled nécessite une vraie maîtrise des différentes techniques qui s’offrent à vous. Le manque d’indications précises et de tutoriels sur les commandes n’aidera malheureusement en rien à appréhender la physique du titre, il faudra passer par les paramètres du jeu (quoique même là, les commandes paraissent étranges pour un amateur du genre) pour tenter de comprendre le fonctionnement du gameplay. Si vous n’avez jamais joué à Crash Team Racing, vous serez totalement perdus lors des premières courses car les autres iront plus vite que vous, sans que vous ne vous preniez les murs ou des virages démesurément longs. Pour avoir une sensation de vitesse et donc rivaliser avec les adversaires, il faut appuyer sur L+R (ou R puis L) aux bons moments pour déclencher des boosts et donc gagner en rapidité. Cet élément, bien que basique, nécessite un minimum de temps avant d’être contrôlé car il est obligatoire d’avoir un bon timing. Et ce n’est pas fini car lorsque l’on arrive à réaliser cela (on se sent déjà fier !), il est possible d’accélérer encore davantage en dérapant à tout va régulièrement et sans s’arrêter – il faut donc savoir le faire même en ligne droite. Ces techniques portent des noms (Feu sacré par exemple) mais je ne m’attarderai pas là-dessus.
Il est donc particulièrement jouissif d’aller à toute vitesse dans les circuits, tant le processus d’appropriation de ces procédés a été long. Cependant, la technique pure ne suffit pas toujours à gagner des courses : comptez sur les objets pour pimenter davantage les parties et ruiner vos boosts ! Entre les bombes, les fusées, le masque (rendant invincible pendant une durée limitée) et l’orbe bleue (fonce sur le premier pour l’assommer), vous n’aurez pas le temps de chômer ! Les fruits Wumpa présents un peu partout sur la course permettent d’augmenter l’effet de chaque objet (par exemple, améliorer la précision et la rapidité) lorsque vous en avez 10 en votre possession. L’équilibrage des objets en lui-même est garanti, rien n’est abusé ou vraiment inutile par rapport aux autres même si les caisses TNT sont tout de même très facilement évitables, nécessitant simplement de sauter plusieurs fois pour s’en débarrasser.
Un mode solo corsé
Vous l’aurez compris, Crash Team Racing Nitro-Fueled demande au joueur de s’impliquer pleinement pour maîtriser toutes les techniques disponibles. Et pour vous aider, le mode Aventure sera très utile pour apprendre tous les rudiments du titre. L’histoire est banale mais vous en conviendrez, ce n’est pas ce que l’on recherche principalement dans un jeu de course : en quelques mots, Crash et ses acolytes doivent arrêter Nitros Oxyde dans sa folle quête de transformer la Terre en un parking. Un peu étrange comme idée, mais ne critiquons pas les desseins des méchants de jeux vidéo. Vous débarquez donc dans une zone (il en existe 5 au total) où divers circuits sont disponibles et dans lesquels vous devez tout faire pour obtenir la première place. Mais ce n’est pas tout, car lorsque vous aurez accompli cet exploit, il sera possible de participer à des défis : la course de reliques, où vous devez réaliser le meilleur temps ou encore le défi CTR où, comme son nom l’indique, le but consiste à attraper les pièces C, T et R éparpillées sur le circuit tout en finissant premier, sans quoi vous n’obtiendrez pas les pièces. Des épreuves bonus peuvent se rajouter, comme le défi de cristaux qui consiste à attraper tous les cristaux dans une arène dans un temps limité. Autant dire qu’il faut une bonne maîtrise du gameplay pour parvenir à valider ces défis !
Et comme un mode aventure se déroule généralement avec des boss, soyez rassurés, Crash Team Racing Nitro-Fueled en propose ! Ils peuvent balancer des obstacles sur votre route et ont le mérite d’être présents mais n’apportent pas beaucoup de plus-value au jeu, le but étant principalement d’arriver avant eux à l’arrivée. Pour ce qui est des zones, elles paraissent légèrement restreintes et ne proposent pas beaucoup de circuits, néanmoins le temps qu’il vous faudra pour réaliser le 100% s’annonce conséquent. Le manque de diversité des objectifs proposés pourra cependant paraître répétitif et vous lasser avant de réussir à compléter le tout. La difficulté relevée plaira aux amateurs du genre mais il est bien sûr possible de la modifier pour l’adapter à tout le monde. L’IA est d’ailleurs plutôt intelligente (selon le mode), plaçant des pièges aux bons endroits… et aux bons moments !
Une fluidité à toute épreuve
Pour ce qui est de l’aspect technique de ce Crash Team Racing Nitro-Fueled sur Nintendo Switch, l’ensemble s’en sort correctement, surtout si on compare avec les versions PS4 et Xbox One. Le titre tourne à 30 fps en permanence, je n’ai remarqué aucun ralentissement soudain, ce qui est primordial même si le 60 fps aurait été préférable pour un tel jeu. Les temps de chargement, qui étaient au lancement du titre vraiment longs, ont été raccourcis et ne sont plus problématiques. On peut aussi remarquer quelques textures vraiment vilaines et une résolution plutôt faible : en mode portable, ça pique un peu les yeux et en écran scindé, l’ensemble est plus que flou. La direction artistique atténue cependant ces critères, tant les jeux de lumière et les décors sont travaillés. D’ailleurs, l’aliasing du titre ne se remarque pas vraiment durant les courses, c’est davantage lorsque l’on s’arrête ou que l’on prête une attention particulière aux décors que l’on constate cela. Le jeu en ligne aurait quant à lui mérité plus de stabilité, il est dommage d’avoir des bugs dans un titre qui requiert une précision extrême…
Crash Team Racing Nitro-Fueled, à toute allure ! - TEST
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Un jeu de course extrêmement riche ! - 85%85%
Un jeu de course extrêmement riche !
Crash Team Racing Nitro-Fueled se révèle être une grande surprise à mes yeux : avec un contenu imposant et un gameplay très jouissif une fois maîtrisé, il s’impose comme l’un des meilleurs jeux de course de la Switch. Quelques défauts mineurs sont à noter (l’aliasing, l’accessibilité) mais rien de vraiment important pour justifier de passer à côté de cet excellent titre, qui peut être une très bonne alternative à Mario Kart !
Les +
- Un contenu important
- Un gameplay exigeant…
- Un mode aventure relevé…
- Un 30 fps stable en toute circonstance…
- Une direction artistique sublime
- Une personnalisation poussée
- Des musiques en parfait accord avec l’univers
Les -
- Un aliasing plutôt marqué
- …qui ne conviendra pas à tout le monde
- …un poil répétitif
- …même si un 60 fps aurait été préférable