WHAT THE GOLF? : un condensé de bizarre – TEST

Les jeux de golf se font relativement rares de nos jours (pour me contredire, Golf with your Friends est sorti récemment) et même si 2K tente l’expérience en fin d’année avec PGA Tour 2K21, les ventes de ce genre de titres sont plutôt faibles. Hormis les Mario Golf qui proposent quelque chose de différent en garantissant un maximum de fun et de choses loufoques, les simulations de golf ne tirent pas souvent leur épingle du jeu. Certains éditeurs tentent cependant de proposer des alternatives, comme TribandProductions avec WHAT THE GOLF?, sorti l’année dernière sur PC et l’Apple Arcade et disponible dès maintenant sur Nintendo Switch. Le titre est proposé à 19,99€ sur l’eShop (prix de lancement : 14,99€) contre 14,99€ sur les autres supports : on ne comprend pas bien pourquoi, mais soit. WHAT THE GOLF? propose une expérience plutôt loufoque où vous devrez jouer au golf mais quelques “petites” variantes que vous ne tarderez pas à découvrir ici dans ce test.

What the… golf ?

Dès le téléchargement du jeu, on sent qu’on a affaire à un jeu pas tout à fait comme les autres. L’icône du titre dans le menu HOME révèle un homme (si on peut appeler ça ainsi) inexpressif qui laisse penser qu’il n’est pas maître de son destin. L’installation terminée (un peu moins de 700 Mo), le jeu nous transfère directement dans le vif du sujet en proposant une sorte de tutoriel aux bases du jeu. Si le premier “niveau” respecte les codes bien connus du golf (un golfeur, une balle, un club, un trou avec un drapeau), la suite s’avère nettement plus surprenante. Vous devrez toujours viser un objectif mais celui-ci pourra changer : un drapeau certes mais pourquoi pas des cages de football ou encore dégommer tous les chats présents sur le green ? Quant à l’objet qui devra aller dans le trou, ou du moins à l’objectif, il sera tout aussi loufoque : une balle oui, mais quand on sait qu’on peut utiliser une voiture, un piano ou même un personnage qu’on balade comme on veut, c’est beaucoup plus excitant. N’est-ce pas ?

Le jeu présente une interface simpliste, évidemment favorable aux contrôles tactiles. Vous aurez la possibilité de participer à un mode campagne (nous y reviendrons plus tard), au multijoueur local pas particulièrement emballant, un défi quotidien qui ne sera qu’une reprise d’un niveau présent dans le “mode histoire” et ne présentera donc rien d’inédit et un autre défi plus ardu, qui nécessitera bien plus de temps à achever. Les différentes performances sont enregistrées dans le serveur et vous pourrez les comparer aux autres joueurs du monde entier. Voilà, vous avez fait le tour de WHAT THE GOLF? ! Il n’y a malheureusement rien d’autre à se mettre sous la dent, à moins que vous ne comptiez passer de longues heures dans les paramètres. Pour 20€, et malgré le fait que le mode aventure ait quelques heures de plaisir à proposer, le contenu est trop léger et ne se diversifie pas assez pour donner envie d’y rejouer encore et encore. Même le système de classement pour les défis n’est pas assez développé : il aurait par exemple été judicieux d’introduire un mode dans lequel on peut voir comment les autres joueurs font pour avoir de bons scores mais ce n’est pas le cas.

Le green de la campagne

Comme dit précédemment, WHAT THE GOLF? propose bien évidemment un mode campagne dans lequel réside l’écrasante majorité de la durée de vie du titre. Le but est des plus simples : enchaîner un nombre plutôt conséquent de niveaux pour défier les lois du golf et anéantir tout ce que vous saviez à propos de ce sport. Il n’existe pas d’histoire à proprement parler pour expliquer l’intérêt de faire tous ces niveaux, mais rappelons que nous avons affaire tout d’abord à un jeu mobile, n’ayant pas les mêmes moyens qu’un AAA ambitieux sur consoles. Même s’il aurait été préférable d’avoir au moins un fil conducteur pour justifier ce mode, il faudra malheureusement s’en passer ! Comme dit précédemment, on retrouve nombre de références à d’autres jeux qui diversifieront votre expérience mais on peut également compter sur d’autres objectifs originaux : faire la course avec un mouton ou se projeter dans l’espace en prenant garde à la gravité chamboulée sont autant de challenges variés que plaisants à réaliser.

Tous les trous (équivalents de niveaux) du mode campagne de WHAT THE GOLF? ont le même fonctionnement : un premier parcours “découverte” sans challenge particulier hormis le fait de viser l’objectif ; un deuxième dont l’objectif peut varier : un par en un nombre de coup défini, une course avec un quelconque objet, une limite de temps pour arriver à l’objectif ; et enfin, un troisième parcours censé être plus difficile que les autres. Les différents buts de chaque trou sont relativement diversifiés mais au bout d’une trentaine de niveaux, on commence déjà à ressentir une certaine répétitivité. Les mécaniques de gameplay sont très souvent les mêmes malgré quelques surprises bienvenues. Sachez d’ailleurs que la campagne de WHAT THE GOLF? se termine en 7 ou 8h, de quoi passer de bons moments sans vraiment se prendre la tête.

C’est là qu’opère le charme de WHAT THE GOLF? : le titre ne se prend absolument pas au sérieux et propose une expérience originale qui saura vous tirer quelques sourires dans certains niveaux, tant les développeurs n’y sont pas allés de main morte pour créer des choses totalement improbables. Les exemples cités ci-dessus ne sont qu’un petit aperçu de ce que propose le jeu, il existe de nombreux autres éléments pour varier un peu le gameplay. WHAT THE GOLF? est d’ailleurs bourré de références à d’autres licences, telles que Angry Birds ou Mario même si ces passages restent malheureusement trop courts : on aurait aimé avoir davantage de niveaux exploitant l’univers d’Angry Birds, un titre qui rappelle un doux temps dans lequel les jeux mobiles commençaient à éclore et où la Wii était une console à la mode, avec Super Mario Galaxy récemment sorti… Mais je m’égare, donc revenons au sujet principal.

What the golf, sans le golf

Concernant la difficulté de WHAT THE GOLF, ne vous attendez pas au Dark Souls des jeux de golf : le gameplay est adapté aux smartphones, on retrouve par conséquent des commandes simples et intuitives. Il est possible de jouer tout le temps avec une manette mais le 100% tactile est également proposé ! Le tactile répond assez bien mais il existe quelques problèmes mineurs assez désagréables. Le jeu retranscrit correctement les changements de direction avec un doigt mais cela s’avère légèrement plus complexe avec un stylet (en l’occurrence, le stylet Super Mario Maker 2). Si tout fonctionne une grande partie du temps, l’expérience devient plus frustrante lors des phases de course ou lorsqu’il faut réaliser des pars : parfois, le jeu pense qu’on ne touche plus l’écran alors que c’est toujours le cas, ce qui s’avère pénalisant lorsqu’il faut faire un par défini. Heureusement, ce souci n’intervient qu’occasionnellement et ne vous tirera des grimaces que quelques secondes sur plusieurs heures de jeu. Toutefois, la manette est préférable au gameplay tactile, en sachant que si vous voulez absolument jouer à WHAT THE GOLF? avec le tactile, la version mobile existe !

Pour ce qui est de l’aspect technique, le titre s’en sort (heureusement) très bien sur Switch. Il aurait été quelque peu décevant pour un portage d’un jeu mobile que le résultat soit mauvais : WHAT THE GOLF? tourne bien, sans ralentissements ou flou gênant à noter. Reste que les décors sont d’une pauvreté navrante, même si le choix des développeurs d’opter pour un univers simpliste est compréhensible. Les musiques sont agréables mais très, voire trop vite répétitives (la musique du menu principal, au secours) et se basent presque toujours sur les mêmes notes. Quant aux traductions de l’anglais au français en fin de niveau, elles sont souvent ratées : s’il existait un jeu de mots compréhensible en anglais, il n’en est rien en français ou la traduction presque littérale n’a aucun sens et gâche complètement l’effet de la blagounette. On saluera l’effort louable des développeurs pour proposer une traduction dans un maximum de langues, mais il aurait sans doute été préférable de ne pas traduire les jeux de mots de fin de niveau.

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