Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tenais tout de même à préciser que j’ai lancé Zoids Wild avec un objectif relativement clair en tête : donner une énième fois sa chance à un jeu de combat, moi l’enfant des années 90 qui n’a jamais réussi à accrocher plus de quelques jours sur ce genre de licence. Non pas parce qu’aucun n’était au niveau, mais bien parce que moi-même je ne l’ai jamais été. En effet, je dois le reconnaître : les jeux de combat n’ont jamais réussi à conquérir mon petit coeur. Et pour cause : j’ai toujours été rebuté par le fait de devoir mémoriser une liste complète de 250 enchaînements qui, en plus de ça, nécessitent une dextérité au joystick dont Dieu (ou mes parents) ne m’ont pas doté à la naissance.
Ceci étant dit, Zoid Wilds fait-il enfin office d’exception ? A-t-il su relever le défi un peu fou de me faire plonger la tête la première dans l’univers de la castagne virtuelle à base de “A, B, flèche du haut, X, Y, quart de cercle inversé…” ? C’est la question à laquelle je vais tenter de répondre durant ce test. Spoiler alert : c’est non.
Zoids Wild, kézako ?
Pour toutes celles et tout ceux qui n’auraient jamais entendu parler de Zoids Wild, il s’agit d’un (dessin) animé basé sur la franchise Zoids, elle-même créée par la société Takara Tomy (ou simplement Tomy pour le marché européen). Initialement, cette franchise proposait des jouets pour enfants qui prenaient la forme de bons gros mechas inspirés de silhouette d’animaux (dinosaures, insectes, mammifères en tout genre, etc.). Comme pour tous les exemples célèbres du même style — Pokémon, Digimon et Skylanders pour ne citer qu’eux, la société mère a déployé une stratégie merchandising grandiloquente afin de rentabiliser un maximum sa licence. C’est pourquoi la franchise Zoids a été déclinée en 5 séries TV, dont la dernière en date qui va nous intéresser aujourd’hui : Zoids Wild (2018). Série qui est d’ailleurs, sauf erreur de ma part, disponible sur Netflix depuis cet été, si jamais ça vous intéresse d’y jeter un œil !
Hmmm, c’est un peu léger tout ça… Il n’y a pas de dessert ?
Zoids Wild: Blast Unleashed est donc un jeu de combat en 3D développé par le studio néerlandais CodeGlue et paru le 16 octobre 2020 sur Nintendo Switch. À noter qu’après quelques recherches, je me suis rendu compte que ce jeu était en fait déjà sorti dans les contrées japonaises durant l’année 2019, sous un autre nom : Zoids Wild: King of Blast.
Première remarque lorsqu’on lance le jeu : la vidéo d’introduction en jette un maximum, en montrant rapidement la variété de personnages et de créatures qui les accompagnent, sur une musique entraînante même si relativement classique dans le genre animé. Mais, une fois arrivé dans le menu du jeu, le moins que l’on puisse dire est que l’on déchante un peu. Nous sommes jetés à l’abandon parmi un nombre très restreint de propositions : “Combat” ou “Missions”. À ceci s’ajoute une anecdotique rubrique “Galerie” qui répertorie les musiques, dialogues et photos que nous débloquerons au fur et à mesure de notre avancée. Peut-être cette galerie plaira-t-elle aux fans inconditionnels de la licence Zoids, mais si vous ne faites pas partie de cette catégorie, passez votre chemin sans plus attendre.
Zoids Wild ou ZzZZoids Wild ?!
Parlons maintenant un peu plus en détail des modes de jeu : le mode “Combat” vous invitera à lancer un duel contre un ordinateur ou contre un ami. Car oui, bonne nouvelle, vous pouvez jouer à deux sur une même console ! Mais ne vous enflammez pas trop vite : ne comptez pas passer des nuits endiablées à vous foutre sur la gueule entre copains. Vous mourrez d’ennui bien avant l’aurore, croyez-moi, parce que tout est très rapidement ennuyeux dans Zoids Wild: Blast Unleashed. On nous demande de nous affronter au beau milieu d’une arène, mais la superficie de celle-ci est minuscule et la variété des décors quasi-inexistante. C’est très simple : prenez un terrain de jeu elliptique de la taille d’une chambre étudiante en plein centre de Paris et ajoutez-y un arrière-plan de désert ou de forêt et… TADAAAAM, vous avez votre arène.
Pour ne rien arranger, inutile de préciser qu’il est impossible d’interagir avec des éléments du décor puisqu’il n’y en a tout simplement pas. C’est franchement la première chose qui nous frappe lorsqu’on lance le premier combat et je dois vous avouer que ça n’aide pas à être optimiste pour la suite. Mais, qu’à cela ne tienne, ne nous attardons pas trop là-dessus et cherchons du positif ailleurs !
Le second mode, “Missions”, se décline en plusieurs options :
Endurance : un enchaînement de 7 combats entre lesquels vous pourrez “améliorer” le mécha que vous aurez préalablement choisi. Plus de dégâts, plus de points de vie, une jauge de SUPER qui se charge plus vite, etc. Bref, cela ne casse pas trois pattes à un canard mais ça a le mérite d’exister. D’autant que ce mode de jeu est celui qui vous permet d’élargir votre sélection de mechas : une fois que vous sortirez vivant des 7 combats consécutifs, vous débloquerez un nouveau Zoid et devrez recommencer encore et encore jusqu’à tous les obtenir. En effet, le jeu vous offre une petite dizaine de Zoids jouables dès le début, et quasiment le double à déverrouiller au fil de l’eau !
Scénario : disons les choses telles qu’elles sont… Ce mode n’a de scénario que le nom. Vous progresserez le long d’un schéma aux allures de sphérier (coucou Final Fantasy X)et enchaînerez les combats les uns après les autres pour avancer dans “l’histoire” de chacun des personnages en fonction de la branche que vous choisirez d’emprunter. Entre chaque combat, vous aurez droit à un dialogue entre personnages (les gentils et les méchants pour schématiser) sous forme de petites scénettes figées et très suffisantes. Les dialogues en tant que tel sont écrits à la hâte et seul les enfants de 7 à 10 ans y trouveront leur compte…
Entraînement : comme dans tous les jeux de combat dignes de ce nom, ce mode est destiné à vous faire la main contre un mécha ennemi qui fera office de punching-ball. Mais, pour avoir besoin de s’entraîner, encore faut-il que le jeu ait une marge d’apprentissage et de progression à offrir, non ? Parce que, moi qui cherchais à me faire violence pour maîtriser un jeu de bagarre, je peux vous dire que je n’ai eu aucun mal à dompter Zoids Wild. En combat, vous ne disposez que d’une poignée d’actions possibles : attaque rapide, attaque puissante, brise-garde et esquive. La touche R vous permettra de lancer des déclinaisons de ces actions de base. Et là, je vous vois venir… Peut-être avez-vous l’impression qu’il ne faut pas beaucoup plus de choses pour rendre un jeu intéressant ? Peut-être y a-t-il des jeux qui vous viennent en tête, avec seulement 2 touches, qui n’en sont pas moins d’excellentes expériences vidéoludiques ? Et bien je suis d’accord avec vous sur le principe, mais ces jeux apportaient tous un vent de fraîcheur pour une raison X ou Y. Une direction artistique de folie, un gameplay innovant, une vision novatrice… Quelque chose de différenciant en somme ! Et ce n’est absolument pas le cas de Zoids Wild. Parce qu’une fois que vous avez fait quelques combats et que vous comprenez comment fonctionne votre adversaire contrôlé par l’IA, vous survolerez le jeu sans aucune difficulté. Et c’est certainement la personne la moins à l’aise avec les jeux de combat qui vous le dit.
Comptez donc une journée complète, ou à la limite deux ou trois pour les moins vifs d’entre vous, pour faire le tour d’horizon de ce que le jeu a dans le ventre… Ensuite, vous n’aurez qu’une envie : quitter la partie et ne plus jamais le relancer. Niveau durée de vie, on a vu mieux, n’est-ce pas ?
Mais alors, pourquoi avoir fait le choix d’une prise en main aussi simpliste, d’un vide intersidéral de contenu et d’une facilité si infantile ? Et bien la réponse est dans la question : non pas parce que le jeu est profondément mauvais, mais parce qu’il s’adresse sans aucun doute à un public extrêmement jeune. D’ailleurs, si je devais souligner un aspect salvateur de ce jeu, je dirai qu’il peut éventuellement permettre aux plus jeunes enfants de s’initier à la prise en main d’une manette et des mécaniques primaires d’un jeu de combat. Un peu comme si on proposait au RC Lens d’affronter l’équipe B de Saint-Sulpice-la-Pointe pour donner une fausse impression de confiance aux joueurs avant un rendez-vous bien plus important au Stade Vélodrome ! Mais bon, à destination des enfants ou non, ça reste tout de même un peu léger en matière de contenu, d’autant que le jeu est vendu 39,99€… À ce prix-là, j’en attendais sincèrement beaucoup plus ! Me voilà donc déçu. Sur ma faim. Cette fois-ci c’est absolument certain : tantôt trop techniques, tantôt trop accessibles… Je peux le crier haut et fort : je n’aime décidément pas les jeux de combat.
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Zoids Wild: Blast Unleashed : des méchas qui n'ont pas de quoi rouler des mécaniques – TEST
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Pour les grands et les pe... Ah ben non, uniquement pour les petits en fait. - 30%30%
Pour les grands et les pe... Ah ben non, uniquement pour les petits en fait.
Malgré toute la bonne volonté que j’ai mis dans ce test pour tenter d’extraire le positif de ce titre qu’est Zoids Wild : Blast Unleashed, force est de constater que ce jeu de combat ne restera pas dans les annales. Néanmoins, si vous avez des enfants âgés de 7 à 10 ans, à qui vous souhaitez mettre un pied à l’étrier dans le jeu vidéo, et que vous avez les moyens de débourser autant d’argent pour un jeu somme toute assez creux… Alors, Zoids Wild est fait pour vous ! Mais je doute que vous réunissiez toutes les conditions listées ci-avant.
Les +
- Un visuel fidèle à la licence originale
- Une bande-son non révolutionnaire, mais intéressante
- Une large variété de méchas jouables
- Une traduction française des textes “OK”…
- Des contrôles d’une simplicité déconcertante…
Les -
- Une absence navrante de contenus
- Une histoire inexistante (ou faussement existante)
- Des “arènes” sans aucune âme ni saveur
- Des combats extrêmement monotones
- … Malgré quelques imprécisions et erreurs ça et là (39,99€ : faites un effort merde)
- … Mais qui conviendront aux très jeunes enfants !