En août 2020, Nintendo avait ravi les amateurs de jeux indépendants en diffusant un Indie World riche en annonces en tous genres. Parmi ces annonces, une avait particulièrement attiré mon attention en mettant en vedette Raji: An Ancient Epic. Profitant d’une vague de promotions sur le Nintendo eShop, je me suis récemment procuré ce dernier, très curieux à l’idée de jouer à un jeu sur le thème de la culture indienne, rarement exploitée dans notre industrie préférée. Comment se sont déroulées mes aventures au milieu des mythes et légendes hindous ? Je vous réponds tout de suite dans ce test !
C’est l’histoire d’une jeune fille
Dans Raji: An Ancient Epic, vous incarnez la jeune Raji, artiste de rue dont la vie bascule le jour où son petit frère, Golu, est enlevé par le redoutable Mahabalasura. N’écoutant que son courage, notre héroïne s’élance à la poursuite de l’armée de démons du maléfique ravisseur et commence alors une étonnante aventure où se croiseront dieux et démons du panthéon hindou.
Comme dit dans l’introduction de ce test, Raji: An Ancient Epic est avant tout caractérisé par la mise à l’honneur de la culture indienne dans tous ses aspects. Que ce soit dans les environnements, le gameplay ou le scénario, d’innombrables références à l’Inde et à ses traditions millénaires s’enchaînent au fur et à mesure de notre progression et pour notre plus grand plaisir. Notre protagoniste évolue ainsi dans de somptueux décors qui rivalisent de raffinement et de beauté dans leur architecture, qu’il s’agisse de palais orientaux mirifiques ou de paysages sauvages vertigineux.
C’est bien simple, je pense que Raji: An Ancient Epic vaut le coup ne serait-ce que pour la splendeur de ses visuels. Chaque niveau se caractérise par une ambiance qui lui est propre en glorifiant telle ou telle divinité hindoue. On prend même le temps de se cultiver un peu en admirant de magnifiques fresques relatant des histoires mythologiques relatant l’époque des anciens dieux et de leurs querelles à en faire pâlir les mythes grecs.
Raji: An Ancient Epic, un gameplay complet bien qu’imparfait
Mais nous parlons bien ici d’une aventure et non pas d’une simple promenade ! Raji affronte les démons invoqués par le diabolique Mahabalasura au cours de nombreux combats qui rythment votre progression. Trois armes sont disponibles et chacune offre une façon spécifique de se battre : le trident, l’arc ainsi qu’un duo épée et bouclier. Encore une fois, il ne s’agit pas d’un équipement lambda puisque chacune d’elle est une arme sacrée et offerte par les dieux hindous à notre protagoniste pour mener notre mission à bien. Des compétences sont également déblocables au fur et à mesure et permettent d’ajouter un élément (feu, foudre et glace) à vos armes pour en démultiplier la puissance. Dommage que le jeu n’explique pas grand-chose à ce sujet : j’ai eu un peu de mal à comprendre comment distribuer les points de compétence tant la navigation dans le menu dédié fut laborieuse !
D’ailleurs, bien que Raji: An Ancient Epic offre de merveilleux visuels, je ne peux pas dire que ses combats m’aient spécialement marqué. La faute à un déroulement un peu brouillon sur les bords, à un bestiaire trop peu varié et à des patterns ennemis peu inspirés. J’ai plusieurs fois eu le sentiment de réduire un affrontement à un simple matraque du bouton Y histoire d’expédier l’affaire au plus vite. Même les combats de boss n’échappent pas à cela bien que le design de ces derniers compense partiellement l’ennui qui s’en dégage. On peut néanmoins saluer un effort de diversification dans la palette de mouvements de Raji qui permet de colorer un peu ces monotones affrontements : deux types d’attaques standards sont disponibles et vous pouvez exploiter certains éléments du décor pour varier les actions en sautant sur un mur avant d’attaquer vos ennemis en l’air par exemple.
Des phases de plateformes plaisantes
En revanche, j’ai bien plus apprécié le gameplay dans ses phases de plateformes ! Sans amorcer une révolution du genre, Raji bondit avec légèreté et franchit les obstacles avec une aisance grisante manette en main. Le plaisir est cependant un peu entaché par des chutes involontaires dues à la caméra fixe qui complique parfois l’évaluation des distances, à la manière de Little Nightmares II. Des énigmes s’invitent également régulièrement au cours de votre exploration sans nécessiter de faire beaucoup travailler vos méninges, ces dernières consistant surtout à actionner un mécanisme. Pour résumé, le gameplay de Raji: An Ancient Epic n’est pas spécialement mémorable mais il a le mérite d’être complet et d’offrir une véritable dynamique dans votre progression en alternant judicieusement entre combat, plateformes, réflexion et même de l’infiltration.
Des écueils narratifs
Je viens à peine de la mentionner mais je me dois de revenir dessus : la caméra est le plus gros défaut de Raji: An Ancient Epic. Bien trop éloignée du personnage, elle permet certes d’apprécier les environnements du jeu à leur juste valeur mais elle est en partie responsable de l’aspect confus des combats puisqu’il en devient difficile de suivre l’action pas à pas. De plus, cette distance physique établit une distance d’un autre type avec Raji car on peine à s’attacher à notre jeune protagoniste tout au long de son épopée.
La caméra n’est pas la seule fautive, reconnaissons-le : Raji: An Ancient Epic pêche par une narration irrégulière portée par un voice-acting un peu mou (à l’exception de quelques voix de boss) qui ne parvient pas à nous faire aimer ses protagonistes. Sans demander un drame shakespearien, j’aurais aimé voir Raji davantage mise à l’épreuve au cours du jeu histoire de motiver davantage le joueur. Le comble est atteint lors de la conclusion bâclée de l’intrigue qui ne laisse qu’un amer goût de frustration dans la bouche. Pour tout vous dire, je suis resté perplexe devant la fin de l’histoire, au point de penser que le jeu avait un “true ending” caché que j’aurais pu louper mais j’ai été bien déçu. Je n’en dirais pas davantage pour ne pas spoiler mais ne vous attendez pas à une incroyable épopée au milieu des mythes et légendes hindoues.
Raji: An Ancient Epic, Namasté Ji
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Une légende au récit mitigé - 65%65%
Résumé
Une aventure exploitant à merveille les trésors de la culture hindoue. On est constamment subjugué par les merveilleux décors et les couleurs chatoyantes de Raji: An Ancient Epic au point de poser la manette ne serait-ce que pour les contempler. On prend également du plaisir à mener Raji dans son voyage grâce à un gameplay complet équilibré malgré quelques écueils dans ses combats et la gestion de sa caméra. Enfin, on regrette amèrement la conclusion bâclée de l’intrigue qui laisse un immense sentiment de frustration bien malvenu, d’autant plus quand on voit qu’il y avait bien mieux à faire. Mais si vous pouvez passer outre cela, soyez assurés que vous passerez un très bon moment aux côtés de Raji !
Les +
- Des décors somptueux
- Énormément de références directes à la mythologie hindoue
- Un gameplay consistant et très dynamique
Les -
- Une caméra fixe et gênante
- Des combats parfois brouillons
- Une narration déséquilibrée au goût d’inachevé