Dynasty Warriors 9 Empires, cheum mais chaud – TEST

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Depuis le quatrième épisode, en 2004, chaque Dynasty Warriors se voit invariablement adjoindre un spin-off Empires, qui s’éloigne un peu du musou traditionnel en rajoutant de la grande stratégie, l’une des spécialités historiques de Koei, dans la boucle de gameplay. Le résultat ? Souvent des jeux plus touffus et aussi un peu plus intéressants que les épisodes canoniques – il faut dire que l’on se bouffe les Trois Royaumes de Chine depuis 2000. Vous pourrez donc vous en douter, pas d’exception à la règle ici, d’autant plus que le neuvième épisode de la série fut particulièrement mal reçu par la presse pour cause d’une tentative de passage au monde ouvert bien peu réussie. Le studio Omega Force, taulier historique de la franchise des Warriors (y compris pour les spin-off se passant à Hyrule ou dans l’univers de Fire Emblem), a donc tenté de corriger le tir avec Dynasty Warriors 9 Empires, et pourrait bien avoir trouvé la formule gagnante. En revanche, on se demande si c’était une si bonne idée que ça de le sortir sur Switch

Le même jeu que sur PS4, empires

Vous allez bientôt être confrontés à mes premières captures, et je vais donc évacuer l’éléphant dans la pièce : Dynasty Warriors 9 Empires est moche. Mais vraiment moche de chez moche, une vraie tête de jeu PlayStation 2 (et je dis ça sans exagération aucune, contrairement aux personnes de mauvaise foi qui ont assuré mordicus que Légendes Pokémon Arceus ressemblait “à un jeu GameCube”) avec ses modélisations à la serpe, ses textures floues et plates et son brouillard que n’aurait pas renié GTA: San Andreas. Mais, bon, au moins ça reste lisible… du moins sur votre télévision. En mode portable, le jeu est par moments tellement flou, notamment dans ses phases de promenade en monde ouvert, qu’il pourra rappeler aux esprits les plus taquins la magnifique version hybride d’ARK: Survival Evolved. Certes, la Switch est une console moins puissante, qui exige des concessions, mais on a aussi vu des jeux bien plus gourmands y tourner beaucoup mieux que celui-là, y compris parmi les productions d’Omega Force (Samurai Warriors 5, pour ne citer que lui).

Déterminé à nous offrir l’expérience d’un jeu PS2 jusqu’au bout, Dynasty Warriors 9 Empires nous offre aussi un framerate qui est, comme les chips, “à l’ancienne”. C’est bien simple : dans une probable volonté de nous offrir une expérience cinématographique, le titre semble bloqué autour des 25 images par seconde, parfois un petit peu plus mais, il faut le reconnaître, rarement moins (seulement lors des grosses attaques à effets bien gourmands). Pour être honnête, je m’attendais tellement à ce que le framerate soit aux fraises que le résultat m’a presque positivement surpris et que j’ai trouvé le jeu assez jouable à ce niveau. Il faut croire que ma cinquantaine d’heures sur Hyrule Warriors: L’Ère du Fléau a conditionné mes yeux. Néanmoins, soyons clairs : il n’y aucune excuse à ce que le titre ne tourne aussi mal, d’autant plus que le pop-in est très prononcé avec des détails, décors ou même groupe de soldats qui apparaissent parfois juste sous vos yeux.

Le fantôme à la conquête tordue

Maintenant que j’ai évacué ce que le jeu faisait de mal, il est enfin temps de parler un peu de son contenu. Malgré un tutoriel assez expéditif (mais néanmoins utile) et un mode édition vous permettant de créer votre personnage, tout Dynasty Warriors 9 Empires s’articule autour de son mode Conquête, qui vous propose de revivre sept campagnes historiques de l’époques des Trois Royaumes, ainsi qu’une campagne “all-stars” qui s’apparente plus à un mode libre. Sept campagnes, cela semble peu sur le papier, mais sachez qu’il vous faudra une petite dizaine d’heures pour venir au bout de chacune d’entre elles et que, si ce n’était pas assez pour vous, celles-ci présentent un fort potentiel de rejouabilité avec les différents personnages ou approches possibles (je ne saurais que conseiller, en revanche, de traiter chaque campagne comme un jeu à part entière et ne pas toutes les enchaîner au risque de faire une overdose). Dans ces campagnes, vous allez incarner soit un dirigeant, soit un simple officier, ce qui changera votre perception du jeu : un dirigeant aura les mains sur tous les aspects de son royaume, tandis qu’un officier ne disposera que d’une liberté limitée, qui s’étendra au fur et à mesure que vous suggérerez les bonnes décisions à prendre à votre souverain.

Si je vous conseillerais de commencer par un dirigeant, c’est que, de par son omnipotence, celui-ci vous permettra de mieux vous familiariser avec les nombreux systèmes et sous-systèmes que comporte Dynasty Warriors 9 Empires. Tout n’est pas forcément intuitif, et bien que quelques explications vous soient données (sous la forme de panneaux de texte que l’on a tendance à zapper par réflexe), vous allez surtout apprendre comment bien gérer votre royaume par vos échecs successifs, et il est fort possible que vous ne recommenciez votre première partie plusieurs fois avant que toutes les pièces du puzzle ne s’emboîtent dans votre tête. Une approche trop bourrine vous laissera trop vulnérable, à court d’argent comme de rations, tandis qu’une approche prudente finira par vous coincer dans votre trou à rat. Il faut donc trouver le bon dosage et, une fois que c’est fait, quel régal : il est véritablement grisant de prendre bonne décision après bonne décision et de faire prospérer votre royaume, construire de bonne relations avec vos officiers (relations pouvant même aller jusqu’à un mariage se finissant par la naissance d’un futur soldat s’ajoutant à vos officiers customisables), et multiplier les conquêtes tout en voyant vos ennemis s’heurter de manière imperturbable à vos défenses. Comme souvent dans ce genre de jeux de stratégie, une fois la “bonne méthode” trouvée, le titre pourra sembler un peu trop facile : avec cinq niveaux de difficulté, vous avez tout de même une bonne marge de progression.

“Nasty Warriors !”

Tout n’est pas que stratégie cependant et, en tant qu’officier comme en tant que roi, il va vous falloir prendre part physiquement aux affrontements contre les territoires ennemis, qui vous verront décimer des centaines, voire des milliers, de soldats en quelques minutes seulement. En conquête comme en défense, ceux-ci se passeront toujours sur des terrains carrés, au dénivelé et à l’environnement variés, sur lesquels de multiples bases sont posées ça et là. Le but vous sera donc de stratégiquement vous emparer des bases ennemies en y éliminant un certain nombre de soldats – ainsi qu’un officier ennemi s’il y en a un. Pour cela, votre personnage disposera de toute une palette de coups : six basiques, actionnés par X, Y et B additionnés ou non d’une pression sur le bouton R ; un coup spécial avec une jauge de cooldown sur le bouton A ; et enfin quatre coups très puissants mais se rechargeant très lentement, positionnés sur la croix directionnelle. Appelés “plans secrets“, ces derniers peuvent avoir un effet autant actif (lancer des éclairs sur vos ennemis) que passifs (remonter le moral de vos troupes) et leur utilisation pourra véritablement faire basculer une bataille en vous sortant d’une situation difficile. En tant qu’officier, votre rôle sera donc de savoir quand et où les utiliser : de manière générale, il vous sera important de garder à tout instant un œil sur votre avancée ou celle de l’ennemi, en pensant par exemple à détruire les catapultes qui fleuriront invariablement sur le terrain.

Ce rôle d’officier est d’autant plus appuyé par la présence d’une carte secrète dans la manche de chaque armée : appelée elle-aussi “plan secret” (pourquoi ne pas avoir choisi un autre nom, je ne le sais pas non plus), elle est sélectionnable avant chaque bataille et vous permettra d’activer un effet dévastateur (invocation d’un loup géant, renfort alliés…) sous réserve d’obéir à certaines conditions, qui vous demanderont à la fois une bonne organisation et de la rapidité. L’ennemi aura lui aussi un plan secret et il vous faudra l’empêcher de l’activer, toujours en obéissant à des objectifs précis (battre dix bandits sur le terrain, par exemple). Quand on combine ceci avec le grand nombre de soldats ennemis, le chaos des batailles et la rapidité de vos déplacements et coups, on se retrouve avec des affrontements très plaisants, assez courts (généralement entre cinq et quinze minutes), desquels on sort en se disant “allez, encore un dernier tour”, jusqu’à se retrouver à 2h du matin devant sa télé, se demandant comment on a pu passer autant de temps devant un jeu si laid. Comme quoi, le gameplay est toujours plus important que les graphismes.

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Cheum mais chaud
  • Bon à l'intérieur mais ça se voit pas à l'extérieur - 70%
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Bon à l'intérieur mais ça se voit pas à l'extérieur

Jacques Chirac disait “c’est loin mais c’est beau”. Dynasty Warriors 9 Empires, “c’est bien mais c’est pas beau”. On ne peut qu’espérer que des patchs viennent un peu sauver le titre visuellement – étant donné qu’il est paru il y a trois mois au Japon, je ne compterais pas non plus trop dessus, mais même en l’état, la qualité de la boucle de gameplay prévaut sur toute considération graphique et on se retrouve véritablement happé dans ce titre à l’efficacité incroyable. Mélange de stratégie et de bourrinage pur et dur, on a l’impression de jouer au Risk, sauf qu’à la place de lancer des dés on s’amuse vraiment.

Les +

  • Véritablement happant
  • Musiques variées et qualitatives
  • Très grand nombre d’officiers réels et légendaires à découvrir
  • Apporte de la variété à la formule classique du musou
  • En termes de contenu, vous en avez pour votre argent
  • Combats grisants

Les -

  • C’est moche
  • C’est super moche
  • Tourne à 25 fps
  • Un peu répétitif
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lunapolitana
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Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.