En octobre 2021, Square Enix débarquait avec une proposition pour le moins originale avec son Voice of Cards: The Isle Dragon Roars. Un jeu plutôt très réussi dans son état général, ne souffrant que de quelques lenteurs par endroits. Quelques mois après, le même éditeur annonce par surprise la sortie d’un nouveau volet dans le même univers, intitulé Voice of Cards: The Forsaken Maiden, dont la sortie a eu lieu le 17 février sur le Nintendo eShop. C’est toujours Yoko Taro, l’homme derrière la série des Nier (Automata et Replicant), qui est aux commandes de ce nouvel épisode. Voyons donc si ce nouvel opus parvient à conserver les grandes qualités de son prédécesseur en gommant ses quelques défauts pour en faire une expérience encore plus marquante.
On prend les mêmes…
Voice of Cards: The Isle Dragon Roars a su se démarquer des autres jeux avec une direction artistique de toute beauté dans un monde entièrement modélisé de cartes. C’est la même direction qui est prise par The Forsaken Maiden avec toujours ces plaines, forêts ou encore montagnes que l’on retrouve sous la forme de cartes. Pour ce second volet, la “carte” du jeu se veut bien plus maritime avec un accent mis sur l’importance de l’océan tout le long de l’aventure. On découvre par ailleurs des nouveaux environnements avec la visite de canyons arides ou encore l’exploration de fonds océaniques. Certaines nouvelles zones présentent même des effets très réussis, notamment lors de la modélisation de la pluie sur le plateau de jeu. En bref, ce nouveau monde à parcourir est un véritable régal pour ce qui est de la direction artistique.
Si Yoko Taro reste en tant que directeur créatif du titre, Keiichi Okabe garde son rôle de directeur musical, pour le plus grand plaisir des joueurs. La bande-son est tout simplement sublime, que ce soit lors de l’exploration des zones de jeux, des combats ou bien même lors des affrontements de boss, la musique sait toujours trouver le juste ton pour accompagner le joueur dans son aventure. Mention spéciale aux chansons réservées aux résumés de fin de chapitre, donnant envie de revoir ces petites cinématiques afin de profiter un peu plus longtemps de ces quelques notes.
Une histoire plus poussée que le premier Voice of Cards
Jusque-là, vous me direz que les premiers points soulevés ressemblent beaucoup à ceux du test du premier épisode de la série, mais là où Voice of Cards: The Forsaken Maiden parvient à devenir encore plus intéressant que The Isle Dragon Roars, c’est bien dans son histoire. On vous explique très rapidement que dans ce monde, les prêtresses possèdent un rôle capital pour la survie de toutes les îles de l’archipel qui compose la zone de jeu du dernier titre de Yoko Taro. Vous incarnerez alors Samjïn, un jeune homme qui va partir à l’aventure sur son bateau fabriqué de ses propres mains pour arpenter cet archipel. Vous serez accompagné d’une jeune fille qui s’est égarée sur l’île de la fin, Alva, et d’une petite peluche appelée Silla. Vous comprendrez vite que votre accompagnatrice est en réalité la prêtresse déchue de ce petit lopin de Terre et votre voyage consistera à rencontrer les prêtresses des autres îles pour rendre ses pouvoirs à Alva. Notons tout de même que le personnage de Silla sera fréquemment remplacé par de nouveaux compagnons lors de l’aventure et que son implication dans les combats s’avère peu marquante.
C’est donc lors de ces aventures sur chaque île que Voice of Cards: The Forsaken Maiden va parvenir à devenir très intéressant. Chacune des histoires vécues sur les différentes îles regorgent d’intérêt. Le titre aborde des thématiques marquantes de façon très intelligente tout au long de son récit. Voice of Cards: The Forsaken Maiden parvient également à faire un lien avec The Isle Dragon Roars de manière très subtile et très bien amenée, liant ses deux jeux scénaristiquement alors que rien ne le laisser paraître au premier abord. Notons qu’une nouvelle fois, un narrateur est présent et raconte l’histoire directement au joueur, en anglais ou en japonais, offrant une immersion à chaque instant. Le titre de Yoko Taro amène également quelques quêtes annexes, s’accompagnant à leur tour de petites histoires dans les histoires très marquantes pour développer encore un peu plus le lore des personnages.
Un gameplay ajusté… par moments
Concernant le gameplay de ce Voice of Cards: The Forsaken Maiden, on retrouve dans un premier temps les mêmes phases d’exploration lors desquelles chaque mouvement permet de retourner des cartes afin de découvrir le paysage. Comme précisé plus haut, ce nouvel opus met bien plus l’accent sur la navigation, permettant cette fois de se balader sur les mers. Lors de chaque déplacement, une rencontre aléatoire peut surgir, laissant place à une scène de combat qui sera détaillée par la suite. Si le premier jeu péchait clairement par son rythme, en partie due à une fréquence de combats aléatoire bien trop importante, et bien l’épisode The Forsaken Maiden ne corrige absolument rien sur ce point et impose une nouvelle fois un combat tous les trois déplacements, un véritable gâchis venant parfois couper l’élan de progression dans l’aventure de ce monde fait de cartes.
En plus de ces phases classiques, la suite de Voice of Cards: The Isle Dragon Roars propose quelques scènes venant briser la routine installée dans le jeu. On retrouve notamment des phases d’infiltration dans lesquelles l’objectif est d’éviter les ennemis, une partie consacrée à la défense d’une zone pour laquelle il faut livrer bataille pour empêcher les ennemis d’atteindre un village. Autant de variétés permettant, bien que restant dans un système de jeu globalement similaire, de varier l’approche envers ce titre.
Pour finir, parlons des combats de celui qu’on appellera Voice of Cards 2, ils reprennent dans les grandes lignes le système mis en place dans le premier jeu, c’est-à-dire celui d’un RPG plutôt classique. Votre équipe se compose de 2, 3 ou 4 personnages selon le moment du jeu, possédant tous différents sorts et talents, qu’il faudra utiliser pour faire baisser les points de vie de votre adversaire à 0. Pour cela, il faut prendre en compte plusieurs statistiques : le nombre de PV, la puissance d’attaque, la quantité de défense et le nombre de gemmes de l’équipe. Une attaque sera d’autant plus forte que la différence d’attaque et de défense entre les opposants est importante. Chaque capacité coûte des gemmes qui se génèrent au début de chaque tour, amenant une stratégie dans le choix des sorts à lancer. Un système toujours aussi simple mais efficace, non pas dénué d’une certaine dose de stratégie.
Notons malgré tout l’ajout de nouvelles capacités nécessitant la présence de 2 personnages bien précis sur le terrain pour être lancée, augmentant encore les stratégies à mettre en place. Voice of Cards: The Isle Dragon Roars présentait une lacune certaine au niveau de ses combats en raison d’animations plutôt lentes (couplés à une fréquence de combat bien trop importante), et bien The Forsaken Maiden résout le problème… partiellement. Au lieu de proposer une option permettant de couper ces animations, Square Enix livre un mode rapide, accélérant globalement la vitesse du jeu, jusqu’à en dénaturer certains points. Il ne s’agissait probablement pas de la bonne méthode pour couper ces longueurs dont faisaient preuve le premier jeu, surtout que le jeu ne manque pas de préciser que ce mode pourrait entraîner des instabilités sur la partie.
Voice of Cards : The Forsaken Maiden, encore meilleur que le premier
-
Voice of Cards: The Forsaken Maiden, encore meilleur que le premier - 85%85%
Voice of Cards: The Forsaken Maiden, encore meilleur que le premier
Voice of Cards: The Forsaken Maiden parvient à conserver les grandes qualités de son prédécesseur pour ce qui est de son système de jeu, sa direction artistique toujours aussi somptueuse ainsi que des musiques d’une très grande qualité. Du côté de son histoire, ce second volet pousse les curseurs encore plus loin avec tout un tas de petites histoires et de thèmes abordés d’une profonde maturité dans un univers paraissant si innocent. On regrettera tout de même que les défauts de lenteurs globales constatés dans le premier épisode soient toujours d’actualité, que ce soit concernant la fréquence des combats aléatoires ou bien avec ce mode rapide ne semblant pas être la solution au problème. Il n’en reste pas moins que Voice of Cards: The Forsaken Maiden est un jeu envoutant de bout en bout.
Les +
- La direction artistique toujours au top
- De même pour la bande son
- Le système de combat tient toujours ses promesses
- Multitudes de petites histoires réussies
- Nouvelles phases de jeu changeant l’approche du titre
- Un mode rapide…
Les -
- … qui ne semble pas être la solution ultime
- Toujours trop de combats aléatoires