Annoncés et sortis à l’occasion du dernier Nintendo Direct, les deux premiers épisodes de la série Pikmin sont désormais disponibles sur la Switch. Ces deux titres proviennent du catalogue de la GameCube sur laquelle ils sont sortis respectivement en 2001 et en 2004. Les portages des jeux initiaux de la série débarquent un petit mois avant la sortie du tant attendu Pikmin 4 sous la forme de deux jeux séparés ou bien d’une compilation Pikmin 1 + 2 (dont la sortie physique est prévue plus tard cette année). Entre réédition fainéante et gameplay original, voyons ce que cette ressortie propose aux joueurs Nintendo Switch.
À l’origine… des Pikmin !
Dans le premier épisode de la série, vous incarnez le capitaine Olimar à la suite d’un crash sur une planète inconnue avec sa fusée. Cette dernière termine en lambeau et vous aurez la mission de récupérer les trente pièces qui constituent votre vaisseau de fortune. Afin de vous aider dans cette tâche, des petits êtres peuplant la planète sur laquelle vous venez de vous cracher vous viendront en aide : les Pikmin. Dans le jeu à l’origine de la série, ces créatures sont uniquement au nombre de trois : les Pikmin rouges, les jaunes et les bleus. L’ensemble des énigmes du jeu ou bien des affrontements passent par la gestion de ces petites créatures, d’autant plus que chacune d’entre elles possède ses propres capacités : les premiers nommés ont la capacité de résister au feu, les Pikmin jaunes sont capables d’entrer au contact de l’électricité ou encore d’être envoyés plus loin tandis que les derniers ont le pouvoir d’aller sous l’eau.
Pikmin 2, débarqué sur Gamecube trois ans après son prédécesseur, en est la suite directe. Après avoir réussi à reconstituer la fusée du capitaine Olimar, le capitaine de Pikmin 1 fait son grand retour sur sa planète natale. Cependant, tout ne va pas se passer comme prévu, le gérant des lieux, en proie à une grande crise financière a contracté un prêt financier qu’il est incapable de rembourser. Il faudra alors repartir sur les lieux de vie des Pikmin pour y récupérer toutes sortes de trésors permettant d’éponger la dette du patron. Afin de venir en aide au joueur, ce second épisode dispose des trois mêmes types de créatures, auxquelles s’ajoutent deux nouvelles couleurs : les Pikmin violets et les blancs. Ces nouvelles petites bêtes possèdent également des capacités propres puisque le premier inflige de lourds dégâts lors du contact avec un ennemi et parvient à transporter des trésors bien plus lourds sans aides. Le deuxième petit nouveau de ce Pikmin 2 possède également plusieurs talents uniques tels que la capacité de déterrer des trésors enfouis, de s’affranchir des nuages de poison ou encore d’intoxiquer un ennemi qui viendrait à la manger.
L’objectif des deux jeux s’avère donc être assez similaire : récupérer des pièces de vaisseaux ou bien des trésors à l’aide des Pikmin. Pour cette récolte d’objets à travers les différents niveaux de chaque jeu, il faudra optimiser au mieux les actions de vos créatures selon leurs compétences propres : envoyer un groupe construire un pont pendant qu’un autre s’occupe d’un ennemi ou encore commencer à ramener un objet au camp de base pendant que d’autres créatures préparent le terrain pour d’ores et déjà avancer sur les prochaines tâches à effectuer. Cette gestion du groupe qui vous entoure est des plus passionnantes, obligeant le joueur à constamment optimiser ses actions, notamment dans le premier jeu de la série (nous parlerons de ce point dans la suite du test). Notons qu’afin de ramener les différents objets, un certain nombre de Pikmin sera requis, rendant l’existence des Pikmin violets d’autant plus intéressante. Par ailleurs, l’intelligence artificielle de vos fidèles compagnons laissera parfois à désirer, particulièrement dans le premier jeu de la série, dans lequel ils ont pour habitude de se coincer contre le moindre mur, de tomber de chaque petit muret et de manière générale de faire perdre beaucoup de temps pour s’occuper de ce petit groupe.
En plus de la trouvaille des différents trésors du jeu, le joueur rencontrera de drôles de monstres lors de son aventure, qu’il faudra combattre. Une fois encore, dans ces affrontements, ce sont les Pikmin qui sont chargés de tout faire, et la gestion de ces derniers est une nouvelle fois primordiale : les ennemis de feu ne pourront rien contre vos Pikmin rouges tandis qu’il faudra faire attention à ne pas envoyer vos ennemis sous des ennemis ayant la fâcheuse tendance à rebondir et décimer une large partie de vos troupes. Dès lors que vos ennemis seront vaincus, ils pourront être acheminés vers les nids de vos fidèles compagnons, permettant de reproduire ces derniers et de ne jamais se retrouver à court de Pikmin malgré les nombreuses pertes que vous subirez dans votre aventure. En plus des quelques ennemis dont il est question de se débarrasser, les deux premiers opus de la saga Pikmin disposent de combats de boss, venant proposer des affrontements plutôt intéressants avec des mouvements bien particuliers, bien que certaines de ces batailles, notamment dans Pikmin 1, puissent ressembler à des spams massifs de Pikmin sur ces ennemis.
Tantôt pressé, tantôt apaisé
Malgré leurs nombreuses ressemblances, Pikmin 1 et 2 diffèrent par un point majeur : la gestion du temps. Après son crash, le capitaine Olimar indique qu’il lui reste suffisamment d’oxygène pour survivre pendant 30 jours, c’est le temps qui vous sera alloué pour récupérer l’ensemble des pièces du vaisseau. Cette contrainte du temps qui peut s’avérer particulièrement embarrassante dans certains jeux (je parle de toi Majora’s Mask), donne un véritable rythme à l’aventure de Pikmin 1. Il sera donc question d’optimiser au mieux chacune des journées du jeu, correspondant à environ 15 minutes, afin de ramasser les artefacts requis ou bien de préparer le terrain pour être plus efficace sur la journée suivante.
De son côté, Pikmin 2 abandonne complètement cette contrainte liée au temps pour rembourser la dette du président. Vous aurez tout le loisir de récupérer les trésors à votre rythme, cependant, le titre vient avec une autre idée pour mettre la pression sur le joueur : les souterrains (et je ne parle pas de toi Tears of the Kingdom). Chacun des niveaux dispose de trois ou quatre grottes, dans lesquelles il est possible de rentrer avec les Pikmin dont on dispose sur le moment. Une fois entré dans les grottes, il sera totalement impossible de reproduire les petits êtres qui vous accompagnent, il faudra donc prendre soin de l’ensemble de vos compagnons pour arriver au bout des nombreux étages, d’autant plus que certaines grottes proposent un challenge véritablement relevé avec des combats de boss très intéressants. Il faut également ajouter que si les premières grottes peuvent se ressembler en ne présentant que des décors semblables, les suivantes s’avèrent très diversifiées avec des décors miniatures de scènes réelles telles que des cuisines, des chambres d’enfant ou encore des grottes parsemées d’eau.
Un portage brut
Pour ce qui est des efforts de remasterisations, on peut dire que cette compilation Pikmin 1 + 2 fait le strict minimum. On se retrouve avec une version lissée des portages Wii, sans véritable travail sur les textures ou bien les animations. Les deux jeux arrivent donc avec un niveau de présentation en deçà de ce qu’on pourrait attendre, surtout après l’excellent Metroid Prime Remaster de ce début d’année. Il en reste malgré tout quelques effets relativement réussis, notamment l’eau que Nintendo sait très bien représenter depuis longtemps. La compilation des titres Pikmin embarque également les contrôles par mouvement des versions Wii afin de faciliter la visée des Pikmin, un ajout intéressant mais relativement discret dans les menus. Un petit mot également sur les musiques, toutes plutôt calmes et adaptées à l’ambiance proposée dans ces jeux, bien que quelques termes encore plus marquants sur les boss auraient été appréciables.
Pikmin 1 + 2 : un gameplay excellent aux finitions légères
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Pikmin 1 + 2 : un gameplay excellent aux finitions légères - 67%67%
Pikmin 1 + 2 : un gameplay excellent aux finitions légères
Avant de se plonger dans Pikmin 4, la compilation regroupant les deux premiers titres de la série fait office de parfaite entrée en matière pour comprendre les origines du gameplay de cette série si particulière. Pikmin 1 vous propose une aventure parfaitement maîtrisée avec les trois Pikmin de base : rouge, bleu ou jaune. La pression mise avec les trente jours de survie oblige le joueur à réfléchir à la manière d’optimiser ses actions et cela fonctionne à merveille. Pikmin 2 de son côté rajoute suffisamment de diversité avec ses nouveaux types de Pikmin violets et blancs, ainsi que ses grottes à explorer, pour proposer une façon de jouer différente du premier, tout en gardant la magie de cette licence. On regrettera cependant un portage Switch relativement limité avec des comportements des Pikmin parfois plus qu’hasardeux.
Les +
- Un gameplay toujours original, même 20 ans plus tard
- Des affrontements et énigmes bien pensées
- La pression des 30 jours de Pikmin 1
- L’exploration des grottes de Pikmin 2
Les -
- Une réédition pour le moins sommaire
- L’intelligence artificielle des Pikmin qui laisse à désirer
- Certains combats de boss un peu brouillon