Lorsque LEGO Horizon Adventures a été annoncé, c’était la surprise de l’année : un jeu édité par un studio Sony, qui plus est avec une licence propre aux consoles PlayStation, va sortir sur Nintendo Switch. Incroyable, non ? L’idée est bonne et la logique l’est aussi : ne pas sortir un jeu LEGO sur une console de Nintendo, adorée en partie par les plus jeunes, pourrait être une grave erreur. LEGO Horizon Adventures part donc sur de bonnes bases et de bonnes décisions … mais qu’en est-il du jeu en lui-même ? Pourquoi est-ce qu’il existe ?
Un scénario dur dans un jeu (trop) tendre
Pour celles et ceux qui ont déjà joué à Horizon Zero Dawn sur PlayStation 4 ou 5, vous connaissez déjà en grande partie le scénario de LEGO Horizon Adventures. Pas de surprises ici, ou très peu. Pour les autres, voici un rapide petit topo : le jeu met en scène Aloy, une “paria”, dont la naissance reste un mystère pour elle-même au début de l’aventure, mène une quête pour résoudre des perturbations causées par des machines dans un monde post-apocalyptique prenant place plusieurs siècles après notre civilisation. La Terre est alors peuplée de tribus humaines qui vivent en harmonie plutôt relative avec la nature, ainsi que par les dites machines mystérieuses, dont certaines deviennent hostiles. Vous avez là les très grandes lignes du scénario ; dans LEGO Horizon Adventures, on reprend la même chose, mais au lieu de se concentrer sur des thématiques parfois très sombres comme dans le jeu d’origine, on y ajoute une touche d’absurdité à la LEGO. Par exemple, certaines quêtes et motivations des personnages sont décalées, incluant la recherche d’un trésor légendaire ou d’objets improbables, comme … des donuts.
Si l’idée peut plaire à bien du monde, surtout celles et ceux qui aiment les jeux LEGO de tout leur coeur, le décalage peut parfois devenir plutôt lassant. J’ai souri voire ri plusieurs fois en écoutant Aloy et les autres personnages, mais il faut dire que l’humour du jeu est plutôt répétitif et, au fil du temps, prévisible. Je n’irais pas jusqu’à dire que tout cela gâche le scénario, mais nous n’en sommes pas loin ; d’où est venue cette idée de rendre drôle un univers qui ne l’est pas du tout ? Aucune idée. Mais dans tous les cas, l’exercice est plutôt réussi, mais ne plaira simplement pas à tout le monde.
Un gameplay très plat pour une prise en main (trop) simpliste
Là aussi, l’effet LEGO se fait ressentir. Bien évidemment, de nombreuses personnes vont apprécier le gameplay proposé par LEGO Horizon Adventures. Dans son style, il est parfaitement maîtrisé : accessible, intuitif et un minimum varié si tant est que vous essayiez les différents personnages jouables du jeu, qui ont chacun une arme et des bonus différents. Mais le jeu ne sortira jamais des sentiers battus et propose presque trop d’accessibilité, justement ; entre les actions automatiques ici et là (par exemple, les tyroliennes s’activent sans aucune action de notre part) et les combats vraiment bien trop simples, on se prend parfois à se demander pourquoi on joue au jeu. Les quelques bonus d’attaque ou de défense viennent aider au gameplay pour diversifier, mais il n’est pas rare du tout que les bonus éparpillés sur une zone de combat ou de boss ne soient même pas utilisés. Je me suis même surpris parfois à les découvrir après le combat, me disant que ça aurait pu peut-être être utile si j’avais vu ça avant.
Du reste, certains éléments de gameplay sont particulièrement superflus. Il est par exemple possible de se cacher dans des hautes herbes pour être discret, mais ça n’est utile qu’avant un combat. Une fois lancé, les ennemis vous verront quoi qu’il arrive et ça ne servira de toute façon à rien d’essayer de se cacher tant, comme dit plus haut, les combats ne sont pas difficiles pour un sou. Du côté de la progression, LEGO Horizon Adventures se compose en plusieurs zones principales qui se découperont en plusieurs niveaux. Le tout est interconnecté avec une sorte de gros lobby, où sont disposées des sortes de boutiques permettant de changer d’apparence, d’améliorer certains bonus et de changer de personnage. Cette zone est également personnalisable ; vous pourrez au fil des heures de jeu y placer des éléments de décoration sur des zones pré-définies : arbres, panneaux, constructions et bien d’autres éléments provenants de l’univers de Horizon … mais aussi de LEGO City Undercover et Ninjago, par exemple. J’avoue être particulièrement perplexe sur ce forcing fait pour montrer d’autres licences LEGO, qui viennent complètement casser l’immersion du jeu.
Quant au mode coopération à deux joueurs, ça ne change concrètement pas grand chose. Certes, vous jouez avec quelqu’un à côté de vous et cela peut rendre le tout plus fun ; mais la difficulté en est d’autant plus sacrifiée puisqu’il ne semble pas qu’elle s’adapte au nombre de joueurs, contrairement à d’autres jeux. Pour vour résumer l’idée globale : LEGO Horizon Adventures propose un bon gameplay, sans jamais aller au delà de ce que l’on peut attendre d’un jeu LEGO. Si vous avez joué à LEGO Star Wars: La Saga Skywalker juste avant, attention à la douche froide côté progression et gameplay, tant cet épisode proposait un réel vent de fraîcheur sur les jeux de la marque aux briques, sans pour autant les dénaturer. Une formule que l’on aurait particulièrement aimé voir pour Horizon.
Une technique quasi irréprochable
L’avantage d’avoir sous les yeux un jeu édité par Sony, c’est qu’il y a sans nul doute des demandes particulières sur le rendu final du jeu. Si l’on pouvait aisément s’attendre à une version très low-cost d’un jeu PlayStation 5 avec des sacrifices et une optimisation aux fraises, c’est tout le contraire pour ce LEGO Horizon Adventures sur Nintendo Switch. Certes, il m’est arrivé de faire face à quelques baisses de framerate à des moments où il y avait vraiment beaucoup d’élements à l’écran. Mais dans la majorité du temps, le titre tourne très bien sur la console hybride de Nintendo et reste très joli à voir en version TV comme en version portable. C’est tout de même assez drôle de voir que l’un des éditeurs tiers les plus respectueux de la Switch n’est autre qu’un concurrent direct de Nintendo.
Pourquoi et pour qui ?
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Pourquoi et pour qui ?
Vous l’aurez compris, mon expérience sur LEGO Horizon Adventures n’était pas des meilleures. Certes, le gameplay est bon, la technique l’est encore plus et le scénario est intéressant. Mais … le gameplay est bien trop plat et la “touche LEGO” vient donner un aspect trop léger à un scénario d’origine bien plus lourd, quitte à perdre au passage des facettes de l’histoire et des sentiments pourtant propres à l’univers de la licence de Sony. Le bourrage de licences LEGO dans le lobby est venu ajouter une couche d’incompréhension, me faisant me demander pourquoi ce jeu existe et, surtout, à qui il est dédié. Enfants désireux de découvrir la licence ? Adultes en manque d’Horizon ? Personne ne sera comblé dans l’histoire. Pour autant, personne ne sera non plus complètement lésé.
Les +
- Une grosse licence Sony sur Switch, c’est une belle histoire
- Un gameplay accessible
- Une technique quasi irréprochable sur Switch
- Le fun des jeux LEGO
Les -
- Le gameplay beaucoup trop plat
- La difficulté quasi inexistante
- Le prix du jeu vraiment excessif
- Les références aux autres licences LEGO qui n’ont rien à faire là
- La tentative de rendre fun le scénario de Horizon n’était pas la meilleure des idées