Ah la magie ! Un art qu’une large majorité des simples mortels que nous sommes aimerait maîtriser pour arranger sa vie au quotidien. Mais comment fonctionnerait une société où la magie régnerait en maîtresse absolue ? Comment réagiraient ceux n’étant pas doués de magie face à cette tranche privilégiée de la population ? Mages of Mystralia, un ensorcelant jeu d’action et d’aventure développé par le studio Borealys, apporte un semblant de réponse en projetant le joueur dans un voyage initiatique où “magie” rime bien souvent avec “ennuis”. Attrapez votre livre de sorts, brandissez votre baguette et préparez-vous à découvrir le vaste royaume de Mystralia !
Le temps de l’Inquisition
L’histoire prend place dans le lointain royaume de Mystralia, une nation puissante mais sévère où les mages sont traqués, arrêtés et bien souvent exécutés. Pourtant, ce ne fut pas toujours le cas et le temps où ceux pratiquant les arts magiques étaient vénérés et traités avec respect fut une période faste pour le royaume. Mais lorsque qu’Aetius, Roi Mage alors sur le trône, fut pris de folie après avoir approché d’un peu trop près la séduisante mais terrible magie céleste, son pays ne fut plus que ruines et désolation après qu’il ait déchaîné toute sa puissance nouvellement acquise et fait pleuvoir un véritable déluge de feu sur les plaines qui composent le paysage de Mystralia. Les amateurs de Game of Thrones reconnaîtront sûrement l’inspiration de Borealys dans cette intrigue qui évoque le terrifiant Aerys Targaryen, le Roi Fou maintes fois mentionné dans la série de George R.R. Martin. Depuis sa mort brutale provoquée par ses propres lieutenants, le nom d’Aetius est emprunt de peur et cette peur se traduit désormais par une haine tenace des habitants du royaume des mages et de toute forme de magie, le mot lui-même étant tabou et remplacé par “magerie“.
Pourtant, quelques malheureuses personnes se réveillent encore un beau jour en se voyant octroyé le Don de magie. C’est le cas de la jeune Zia, une jeune fille aimable mais quelque peu maladroite dont les pouvoirs se réveillent sans crier gare un beau matin. Incapable de contrôler la magie de feu qui s’est développée en elle, Zia ne trouve rien de mieux que de brûler une partie de son village. Horrifiée, la population chasse la jeune fille de son lieu de naissance et lui interdit strictement d’y remettre les pieds. Qu’à cela ne tienne, Zia est bien décidée à maîtriser ses pouvoirs et à les utiliser pour oeuvrer au bien commun.
Ce qui ne nous tue pas…
C’est donc au coeur d’un véritable voyage initiatique que le joueur se retrouve pour aider notre magicienne novice à développer et contrôler ses pouvoirs qui constituent le coeur de gameplay du jeu. D’abord composée de quatre enchantements principaux, la palette de sortilèges de Zia ne cessera de croître et d’embellir au fur et à mesure de son périple. Un système remarquablement ingénieux a été mis en place et vous permet de créer vos propres sorts à partir des quatre principaux. Prenons un exemple : le sort de base Actus consiste à l’origine en une simple flammèche, peu puissante et de très faible portée. Mais en la combinant avec la Rune de Comportement Kinésie, la flamme vacillante se transforme en une boule de feu filant droit devant elle ! Encore plus fort : combinez le précédent ensemble avec une Rune Copie et ce ne sera pas une, mais trois météores incandescents qui se précipiteront sur vos ennemis ! Mages of Mystralia propose de fait une infinité de combinaisons qui se débloquent en résolvant des énigmes et en avançant dans le récit pour augmenter la puissance de Zia. Un formidable et grisant sentiment de puissance s’empare progressivement du joueur à mesure qu’il découvre, expérimente et déchaîne les redoutables sortilèges qu’il aura concocté : devenir Mage n’a jamais été aussi facile !
Les sorts seront utilisés principalement lors des multiples combats qui vous attendent face aux Trolls qui pullulent dans les terres de Mystralia, mais également contre des Boss et Mini Boss qui sont bien décidés à anéantir la jeune Zia. On peut regretter une certaine limite dans le gameplay des combats qui consistent principalement à bourriner vos sorts les plus puissants sur le malheureux qui se trouvera sur votre chemin. Les déplacements de Zia ne consistent en rien d’autre que de la marche sans possibilité de courir, de sauter ou d’esquiver, ce qui donne parfois lieu à une drôle de version du jeu du chat et de la souris le temps de recharger votre Mana pour lancer un nouveau sortilège. Néanmoins, saluons le design des ennemis plutôt amusants malgré un manque d’imagination dans la manière de les vaincre : pas ou très peu de points faibles ni de stratégie particulière pour en venir à bout, si ce n’est de prendre en compte l’élément (feu, glace, électricité…) auquel ils sont rattachés.
The Legend of Zia
Mages of Mystralia s’inspire notamment de The Legend of Zelda avec son système de donjons à thème dont la progression se fait au prix de la résolution de quelques énigmes plutôt sympathiques. Vos sortilèges seront essentiels pour progresser à travers les différentes régions du monde et chaque nouveau sortilège vous ouvre de nouveaux chemins, impliquant quelques aller-retours pas forcément désagréables. Au-delà de la création de sorts qui représente déjà une base très solide du gameplay, une composante RPG s’ajoute avec la possibilité d’augmenter votre vie et votre Mana mais également de changer de baguette magique, ce qui impacte parfois de manière significative sur votre efficacité : l’une favorise les attaques de feu tandis que l’autre augmente la puissance de votre magie quand votre vie est basse, par exemple. Bref, Mages of Mystralia a beau être un jeu à petit budget (financé au passage par le Fond des Médias du Canada), il n’en reste pas moins une expérience riche et soignée, aussi bien dans son gameplay que dans sa direction artistique.
Car oui, j’aimerais attirer votre attention sur l’aspect visuel fabuleux de Mages of Mystralia. De longues marches vous attendent dans le titre de Borealys, mais quel bonheur que de parcourir les terres de Mystralia ! Une profusion de couleurs chatoyantes flattera votre oeil qui repèrera sans aucun doute certaines inspirations visuelles tout droit tirées de The Legend of Zelda : Wind Waker notamment au niveau de l’eau. Développé sous Unity, Mages of Mystralia exploite avec brio le célèbre moteur de jeu et offre un résultat visuel enchanteur qu’on ne lasse pas d’admirer. Evidemment, les captures d’écran prises par mes soins seront bien plus parlantes que mon insipide laïus, mais je me dois d’insister sur le régal qu’est Mages of Mystralia pour les yeux. D’un point de vue purement technique, le jeu souffre en revanche de quelques ralentissements qui ont lieu à des moments curieux, dans la mesure où ils sont repérables bien plus fréquemment pendant la marche que durant les combats parfois chargés en éléments visuels. Un autre problème majeur qui m’a sauté aux yeux (ou plutôt aux oreilles) est le son global du jeu qui est bien trop bas pour être entendu correctement sur la TV. Les équipes de Borealys sont néanmoins au courant et travaillent d’ores et déjà sur un patch correctif pour y remédier, si bien que je n’en prendrai pas compte dans ma notation finale. Dommage car la bande-sonore de Mages of Mystralia est plutôt sympathique, bien intégrée à l’ambiance générale du titre et accompagne efficacement le joueur dans son voyage aux côtés de Zia.
Une plaisante expérience
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Plaisant - 70%70%
Résumé
Mages of Mystralia s’impose comme un must-have de la scène indépendante sur Switch. Avec sa direction artistique à tomber et son gameplay très intéressant avec la création de sortilèges, le titre de Borealys propose une expérience très plaisante en dépit de quelques très légers soucis techniques et d’un manque de profondeur dans les combats. Si vous êtes à la recherche d’un voyage plaisant et coloré sans prise de tête, Mages of Mystralia est fait pour vous !
Je l’ai aussi téléchargé. Le début est un peu laborieux mais quand on commence à découvrir quelques nouveaux sorts, ça devient jouissif d’essayer de nouvelles combinaisons et de créer ses propres sortilèges dévastateurs !! Le point négatif : les allers retours un peu trop fréquents et répétitifs sur la carte (pour l’instant je n’ai trouvé que deux points de teleportations, ces derniers semblent assez rares…)