Nintendo et la propriété intellectuelle, c’est une très longue histoire d’amour. Si c’est ce qui leur permet de garder main mise sur leurs licences et sans nul doute protéger leur aura, c’est aussi ce qui donne parfois à l’entreprise une mauvaise image, avec quelques décisions assez incohérentes comme sur la scène eSport. Mais cette fois-ci, la question est toute autre et se base sur des questions légales : Nintendo a récemment exporté l’un de ses combats jusqu’en France, en demandant à Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom de bloquer l’accès à certains sites de téléchargement de jeux-vidéo piratés.
C’est au détour d’un communiqué que Nintendo a donc “ordonné” à ces fournisseurs d’accès internet de couper toute possibilité de se rendre sur une certaine liste de sites (que nous n’allons évidemment pas citer ici). La raison principale donnée par la firme japonaise est transparente et limpide : il s’agit d’un manque à gagner pour eux comme pour les éditeurs tiers, mais aussi d’un potentiel danger pour les joueuses et joueurs qui se laisseraient tenter :
Nintendo intente ces actions judiciaires non seulement en son nom, mais aussi au nom de nombreux développeurs de jeux vidéo dont les revenus dépendent de la vente licite de jeux pour Nintendo Switch. […] Car cela (ndlr: le téléchargement pirate) nuit aux fonctionnalités et à l’expérience des produits authentiques de Nintendo, qu’il s’agisse de jeux vidéo ou de consoles Nintendo Switch. Par exemple, télécharger et jouer à des versions pirates peut entraîner l’exécution de code potentiellement dangereux sur la console de l’utilisateur, l’exposant ainsi à un risque.
Pour l’heure, l’accès à certains des sites concernés est toujours possible, mais il semble que d’autres aient soit été supprimés par leurs auteurs, soit déjà bloqués par les fournisseurs d’accès. Néanmoins, il est toujours possible pour les prévenus de faire appel de la décision prise. L’affaire est donc à suivre, mais Nintendo n’est évidemment pas prête à faire des concessions dans ce domaine.
Bonjour la neutralité du web…