Depuis quelques temps, de nombreux témoignages ont reporté des cas de harcèlements et de comportements sexistes au sein de l’industrie du jeu vidéo. Jusqu’à maintenant, la plupart des faits étaient rapportés par des jeunes femmes streameuses subissant des remarques très déplacées pendant leur live dans le chat ou après par message privé. Notre loisir favori est réputé pour être à dominance masculine et pas forcément très accueillant envers la gente féminine, bien que des efforts soient faits dans ce sens pour y rétablir un équilibre. Il semble cependant qu’il reste encore beaucoup de travail à faire de ce côté, et pas seulement dans le jeu vidéo. Depuis quelques jours, de nombreuses employées ou ex-employées de chez Ubisoft rapportent avoir été victimes de comportements sexistes au sein du géant vidéoludique français.
Les premiers témoignages, donnés de façon anonyme ou non puis relayés sur Twitter, ont rapidement été suivis d’autres prises de parole, toujours de la part de salariées d’Ubisoft. En résumé, les différentes collaboratrices accusent directement de hautes figures du studio français de comportements ouvertement sexistes, à base de propos déplacés et allant parfois même jusqu’à l’agression sexuelle, le tout sous la protection de la direction des Ressources Humaines, également accusées d’avoir minimisé, voire d’étouffer, les nombreux signalements qui leur auraient été adressés. Le journal français Libération a mené une enquête de son côté mettant notamment en cause Tommy François, vice-président de l’éditorial installé à Paris, particulièrement cité par les victimes présumées. A noter que des allégations similaires ont été rapportées de la part d’employées des studios canadiens, bulgares et allemands d’Ubisoft.
Face à la recrudescence et à la gravité des faits reprochés, Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, a immédiatement pris les choses en main et demandé l’ouverture d’enquêtes internes au sein des différents studios, promettant d’en suivre personnellement l’évolution.
Je tiens à dire à ceux qui ont pris la parole ou qui ont soutenu des collègues : vous êtes entendus et vous contribuez à conduire les changements nécessaires au sein de l’entreprise. […] Nous ne visons pas des ajustements à la marge,. Ce que nous voulons mettre en oeuvre, c’est un changement structurel au sein d’Ubisoft, en totale adéquation avec nos valeurs qui ne tolèrent aucun comportement toxique et veillent à ce que chacun se sente en sécurité pour s’exprimer.
Yves Guillemot – PDG d’Ubisoft
Quelques jours plus tard, les premières sanctions semblent avoir été prononcées : Maxime Beland, vice-président “Editorial” à Toronto, a donné sa démission avec effet immédiat tandis que Tommy François, susmentionné, aurait été mis à pied “dans l’attente des conclusions de l’enquête le concernant“. Cette dernière information n’a cependant pas encore été officiellement confirmée par Ubisoft et émanerait d’un message de l’AFP (Agence France Presse) qui aurait été intercepté par différents journaux.