Un peu avant la sortie de Paper Mario: The Origami King, le producteur du jeu Kensuke Tanabe (scénariste, entre autres, de The Legend of Zelda: Link’s Awakening) avait déclaré que l’équipe d’Intelligent Systems n’avait pas le droit de faire des modifications aux personnages de l’univers de Mario, ni d’étendre celui-ci en en créant de nouveaux. Il a reparlé de nouveau de ces contraintes mises en place par Nintendo lors d’une interview avec GamesRadar, soulignant l’impossibilité de donner un âge ou un genre aux nombreux Toads que l’on croise dans le jeu, mais notant que ces impératifs ont obligé le scénariste a travailler sur l’humour des répliques de ces mignons personnages :
Depuis la production de Paper Mario: Sticker Star, nous ne sommes plus en mesure de représenter graphiquement les caractéristiques individuelles, telles que l’âge ou le genre, des PNJ Toads, et il est donc devenu beaucoup plus important de transmettre leur personnalité simplement par le biais du texte. Notre scénariste, Taro Kudo, doit jongler avec cette contrainte difficile depuis Paper Mario: Sticker Star, mais a réussi à donner à tous les textes un humour caractéristique. Dans cet épisode, Paper Mario: The Origami King, nous avons pu inclure des Toads portant une tenue correspondant à leur rôle et avons également créé des personnages originaux en origami.
Il a aussi profité de cette interview pour parler de l’importance de la recherche des différents Toads dans le scénario et l’ambiance du jeu, expliquant que cela n’avait pas été mis en place uniquement pour rajouter du contenu à celui-ci :
Personnellement, je ne crois pas que les objets à collectionner soient une nécessité absolue. Cependant, dans les types de jeux où les joueurs explorent des mondes ouverts, je pense que cacher des choses dans des endroits incongrus – afin de répondre aux attentes des joueurs – et faire en sorte que les joueurs les trouvent, est important, dans la mesure où cela permet d’augmenter la densité du jeu dans son ensemble. […] Cependant, nous n’avons pas inclus les Toads dans Paper Mario: The Origami King uniquement pour augmenter la densité du jeu.
Tout d’abord, nous devions commencer par créer un univers dans lesquels les Toads ont disparu, afin de faire ressortir l’étrangeté de la ville au début du jeu. Des fonctionnalités qui aident le joueur, comme les magasins ou la zone d’entraînement, commencent à devenir disponibles grâce aux Toads que les joueurs sauvent. Comme cela correspond plus ou moins au taux de progression du joueur, non seulement ceux-ci peuvent voir visuellement les progrès qu’ils ont réalisés, mais peuvent également les ressentir dans le cadre du gameplay.
Le nombre de Toads sauvés par les joueurs se reflète également dans le nombre de spectateurs lors des combats de Paper Mario: The Origami King. Si vous donnez des pièces aux Toads qui regardent vos combats, ils vous aideront à résoudre le casse-tête ou vous donneront un objet en fonction du montant d’argent que vous distribuerez. Bien sûr, plus il y a de spectateurs, plus le soutien que les joueurs peuvent espérer est puissant. Les bavardages des Toads depuis les sièges des spectateurs servent également d’indices pour les batailles, alors j’espère que vous essaierez tous de sauver le maximum d’entre eux !
Voilà pourquoi donc, comme l’a noté Léo dans son test du jeu, la recherche des Toads dans Paper Mario: The Origami King n’est pas fastidieuse : bien que le jeu ne soit pas parfait, c’est dans l’intégration de ce genre de mécaniques de gameplay que l’on retrouve vraiment la fameuse “Nintendo difference” !