Staxel, quand Minecraft et Harvest Moon ont un bébé – TEST’PRESSO

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Jeune citadin fatigué et stressé, vous allez à la campagne pour reprendre la vieille ferme en ruine de vos ancêtres. D’abord perdu, vous allez, avec l’aide des villageois alentours, devenir un grand fermier et faire beaucoup de bien à la communauté. Vous avez l’impression d’avoir déjà entendu cette histoire ? C’est normal, c’est celle de la grande majorité des jeux d’exploitation fermière, un genre créé et popularisé par la série Harvest Moon en 1996. Rien de nouveau sous le soleil, donc, avec le titre qui nous intéresse aujourd’hui ? Et bien, si : même si la trame narrative reste classique, Staxel tente d’apporter sa patte au genre en le mélangeant avec de la construction en voxels à la Minecraft. Pour le meilleur comme pour le pire, comme nous allons le voir.

La ferme se rend belle

Comme de coutume, notre aventure dans la ferme commence dans la gadoue et avec des petits tutoriels qui vous expliqueront les bases du jeu : labourer, crafter, construire, adopter un animal… De quoi mettre un pied à l’étrier, mais ne vous attendez pas à une expérience guidée. Après les premières heures, Staxel vous poussera dans le grand bain et ce sera à vous de comprendre comment nager, ce qui n’est pas forcément un défaut : après tout, le tâtonnement nous pousse aussi à être fiers de nous-mêmes. Quelques indications sur le fonctionnement de certains objets n’auraient cependant pas été de trop ; je pense par exemple au arroseurs automatiques disponibles à l’achat en trois tailles différentes, sans que ne soit jamais précisée la surface couverte par chacun d’entre eux. On arrive cependant rapidement à comprendre comment créer une grande ferme fonctionnelle : un peu trop rapidement, même, puisqu’il ne vous faudra pas beaucoup d’efforts ni de temps pour agrandir votre terrain jusqu’à pouvoir produire toutes les ressources dont vous aurez besoin pour faire ce que vous voulez.

Ce n’est malheureusement pas les quêtes annexes fournies par les villageois qui arriveront à épicer un peu votre vie, tant celles-ci sont routinières et consistent la plupart du temps à leur apporter un objet, qui peut parfois être simplement acheté dans une des deux boutiques du village. Seule la maison de la Reine Fey vous offrira une quête conséquente, consistant à retrouver les fées malveillantes et mettre de l’ordre dans son manoir, mais celle-ci est tellement rébarbative que je ne m’y suis jamais penché. J’ai aussi eu un peu de mal, lors de mon aventure, face à la traduction parfois étrange de certaines phrases ou missions : on m’a par exemple demandé au début du jeu si je pouvais construire un coin de pêche, mais celui-ci demandait un insecte qui se “balade sur les troncs d’arbres de l’île“, un insecte que j’ai n’ai jamais trouvé, malgré une fouille minutieuse de mon environnement. De manière générale, parler aux habitants de la ville de Staxel est une perte de temps, tant leurs dialogues se répètent et peinent à leur insuffler une quelconque personnalité ni à offrir un fil conducteur à votre aventure.

Le maçon du cœur

Est-ce vraiment si grave, néanmoins ? Staxel ne semble pas avoir pour objectif de vous immerger dans une grande aventure épique mais simplement de laisser libre court à votre création et il arrive à accomplir cet objectif via un mode construction complet, offrant de nombreuses options de personnalisation (par exemple au niveau des couleurs des matériaux). Libre à vous, si vous en avez le temps et le cœur, de détruire pièce par pièce les maisons de tous les habitants avant de les reconstruire à votre goût. En cela, le titre de Plukit semble pensé pour être streamé sur Twitch, où il obtient sans nul doute un certain engouement dans sa version PC. Les plus passionnés de construction devraient donc être ravis mais se plaindront sans doute d’un système de craft assez obtus, que ce soit à cause de l’achat indispensable de recettes pour fabriquer des matériaux ou de la prise en main des différents appareils pour les transformer. Un pas supplémentaire aurait pu être fait dans la simplification.

Ceux qui voudront totalement s’affranchir de ces problèmes pourront lancer une partie en mode “créatif“, qui rend gratuits tous les objets de la boutique et tous les matériaux disponibles instantanément : un mode qui rend donc l’exploitation fermière (et ce qui gravite autour, comme la cuisine) pratiquement inutile, mais qui vous permettra de ne pas avoir à crafter laborieusement tous les éléments nécessaires à la construction de votre propre Trump Tower virtuelle. Bien que bienvenu, ce mode “créatif” sonne aussi quelque peu comme un aveu d’échec pour Staxel, qui démontre quelque part que la proposition de départ, avec son mélange incongru et intriguant, ne fonctionne pas vraiment. Ce qui n’empêche pas de passer quelques bons moments en exploitant sa ferme ou en construisant des bâtiments pour nos voisins et animaux.

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quand Minecraft et Harvest Moon ont un bébé
  • Médiocre mais pas nul pour autant - 50%
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Médiocre mais pas nul pour autant

Le problème, quand on mélange deux choses très réussies, c’est qu’on risque d’avoir un résultat inférieur à la somme de ses parties : c’est exactement le problème de Staxel, qui n’arrive jamais à être aussi profond qu’un Stardew Valley ni aussi intuitif qu’un Minecraft. Reste qu’à petit prix, et si l’on sait dans quoi on s’engage, il y a largement moyen de s’amuser un peu.

Les +

  • Sympathiques et relaxantes musiques
  • Assez prenant dans sa partie exploitation fermière
  • Le mode “créatif” complet pour ceux qui veulent construire des choses

Les -

  • Prise en main complexe et peu intuitive
  • UI moche
  • PNJ sans intérêt
  • Peu de sentiment d’implication dans l’univers
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lunapolitana
1517 articles

Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.