SteamWorld Quest, la nouvelle réussite d’Image & Form – TEST

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Fort de plusieurs jeux de qualité sur Nintendo Switch (et autres plateformes), le studio Image & Form continue sa saga SteamWorld avec le dernier épisode en date, nommé SteamWorld Quest: Hand of Gilgamech. Comme depuis quelques années maintenant, hors de question pour le studio de se reposer sur ses lauriers : le type de jeu change à nouveau et arbore cette fois un RPG stratégique au tour par tour, fonctionnant avec un système de carte. Est-ce que cette exclusivité – temporaireNintendo Switch vaut le détour ? On vous spoile un peu, mais c’est oui.

SteamWorld Quest, sur la route de Gilgamech

[Spoiler alert sur la scène d’introduction du jeu] – À une époque où le monde était encore jeune et innocent, au temps de Héros, les Dieux pris d’ennuis se décidèrent à créer une entité démoniaque pour l’envoyer sur Terre. Un vrai héros se chargea de détruire cette entité afin de préserver le monde d’une destruction programmée. Après bien des années, ce fameux héros tomba malheureusement dans l’oubli, laissant place à de nombreux mercenaires. Cette histoire commence avec deux amies, se baladant dans la forêt … Telle est l’histoire contée par un personnage connu du jeu SteamWorld Heist, dont nous tairons le nom dans le but d’éviter de trop vous spoiler. – [/fin du spoiler alert]

Dans ce jeu de rôle basé sur un système de cartes de combat, le joueur est amené à diriger des personnages à travers un monde dessiné à la main. Au programme, nous retrouvons des combats parfois assez intenses, demandant avant tout d’utiliser son intelligence et évidemment les cartes mises à disposition. Le jeu commence quand deux héros en herbe s’en vont prendre part à leur propre aventure. Ces deux héros ne sont autres que Armilly et Copernica, deux ” femmes robots “. Fidèle à elle-même, Armilly est une fille d’épicier aventurière qui vise à devenir membre de la section locale de la Guilde des Héros. Elle rêve d’être comme son idole Gilgamech, le seul et unique Héros Ancien. Au passage, vous aurez peut-être remarqué la subtile référence à Gilgamesh, personnage héroïque de la Mésopotamie antique. Copernica quant à elle est une étudiante qui a décidé d’abandonner l’université, sans doute trop intelligente pour des programmes vieillots. Elle cherche à briser les chaînes de l’apprentissage actuel et à mettre en pratique ses compétences en dehors des laboratoires et bibliothèques surpeuplées.

Ces deux jeunes femmes sont relativement complémentaires, l’une étant axée attaque brute, l’autre étant magicienne. Mais tout joueur de RPG pourra le dire : il manque sans doute un soigneur. C’est là que Galleo fait son apparition très tôt dans le jeu. Il est difficile de faire sortir cet artisan de sa cave, et Galleo n’offre pas son aide si facilement et il est doué pour se chamailler, mais il ne peut pas ignorer l’appel de ses vrais amis. Axé sur l’encaissement de coups et le soin de ses alliés, il peut également prendre part à l’attaque sans difficulté. Il est cependant un peu plus sensible à la magie.

Par la suite, vous aurez l’occasion de découvrir de nouveaux personnages dont nous tairons évidemment les noms et caractères. Le seul point négatif à propos d’eux est que, malgré leur intérêt vis-à-vis de leur style de combat, il peut être handicapant de les utiliser pour la simple et bonne raison qu’ils ne sont pas aussi performants que les personnages que vous faites monter de niveau depuis plusieurs heures. Bien sûr, ils ne commencent pas niveau 1, mais n’ont simplement pas des caractéristiques à la hauteur. Il est donc recommandé de les faire combattre dans des zones plus reculées, plus simples permettant de les entrainer.

Encore un nouveau système de jeu pour SteamWorld Quest

Comme à son habitude, le studio Image & Form refuse de se reposer sur ses lauriers, en tous cas en terme de gameplay. Si l’univers reste équivalent de loin – les personnages ne sont pas les mêmes, mais nous sommes toujours en présence de robots steampunk -, le gameplay est une nouvelle fois différent. Après un tower defense, deux plateformers et un jeu de tactique au tour par tour, nous avons droit cette fois à un jeu de rôle basé sur un système de cartes de combats. À chaque combat lancé, lorsque vous vous approchez d’un ennemi dans le jeu, vos decks sont mélangés et six cartes sont tirées au hasard. Au total, c’est 24 cartes différentes qui peuvent être utilisées dans un combat, selon celles choisies dans les menus. Chaque personnage dispose d’un deck de huit cartes que vous devez vous même gérer. SteamWorld Quest a fait le choix du tour par tour – assez logique lorsque l’on parle de cartes – : vous aurez le droit de choisir 3 cartes par tour pour attaquer vos ennemis.

Si les trois cartes utilisées proviennent du même personnage, alors un bonus ” CHAIN ” s’activera pour vous ajouter une carte en fin de tour (non disponible au début du jeu). Celle-ci est définie par l’arme que vous avez octroyée au personnage concerné. Lorsque vous utilisez des cartes de différents personnages, il est parfois possible qu’un autre bonus s’active. En effet, si vous lancez la carte X en premier et la Y en deuxième et que celles-ci sont pensées pour se cumuler, alors un bonus d’attaque – par exemple – sera affecté à la deuxième carte. Dans le lot, vous avez droit à différents types de cartes, à savoir attaque, amélioration ou aptitude. Les premières sont offensives, les deuxièmes permettent d’améliorer les caractéristiques d’un personnage durant plusieurs tours, tandis que les dernières désignent principalement des attaques bien spéciales propres à chaque personnage.

Il est primordial dans SteamWorld Quest de bien savoir gérer les types de cartes différents. Si vous n’utilisez aucune carte permettant de soigner vos personnages, vous êtes bons pour être vendus en pièces détachées. Au contraire si vous ne faites que ça, vos combats risquent de durer très longtemps et cela risquerait de vous agacer très vite. Un certain équilibre se trouve relativement vite dans le jeu, et celui-ci est appuyé par les objets de soins que l’on peut acheter. Fioles de vie, objets de résurrections, potions permettant de retirer les effets de poison ou de saignements … Tout cela coûte cher, mais est efficace. D’autre part, il est possible et conseillé d’acheter à la marchande – étrangement présente dans chaque chapitrede nouveaux équipements régulièrement, ainsi que de nouvelles armes : en analysant bien les effets que tout cela procure, vous pourriez prendre un avantage quasi décisif sur la plupart des ennemis.

Progression des personnages, des cartes et des équipements

Si vous vous posez la question de comment récupérer cette centaine de cartes, sachez que c’est finalement relativement simple. Vous pouvez soit attendre que le jeu vous en octroie au fil de l’aventure, soit en acheter à la marchande. Les cartes ne peuvent néanmoins être trouvées qu’à un seul endroit, vous ne pourrez pas toutes les débloquer gratuitement. Attention, lorsque nous parlons d’acheter les cartes, soyons clairs : il ne s’agit en aucun cas de micro-transaction puisque le jeu n’en comporte aucune. C’est bel et bien un achat avec l’argent récupéré au fil des combats qui, soit dit en passant, se fait plutôt rare.

De même, certaines cartes disposent de trois améliorations à débloquer. Plus le temps passe dans le jeu, plus vos premières cartes risquent de faire un peu tâche en terme d’utilité et de puissance. Il vous suffit pour cela de vous rendre chez la marchande et de lui échanger des composants récupérés au combat contre des améliorations. Un petit bémol néanmoins, il n’est pas possible d’augmenter le nombre de cartes par deck, limitant donc toujours à huit cartes le paquet d’un personnage. Le jeu dispose de plus d’une centaine de cartes différentes et le choix est parfois très difficile lorsqu’il s’agit de s’adapter aux combats à venir.

La montée de niveau d’un personnage lui permet également d’améliorer ses statistiques et celles de ses cartes. Si en passant d’un niveau à l’autre une seule caractéristique est améliorée (santé, puissance, magie ou défense), les cartes suivent néanmoins votre progression pour limiter la sensation d’obsolescence. Si vous vous posez la question de comment les niveaux se gagnent dans le jeu, nous sommes ici sur un schéma très classique : il suffit d’enchaîner les combats et vous grimperez relativement rapidement les échelons.

Les points de pression, une stratégie à part entière

L’utilisation de certaines cartes dépend des ” points de pression ” disponibles. À chaque carte classique jouée, un point de pression est disposé en haut de l’écran sous forme d’un rouage. Ceux-ci sont utilisés afin de pouvoir lancer des cartes aptitudes plus puissantes nécessitant de 1 à plusieurs points de pression. Généralement, ces cartes peuvent vous aider à faire la différence au sein d’un combat. Lorsque vous combattez des ennemis plus humbles, le déroulement de combat est assez simple et sans réelle prise de tête. Néanmoins, certains boss ou ennemis spéciaux peuvent vous donner du fil à retordre en quelques coups. Il faut donc penser à la stratégie mise en place : il vous arrivera sans doute de prioriser des cartes faibles durant un tour pour accumuler des points de pression, afin de lancer la grosse attaque pouvant affaiblir largement l’ennemi.

D’autre part, certains ennemis ont des résistances et faiblesses à certains éléments. Il en existe cinq au total : physique, feu, froid, foudre et arcane. Typiquement, si vous tombez contre un ennemi provenant tout droit de la forêt, il y a de fortes chances que celui-ci n’apprécie pas tellement vos attaques de feu. À l’inverse, s’il sort d’un volcan, misez plutôt sur des attaques froides. Selon l’environnement dans lequel vous vous trouvez, il sera nécessaire d’adapter le deck de chaque personnage. Si par malheur vous oubliez d’en retirer une, il reste possible au sein d’un combat de ” jeter ” deux cartes par tour. Elles restent dans le deck et pourront être re-tirées par la suite, mais les jeter permet d’en piocher des plus intéressantes (ou au contraire, bien moins bonnes).

Une certaine répétitivité s’annonce

Les cartes ont beau être variées, SteamWorld Quest souffre malheureusement d’une certaine répétitivité au fil de l’aventure. Qu’il s’agisse des combats qui, bien que parfois très intenses, sont souvent très équivalents au sein d’une même région ou simplement de la progression dans le jeu, il vous faudra à peine 4 à 5 heures de jeu pour vous rendre compte de tout cela. Au sein de divers donjons, que vous parcourez horizontalement et légèrement en profondeur, il est demandé d’activer des leviers ou de retrouver des symboles dans les couloir d’un château ou dans les allées d’une forêt. La première fois, cela reste amusant. Mais les fois d’après, seul l’élément déclencheur est différent. Pour ouvrir les portes – tout de même très souvent fermées, les robots ne sauraient-ils donc pas garder les entrées ouvertes ? -, il vous sera donc demandé d’activer les leviers et de retrouver les symboles sus-cités, mais également de retrouver des clés ou d’aller chercher un objet magique au fin fond de la forêt. Au milieu, vous retrouverez des ennemis, un boss de temps à autre cachant un joli coffre, une marchande et de jolis décors. C’est à peu près tout, bien que le déroulement du scénario révèle tout de même quelques surprises. Pour vous rendre mieux compte de comment se déroule l’aventure, n’hésitez pas à visionner la vidéo de gameplay disposée en haut de ce test : les images valent mieux que mille mots.

Fort heureusement, une sauvegarde rapide se fait à chaque changement d’écran. Celle-ci est simplement utilisée en cas de mort de toute votre équipe ou si vous quittez le jeu. Vous devrez recommencer la zone, mais la carte sera débloquée comme avant la sauvegarde et les coffres seront déjà ouverts. Si vous souhaitez sauvegarder de façon plus sécurisée, rendez-vous aux ” statues de Gilgamech “, celles-ci permettant à la fois de revenir pile à cet endroit si vous quittez le jeu, mais propose également de restaurer la vie de votre équipe. Attention, à chaque activation de cette statue, les monstres (hormis les boss) reviennent à la vie, comme lors d’une nuit de lune de sang dans The Legend of Zelda: Breath of the Wild.

Techniquement simple, mais efficace

Comme à son habitude, le studio Image & Form sait proposer un jeu d’une qualité visuelle presque indécente. Entièrement dessiné à la main et proposant un rendu très fin, la série SteamWorld émerveille une fois de plus, sans doute grâce à ce mélange de personnages steampunk dans un univers médiéval. Qu’il s’agisse de la direction artistique très réussie mettant en avant différents types d’environnements (forêt, glace, château, caves) ou simplement de la qualité technique du jeu, tout est maîtrisé. Nous regretterons peut-être un manque de panoramas, ceux-ci pouvant si bien mettre en valeur le travail des artistes.

Avec ses couleurs plus que chatoyantes et le superbe rendu de l’écran de la Nintendo Switch (ou de votre TV si vous la configurez correctement évidemment), les personnages, ennemis et décors de SteamWorld Quest se trouvent être une oeuvre d’art à chaque mouvement, à chaque seconde. L’univers médiéval dessiné à la main rend fichtrement bien et donne envie d’admirer chaque moment du jeu. Par ailleurs, certains dessins de type ” contours(pardonnez-moi, je ne connais pas le terme) sont proposés entre deux chapitres, rendant même les chargements agréables.

Techniquement parlant, SteamWorld Quest tourne en 1080p / 60fps en mode TV et 720p / 60fps en portable. Je n’ai d’ailleurs noté aucune différence entre les deux versions. Qu’il s’agisse du jeu sur ma TV pourtant relativement grande et pas tant adaptée à la Switch, ou le jeu en version portable au fond du lit, toutes deux sont maîtrisées, de qualité et sans une seule chute de framerate, sans un seul bug visuel. Il faut dire que la majorité des animations sont très simples, même si les combats peuvent parfois apporter leur lot d’effets visuels. Néanmoins, si vous comptez jouer à SteamWorld Quest pour les effets de particules ou les attaques qui en mettent plein la vue, je pense que vous n’êtes pas vraiment au bon endroit. En effet, le titre va se concentrer davantage sur la finalité d’un combat et la stratégie plutôt que sur des effets visuels à couper le souffle. Il est d’ailleurs possible de passer plus vite les animations en maintenant le bouton ZR lors d’un combat.

Une durée de vie convenable

Si appuyer sur le bouton sus-cité accélère le déroulement des événements, il peut aussi sensiblement réduire la durée de vie de votre jeu. Découpé en quatre actes composés de plusieurs chapitres, le titre promet une durée de vie moyenne comprise entre 10 et 25 heures de jeu, selon le temps que vous prendrez, la difficulté choisie mais également selon si vous allez à la recherche de tous les coffres du jeu. Il est évidemment possible de rejouer tous les chapitres du jeu, ainsi que de prendre part au ” Colisée des Damnés “, proposant de combattre différents types d’ennemis au sein d’une arène. En plus de vous donner du réel fil à retordre, ce Colisée vous propose de récupérer des récompenses intéressantes pouvant vous être utiles lors du déroulement du scénario.

Image & Form parvient encore à plaire
  • Image & Form parvient encore à plaire - 83%
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Résumé

Nous allons finir par nous poser la question suivante : quel style pourrait ne pas convenir au studio ? Avec ce RPG stratégique, bien que classique, Image & Form signe une nouvelle performance indépendante pour sa série SteamWorld. A aucun moment du jeu je n’ai eu l’impression d’avoir droit à un énième épisode d’une même saga, au point même que chaque petite référence à un ancien épisode me mettait en joie tant j’apprécie leurs travaux. SteamWorld Quest: Hand of Gilgamech est un bon RPG basé sur un système de cartes de combat, au scénario simple, efficace et rempli de touches d’humour grâce à ses personnages pour le moins loufoques. Si la répétitivité du titre et son manque de réel prises de risques peuvent finalement effrayer (à raison), sa durée de vie permet néanmoins de ne pas se perdre dans un ennui qui pourrait être défavorable au jeu. Une nouvelle fois, la saga SteamWorld s’illustre avec un titre réussi et à la direction artistique belle à en pleurer (ou presque).

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DesBen
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Benjamin DESTREBECQ - Joueur de 30 ans, fondateur du site Switch-Actu.fr, je suis passionné par le jeu-vidéo depuis The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Je joue sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 5, parfois sur mon smartphone. Rédacteur freelance, j'ai également un certain affect pour le webdesign, à mon niveau.

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J’ai fait 4 chapitres, très sympa et plaisant à jouer pour le moment. Ce n’est pas trop compliqué mais il faut quand même réfléchir pour sortir les meilleurs combos.

Le jeu a l’air vraiment intéressant.
Merci pour le test.