On dit souvent que l’argent peut être un vecteur de destruction sans égal. Il peut réduire à néant des amitiés sincères, faire voler des couples en éclats et même faire disparaître des liens familiaux que l’on pensait indéfectibles. Mais c’est le 18 décembre 1998 que le monde vit apparaître un rival colossal et à la capacité de destruction au moins aussi élevée : Mario Party. Derrière la série de Nintendo présentée comme la reine du jeu familial et l’apothéose du multijoueur local, se cache un deuxième visage sombre et redoutable bien connu de tous ses adorateurs. Chaque console de Nintendo a eu droit à une ou plusieurs itérations de Mario Party avec des hauts mais également des bas. Alors que la série de party games était sur le déclin ces dernières années avec des épisodes en demi-teinte, Nintendo fait vœu de rédemption avec ce nouvel opussobrement baptisé Super Mario Party. Soucieux de renouer avec les fondements même de la série, Super Mario Party parvient-il à faire renaître cette étincelle si particulière dans le cœur des joueurs ?
La musique de ce test sera le thème principal de Super Mario Party. N’hésitez pas à lancer la vidéo en fond sonore pour vous plonger dans son ambiance festive !
https://www.youtube.com/watch?v=ep8CleuUIss
La fièvre du Samedi soir
Pour les néophytes ayant échappé aux vents destructeurs de la série Mario Party, un bref rappel s’impose. Mario Party reprend quelques codes des jeux de société classiques en faisant disputer une véritable course à la richesse sur un plateau de jeu composé de cases aux effets divers. Le but ? Devenir la Superstar en acquérant un maximum d’Etoiles dans la limite du nombre de tours que vous aurez imposé. Chaque joueur joue à tour de rôle en lançant le dé et avance petit à petit sur les cases du plateau. Les cases peuvent avoir des effets bénéfiques (ajout de pièces, achat d’objet) mais également dangereux (retrait de pièces, renvoi à la case départ) et influent ainsi sur le cours de la partie. Votre progression peut également être facilitée par l’achat d’objets dans des points dédiés du plateau. Sur ce point, on note un cruel manque d’originalité dans ce Super Mario Party par rapport à ses prédécesseurs : les objets sont de simples Champignons (Normal, Poison, Doré) qui augmentent le chiffre paru sur votre dé ou diminuent celui de vos adversaires. Quand on pense au système des Capsules dans les anciens épisodes, on a tendance à penser que Nintendo n’a que peu réfléchi pour cette fonctionnalité.
A la fin de chaque tour, un mini-jeu sélectionné au hasard parmi diverses catégories (chacun pour soi, 1 VS 3, 2 VS 2) est imposé et permet au gagnant de remporter des pièces supplémentaires qui lui permettront par la suite d’acheter des Etoiles… en admettant bien sûr que vous parveniez jusqu’à elles avant vos adversaires. Vos pions dans le cas présent sont une sélection des figures les plus célèbres de l’univers Mario : 20 personnages vous attendent dont quatre sont à débloquer. Alors que le choix de votre personnage était jusqu’à maintenant purement d’ordre esthétique, Super Mario Party introduit une petite dimension stratégique avec les Dés Spéciaux. Chaque personnage possède en effet un Dé normal à 6 faces (numérotées donc de 1 à 6 pour ceux qui dorment au fond) mais également un Dé spécifique légèrement différent. Par exemple, Harmonie se voit attribuer un dé dont deux faces permettent de remporter des pièces plutôt que d’avancer sur le plateau et une autre face avec un 8 fort séduisant, en plus de trois autres marquées de chiffres « standards ». Certains personnages jouent la carte du risque comme Bowser et Waluigi dont les Dés spéciaux peuvent offrir des chiffres sensiblement plus élevés mais qui peuvent également purement et simplement vous enlever des pièces sans vous faire avancer d’un pas. Na !
Notons une autre nouveauté avec le système des alliés : en tombant sur un certain type de case, un autre personnage du casting via vous prêter main forte et vous permettra d’augmenter vos déplacements. Il est possible de cumuler plusieurs alliés, ce qui rend cette fonctionnalité parfois complètement abusive et facilite un peu trop la tâche sur les bords.
Party vite et reviens tard
Super Mario Party reprend ainsi cette formule simple et efficace avec 80 nouveaux mini-jeux exploitant les fonctionnalités des Joy-Cons de la Nintendo Switch. En effet, un des aspects à prendre en compte avec ce Super Mario Party est qu’il n’est compatible qu’avec les petites manettes détachées de la console : exit Manette Pro, Joy-Con Grip et Mode Portable avec les manettes attachées. Super Mario Party se joue selon deux configurations : soit en Mode TV de manière classique, soit en Mode Tabletop avec la cheville de la console dépliée. Dans les deux situations, chaque joueur a un Joy-Con tenu à l’horizontale dans les mains et peut jouer toute la partie de cette manière.
Si ce format « imposé » pourrait faire grincer quelques dents, force est de constater que Nintendo a mis le paquet pour faire passer la pilule. Les commandes sont simples, intuitives et permettent à n’importe qui de prendre immédiatement part au jeu : j’ai disputé plusieurs parties avec différents membres de mon entourage en prenant soin de sélectionner des profils différents pour voir, sans trop de surprises avec Nintendo, que qu’importe votre expérience de gamer ou votre âge, s’amuser sur Super Mario Party est simple comme bonjour. Ainsi, les mini-jeux redoublent d’ingéniosité pour exploiter toutes les possibilités offertes par les Joy-Con : Vibrations HD et reconnaissance de mouvements permettent une véritable diversité dans les activités proposées. On se souviendra d’avoir tenu la manette comme le manche d’une poêle pour faire cuir un appétissant carré de viande, d’avoir sondé ses vibrations pour pêcher un dragon légendaire ou de l’avoir secouée pour grimper en haut d’un mât.
Si l’amusement est bien sûr au rendez-vous, on notera un gros point noir dans Super Mario Party : le faible nombre de plateaux et leur manque parfois flagrant d’originalité. Seul 4 plateaux sont disponibles au total, dont un à débloquer, et tous ne brillent pas par leur ingéniosité et sont surtout désespérément étroits. On en fait le tour à une vitesse navrante et le roulement du placement de l’Etoile n’offre que très peu de surprise. Seul l’Atoll aux Fruits trouve grâce à nos yeux pour ses couleurs chatoyantes et sa construction plutôt maligne. On en vient à se dire que le résultat final est indigne d’un Mario Party, surtout quand on se souvient des plateaux plus nombreux, plus vastes et surtout bien plus délirants que proposaient les précédents opus à l’image de Ludi-Rêve de Mario Party 5. C’est d’ailleurs un constat assez régulier dans ce Mario Party : le jeu est globalement très sympathique mais n’exploite qu’en infime partie le potentiel de la saga ! On a presque le sentiment que les essais plus ou moins ratés sur les derniers épisodes ont effrayé Nintendo qui a décidé de tout miser sur le mode de jeu principal et délaisser le reste du contenu. En soi, cela fonctionne : le mode Mario Party est véritablement réussi si on excepte le manque de plateau, mais quand on connaît l’imagination et la créativité qui font le succès et la marque de fabrique de Nintendo, on ressent une pointe de déception.
Partyrannie
Passé ce sentiment, reconnaissons que Super Mario Party remplit sa part du contrat en renouant avec cette ambiance aussi détendue qu’électrique que nous avaient offerte les précédents épisodes. Les mini-jeux sont dans l’ensemble très amusants à jouer et bien que les plus vieux adeptes de la série repéreront quelques recyclages déguisés, le fun est là et on adore ça. On retrouve ainsi de vieux réflexes que l’on croyait atténués, voire éteints, depuis le temps : on se surprend à injurier mentalement ou oralement nos adversaires (IA ou humain), puis à monter un vicieux stratagème pour dérober l’Etoile au nez et à la barbe de ces derniers. Car oui, Super Mario Party est un de ces jeux qui encouragent aussi bien la convivialité que la pire des perfidies : quand mon meilleur ami (ou tout du moins celui que je considérais comme tel jusqu’alors, n’est ce pas Alex ?) paya insidieusement trente Pièces un Lakitu pour venir me dérober une Etoile, je compris qu’il n’était plus question de prendre de gants désormais. Et pourtant, un certain consensus fut atteint quand l’unique IA présente (nous étions alors trois joueurs “physiques”) sur le plateau réussi à nous dérober successivement deux étoiles : les injures ont alors fusé de toutes parts dans la pièce, me réconciliant immédiatement avec mes deux camarades de jeu. C’est une des grandes lignes de la série Mario Party : créer un esprit de compétition amicale à grand renfort d’injures et de plans tordus, un esprit que je n’ai jamais vraiment retrouvé dans les autres jeux de ce type. Et pour l’occasion, Super Mario Party porte dignement cet état d’esprit et promet de longues et plaisantes heures de jeu.
Notons d’ailleurs que d’un point de vue technique, Super Mario Party fait honneur aussi bien à la série qu’à la Switch avec des décors soignés, regorgeant de détails et de couleurs qui offrent une ambiance bon enfant comme il en est de coutume avec Mario Party.
Party hard
Mario Party est certes connu pour ce concept de base de chasses aux étoiles, mais également pour la pléthore de modes mis en place à chaque nouvel épisode. Super Mario Party ne déroge pas à la règle et propose notamment le très sympathique Mode « Excursion en rafting ». Quatre joueurs, chacun armés d’une rame, se retrouvent coincés dans un bateau gonflable et doivent coordonner leurs gestes pour se guider à travers de dangereuses rapides et parcourir ainsi la plus grande distance possible dans la limite du temps imparti. En éclatant des ballons présents sur l’itinéraire, vous pourrez gagner quelques précieuses secondes supplémentaires pour espérer parcourir quelques mètres de plus. Le Mode Scène Rythmique tire exclusivement partie de la reconnaissance de mouvement des Joy-Cons et propose quelques mini-jeux de rythme plutôt sympathiques : préparez-vous à défiler comme une majorette ou à cravacher un cheval avec la plus grande constance. La section Mini-Jeux vous permet aussi bien de jouer au mini-jeu de votre choix dans le mode Libre que de les découvrir d’une façon très particulière dans le mode Case (directement inspiré de celui introduit dans Mario Party 5) et même de tester votre endurance dans le Mariothon. Ce dernier vous propose d’enchaîner 5 mini-jeux à la suite et est jouable aussi bien en local qu’en ligne contre des joueurs du monde entier.
Et ceci sans parler d’un autre mode très particulier baptisé « Salle de jeu de Toad ». Dans cette section, Super Mario Party vous propose d’utiliser une ou plusieurs consoles de manière originale pour disputer des joutes avec une originalité renouvelée. Par exemple, le jeu peut considérer deux écrans de Switch comme les deux moitiés d’un seul et même écran : en collant ces deux dernières l’une à l’autre, une image se forme et vous offre de nouvelles possibilités de gameplay qu’on aurait eu peine à imaginer. Dommage que ce concept n’ait pas été plus exploité car la Salle de Jeu est plus anecdotique qu’autre chose au final. Ainsi, l’ensemble des modes de jeu vous assureront sans doute quelques heures d’amusement lais aucun d’entre eux ne justifie de repasser plusieurs fois sur le fond, surtout par rapport au mode Mario Party (jouable également en équipe dans le mode Mario Party en Duo).
Tous vos accomplissement dans les différents modes de Super Mario Party vous permettent d’engranger des points que vous pourrez dépenser dans l’achat de diverses récompenses. Notons qu’il est possible de scanner cinq figurines amiibo par jour pour gagner quelques points supplémentaires !
Avis final
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Une fête qui aurait mérité plus de lumières - 70%70%
Résumé
En optant pour un pertinent retour aux sources, Super Mario Party parvient à relever le niveau de la série de Nintendo en déclin depuis quelques années après quelques épisodes peu inspirés. Avec ses 80 nouveaux mini-jeux rivalisant d’ingéniosité par l’exploitation intelligente des fonctionnalités de la Nintendo Switch, Super Mario Party est un digne successeur qui recrée l’ambiance électrique qui a fait le succès de la saga. Difficile en revanche de passer outre son flagrant manque d’ambition surtout au niveau des plateaux de jeu et des modes assez pauvres en contenu. Somme toute, Super Mario Party reste un jeu sympathique dont l’accessibilité, la diversité et la profusion de fun et de couleurs font de lui un titre phare du multijoueur local sur Switch.
Note des lecteurs :
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il est super, mon pote la acheter, mini jeux sympas et très fun à plusieurs .
Il me tente ! Je le verrais bien en bundle avec des joy-con