The Witcher 3 Switch, un grand jeu dans une petite console – TEST

The Witcher 3 Interview
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Considéré par bon nombre de joueurs comme l’un des plus grands jeux-vidéo de tous les temps, et bien évidemment comme un jeu mauvais à oublier par une partie des autres, The Witcher 3: Wild Hunt nous a récemment fait l’honneur d’être porté sur la dernière née des consoles de jeu, la Nintendo Switch. Quatre années après sa sortie initiale sur les autres plateformes, une Complete Edition et du découpage technique plus tard, CD Projekt RED et Saber Interactive nous proposent donc le portage mi-salon mi-portable d’un titre devenu légende. La Switch est-elle à la hauteur d’un tel défi ?

Disclaimer : la grande majorité des captures affichées ont été prises en version portable.

Rappel des faits scénaristiques de The Witcher 3

Comme son nom le laisse deviner, The Witcher 3 est la suite directe du deuxième épisode de la saga The Witcher, sous forme de jeux-vidéo (l’univers de base ayant été proposé sous forme littéraire, entre 1990 et 2003). Il est important de préciser que le jeu prend part dans un monde médiéval et fantastique, proposant de suivre les traces du personnage principal nommé Geralt de Riv, un sorceleur et chasseur de monstres. Sa fille, Ciri, est menacée par la Chasse sauvage, référence directe à une légende européenne impliquant un groupe de chasseurs fantomatiques menant une poursuite sauvage. Si les jeux sont bel et bien tirés des livres, il faut savoir que seules des références y sont faites, l’intrigue étant quant à elle inédite.

Suite aux événements survenus dans The Witcher 2: Assassins of Kings, l’épisode 3 vous amène directement dans le conflit impliquant l’empire du Nilfgaard et ce qu’il reste des Royaumes du Nord. Geralt apprend dans ces mêmes moments que sa fille Ciri a été aperçue poursuivie par la Chasse Sauvage, le fameux groupe cité plus haut, présage de guerres, maladies et même fin du monde. C’est donc là que l’aventure commence, Géralt part à la recherche de Ciri. La première chose que vous verrez dans le jeu, c’est justement une séquence à Kaer Morhen, un château très ancien et siège des sorceleurs et de l’École du loup, dans laquelle la jeune fille s’entraîne auprès de son père et de Vesemir, le plus vieux sorceleur connu pour l’heure.

Nous n’irons évidemment pas plus loin ni plus en profondeur dans notre rappel des faits scénaristiques de The Witcher 3: Wild Hunt, de peur de vous dévoiler des facettes de l’intrigue que vous auriez voulu garder au chaud lors de votre aventure sur le Continent. Peut-être même qu’une des informations données ci-dessus n’est pas totalement exacte … qui sait. Il est intéressant de se rendre compte au fil de l’aventure que les rapports entre les différents personnages se voient marqués d’une excellente écriture. En plus des relations qui sont déjà présentes pour certaines depuis le premier opus, la qualité d’écriture digne d’un livre (ça tombe bien, l’histoire étant inspirée des bouquins) se fait ressentir très souvent et une certaine impression de fluidité entre les rencontres s’installe. Il n’est d’ailleurs pas rare que certains de vos choix ici et là influent sur ces données, mettant à jour l’encyclopédie du jeu et les biographies des personnages dans les menus, en précisant parfois leur mort récente.

Un Sorceleur léger puis lourd puis re-léger derrière

Ce n’est un secret pour aucun joueur ayant déjà pris part à l’aventure The Witcher 3 sur une autre plateforme (PS4 / Xbox One / PC), Géralt est un personnage qui semble plus ou moins lourd selon le cas de figure. Lors d’un combat, celui-ci se donne des airs de léger danseur tant ses mouvements sont semblables à des pas de danse ; mais dès lorsque vous devrez grimper une échelle ou sauter au dessus d’un précipice, c’est une autre histoire puisque vous aurez l’impression que Géralt vient de s’enfiler une dizaine de raclettes et que tout est parti dans les hanches. Il en est d’ailleurs de même, voire pire, pour sa légendaire destrière nommée Ablette (afin de casser violemment dès maintenant tout sentiment pour le cheval, sachez que Géralt appelle absolument tous ses chevaux Ablette. Désolé mais il n’y a aucune raison pour que je sois le seul à en souffrir) qui n’est réellement pas fichue de sauter par dessus certains obstacles pourtant bien bas. La physique de ce cheval est sans doute tout aussi frustrante qu’hilarante par moments.

La petite vie de Géralt

L’aventure dans la peau de Géralt de Riv vous amènera à prendre part à plusieurs “activités” que vous retrouverez tout au long du jeu. Premièrement, Géralt est un sorceleur ; non pas un sorcier, non pas un enchanteur mais bien un sorceleur. Il ne s’agit pas ici d’un don, il dispose de facultés extraordinaires et génétiquement modifiées rendues possibles également par un entraînement intensif dès la plus tendre enfance. Grâce (ou à cause ?) de cela, il lui est possible de lancer divers petits sortilèges nommés des Signes : Aard (propulsion d’une vague d’énergie dans le sens voulu), Igni (projection d’une vague de feu dans le sens voulu), Yrden (piège magique ralentissant les ennemis), Quen (bouclier protecteur permettant d’éviter une attaque) et Axii (permet d’influencer les esprits). En plus de ces signes, Géralt se promène constamment avec deux épées, l’une en acier dédiée à la chair humaine et l’autre en argent pour les entités surnaturelles, qui sont d’ailleurs présentes en un nombre impressionnant dans le jeu allant de simples goules à des golems bien plus dangereux.

D’un autre côté, l’alchimie prend une place importante dans l’aventure. Si c’est possible de s’en passer au départ, il devient crucial de savoir la maîtriser lors de gros affrontements. Il est ainsi possible de créer des potions de soin, de vision de nuit, de régénération, de force, de défense … bref, tout un panel classique et complet, qu’il est d’ailleurs très simple de renflouer. Une fois une potion créée, il vous suffira de méditer pour remplir vos fioles vides. La méditation dans The Witcher 3 est très avantageuse, en plus de remplir les potions, elle vous permet de passer la journée en un clin d’oeil (pratique pour des missions de nuit) mais également de remplir totalement votre jauge de santé. Il vous suffit donc de méditer 30 minutes (virtuelles) et Géralt sera rempli à bloc.

Ce n’est pas tout puisque le jeu propose, vous vous en doutez, des missions. Oui, ça paraît évident mais il est bon d’en parler non ? Comme tout bon sorceleur, Géralt va donc partir en quête de contrats de chasse, lui demandant d’aller tuer ou faire fuir un monstre rôdant dans les parages d’un village. Afin de mener à bien la mission, notre sorceleur préféré aura la possibilité d’en apprendre plus sur le monstre concerné par le biais de la lecture de différents livres proposés dans le jeu, soit donnés par la personne à l’origine de la quête, soit achetés à des marchands, soit trouvés dans une armoire que vous aurez pris soin de piller sous les yeux de son propriétaire qui n’en aura que faire. Ces livres seront donc là pour vous apprendre comment venir à bout de la bête, qu’il s’agisse d’alchimie (quelle huile alchimique appliquer à votre épée) ou alors si le monstre apparaît de jour, ou de nuit, entre autres.

Une aventure annexe prenante

Il va de soi qu’au fur et à mesure du temps passé sur le jeu, l’aventure se corse et vous amènera directement dans des zones un peu trop complexes pour vous et vos petits bras ; il faudra donc parfois (souvent ?) passer par la case quête secondaire. Ne vous inquiétez pas, contrairement à un Assassin’s Creed 3 (par exemple), les quêtes annexes de The Witcher 3 sont en très grande majorité intéressantes de par l’écriture ou la mission donnée, des personnages importants pouvant même être croisés uniquement dans ce type de missions secondaires, qui n’en portent souvent que le nom (de secondaire). Le système d’arbre de compétences prendra lui aussi une place importante au fil du temps, en demandant à choisir les bonnes améliorations pour votre style de jeu, bien qu’il soit complexe et peut-être trop complet pour les néophytes. Pour finir, comme tout bon RPG, vous devrez vous équiper d’armes et armures tombées au sol, récupérées dans des coffres ou fabriquées grâce aux forgerons, tout en faisant attention à leur durée de vie.

D’autres missions seront axées sur l’enquête, qui grâce au sens de sorceleur de Géralt seront plus simples : ce sens vous permet de repérer les éléments importants et de suivre des pas ou des odeurs à la trace, par exemple. Une fois sur deux, vous vous retrouverez face à un petit scénario soit sérieux, soit un peu what the fuck dans lequel vous apprenez qu’une femme a emmené sa sœur dans la forêt se faire dévorer par un lycanthrope pour pouvoir draguer son mari, par exemple. Bien que violent et rustre comme jeu, dans l’univers, The Witcher 3 est rempli d’humour et de références. Dans l’un des DLC, il vous sera possible de revivre une scène d’un dessin animé Astérix au sein d’une mission entièrement dédiée à cela, ou de vous retrouver face à une référence directe à OSS 117.

La meilleure activité annexe du jeu restera sans doute le fameux Gwynt. Ce jeu de cartes aux règles uniques va de prime abord vous faire un peu peur voire vous ennuyer, lors de la toute première mission. Mais il n’est pas rare qu’un joueur de The Witcher 3 passe la moitié de son temps à tenter de battre un marchand, un armurier, un baron ou n’importe qui d’autre proposant “une petite partie de Gwynt” dans les choix de dialogue. Des heures et des heures de cartes vont se présenter sous vos yeux et il en devient difficile de refuser cette “petite partie”.

Vous l’attendiez ? Parlons de la technique de The Witcher 3 sur Switch

C’est ce que beaucoup de gens attendaient de ce test, et nous pouvons le comprendre. Dès les premières rumeurs d’un portage de The Witcher 3: Wild Hunt sur Nintendo Switch, bon nombre de joueurs se sont moqués d’une telle probabilité, le jeu ne pouvant selon eux jamais tourner sur une telle machine. Impossible n’est pas Polonais puisque le studio CD Projekt RED, accompagné de Saber Interactive, en a décidé autrement. En plus d’être l’un des premiers studios à user de la cartouche 32 Go de la Nintendo Switch, le tour de force est grand : l’intégralité du jeu et de ses DLC est disposée dans l’édition physique et aucun téléchargement supplémentaire n’est demandé, hors habituelles mises à jour. CD Projekt l’a déjà annoncé mais il est bon de s’en souvenir : seule la technique a subi des coupes, comprenez par là qu’aucun PNJ (entre autres) n’est manquant dans la version Switch.

Visuellement, The Witcher 3 est évidemment moins joli sur Switch que sur PS4 ou PC. C’est clair, normal, limpide, nous le savions et en douter aurait été chose étrange. Mais le constat est loin d’être mauvais. Si les premières heures de jeu durant le “prologue” ne donnent pas une très belle image des capacités de la machine, il faut bien dire qu’une fois lancés dans le grand bain, certains panoramas nous font comprendre que le boulot derrière a du être monstrueux. Il n’est pas rare que je m’arrête dans une plaine ou une forêt pour contempler durant quelques secondes ce joli décors et ces superbes effets de lumière qui étonneraient les premiers haters du portage. Il faut le dire, le jeu est beau. Pauvre dans ses détails, mais beau dans l’ensemble.

Un effet de flou digne de Panic Button (ou presque, ils sont vraiment maîtres en ce domaine) est omniprésent, sans pour autant vraiment gâcher l’aventure. Pixellisation par ci, aliasing par là, distance d’affichage courte, nombreux sont les petits défauts de ce portage, mais l’optimisation est telle que l’on passe très vite outre. Il est tout de même important de noter que les villes donnent du fil à retordre à la Switch, qui accuse des chutes de framerate lorsque le jeu devient un peu trop gourmand. Finalement, que j’eusse joué sur TV ou en version portable (sur Switch Lite également), j’ai toujours pris plaisir à incarner Géralt dans cette aventure sur Switch. J’ai tout de même une petite préférence pour le jeu nomade qui cache un peu plus certains défauts.

 

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  • Bien qu'accablée, la Switch résiste à The Witcher 3 - 78%
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Résumé

Nous n’avons pas affaire au jeu le plus lisse de la Nintendo Switch, cela va de soi. Mais The Witcher 3: Wild Hunt nous fait l’honneur de se proposer à nous dans une version hybride très convaincante, ayant l’avantage de montrer à plus d’un studio ce qu’il est possible de faire sur une telle machine. Evidemment downgradé à l’extrême par moment, l’aventure de Géralt en portable promet de très belles et longues heures de plaisir sur le Continent, bien moins jolies sur TV (mais pas injouables non plus). Nous regretterons néanmoins l’absence d’optimisation du menu du jeu, pouvant devenir très lent après quelques dizaines d’heures.

Il va de soi que si vous avez déjà joué à The Witcher 3 sur une autre plateforme, le passage à ce portage peut s’avérer un peu compliqué. De même, si vous ne comptez pas jouer en portable, il peut être préférable d’y jouer ailleurs. Mais si vous ne jurez que par la Nintendo Switch ou que vous avez simplement envie de refaire toute cette aventure en voyageant, il est temps de passer par la case achat.

Les +

  • Une seule cartouche pour le jeu complet avec ses DLC
  • Globalement très joli pour une telle machine
  • Affichage adapté à un petit écran
  • Un soin particulier apporté à la modélisation de certains personnages
  • L’aventure The Witcher 3 reste toujours aussi excellente

Les -

  • Evidemment moins beau que sur les autres plateformes
  • Moins joli sur TV
  • Les villes donnent du fil à retordre à la console
  • Les bugs habituels de The Witcher 3 refont surface
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DesBen
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Benjamin DESTREBECQ - Joueur de 29 ans, fondateur du site Switch-Actu.fr, je suis passionné par le jeu-vidéo depuis The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Je joue sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 5, parfois sur mon smartphone. Rédacteur freelance, j'ai également un certain affect pour le webdesign, à mon niveau.

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Walter 895

Bonjour, j’aimerais faire part de mon avis sur le jeu en toute objectivité…

En nomade, cela peut aller car l’écran plus petit évite la pixellisation à outrance mais en mode docké…
C’est clairement aliasé à mort et ça rame beaucoup trop .

Au début je me suis dit que j’allais m’habituer mais ce n’est clairement pas possible sur la durée.
La possibilité de charger les sauvegardes sur PC reste l’option la plus intéressante pour moi.
Cependant, je reconnais la prouesse d’avoir fait tenir un tel jeu sur notre petite Switch 🙂
En y jouant je pense qu’il faut avoir en tête que deux façons de jouer existe pour ce jeu :
– Celle où on joue En Ultra 60 fps 4k etc.. sur un PC optimisé
– Et celle sur la switch en nomade avec le downgrade obligatoire

C’est la première fois que les limites de ma chtite console sont aussi criantes :p

Un joueur nintendo depuis la SNES

78% c’est sévère vu la qualité du jeu et de son portage ! Comment CD Projekt et Saber auraient pu faire mieux ? Il s’agit d’une Switch, pas d’une PS4 ! OK il y a quelques ralentissements dans les endroits chargés et la Switch vide sa batterie en 2 heures mais c’est une prouesse de jouer à cet immense jeu en portable ! Les petits défauts ne font pas le poids face aux énormes qualité du jeu !

j ai envi de le prendre aussi
si il l ont fait, les autre bon gros jeu peuvent aussi arrivé

message pour l etoile du rock

Romain M.

78%
Vous êtes sévère comparés à d’autres jeux testés (Overwatch 80% ? What?) La prouesse est là, on tient l’un des fer de lance du jeu vidéo sur la switch !
Vous ne pouvez pas mettre ça dans les aspects négatifs, même si c’est vrai :
“Evidemment moins beau que sur les autres plateformes”
Vous auriez du le tester comme un jeu mono plate-forme, pour tout ceux qui n’ont que la switch (oui ça existe).
Un 85% aurait été un minimum je pense, et un encouragement à perpétuer des portages de ce genre.

Hamid

Honnêtement, si on passe outre les légers défauts techniques qui ne gênent en rien, le jeu est excellent
On a bien tout l’univers du sorceleur qui tient entre les mains, avec ses DLCs !
CdProjekt et Saber ont fait un excellent travail.
Rien que pour encourager cette initiative je l’ai pris en version boite
Ayant joué à la version ps4, je prends toujours autant de plaisir à explorer cet univers, encore plus dans mon lit bien au chaud !