Cities: Skylines, fort contenu mais faible technique – TEST

Cities Skylines Nintendo Switch Edition
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Annoncé totalement par surprise lors d’un Nintendo Direct, le jeu de gestion édité par Paradox Interactive tente l’expérience Nintendo Switch après être passé sur PC, PlayStation 4 et Xbox One en 2015 puis 2017. Nous sommes en 2018 et la dernière née de chez Nintendo rencontre un joli succès, attirant avec lui bon nombre de jeux inattendus. Parfois par manque de collaboration passée avec Nintendo, parfois parce que le jeu est jugé trop gourmand pour la Switch. Pour Cities: Skylines, nul doute que c’était la seconde raison qui a créé l’étonnement. Et à raison.

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Une belle densité de contenu

Le gros point fort de Cities: Skylines, qu’il s’agisse de la version Nintendo Switch ou non, c’est qu’il y a sans conteste une belle densité de contenu grâce entre autres aux DLC inclus. Tellement que nous ne vous parlerons ici pas de tout ce qu’il est possible de faire. Si les plus gros joueurs feront le tour en quelques heures, les autres ne sauront où donner de la tête. Avant tout, quinze cartes différentes sont proposées, avec chacune des ressources différentes et plusieurs types de région (plaine, plage, montagne). Il existe plusieurs types de routes différentes (petites routes, routes moyennes, grandes routes, autoroutes et intersections), chacune d’entre elles ayant plusieurs déclinaisons. Parfois des routes avec une bande de gazon au centre, d’autres avec un passage pour bus ou tramway. Dans tous les cas, plus vous allez vers la gauche dans la sélection, plus vous payerez cher, évidemment !

Lorsque vous posez des routes à un endroit, des zones spécifiques s’y apposent. Sur ces zones, représentées par des carrés transparents, vous pouvez choisir d’y appliquer le type de constructions qui y seront construites. Zones résidentielles à faible ou forte densité, zones commerciales à faibles ou fortes densités, zone industrielle ou zone de bureau. Tout n’est pas débloqué dès le début de la partie, mais vous avez là la totalité des zones proposées par la suite. Afin de savoir ce qu’il est conseillé de choisir, trois petites jauges sont disposées en bas à droite de l’écran. Une pour les zones résidentielles, une seconde pour les commerciales et enfin une dernière pour les usines. Plus ces jauges sont remplies, plus la demande est forte et plus vous allez devoir répondre à cette demande.

Différents services à prendre en compte

Une fois ces zones pensées et mises en places, elles ne seront pas de suite utilisables. Oui, des bâtiments s’y construiront, mais ils vont vous demander deux choses : de l’eau et de l’électricité. Pour l’eau, il va falloir mettre en place une station de pompage d’eau et un conduit d’évacuation. Il en faudra plus par la suite, mais un de chaque suffit au départ. Une fois les deux placés au bord de l’eau (attention, ne mettez pas la station de pompage après celle d’évacuation dans le sens du courant, vous pomperiez de l’eau usée …), il faut placer des kilomètres de tuyaux afin d’acheminer l’eau à la ville et d’évacuer celle usée. Cela se fait simplement, mais il faut y penser.

Pour l’électricité, il va falloir mettre en place soit des usines à charbon, soit des éoliennes, soit plus tard d’autres moyens (centrale solaire, centrale hydroélectrique …). Chaque bâtiment proposera un coût de construction, un coût d’entretien, un indice de pollution et pollution sonore ainsi qu’une puissance énergétique maximale. Vous l’aurez compris, évitez de placer l’usine à charbon au centre de la ville. Les éoliennes ne sont pas non plus vraiment bienvenues, mais au moins ne polluent pas. Bref, une fois le choix effectué et le bâtiment placé, vous avez deux solutions : la première est d’installer des lignes à haute tension pour faire communiquer le bâtiment et la ville. La seconde solution est de laisser faire les maisons et autres : une maison qui communique directement avec le bâtiment aura de l’électricité. Si une autre maison est collée à celle-ci, elle en aura aussi et ainsi de suite.

Pompiers, police, hôpital, déchets, école …

En dehors de l’eau et l’électricité, d’autres services sont primordiaux pour la pérennité d’une ville dans Cities: Skylines. Si certains le sont moins que d’autres, il faut tout de même penser à tout. Dès lors que votre ville commencera un peu à grandir, il vous faudra investir dans différents bâtiments : pompiers, police, hôpital, gestion des déchets et écoles. Chacun d’eux fonctionne sur un principe simple : lorsque vous placez un bâtiment, seule la zone autour (qui dépend du service) est concernée. Si vous mettez une antenne de pompiers à un bout de la ville, l’autre bout ne pourra pas en profiter. Pour que cette gestion soit plus simple, vous pouvez d’un coup d’oeil vérifier quelles zones sont impactées ou non par la venue du bâtiment. Évidemment, la non-présence d’un service peut avoir des répercutions : bâtiments qui brûlent, vols dans les maisons, habitants malades qui ne peuvent être soignés, déchets accumulés ou encore habitants non instruits. La gestion reste relativement simple, mais coûte beaucoup d’argent.

Une vue d’ensemble est d’ailleurs proposée dans les fonctionnalités du jeu, permettant de visualiser plusieurs choses : l’électricité, l’eau, la gestion des déchets, le taux d’éducation, le bonheur des habitants, la santé, les niveaux de chaque zone, le vent, le trafic routier, la pollution, la pollution sonore, la sécurité incendiaire, le taux de criminalité, les transports, la population, les connexions sortantes avec le reste du monde, la valeur foncière, les ressources naturelles, les quartiers, les loisirs, le relief du terrain, le chauffage et pour finir, les voiries. Pfiou, ça en fait des informations ! Tout ne sera pas utile tout le temps. L’exemple typique est le vent : en règle générale, cette information n’est pas très utile sauf quand vous décidez d’installer des éoliennes par exemple.

Par la suite, vous aurez l’occasion d’installer différents moyens de transports qui sauront ravir vos habitants. Taxis, bus, tramway, métro et train sont les moyens de transport disponibles dans Cities: Skylines. Chacun d’eux nécessite son lots de modifications à votre ville. Les taxis sont les moins gênants, il suffit de mettre le bâtiment qui gère le tout et installer quelques arrêts et let’s go. Les bus préfèrent toujours avoir des voies à eux sur vos routes, le tramway l’impose complètement et le métro coûte très cher : il faut créer des tunnels et des arrêts très coûteux. Le train quant à lui est le plus difficile à mettre en place puisqu’il demande ses propres voies et non un ré-aménagement de vos routes.

L’argent vient et s’en va, il est fait de tout petits riens

Si au début d’une partie vous perdez des centaines de dollars par jour, ne vous inquiétez pas. Un peu quand même, mais pas trop. L’argent dans Cities: Skylines commence à arriver après quelques petites heures de jeu. Vous n’en aurez jamais assez pour faire tout ce que vous voulez, mais à raison de plusieurs milliers de dollars par semaine, l’aventure deviendra confortable. Comme toute ville, l’argent vient des personnes y habitant ou y travaillant. Vous gagnerez de plus en plus d’argent lorsque vous aurez de plus en plus d’habitants, mais attention : vous en perdez également. Il existe plusieurs choses intéressantes pour la gestion des finances dans le jeu. Premièrement, vous avez la possibilité, un peu après le début de partie, de gérer comme bon vous semble les impositions sur les différentes zones. Vous vous en doutez, si vous montez trop, tout le monde s’en va. Si vous baissez, vous aurez moins de mal à faire venir des gens, mais vous gagnerez moins d’argent. Il faut tester et trouver le bon pourcentage pour chaque zone. Lorsque vous êtes un peu en manque d’argent, augmentez tout durant quelques minutes puis revenez en arrière avant que les gens ne soient en colère.

L’autre façon de gérer cet argent est de modifier le budget alloué aux différents services durant le jour et la nuit. Si vous pensez que votre ville peut survivre avec un moins gros budget sur l’électricité durant la nuit, alors modifiez cela et vous paierez moins. Pareil pour tous les autres services. Mais comme dans la vie, l’argent peut très vite arriver et très vite repartir. Supprimez par inadvertance vos conduits d’évacuation d’eau et c’est la faillite quasi assurée. Pour palier à certains coups durs, trois prêts se débloquent au fur et à mesure du jeu. Vous devez évidemment les rembourser avec des intérêts, mais si vous avez besoin d’argent d’un coup, c’est possible. Pour les débloquer, c’est comme pour tout le reste des éléments de Cities: Skylines : vous devez atteindre des nombres d’habitants différents selon les paliers. Le dernier prêt par exemple est débloqué dès 22 000 habitants.

C’est d’ailleurs l’un des soucis du fort contenu du jeu. Les nouveaux arrivants sont peut-être un peu perdus dans tous ces éléments différents, les habitants qui affichent des icônes de mécontentement, les usines qui ne trouvent pas assez d’employés, les routes trop bondées et j’en passe. Il n’y a pas de tutoriel à proprement parler dans le jeu, hormis durant les quelques premières minutes. Une fois les premières bases comprises, vous êtes lâché. L’argent ne coule pas à flot, et nos connaissances en la matière non plus. Il est regrettable de ne pas pouvoir être un peu plus pris par la main. Mais ne vous y méprenez pas : Cities: Skylines devient très vite chronophage.

Techniquement un vrai fraisier

Nous abordons le gros point négatif de Cities: Skylines sur Nintendo Switch. Si le contenu est très varié, la technique est aux fraises. Nous nous y attendions après avoir vu le trailer du jeu (visible en haut du test), mais pas autant que ça. En règle générale, Cities: Skylines n’est pas beau sur Nintendo Switch. Que vous zoomiez sur un bâtiment ou que vous regardiez la ville de haut, rien n’est joli. Ça n’est pas à vomir, mais tout est brouillon et pixellisé. Des éléments ” brillent ” de partout sans raison et les effets de lumière ne sont pas bien gérés du tout. Le pire du pire, c’est de nuit. Vous n’y voyez simplement plus rien. Votre ville est pourtant éclairée par les différents lampadaires ou fenêtres, mais nous, non, nous n’avons pas le droit d’y jouer. C’est à tel point que j’ai désactivé ce cycle jour / nuit dans les paramètres.

Au début du jeu, tout semble relativement stable. Si le jeu souffre déjà de quelques petits ralentissements rapides, cela reste agréable à jouer. Mais une fois la barre des quelques milliers d’habitants passée, le jeu ramera en continu. Cela ne le rend pas tant injouable mais c’est vraiment très frustrant. Vous survolez votre ville d’un bout à l’autre pour vérifier que tout va bien et vous passez en 10 images par secondes. Vous zoomez sur une zone, et ça rame. Le pire du pire est que rien n’est mieux en version portable. Le jeu est encore moins beau, il ne rame pas moins, malgré le fait que Paradox Interactive ait annoncé que cette version portable était la plus importante. Vous voulez rire un peu ? Il n’y a à ce jour (le 13 octobre 2018, jour de rédaction) aucune fonctionnalité tactile. Une étrange façon de mettre en valeur le côté portable de la Switch.

Pour couronner le tout, la sauvegarde automatique vient vous gâcher l’expérience toutes les 10 minutes en faisant totalement freezer votre jeu durant quelques secondes. Sans aucun respect qui plus est, le mot ” sauvegarde ” affiché en haut à droite de l’écran ne s’affiche même pas en entier. Non, vous n’aurez que ” egarde ” d’affiché. Eh oui. Heureusement, un seul élément technique vient tenter de sauver le jeu : la jouabilité à la manette est réellement bien pensée. C’est exactement la même que sur PlayStation 4 et Xbox One.

Deux poids, deux mesures
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Résumé

Une grande déception est née en moi après avoir testé Cities: Skylines sur Nintendo Switch. Grand amoureux des jeux de gestion de ville – paradoxalement sans être professionnel du genre – l’annonce de ce titre sur la console hybride de Nintendo m’a ravi. En terme de contenu, il n’y a pas grand chose à redire, sans oublier les deux DLC inclus. Mais en terme de technique, le travail effectué n’est pas assez bon. Je n’aime pas dire ce genre de choses, mais nous avons l’impression d’avoir affaire à un jeu terminé rapidement pour ” dire de le faire “. Un développement bouche trou pour être disponible sur une console qui fonctionne. À l’heure actuelle, nous ne recommandons pas Cities: Skylines sur Nintendo Switch, sauf si vous jouez les yeux fermés.

Des patchs sont en pour parler pour corriger les soucis, le test sera mis à jour si nécessaire. La note sera évidemment plus élevée si le jeu devient fluide.

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DesBen
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Benjamin DESTREBECQ - Joueur de 29 ans, fondateur du site Switch-Actu.fr, je suis passionné par le jeu-vidéo depuis The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Je joue sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 5, parfois sur mon smartphone. Rédacteur freelance, j'ai également un certain affect pour le webdesign, à mon niveau.