Empire of Sin : une histoire de gangsterzZZz – TEST

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Initialement exposé durant l’E3 2019, Empire of Sin affichait de vraies ambitions avec son aspect hybride à mi chemin entre stratégie au tour par tour et gestion. Plus d’un an et demi après son annonce, le jeu développé par Romero Games et édité par Paradox Interactive est-il parvenu à tenir ses promesses initiales ? C’est la question à laquelle j’ai tenté de répondre pour vous au cours de ce test. Alors enfilez votre plus beau costume et chapeau d’époque, allumez votre plus gros cigare et suivez-moi pour un voyage au cœur du grand banditisme.

Disponible depuis le 1er décembre sur PC, Mac, Playstation 4, Xbox One et Nintendo Switch, Empire of Sin vous immerge dans la peau d’un(e) chef(fe) de gang bien décidé à prendre le contrôle d’une ville toute entière, rue après rue, quartier par quartier,  et ce malgré la (très) forte concurrence qui se bouscule au portillon.

Mon papa à moi est un gangster !

Lorsque vous lancez une partie pour la première fois, vous devez sélectionner l’une des fortes têtes qui vous sont proposées. Parmi la dizaine de protagonistes jouables, vous retrouverez notamment une mamie à la tête dure et à l’accent des pays de l’Est, une jolie blonde qui représente l’élégance à la française, et même un certain Alfonso Capone, plus connu sous le sobriquet d’Al Capone. Chacun de ces personnages dispose d’une introduction personnalisée d’environ 1 heure, qui fera office de tutoriel. Notez également qu’ils profitent tous d’un tempérament qui leur est propre et d’une capacité unique (exemple : la mamie ruskov que j’ai choisi d’incarner est dotée d’un souffle psychotrope qui permet de rallier n’importe quel ennemi à sa cause le temps d’un combat).

Après avoir suivi le didacticiel qui vous transmettra les bases du gameplay – que ce soit au niveau de la gestion de votre empire ou du système de combat –, vous atterrirez au beau milieu de Chicago et le jeu vous laissera globalement le champ libre. Il vous faudra donc partir à la rencontre des nombreux autres chefs de gang pour négocier des accords commerciaux, nouer des alliances, ou bien les anéantir purement et simplement de la carte afin de reprendre le contrôle des quartiers qui étaient encore entre leurs mains jusque-là.

J’ai d’ailleurs trouvé cette partie du jeu globalement très solide, avec des propositions de dialogues variées – en fonction du tempérament que vous voulez incarner – et des doublages intéressants qui offrent une vraie immersion dans la peau de votre personnage. Serez-vous la grosse brute qui veut faire régner la terreur par la force pure ou, au contraire, le fin stratège qui usera de son intelligence avec brio pour faire en sorte que ses ennemis s’entretuent sans qu’il n’ait à lever le petit doigt ? Dans Empire of Sin, le choix vous appartient pour de vrai.

C’est moi le boss, c’est moi qui gère !

Mais avant même de vous sentir prêt à affronter les plus grands patrons de la pègre, la première manière d’étendre votre pouvoir sur la ville sera d’acquérir de nouveaux établissements. Certains n’étant la propriété d’aucun gang à proprement parler puisqu’ils seront contrôlés par des petites frappes, totalement indépendantes des groupuscules organisés. Si vous parvenez à venir à bout de ces malfrats amateurs, vous  prendrez automatiquement le contrôle des lieux et pourrez choisir à quel type d’établissement vous souhaitez assigner cette nouvelle adresse : les brasseries vous permettront de produire différents types d’alcool qui, eux, seront servis dans vos bars, tandis que les casinos, les hôtels et les maisons closes généreront un maximum de revenu pour votre gang. Une fois en votre possession, les établissements pourront être améliorés de différentes manières : le niveau de sécurité augmentera le nombre de gardes présents sur place en cas d’attaque d’une bande rivale, tandis que le niveau d’attractivité perfectionnera votre décoration intérieure ou proposera un nouveau groupe de musique, ce qui attirera davantage de clients et développera le montant des revenus générés par vos enseignes.

Et en parlant de revenus, il me parait important de préciser que la solution idéale pour développer rapidement les comptes de votre gang sera de suivre les différentes quêtes plus ou moins scénarisées qui vous seront soumises progressivement, au gré de vos rencontres à travers la ville. Ces quêtes vous fourniront également les points de réputation nécessaires au recrutement de nouveaux hommes de main plus qualifiés : plus vous étendrez vote pouvoir, plus vous pourrez recruter du monde. Attention toutefois : Empire of Sin utilise un système d’affinité entre personnages (qui fait légèrement penser au système de Fifa Ultimate Team, pour celles et ceux qui connaissent), ce qui vous obligera à réfléchir et vous empêchera d’être tout à fait libre dans votre recrutement. Un personnage en froid avec un autre qui fait déjà partie de votre gang, refusera automatiquement de vous rejoindre.

Si tout ce système de gestion parvient à nous séduire durant les premières heures de jeu, je ne peux malheureusement pas en dire autant du système de combat.

Après les histoires, les combats à dormir debout

Comme je le disais en préambule, Empire of Sin propose un système de combat au tour par tour. Vos personnages comme ceux contrôlés par l’IA sont dotés de points d’action qu’ils pourront utiliser pour se déplacer, se mettre à couvert, prendre une ligne de tir ou tout simplement pour arroser un adversaire avec ferveur. Malheureusement, entre le manque de finesse et de profondeur du gameplay proposé, les nombreux bugs de collision et les incohérences de comportement de vos adversaires, vous arriverez très rapidement à la conclusion que les affrontements n’ont pas grand chose d’intéressant à proposer. Et cela est d’autant plus problématique que vous serez confrontés à des combats toute la sainte journée : pour prendre possession d’un bâtiment, pour défendre les vôtres, pour éradiquer un gang adverse… Et si vous avez le malheur de déclarer la guerre à une bande rivale – ce qui vous arrivera par la force des choses –, celle-ci se mettra à rôder (beaucoup trop) intensivement dans vos propres quartiers pour y semer la zizanie, ce qui impliquera que vous défendiez tous les endroits qu’elle prendra pour cible, les uns après les autres, en enchaînant des dizaines de combats sans pouvoir faire quoi que ce soit d’autre en parallèle.

Et c’est bien là que le bât blesse : si Empire of Sin n’a rien d’un mauvais jeu au premier abord, bien au contraire, il n’en demeure pas moins que le plaisir d’incarner un grand bandit des années 30 est très vite balayé d’un revers de la main par un sentiment amer de lassitude, et ce après seulement quelques heures de jeu. Au début, on se surprend à prendre de longues minutes pour organiser notre plan de jeu : programmer des réunions, compléter quelques quêtes, attaquer un établissement concurrent, etc. A la fin, on finit par se demander si la vie de bandit est vraiment faite pour nous, à deux doigts de s’endormir la Nintendo Switch à la main tant le gameplay est répétitif.

Et alors, si vous comptiez sur l’aspect technique pour permettre à Empire of Sin de se raccrocher au wagon, je vous le dis d’emblée : c’est raté. Bien que le titre soit parfaitement jouable, force est de constater qu’une fois encore, les développeurs ont du faire de grosses concessions par rapport aux versions consoles de salon et PC pour le porter sur nos Nintendo Switch. Flou artistique, textures baveuses, légers ralentissements ça et là… Bref, ce n’est clairement pas Versailles. Chose qu’honnêtement, nous pourrions pardonner à condition que le jeu soit exempt de tout reproche en parallèle. Mais, vous l’aurez compris, ce n’est clairement pas le cas ici.

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Empire of Sin : une histoire de gangsterzZZz – TEST
  • Une expérience intéressante jusqu'à ce qu'on... ZzZZz - 60%
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Une expérience intéressante jusqu'à ce qu'on... ZzZZz

Rempli de bonnes intentions, Empire of Sin est comme cette relation amoureuse que l’on pense durable mais qui, plus les jours passent, perd de sa superbe. Si l’univers du grand banditisme est retranscrit d’une très belle façon et que les mécaniques de gestion sont à la fois complètes et intéressantes pendant les premières heures de jeu, les combats ressemblent davantage à un supplice qu’autre chose et nous font oublier à quel point nous étions immergé dans le jeu quelques heures plus tôt.

Les +

  • On se prend très rapidement au jeu d’incarner une grande figure du banditisme
  • Le système de gestion de l’Empire
  • L’effort réalisé pour la navigation dans les menus
  • Quelques quêtes plutôt bien ficelées
  • Le système de recrutement de bandits

Les -

  • Le manque de profondeur et de précision dans les combats
  • Les nombreux bugs de collision en combat
  • L’aspect répétitif qui intervient après quelques heures seulement
  • Visuellement très décevant
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Nastowan
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