Hot Lap Racing, simulation ou arcade ? – TEST

La Nintendo Switch a été durant toutes ces années une console où bien des styles de jeux ont cohabité et même brillé ensemble. Que nous prenions comme exemple des jeux Nintendo ou des jeux tiers, nous avons eu droit à un grand nombre d’expériences différentes. Mais, parce qu’il y a un mais, tout n’a pas été mis à l’honneur malgré tout ; les jeux mettant l’accent sur le réalisme ne courant pas les rues de l’eShop. Mais alors, comment faire pour jouer à un jeu de simulation automobile réaliste sur la machine de Nintendo ? Il va falloir faire un compromis : c’est ce que l’équipe de développement de Hot Lap Racing a du faire. Parfait mélange entre simulation et arcade, ce nouveau jeu de course vient-il avec le meilleur des deux, ou le pire ?

C’est ce que l’on peut parfois appeler le “simarcade“, le mix entre jeu de simulation et jeu arcade ; pour vous donner des exemples, Project Cars est un jeu de course dit réaliste, classé en “simulation“, là où un Forza Horizon est plutôt classé du côté des jeux de course arcade. Pour différencier les deux lorsque vous jouez à un jeu de course, voici une petite astuce : est-ce que la prise en main est rapide dans le jeu en question ? Est-il rédhibitoire de rater un virage ? Vous avez sans doute compris la différence, si ça n’était pas déjà le cas. Le fait, entre autres, de pouvoir revenir en arrière dans Forza Horizon fait de lui un jeu arcade. Mais alors, comment Hot Lap Racing peut se classer dans les deux styles en même temps ?

Une prise en main accessible, mais pas immédiate

Si j’ai réussi à jouer à Hot Lap Racing sur Nintendo Switch sans avoir envie d’arracher l’écran de ma console, c’est que le jeu est accessible. Néanmoins, je dois avouer que j’ai plus d’une fois arrêté de jouer en pleine partie à cause d’un virage mal négocié ; pas de rage-quit ici, je passais en mode veille pour mieux revenir un peu plus tard. Là où je veux en venir, c’est que Hot Lap Racing est accessible, et fait tout pour l’être : lorsque vous jouez, vous avez la possibilité d’activer des aides importantes à la conduite, que ce soit un tracé au sol vous guidant sur la façon de prendre vos virages, la boîte de vitesse automatique ou même une fonctionnalité qui permet de ne pas trop glisser sur la piste. Désactivez tout cela, et vous serez plutôt dans un style simulation.

Pour autant, même avec tout désactivé, Hot Lap Racing a fait le choix de ne pas nous imposer d’éléments trop difficiles à prendre en main. Par exemple, les véhicules ne seront jamais dégradés, pas même si vous vous prenez un mur en pleine face à 250 km/h. Vous perdrez du temps, vous aurez des malus sur votre course qui vous empêcheront d’atteindre le nombre maximal de points, mais vous pourrez continuer votre course malgré tout. Pas non plus de gestion d’essence, ni de météo. Même vos pneus ne seront pas impactés par votre course. Le côté “simulation” du jeu se joue uniquement sur la façon de conduire, pas sur tout ce qu’il y a autour.

Dès les premiers instants du jeu, Hot Lap Racing vous apprend à freiner, à prendre vos virages correctement, à accélérer quand il le faut. Si vous avez l’habitude de jouer à des jeux de courses “clé en main“, c’est à dire très arcades, cela pourrait quelque peu vous frustrer. Si vous êtes plutôt du genre à boire les simulations comme du petit lait, alors vous pourrez peut-être vous ennuyer.

Plusieurs types de véhicules pour des sensations un peu différentes

Dans Hot Lap Racing, on retrouve une large sélection de véhicules, chacun avec son propre style de conduite selon leur catégorie. Les monoplaces sont idéales pour ceux qui aiment la vitesse et l’adhérence sur les circuits plutôt techniques, tandis que les voitures d’endurance demandent une approche plus calculée, surtout sur les longs parcours, avec leurs pneus qui peuvent s’apparenter à des savonnettes par moment. Les modèles de GT, eux, sont plus lourds et nécessitent une maîtrise précise du freinage et de l’accélération, offrant un défi bien différent du reste. Malgré ce que l’on pourrait penser, ce sont bien les monoplaces qui sont les plus agréables à jouer.

Le contenu du jeu est plutôt vaste, avec un total de 70 circuits qui combinent des tracés réels et d’autres inventés de toutes pièces. Ces pistes offrent une variété de paysages, allant des milieux urbains aux circuits plus étendus en pleine nature. Côté véhicules, le jeu propose 53 modèles différents ; certains sont sous licence, fidèles répliques de voitures mythiques, tandis que d’autres sont des créations qui apportent une petite touche de nouveauté. Les pilotes adverses s’inspirent de grandes figures du sport automobile, sans pour autant être des copies directes ; un problème de licence sans nul doute.

Une difficulté entachée par l’IA pas très intelligente

Avec les dizaines d’années d’expérience des studios de jeux-vidéo, on pourrait s’attendre en 2024 à avoir une IA avec un rendu plutôt naturel. Mais force est de constater que non, ça n’est toujours pas un acquis ; cela dépend sans nul doute des studios et de leur capacité à en développer une. Loin de moi l’idée de jeter la pierre à Zero Games Studios, mais il s’agit là d’une entreprise qui a déjà développé entre autres WRC 7 en 2017 et V-Rally 4 en 2018. S’il ne s’agit pas là des plus grands jeux de course de l’histoire, nous aurions pu espérer que cette expérience les aide pour Hot Lap Racing. Mais que nenni : les adversaires contrôlés par l’IA dans ce jeu sont tout bonnement mauvais. Entre ceux qui vous foncent dedans pour aucune raison et ceux qui se foncent dedans entre eux, vous allez vous régaler.

Le vrai problème n’est pas tant que l’IA est bête comme ses pieds, c’est plutôt du côté des conséquences qu’il faut regarder ; comme en F1, une sortie de piste peut vous coûter une pénalité directe et une collision pourra vous retirer des points en fin de course. Tout ça, c’est très logique lorsque vous êtes responsable. Mais Hot Lap Racing en a décidé autrement : si vous vous faites foncer dedans, cela pourra compter comme une erreur de votre part. Et si vous avez le malheur de vous faire pousser hors de la piste, alors vous prendez une pénalité pour une erreur dont vous n’êtes absolument pas responsable. Tout cela est particulièrement frustrant, d’autant que lorsque vous êtes ralenti par le jeu après une sortie de piste, vous voyez bien des voitures vous passer devant gratuitement.

Des performances à l’image du jeu : bonnes, mais loin d’être parfaites

Hot Lap Racing est un jeu développé, en tout cas pour sa version console, pour la Nintendo Switch. Nous ne sommes pas à l’abris d’une sortie sur les plateformes Sony et Microsoft un jour, mais le fait est que l’équipe de développement a commencé son travail sur la machine de Nintendo ainsi que sur PC. Dans ce cas de figure, nous pouvons nous attendre à un jeu optimisé pour les performances de la console. Sachez que ça n’est pas toujours le cas, malheureusement. Le jeu est loin d’être une catastrophe, entendons-nous ; j’ai passé de bons moments devant Hot Lap Racing qui n’ont pas été entâchés par des saignements d’yeux.

Mais malgré tout, il n’a pas été rare, surtout en début de course, d’avoir des sortes de micro-freezes de la voiture lors de l’accélération, comme si la route était bosselée. Du côté des performances graphiques et visuelles, nous n’avons pas affaire à un jeu exceptionnel, mais il faut dire qu’il maîtrise son sujet tout en sobriété. Pas d’éléments inutiles qui n’auraient fait que rendre le jeu plus gourmand qu’il ne devrait l’être : c’est une bonne chose pour limiter les pertes d’images ou une distance d’affichage trop courte, par exemple.