Mika and the Witch’s Mountain, elle est kiki cette petite sorcière – TEST

Mika and the Witch’s Mountain
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Lorsque j’ai essayé la démo gratuite de Mika and the Witch’s Mountain sur Nintendo Switch, le jeu de Chibig Studio avait largement piqué ma curiosité. Bien que courte, elle s’arrêtait au meilleur moment pour donner envie de découvrir la suite et, forcément, passer par la case eShop ; j’ai eu la chance d’avoir, comme souvent sur un site d’actualité comme le nôtre, un code pour tester le jeu. Et autant vous dire que j’en suis bien content : Mika and the Witch’s Mountain est une jolie petite découverte, bien que non-exempte de petits défauts.

Le réveil du vent

Lors des premières minutes de jeu, l’on se rend compte d’une chose particulièrement frappante : il y a une forte inspiration de The Legend of Zelda: The Wind Waker. Inspiration ou hommage, appelez ça comme vous le souhaitez, le fait est que c’est particulièrement agréable à l’oeil. Ce n’est certes pas au niveau de la refonte HD du jeu de Nintendo, mais la modélisation et la direction artistique de ce jeu indépendant ne laissent pas de marbre. C’est chatoyant, bien travaillé, agréable à parcourir. Le tout mélangé à des phases animées dans un style qui n’est pas sans rappeler les films de chez Ghibli, il n’en fallait pas plus pour conquérir bien des gens. Je dois avouer que je ne suis pas un grand friand des oeuvres de Hayao Miyazaki, mais son style apporte toujours quelque chose de spécial. C’est plutôt du côté du scénario que le bât blesse car, même si le topo initial est intéressant, le reste de l’aventure est assez convenu. Les personnages ne sont jamais vraiment approfondis, malgré des possibilités évidentes, les lieux n’ont pas d’histoire particulière et le tout crée une petite frustration de “j’aurais voulu en savoir plus”.

Death Stranding, mais en bien plus mignon

La comparaison entre The Wind Waker et Mika and the Witch’s Mountain s’arrête ici. Si le titre de chez Chibig Studio est bien un jeu d’aventure, son gameplay n’a rien à voir avec ce que Nintendo propose. Ici, vous incarnez une jeune fille nommée Mika, désireuse de devenir une véritable sorcière. Mise à l’épreuve dès le début de l’histoire par la vieille sorcière qui vit dans le phare, tout en haut de l’île, elle perd malheureusement son balai familial dans une chute vertigineuse. Vient alors un autre personnage du jeu, une artisane, qui propose à Mika de réparer son balai qui lui est cher. Mais forcément, il va falloir un peu d’argent … chose que notre apprentie sorcière n’a pas. La solution ? Travailler. C’est là que l’aventure commence vraiment ; pour gagner quelques deniers, Mika doit devenir … livreuse !

En se rendant à la poste de l’île, Mika décroche rapidement un travail pour livrer des colis et des lettres à travers toute l’île. Les premières livraisons font office de tutoriel ; la prise en main du vol n’étant pas si facile que l’on pourrait croire. Après quelques minutes, vous aurez pris le coup de main. Mais le premier vol pourrait être très périlleux. Vous serez donc envoyée ici et là voir les habitants de l’île pour leur délivrer divers objets, leur venir en aide, parler avec eux. Pour cela, rien de plus simple : empoignez l’objet ou la lettre et foncez vers votre destination. De ce fait, il faut s’apprêter à faire beaucoup, beaucoup d’aller-retours.

En tout et pour tout, il vous faudra environ 4 ou 5 heures pour venir à bout du jeu à 100%. Pour l’histoire principale, peut-être deux fois moins. Je suis arrivé au générique de fin en environ 3 heures de mon côté, tout en m’amusant à aller ici et là pour voir ce que je pouvais y trouver. Mais je n’ai clairement pas forcé sur les objectifs secondaires (qui sont pour la plupart des quêtes secondaires et des collectibles à trouver) ; je me suis gardé ça pour le “post game”, puisque l’on peut continuer à jouer après le générique. Et pour une fois, le jeu ne vous replace pas juste avant “la dernière quête” : il est établi dans le scénario que vous avez terminé, mais vous pouvez encore parcourir l’île.

Une difficulté accessible, mais pas toujours très juste

Qu’on se le dise de suite : Mika and the Witch’s Mountain n’est pas un jeu difficile. Il faudra faire preuve d’agilité à bien des moments, mais rien ne sera insurmontable. En clair, les objets qui vous sont confiés sont tous fragiles. Certains ne peuvent pas entrer en contact de l’eau, d’autres ont une durabilité courte, parfois vous aurez même un temps imparti. Si vous vous cognez contre un rocher, l’objet peut se briser et il faudra retourner à votre point de départ vous même pour ré-essayer de le livrer. Pour parcourir l’île, vous avez votre balai, mais aussi quelques tunnels de vent. Ils permettent d’accélérer ou de prendre de la hauteur, pour parcourir plus facilement l’île. Au fil de l’aventure, votre balai sera meilleur, vous irez plus vite, plus haut et vous pourrez transporter plus d’objets en même temps. Il vous sera également demandé d’aller toujours plus haut sur l’île, jusqu’à atteindre de nouveau le phare de la vieille sorcière.

Mais il m’est arrivé, lors de certaines quêtes, d’être un peu frustré. Que ce soit à cause de la prise en main du balai qui parfois me forçait à foncer dans un mur, ou même à cause d’un objet qui ne devait surtout pas toucher l’eau mais qui était à livrer au beau milieu de la mer, certaines phases sont plus difficiles que d’autres. Les quêtes secondaires aussi peuvent s’avérer plus complexes. Certains objets vont être trouvés par hasard pendant votre aventure, et il faudra deviner à qui les remettre. Si vous avez lu tous les dialogues et visité toute l’île, ce sera chose aisée ; dans le cas contraire … courage.

Des performances quasi parfaites !

C’est un élément important que je voulais souligner. Les jeux dans ce style sur Nintendo Switch ont tendance à souffrir d’un manque de performances. Que ce soit un déficit d’envie de certains studios ou un réel problème de puissance de la console, le constat est là : lorsque l’on regarde RiME par exemple, ce n’est pas agréable à jouer sur la machine hybride. Mais ici, Chibig Studio a fait le travail et l’a bien fait. Certes, le jeu tourne en 30 fps et pas plus, avec qui plus est quelques petites baisses ici et là (mais jamais de grosse chute gênante, et notez que je suis exigeant là dessus). Mais en très grande majorité du temps, le jeu est beau, n’est pas déformé par le manque de performances, tourne très bien et rend un bel hommage à la console.

Un jeu court, mais maîtrisé
  • Court, pas assez détaillé, mais réussi - 75%
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Court, pas assez détaillé, mais réussi !

Soyons clairs : Mika and the Witch’s Mountain sur Nintendo Switch est un bon jeu. Graphismes, direction artistique, performances, gameplay, idées : il y a beaucoup de bonnes choses dans le jeu de chez Chibig Studio. J’ai passé quelques heures à parcourir l’île et à en profiter, à découvrir de jolis endroits et à m’amuser avec le gameplay du balai. Si celui-ci est un peu trop lent au départ, la suite de l’aventure règle ce problème et donne encore plus de plaisir. Mais Mika and the Witch’s Mountain est aussi un jeu qui laisse sur notre faim. Scénario, durée de vie, détails : il manque toujours un petit quelque chose pour faire de lui un parfait exemple d’excellent jeu indépendant sur l’eShop.

Je tiens quand même à souligner de nouveau le côté exemplaire de la technique du jeu. Par ailleurs, je conseille particulièrement ce jeu à celles et ceux qui n’ont pas beaucoup de temps pour jouer, ou simplement préfèrent les aventures courtes. Si objectivement la durée de vie est légère, je dois avouer que … ça m’arrange bien souvent.

Les +

  • Une technique quasi impeccable
  • Des personnages attachants
  • Les phases animées du plus bel effet
  • Le gameplay qui tirer son épingle du jeu
  • Un personnage principal attachant
  • Un certain hommage bienvenu à The Wind Waker

Les -

  • Une durée de vie courte de 5 heures pour le 100%
  • Le prix un poil élevé pour la durée de vie
  • Un scénario qui ne va jamais dans le détail
  • Du fait de son gameplay, le jeu fait faire beaucoup d’aller-retours
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DesBen
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Benjamin DESTREBECQ - Joueur de 30 ans, fondateur du site Switch-Actu.fr, je suis passionné par le jeu-vidéo depuis The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Je joue sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 5, parfois sur mon smartphone. Rédacteur freelance, j'ai également un certain affect pour le webdesign, à mon niveau.