NBA 2K20, mon rebound game ? – TEST

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Ah NBA 2K… les doux souvenirs du nombre d’heures passées à taper une balle orange virtuelle devant ma télévisi— bon, non, en fait : je vais être honnête avec vous, NBA 2K20 marque ma première fois avec la série de jeux de basket de Visual Concepts. Non par désamour du ballon orange : je ne suis certes pas avec attention la NBA, mais c’est un sport rapide et impressionnant que je regarde toujours avec plaisir. Le seul souci, c’est que le temps et l’argent ne sont pas illimités, et qu’en général, en septembre, il y a FIFA. Mais ça, c’était avant cette année, avant qu’EA ne décide que la Switch n’était pas une plateforme sur laquelle il était rentable de développer un jeu et que nous ne valions pas mieux qu’une “édition essentielle“. Alors, c’est décidé, cette année, on va voir ce que la concurrence a de bon à nous proposer.

(Les captures d’écran du test proviennent directement de l’éditeur, le jeu ne permettant tout simplement pas d’en faire. Ces images ont une volonté d’illustration et ne reflètent pas à 100% l’expérience réelle de jeu.)

Double (faux) pas

Avant même de lancer NBA 2K20, une chose m’effare déjà : la taille du fichier à télécharger, 38 Go, auquel il vous faut rajouter 5Go d’espace libre sur votre mémoire interne, une requête obligatoire pour lancer le jeu (nécessaire pour les sauvegardes, semble-t-il). Et même si vous achetez la version cartouche, il vous faudra quand même télécharger 7Go de données, ce qui rend quasiment obligatoire l’achat d’une carte micro SD. Inexplicable, quand on sait que l’entièreté du monde ouvert de The Witcher 3, ainsi que tous ses DLC, tiendront dans une cartouche de 32Go. Une preuve, peut-être, d’un manque de volonté d’optimisation de la part des développeurs. Enfin, après ces élucubrations techniques (et un téléchargement de presque trois heures malgré la fibre), je peux enfin lancer le jeu. Ah non, attendez, il faut rentrer son adresse mail pour créer un compte 2K Sports. Deux fois. Et surtout ne pas oublier de valider son mail, sinon celui-ci sera supprimé au bout de 48 heures. On adore.

Bon, c’est bon, on peut jouer maintenant ? Allez, c’est parti pour le mode MyCareer, un mode scénarisé qui vous fait incarner un jeu joueur, surnommé “Che“, qui devra gravir les échelons jusqu’à pouvoir entrer en NBA. Mais avant de démarrer ce mode, il vous faudra créer un joueur (un “MyPlayer”, en langage 2K), de préférence à votre image. Pour cela, rien de plus simple : vous téléchargez une application, la connectez à votre compte Nintendo, scannez votre tête, et hop, vous retrouvez votre avatar virtuel dans NBA 2K20. Enfin, ça, c’est la théorie. En pratique, il m’a fallu une trentaine de minutes d’erreurs en tout genre, que ce soit sur l’application comme sur la Switch, pour arriver à passer cette étape. Un bon point pour le jeu, tout de même : il me ressemblait vraiment.

Pour gagner, petit, il faut que tu Marques

Du coup, ce mode MyCareer, ça vaut quoi ? Disons, tout simplement, que c’est à des années lumières en dessous du mode L’Aventure de FIFA (qui n’a, certes, jamais fait son apparition sur Switch) : vous n’avez en fait que trois petites heures de prologue – dont 75% de cinématiques – à vous mettre sous la dent avant de commencer une saison tout ce qu’il y a de plus classique dans les baskets de votre joueur. Ce prologue est, il faut l’admettre, plutôt bien mis en scène et soutenu par de solides performances vocales et caméos (Idris Elba joue votre coach, Thomas Middleditch votre agent…), mais semble aussi définitivement trop ambitieux pour notre petite console hybride : ne vous attendez jamais à dépasser les 20fps durant les cutscenes.

Mais là où ce prologue, et le mode MyCareer tout entier par ruissellement, échoue le plus, c’est dans son écriture : votre joueur était un brillant basketteur universitaire, qui a malheureusement été mis au ban – et sur le banc – après s’être révolté contre son entraîneur suite à l’expulsion d’un joueur de l’équipe. Tout le monde vous dit que ce que vous avez fait est formidable, d’un courage inouï et que vous êtes une icône. Arrivé à ce point, il me semblait clair que la suite du scénario  s’orienterait vers le combat de Che contre les inégalités raciales, le sexisme, ou que sais-je. Mais non. Car la révolte de votre joueur va lui servir : il est connu, donc les Marques™ vont le courtiser, et ça, c’est très bien, parce que NBA 2K20 adore les Marques™. Nike, Adidas, Jordan, Under Armour, Gatorade… Je n’ai rien contre le placement de produit, mais là, l’indigestion guette quant on voit à quel point il est présent. Vous voici donc l’héros de la Marque™ que vous avez choisie, et tout le monde vous répète à quel point vous êtes génial, malgré le fait que je jouais très moyennement, quelque chose en partie dû au fait que le tutoriel du jeu est très basique et se cache au fin fond d’un quelconque menu.

NBA 2K20, le géant casino

Ce mode MyCareer est donc moyennement convainquant, et nous devons nous tourner vers deux autres modes proposés par le jeu pour pouvoir vraiment gérer et jouer l’entièreté d’une équipe de basket : MyGM et MyLeague. Dans le premier, vous incarnez le game manager d’une équipe et devrez la suivre durant un nombre de saisons prédéfinies. C’est sans doute le meilleur mode du jeu, car c’est celui qui arrive le plus à mettre en avant les qualités de celui-ci : les graphismes et le gameplay. Car oui, non content d’être très beau (pour de la Switch, bien entendu), NBA 2K20 est, une fois sur le terrain, un excellent jeu de sport, au gameplay assez simple pour être compris vite (la défense est avant tout une histoire de positionnement et le tir une affaire d’adresse) mais assez complexe pour offrir une bonne courbe de progression.

J’avais un peu peur de ce qu’allait proposer le titre en défense (le basket étant avant tout un sport de contre-attaque), mais il assure autant sur ce point qu’offensivement, une très bonne surprise donc. MyGM est, de plus, relativement intéressant car il vous permet de toucher à toutes les facettes du métier : manager les joueurs, réaliser des transferts et repérer des jeunes talents et les embaucher à moindre coût, entre autres. De plus, chaque chose que vous ferez (discuter avec vos joueurs, négocier un contrat, jouer un match…) vous coûtera un point d’action, disponibles en nombre limité, ce qui rajoute un aspect stratégique pas désagréable à la chose.

En revanche, c’est une autre paire de manche pour MyLeague, la réponse au FUT de chez EA Sports : si vous trouviez ce dernier trop demandeur niveau microtransactions, ne lancez même pas son équivalent 2K, tant celui-ci est un véritable casino à ciel ouvert, dont chaque aspect est étudié pour susciter l’addiction et l’envie d’injecter de l’argent dans le jeu. Cet aspect “cash-grab” est présent dans l’entièreté du jeu, où les VC (Virtual Coins, la monnaie virtuelle ayant cours dans celui-ci) vous permettront tout autant d’upgrader votre joueur que d’acheter des améliorations cosmétiques, mais jamais de manière aussi éhontée que dans MyLeague.

Je n’ai pas eu à dépenser un seul centime, la copie du jeu envoyée par 2K étant généreusement arrivée avec un pack de VC, mais je pense que la majorité des joueurs succomberont au moins une fois à la tentation, et il est très dommage de voir un titre AAA vendu au prix fort adopter des stratégies de free-to-play bas de gamme. Il m’est tout simplement incompréhensible de comprendre comment un jeu comme NBA 2K20 a pu être certifié “3+”  par l’organisme PEGI alors que même Pokémon Rouge/Bleu/Jaune avaient dû être ratifiés “12+ lors de leur ressortie sur 3DS à cause de la présence de jeux de hasard. Quelles que soient les qualités du titre, son rapport à l’argent ne peut que laisser un goût amer, et m’inciter à vous prévenir de ne pas laisser un enfant y jouer sans votre surveillance.

La bande-annonce de “Sous le feu des projecteurs”, le mode MyCareer de NBA 2K20

 

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Je crois que je vais plutôt retourner jouer au foot
  • Je crois que je vais plutôt retourner jouer au foot - 60%
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Résumé

NBA 2K20 représente à la fois le meilleur et le pire du genre : c’est un très beau jeu, au gameplay profond, mais qui est malheureusement infesté de microtransactions et de placement de produits, et dont, au final, un seul mode est véritablement intéressant. Cela, couplé à son manque d’accessibilité, me rend difficile à le recommander à quiconque n’est pas un fan absolu de la ligue de basket nord-américaine.

Les +

  • Très joli
  • Un chouette casting pour MyCareer
  • Un gameplay profond sur tous les aspects du jeu
  • Une BO au poil (Offset, Lil’ Wayne, Travis Scott…)
  • Probablement le meilleur jeu de sport de l’année sur Switch
  • Une physique de la balle et une inertie des joueurs très réalistes.

Les -

  • Trop ambitieux techniquement
  • Blindé de microtransactions
  • Demande énormément d’espace sur votre Switch
  • Placement de produits beaucoup trop présent
  • L’écriture de MyCareer n’est pas à la hauteur
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lunapolitana
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Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.