Skyforge : et si la Nintendo Switch n’était pas calibrée pour les MMO(RPG) ? – TEST

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World of Warcraft, Guild Wars, Dofus, WildStar, Flyff, Rose Online, Ragnarok, Lineage II, Star Wars: The Old Republic… Toutes ces licences font partie de la (trop) longue liste — pourtant non exhaustive — de jeux de rôle en ligne massivement multijoueurs (les fameux “MEUPORG”) sur lesquels j’ai pu mettre la main au cours de mes 30 premières années de vie. Et si aujourd’hui je n’ai plus vraiment le temps ni l’envie de me replonger à corps perdu dans une expérience vidéoludique aussi profonde et infinie, je me suis tout de même souvent demandé pourquoi la Nintendo Switch ne disposait pas de son propre lot de MMORPG.

Et bien Skyforge m’a éclairé sur ce sujet : peut-être la console nomade de Nintendo n’a-t-elle pas les atouts techniques suffisants pour offrir à ces jeux une chance d’être aussi agréables qu’ils ne le sont sur des machines plus puissantes ? Parce que oui, si l’on prend une console avec des performances bien inférieures à celles de ses concurrentes et qu’on y ajoute le fait qu’elle ne peut pas se connecter à internet via un bon vieux câble RJ45 sans adaptateur, on imagine d’emblée le mal que celle-ci peut rencontrer pour offrir une expérience en ligne irréprochable.

Alors, est-ce que ça veut dire que Skyforge ne mérite même pas qu’on s’y attarde un peu plus longuement pour voir ce qu’il a dans le ventre ? Pas tout à fait. Mais, une chose est sûre : ne vous attendez pas à une révolution du MMORPG sur Nintendo Switch… Vous risqueriez d’être (très fortement) déçus.

Remarque : ce test a été réalisé à partir d’une version du jeu disposant d’un Pack Fondateur Ultime, comprenant :

  • 2 classes supplémentaires : Artilleur et Berserker.
  • 5 armes légendaires.
  • 1 monture (Glisseur Stormbringer TX-600).
  • 1 paire d’ailes.
  • 60 jours d’abonnement premium.
  • 40 000 argents.
  • 500 000 crédits.
  • 1 titre de joueur “Fondateur”.

Pack d’une valeur de 69,99 €, disponible à l’achat en jeu après avoir téléchargé gratuitement Skyforge sur le Nintendo eShop.

Skyforge : une présentation de ce MMORPG free-to-play s’impose !

Pour présenter brièvement le titre, Skyforge est un MMORPG free-to-play développé par le studio russe Allods Team (déjà à l’origine du MMORPG free-to-play Allods Online) et édité par My.com. Le jeu est sorti durant l’été 2015 sur PC et Playstation 4, avant d’être publié sur Xbox One en 2017. C’est donc plus de 5 ans après sa sortie initiale que le jeu s’est rendu disponible sur Nintendo Switch, le 4 février 2021.

Dans un monde qui mêle science-fiction, mythologie et fantaisie, chaque joueur incarne un immortel qui, accompagné de quelques dieux bienveillants, doit protéger la planète d’Aelion en proie aux divinités hostiles qui veulent sa perte. En parallèle, les mortels de ce monde, eux, n’ont que vous sur qui compter, et prient quotidiennement en votre honneur pour que vous leur veniez en aide. Un scénario des plus classiques qui, une fois développé davantage après avoir progressé dans le jeu, n’aura pas grand chose de plus savoureux à nous livrer. Cette trame scénaristique très mince ne sera qu’un prétexte pour enchaîner des quêtes qui manquent d’originalité et de cohérence les unes avec les autres. Mais nous reparlerons plus précisément de tout ça un peu plus tard si vous le voulez bien.

Commençons d’abord par aborder la partie technique du jeu qui, disons-le franchement, est une véritable catastrophe…

Jouer à un jeu avec une technique si peu aboutie, Skyforge le caractère…

C’est bien simple : la technique de ce jeu est aussi faiblarde que le jeu de mots présent dans mon titre. C’est vous dire à quel point on touche le fond… Première chose qui saute aux yeux : Skyforge a subi un ÉNOOOOORME downgrade graphique par rapport aux versions PlayStation 4, Xbox One et PC. Jusqu’ici rien d’étonnant me direz-vous ! Et bien je vous invite à jeter un œil par vous-même pour vous rendre compte de l’étendue de ce downgrade… En plus de disposer de textures qui n’ont rien d’attractif visuellement, tous les éléments sont victimes d’un “flou artistique” beaucoup trop prononcé pour permettre au joueur d’y voir clair.

Cette situation est d’autant plus accentuée lorsque la console est utilisée en version nomade. Si vous êtes du genre à jouer principalement en docké sur votre TV, peut-être aurez-vous une impression de mieux, mais ce mieux restera tout de même très relatif ! Du côté de la distance d’affichage, nous sommes également confrontés à quelque chose d’extrêmement décevant, avec des éléments qui apparaissent à quelques mètres devant nous et des textures qui se chargent au dernier moment, sous nos yeux interloqués.

Et vous voulez savoir ce qu’il y a de pire dans cette histoire ? Et bien ces concessions graphiques n’aident absolument pas Skyforge à gagner en fluidité : à la moindre animation un peu trop ambitieuse (exemple : un sort qui provoque ne serait-ce qu’une mini explosion) ou au moindre ennemi un poil trop imposant, l’image se fige pendant une à plusieurs secondes, avant de repartir. Même le son n’arrive pas à suivre et se met à faire des siennes au moindre geste brusque, provoquant de sombres grésillements très désagréables à l’oreille ! Enfin, clou du spectacle : même si j’ai pu jouer pendant 2 ou 3 sessions de plus d’une heure sans encombre, j’ai globalement rencontré des crashs du jeu de manière très fréquente durant toutes mes autres sessions.

En moyenne, un crash toutes les 20 à 30 minutes de jeu. Oui oui, j’ai littéralement dû relancer le jeu toutes les 30 minutes pour pouvoir continuer à progresser, puisque la console me signalait qu’une “erreur avait été rencontrée” et que le jeu était contraint de redémarrer. Alors bien sûr, comme pour d’autres jeux sortis avant lui (Cyberpunk 2077 pour ne citer que lui), Skyforge profitera sans aucun doute de sa série de mises à jour pour optimiser le tout. Cependant, en l’état, on ne peut pas se satisfaire du résultat proposé. Mais qu’à cela ne tienne, jetons un œil du côté du gameplay

Quelques idées bien senties, une formule free-to-play bien bâtie

Première chose notable à signaler : Skyforge dispose d’un système de création et de personnalisation de personnage plutôt bien élaboré pour toutes celles et tous ceux qui voudront donner vie à l’avatar de leurs rêves, si tant est qu’ils puissent le reconnaître derrière ce flou visuel évoqué précédemment. Oui, je radote mais vous comprendrez quand vous lancerez le jeu de votre côté, croyez-moi. Toujours est-il que, comme dans tout MMORPG digne de ce nom, vous avez la possibilité de choisir le sexe, la forme précise du visage et de ce qui le compose, la coupe de cheveux, les signes distinctifs, et bien d’autres éléments.

Une fois votre personnage créé, vous voilà plongé dans le feu de l’action après un petit tutoriel qui servira à appréhender plus aisément les bases du jeu. Skyforge a la particularité de proposer au joueur de n’incarner qu’un seul et unique personnage, qui pourra alterner à tout moment entre les 18 classes disponibles dans le jeu. Cryomancien pour les amoureux de la magie de glace, Paladin pour celles et ceux qui préféreront défendre leurs alliés ou encore Lumancien pour les soigneurs nés et Berserker pour les grosses brutes qui voudront faire un maximum de dégâts… J’ai trouvé cette mécanique intéressante au premier abord, d’autant que chacune de ces 18 classes semble disposer d’une vraie utilité en combat, à ceci près que je préfère vous prévenir d’une chose : toutes les classes sont loin d’être disponibles dès le début de votre aventure.

Seules trois le sont pour les joueurs free-to-play. Les autres devront être débloquées après de très longues heures de jeu, et nécessiteront ensuite que vous jouiez avec pour en débloquer toute leur saveur (compétences, équipements, etc.), ce qui impliquera aussi de nouvelles longues heures de jeu. Et là vous allez me dire “bah oui Nasto, les MMORPG sont faits pour les gens qui s’investissent à fond. Tu nous la jouerais pas un peu captain obvious sur ce coup ?” et vous auriez en partie raison. Mais je préfère tout de même vous prévenir : qui dit free-to-play, dit bien souvent possibilité de débloquer beaucoup plus rapidement le contenu en passant à la caisse, et c’est le cas ici ! Loin de moi l’idée de démonter le business model d’un tel jeu, mais il me semble qu’il est de mon devoir d’avertir les joueurs — en particulier les plus jeunes — sur ce point pour éviter de grandes désillusions par la suite.

“Ouais ouais, ok boomer, mais le jeu il est comment sinon ?” 

J’y viens… Le gameplay de Skyforge s’articule autour d’un hub central, l’Observatoire Divin, à partir duquel les joueurs se retrouveront systématiquement entre chacune de leurs missions. C’est à partir de ce point névralgique que vous pourrez discuter avec les PNJ qui vous donneront les quêtes, converser avec les autres joueurs et faire évoluer votre personnage. Une évolution qui passe à la fois par l’amélioration de votre équipement bien sûr, mais aussi par un système de progression d’un certain nombre de bâtiments qui sont associés à votre personnage :

  • Une tour de la connaissance qui vous apportera de la puissance supplémentaire au fur et à mesure que vous ferez avancer la recherche.
  • Une cathédrale qui vous offrira de la puissance et des équipements en fonction du nombre de fidèles que vous aurez rallié à votre cause.
  • Un bastion qui vous offrira de la puissance et de nouvelles compétences en échange de certaines quêtes/missions à remplir.

Contrairement à un MMORPG “traditionnel”, Skyforge ne dispose pas de système de leveling à proprement parler. Ce sont tous les équipements de votre personnage couplés à la progression de ces bâtiments qui déterminent votre “rang” et votre “puissance”. Encore une fois, l’idée originale est à saluer, même si l’on se rend rapidement compte qu’elle est surtout pensée pour inciter les joueurs à jouer intensivement ou à dépenser quelques euros pour accélérer leur progression.

En ce qui concerne le monde de Skyforge, il n’est pas composé de zones ouvertes interconnectées, comme la majorité des MMORPG que l’on connait. Ici, on est plutôt face à un système de zones dans lesquelles nous sommes téléportés quand on choisit de s’y rendre. Pour vous donner une image parlante, on est sur le même principe que la plupart des jeux mobiles d’aujourd’hui, avec leur niveau 1-1, 1-2, 1-3, etc. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’un point bloquant, mais je trouve qu’on perd tout de même un peu en cohérence d’ensemble et qu’on rentre très vite dans une logique de farming bête et méchant, avec des missions qui nous amèneront à revenir encore et encore dans une même zone.

Sans compter sur le fait que ces zones de mission sont relativement cloisonnées, avec un aspect très “couloir”, et une construction très similaire de l’une à l’autre : vous rencontrez un PNJ qui vous énonce un problème à résoudre (bien souvent des monstres qui ont envahi la zone), vous progressez en exterminant tout sur votre passage, puis vous rencontrez un boss qui marquera la fin de votre mission. Point important pour nuancer quelque peu mon propos : le jeu dispose tout de même de quelques zones plus ouvertes et de plusieurs types de quêtes : des missions en solo, des missions à trois joueurs, et des donjons plus importants jouables jusqu’à 5 joueurs, plutôt agréables dans l’ensemble, sans forcément être transcendants pour autant.

J’en profite également pour vous signaler que le jeu propose une vraie dimension joueur contre joueur, que je n’ai malheureusement pas eu le temps d’expérimenter plus que cela. Mais au vu du système de combat, cela pourrait s’avérer être une belle surprise pour toutes celles et tout ceux qui apprécient démontrer leur puissance aux yeux d’adversaires bien vivants, partout à travers le monde. J’émets tout de même une certaine réserve quant aux conditions techniques évoquées en introduction : chacun sait à quel point la qualité de la connexion et la fluidité sont essentielles lorsqu’il est question de parties en ligne.

Pour conclure ce test de Skyforge, je dirai que ce jeu n’est très certainement pas le MMORPG dont certains pourraient rêver sur console nomade. En revanche, force est de constater qu’il emprunte un créneau encore trop peu — voire pas du tout — représenté sur Nintendo Switch, qui plus est dans une formule free-to-play qui permettra à tout un chacun de se forger sa propre opinion, sans risque. C’est pour cela que je ressors de ce test relativement partagé, entre une offre alléchante sur le papier et un résultat décevant dans les faits.

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Skyforge : et si la Nintendo Switch n'était pas calibrée pour les MMO ? – TEST
  • Skyforge : un MMORPG qu'on aimerait aimer sur Nintendo Switch - 55%
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Skyforge : un MMORPG qu'on aimerait aimer sur Nintendo Switch

Si la promesse initiale de Skyforge était on ne peut plus alléchante, force est de constater qu’Allods Team s’est pris les pieds dans le tapis de ses propres ambitions. Après une sortie globalement saluée par la critique sur PlayStation, Xbox et PC, le studio n’est pas parvenu à rendre compte d’une expérience aussi qualitative sur Nintendo Switch. En revanche, n’oublions pas que le jeu est disponible gratuitement sur le Nintendo eShop et qu’il n’est pas exclu qu’il vous fasse tout de même passer quelques bonnes dizaines d’heures (voire plus si vous êtes immunisé à la monotonie), à condition de passer outre ses faiblesses visuelles et techniques.

Les +

  • Un MMORPG sur Nintendo Switch
  • Une prise en main adaptée à la manette.
  • Un MMORPG sur Nintendo Switch (bis)
  • Le système de classes interchangeables…
  • Un MMORPG sur Nintendo Switch (ter)
  • Un contenu très conséquent…

Les -

  • Une technique à la ramasse.
  • Des quêtes redondantes et sans originalité.
  • … Mais prétexte pour inciter le joueur à dépenser de l’argent ?
  • … Mais finalement assez monotone ?
  • Un scénario sans grand intérêt et assez vide de sens.
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Nastowan
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Do or do not. There is no try._ Maître Y.

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Jean Charpentier

Bon test, je m’y retrouve pas mal !
Juste un point qui pourrait motiver des joueurs, c’est qu’avec un smartphone 4g, on peut y jouer a peu près partout, et pour un MMO c’est plutôt cool ! Je joue perdu au fin fond de la campagne dans le hamac, ca fait plaisir.
Par contre les soucis de crash et de freeze sont vraiment pénibles. Des patchs arrivent mais ne règlent pas tout, loin de là.
J’ai eu du mal a me faire a l’univers, mais au final je le trouve cohérent et attirant.

Lolo

Petit rectificatif, on peut connecter la switch avec un câble RJ45, pour cela, il suffit d’utiliser un adaptateur USB/ RJ45. Ensuite, on a bien le symbole de la connexion par câble qui apparait dans le menu switch à la place du WIFI.

DesBen

Bon point en effet ! Par contre de mon côté, ce type d’adaptateur pose un très gros problème. Je ne sais pas l’expliquer, mais lorsqu’il est connecté au dock, la console chauffe en continu. C’est pas brûlant, mais c’est pas normal quand même.