Annoncé lors de la conférence de présentation de la Nintendo Switch le 13 janvier dernier, ARMS avait laissé de nombreux joueurs dubitatifs. La place prise par son concept si particulier au sein du genre sacré des jeux de combats a désarçonné plus d’un combattant en herbe, si bien que certaines mauvaises langues allèrent jusqu’à rejeter immédiatement le jeu après en avoir vu aussi peu. Au fil des mois qui suivirent la conférence, Nintendo a orchestré une vaste campagne de communication autour de sa nouvelle licence avec moult précisions sur son système de jeu. Peu à peu, l’intérêt des joueurs se confirme, notamment après le ARMS Direct qui révèla les derniers détails du jeu et également la volonté de Nintendo de prendre place sur la scène en pleine expansion de l’eSport.
Considéré à juste titre comme le nouveau Splatoon en raison de sa nouveauté dans l’univers Nintendo, ARMS a-t-il apporté le vent de nouveauté que de nombreux joueurs espéraient ?
Life in plastic, it’s fantastic !
Dans cet univers bariolé à la direction artistique très “plastique”, certains humains ont la mystérieuse particularité de posséder des bras extensibles. Une seule chose leur vient alors à l’esprit : disputer le Grand Prix ARMS. À la manière de Monkey D. Luffy dans One Piece, vous avez la possibilité de frapper à distance votre adversaire tout en dirigeant la direction de vos poings grâce à la sensibilité accrue des Joy-Cons de la Nintendo Switch ou bien au stick de la manette. Le célèbre adage de Nolan Bushnell “easy to learn but difficult to master” s’impose avec force : si le gameplay de ARMS se laisse aisément appréhender, le chemin vers la victoire ne sera pas aussi simple. La maîtrise des différentes techniques, des spécificités de chaque combattant ainsi que de leurs armes demandera un réel investissement de votre part. Alors que les jeux de combat sont actuellement sur le déclin, notamment au Japon, ARMS revendique un renouveau du genre avec un concept déconcertant de prime abord, mais diablement bien maîtrisé. On constate avec plaisir qu’un vrai soin a été apporté à l’utilisation des Joy-Cons qui avaient fait lever plus d’un sourcil dans d’autres jeux tels que Ultra Street Fighter II. Bien sûr, les allergiques au motion-gaming ne sont pas abandonnés puisque ARMS propose une compatibilté totale avec les autres styles proposés (Manette Pro, Joy-Con Grip, Mode Portable…), de quoi satisfaire les joueurs avides d’essayer le jeu dans des conditions plus classiques, sans aucune pénalité. Et il faut reconnaître que voir ses poings aller de l’avant et atteindre leur cible, peu importe votre manière de jouer, est plutôt jouissif. Le bonheur est d’autant plus grand grâce à la technique optimale du jeu qui tourne en 1080p en Mode TV et 720p en Mode Portable, le tout en 60 images par seconde.
Un casting de qualité
Dans les jeux de combats, la principale préoccupation des joueurs repose sur la composition du casting. Certains jeux font le pari de proposer un grand nombre de personnages au prix de nombreux clones, tandis que d’autres préfèrent en restreindre la concentration et s’assurer que chaque combattant sera unique en son genre. ARMS choisit la deuxième voie avec 10 personnages de base : Spring Man, Ribbon Girl, Ninjara, Master Mummy, Mechanica, Min Min, Helix, Twintelle, Byte & Barq et Kid Cobra. Si le nombre peut rebuter les amateurs du genre, sachez que chaque candidat au Grand Prix ARMS présente un gameplay propre et des particularités uniques qui pourront renverser l’issue d’un combat. Par exemple ceux qui sacrifient la puissance de feu à la vitesse de déplacement préfereront, Ribbon Girl, surnommée “la reine des airs”, qui enchaîne avec grâce les bons aériens ou Ninjara qui a la capacité de se téléporter. Les amateurs de colosses en puissance se porteront vers Master Mummy ou Mechanica, tandis que ceux qui jouent la carte de la surprise et de la subtilité se complairont avec Kid Cobra ou Helix.
À cela, ajoutez la multitude d’armes disponibles : gants, missiles, boomerangs, boulets, boucliers… à l’image des combattants, chaque type présente des particularités notamment au niveau du poids. Sans surprise, les armes les plus lourdes repoussent les plus légères en cas de collision. En revanche, les armes plus légères l’emportent en vitesse. Pour complexifier un peu plus le tout, les armes existent en plusieurs versions selon l’élément auquel elles sont liées (feu, électricité, gel, vent, explosion, choc, aveuglement). L’ensemble des ces différents ingrédients offre un gameplay d’une profondeur insoupçonnée, qui renouvelle avec brio un genre qui avait trop tendance à se reposer sur ses acquis. Mais ARMS est un jeu exigeant : soyez certains de vos actions quand vous lancez l’offensive, car une seule faille dans votre style de combat peut être fatale, surtout face à une Intelligence Artificielle redoutable en haut niveau. Foncer tête la première est d’une rare efficacité… quand il s’agit de se faire battre à plate couture.
Les poings sur les “i”
Autre aspect cher au coeur des joueurs, ARMS propose actuellement une dizaine de modes de jeu plus ou moins complets. Tout d’abord, le Grand Prix qui représente toute la partie solo du jeu. Ce mode consiste en une série de dix affrontements vous opposant aux personnages autres que celui que vous avez choisi. Le dixième combat vous permet d’affronter Max Brass, dit Monsieur le Président, qui une fois vaincu vous remet la légendaire Ceinture ARMS, symbole de votre victoire. Pour résumer l’idée, considérez ce mode comme le Mode Classique de Super Smash Bros. 7 niveaux de difficulté sont proposés : remporter la victoire en niveau 4 donne accès à un combat supplémentaire contre un boss d’anthologie et aux matchs classés en ligne dont nous parlerons plus tard. Dommage que ce mode Solo ne propose pas une once de scénario, bien qu’on apprenne quelques détails sur le personnage que l’on choisit.
Passons ensuite au Mode Versus, jouable seul ou en multijoueur local, qui est divisé en 5 modes : Combat (1 VS1, 2 VS 2), Volley, Basket, Cibles, et Survie. Si le Basket et le Volley sont vraiment amusants, surtout à plusieurs, la Survie et les Cibles manquent cruellement d’intérêt. Ensuite le Mode Online propose deux catégories : le Classé et le Non Classé. En Classé, seul le 1 VS 1 est disponible tandis que le Non Classé propose une sélection des modes du jeu. On remarque un online stable, sans lag avec très peu de déconnexions.
En plus d’augmenter votre rang de classement, remporter des combats vous permet de gagner quelques pièces afin de débloquer de nouvelles armes. Mais hors de question de vous contenter d’acheter bêtement vos nouveaux outils : vous devrez participer à un petit jeu de destruction de cibles parmi lesquelles se glisseront des cadeaux contenant des armes. Une manière sympathique d’augmenter votre arsenal !
Avis final
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Avis final - 85%85%
Résumé
Alors que le scepticisme régnait en maître à l’issue de la première présentation du jeu, force est de constater que ARMS est une véritable réussite et offre un très bon départ pour une nouvelle licence qui allie originalité, maîtrise et fun. Ajoutez à cela une technique optimale et vous obtenez un vrai bijou du jeu de combat, qui parvient à renouveler efficacement un genre qui s’essoufflait. Nintendo pose les bases d’une licence multijoueurs à fort potentiel qui rencontrera à coup sûr le succès qu’elle mérite. On regrettera l’absence de fond scénaristique qui aurait pu rendre nos combattants un peu plus attachants et le peu d’intérêt de certains modes. Bien sûr, nul doute que les mises à jour gratuites dont bénéficera ARMS corrigeront le casting un peu faiblard. La force du jeu repose dans la finesse et l’exigence de son gameplay, aussi bien en ligne qu’en solo, qui vous feront oublier les légers défauts qui subsistent et vous procureront fun, rire et combats dont vous vous souviendrez. On espère de tout coeur que Nintendo parviendra à fédérer suffisamment de joueurs pour placer ARMS parmi les grandes figures de l’eSport !