Assassin’s Creed: The Ezio Collection, un portage réussi – TEST

Assassin's Creed The Ezio Collection annoncé sur Nintendo Switch
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Attendu de longue date sur notre console hybride, Assassin’s Creed: The Ezio Collection a enfin annoncé sa venue sur Nintendo Switch le 11 janvier dernier. Cette compilation était déjà sortie sur PS4 et Xbox One en 2016, une année où aucun jeu Assassin’s Creed inédit n’était sorti suite aux nombreuses critiques reçues à l’encontre des épisodes Unity (2014) et Syndicate (2015) et qui pointaient le manque de renouveau de la série. Le résultat de cette remise en question est Assassin’s Creed Origins, marquant un tournant RPG dans la saga et globalement bien accueilli par les joueurs. Mais revenons-en au sujet principal si vous le voulez bien, avec cette compilation des aventures d’Ezio Auditore, un jeune homme italien issu d’une famille aisée qui doit intégrer dans la confrérie des Assassins dans l’objectif de lutter contre leurs ennemis historiques, les Templiers. A travers Assassin’s Creed II, Assassin’s Creed Brotherhood et Assassin’s Creed Revelations, cette compilation propose de revivre les aventures d’Ezio dans l’Italie du XV° et du XVI° siècle. Portage réussi sur Nintendo Switch ou non, c’est ce que nous allons voir dans ce test.

Cette compilation réunit trois des jeux Assassin’s Creed les plus appréciés de la saga et avec le protagoniste le plus emblématique : Ezio. La remasterisation de ces titres était demandée à grands cris par les joueurs Nintendo, ne comprenant pas pourquoi Ubisoft ne portait pas cette trilogie sur Switch. Toutefois, quelques détails techniques sont à prendre en compte : déjà, aucune nouveauté majeure n’est à noter en termes de contenu, hormis les DLC de l’époque cette fois directement intégrés. Il est certes possible de télécharger deux courts-métrages sur les Assassins, Lineage et Embers, mais il s’agit plus d’un bonus décoratif qu’autre chose. Ensuite, même s’il existe une version physique pour la Nintendo Switch, la cartouche ne contient que Assassin’s Creed II, les autres jeux étant à télécharger via le Nintendo eShop. Etant donné que Brotherhood pèse 9,9 Go et Revelations 9,7 Go – sans compter les courts-métrages et le pack audio qui fait environ 3 Go –, il faudra rapidement penser à l’acquisition d’une carte micro-SD si vous êtes séduits par Assassin’s Creed: The Ezio Collection. Néanmoins, la version Switch et le jeu plus généralement ont bien d’autres atouts.

Assassin’s Creed: The Ezio Collection : un scénario prenant…

L’histoire débute non pas avec Ezio au XV° siècle mais dans les Etats-Unis du XXI° siècle avec Desmond Miles, descendant d’Assassins, qui cherche à en savoir plus sur la vie de ses ancêtres à l’aide de l’Animus, programme qui lui permettra de vivre la vie de ses ancêtres. Il s’agit donc d’Ezio Auditore dans Assassin’s Creed II, mais ce sera aussi le cas dans Brotherhood et Revelations. Les trois épisodes suivent une évolution chronologique, il est donc préférable de les faire dans l’ordre pour comprendre l’intrigue. Elle se décompose en deux parties : l’histoire qu’il vous faudra suivre du côté d’Ezio, mais aussi celle de Desmond à notre époque.

Sans grande surprise, les passages dans le présent d’Assassin’s Creed: The Ezio Collection sont toujours aussi peu passionnants et les personnages proposés ne sont pas franchement intéressants. On comprend bien que les scènes du présent ne sont qu’un prétexte pour montrer la continuité de la rivalité Assassins-Templiers dans le monde moderne, mais elles ne bénéficient pas du même soin accordé au reste du jeu, dans l’Italie de la Renaissance ou à Constantinople. Les quelques quêtes que vous devrez exécuter ne ressemblent qu’à des quêtes annexes fades : par exemple, activer l’électricité dans un domaine pourrait aisément être une tâche facultative dans n’importe quel jeu, mais c’est ici un objectif obligatoire. Enfin, ce n’est pas vraiment une surprise lorsque l’on connaît la licence ou Ubisoft, mais ces passages “forcés” n’ont pas bien vieilli avec le temps, loin s’en faut.

…mais un gameplay vieillissant

Et en parlant de vieillissement, les trois jeux ne sont pas tous logés à la même enseigne. Assassin’s Creed II est celui qui a le moins bien vécu le passage des années, avec un système de combat archaïque et vraiment vieillot aujourd’hui, osons l’avouer. Dommage qu’Assassin’s Creed: The Ezio Collection n’ait pas profité de cette remise au goût du jour pour moderniser ses combats, qui en auraient bien eu besoin. Le système d’attaques et de parades était plutôt efficace à l’époque mais aujourd’hui, c’est parfois laborieux et cela peut fortement décourager la poursuite de l’aventure. Heureusement, Brotherhood et Revelations sont un peu mieux lotis de ce côté-là avec un système de combat certes imparfait mais déjà plus agréable à manier.

Ce n’est pas parce que le gameplay a vieilli qu’il faut constater la même chose pour le reste du jeu : l’histoire d’Ezio est extrêmement plaisante à suivre, avec une mise en scène et une écriture qui sont bien tournées, et ce dans les 40-50h environ que proposent les trois titres (le double pour le 100%). Certaines scènes sont mémorables et restent en mémoire, comme – sans spoiler – le début d’Assassin’s Creed Brotherhood à la Villa Auditore. Ezio est un personnage fantasque, d’abord coureur de jupons puis qui devient de plus en plus sérieux et concerné au fur et à mesure des événements et des difficultés qu’il doit affronter. Il possède une prestance rare et ce tout au long de ses péripéties, à l’épreuve de l’âge. On est carrément aux antipodes de la personnalité de Desmond, insipide et peu intéressante à approfondir : c’est peut-être sévère, mais le personnage n’apporte rien, et c’est aussi valable pour ses collègues.

Parlons maintenant de l’univers de cet Assassin’s Creed: The Ezio Collection. Les trois jeux vous mèneront dans plusieurs grandes villes de l’époque, telles que Florence, Rome et Constantinople. Ces trois grandes cités sont explorables à volonté et sont très agréables à parcourir, une impression grandement favorisée par les rues pleines de vie et la magnifique ambiance sonore qui y règne. Vous rencontrerez de nombreuses personnes prêtes à vous aider dans votre quête, que ce soit en vous cachant ou en vous rejoignant pour combattre de manière temporaire à vos côtés – un aspect encore mieux géré dans Brotherhood. Le parkour est quant à lui de qualité, même si on regrette un peu ceux des Assassin’s Creed les plus récents : l’ascension et la progression sur les murs manquent un peu de fluidité et on peut se retrouver à faire une mauvaise manipulation et se désynchroniser. Qu’importe, on prend beaucoup de plaisir à admirer les villes depuis les hauteurs, où il faudra évidemment synchroniser la zone pour révéler les points d’intérêt sur la carte.

La Switch réussit-elle le saut de la foi ?

La qualité d’Assassin’s Creed II, Brotherhood et Revelations n’est plus à prouver, et ce test n’a pas pour vocation de donner toutes les caractéristiques de ces jeux. D’ailleurs, si vous avez lisez ce test, c’est certainement car vous voulez savoir ce qu’il en est de ce portage d’Assassin’s Creed: The Ezio Collection sur Nintendo Switch. On pouvait être un peu appréhensifs après l’arrivée d’Assassin’s Creed III en 2019, qui n’avait pas brillé par sa technique et subissait des chutes de framerate dans les zones trop gourmandes (souci partiellement corrigé grâce à des mises à jour). Eh bien, très bonne surprise cette fois-ci : la collection tourne comme un charme sur Switch. Alors oui, il s’agit évidemment d’un 30 fps mais il est quasiment parfaitement stable contrairement à AC III, ce qui est un plus indéniable.

La distance d’affichage en prend évidemment un coup, surtout si on compare avec les versions PS4/Xbox One mais elle n’est pas si mauvaise que ça non plus : voir des éléments apparaître à quelques mètres devant nous ne sera pas rare, mais cela reste plutôt convenable. Suivant les éléments visibles à l’écran, l’aliasing et le clipping seront plus ou moins présents mais pas vraiment gênants, surtout dans les rues où le jeu gère relativement bien l’affichage. L’élément le plus gênant vient des visages, qui vont du tout juste passable au franchement hideux en particulier sur Assassin’s Creed II. Ils manquent de détails et un peu plus de travail aurait été mérité à ce niveau-là. Malgré cela, vous l’aurez compris, le portage d’Assassin’s Creed: The Ezio Collection est tout à fait convenable et même réussi et il est une parfaite porte d’entrée à l’univers d’Assassin’s Creed si vous voulez découvrir la licence – et si le dématérialisé ne vous rebute pas comme chez notre ami Dam’s. Je vous envie d’avance de pouvoir découvrir pour la première fois les thèmes somptueux qu’offrent l’épopée d’Ezio : parmi eux, Ezio’s Family bien sûr, mais aussi les thèmes principaux des villes.

Surtout que cette version Nintendo Switch d’Assassin’s Creed: The Ezio Collection propose des avantages uniques ! Comme pour les portages d’Assassin’s Creed III et de The Rebel Collection (Black Flag + Rogue), Ubisoft s’est appliqué à utiliser les spécificités de la console hybride. Vous pouvez donc naviguer dans les menus et sur la carte à l’aide de l’écran tactile, une fonctionnalité bienvenue (le maniement de la carte est plus agréable qu’au stick) et pourtant peu utilisée par les développeurs de manière générale. On notera aussi la présence des vibrations HD, peu utilisées au final mais garantissant toujours plus d’immersion, ainsi qu’une réadaptation de l’HUD pour le confort des yeux en mode portable. Les contrôles sont quant à eux les mêmes qu’à l’époque, et on pourra regretter que certaines touches n’exécutent pas la même action selon le jeu (exemple : la vision d’aigle avec le bouton X sur Assassin’s Creed II et Brotherhood mais en appuyant sur le stick gauche sur Revelations). Bon, je vous le concède, je pinaille un peu et on se réadapte bien vite.

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  • Un portage réussi pour une collection sublime - 85%
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Un portage réussi pour une collection sublime

Assassin’s Creed: The Ezio Collection part déjà d’un très point : ils réunit trois jeux cultes ayant marqué une génération de consoles. Si certains aspects ont assez mal vieilli, comme quelques éléments du gameplay, il est particulièrement agréable de parcourir les villes proposées par Assassin’s Creed II, Assassin’s Creed Brotherhood et Assassin’s Creed Revelations et de découvrir leurs secrets. Si on pouvait avoir quelques craintes vis-à-vis de ce portage sur Nintendo Switch, force est de constater que l’expérience tient tout à fait la route et que l’on peut conseiller aisément cette collection à tout néophyte de la licence. Si vous avez déjà parcouru ces villes dans les jeux originaux, il est difficile de vous conseiller cette collection vu son absence de nouveautés majeures et son poids conséquent, sauf si vous êtes un fan acharné de la licence. Dans tous les cas, c’est un vrai plaisir de vivre ou revivre les aventures d’Ezio en format portable.

Les +

  • Des mondes ouverts intéressants et pleins de vie
  • Une ambiance sonore magnifique, avec des thèmes mémorables
  • Un scénario prenant, bien ficelé
  • Le personnage d’Ezio et son évolution
  • Une durée de vie conséquente
  • Un portage Switch de qualité
  • Toujours fluide
  • Les quelques ajouts ergonomiques

Les -

  • Gameplay vieillissant
  • Les quêtes du monde contemporain, inintéressantes
  • Une modélisation des visages qui est restée en 2009
  • Le parkour pas toujours fluide
  • Minimum 20 Go pour profiter des trois jeux
Note des lecteurs :
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Leotendo23
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Etudiant de 23 ans, joueur Switch/Xbox passionné de jeux vidéo depuis Super Mario Galaxy. Je suis particulièrement fan de Mario, Zelda, Splatoon mais aussi d'autres licences comme Assassin's Creed, Ori ou bien les jeux de tennis en général.