Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon, tout simplement magique – TEST

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Il fut un temps où Cereza n’était pas la sorcière badass que nous connaissons aujourd’hui. Un temps où elle avait peur de tout et ne pouvait pas s’endormir sans faire des cauchemars au sujet de sa maman. Vu les bribes de son passé qui nous ont été distillées dans les trois jeux précédents, qui rendaient compte d’une histoire personnelle qui aurait même traumatisé le plus fort des personnages, cela n’est pas très étonnant. C’est en partant de ce postulat que PlatinumGames a décidé de nous proposer Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon, une préquelle qui nous montre une Cereza enfant, qui ne peut même pas s’attaquer aux ennemis. Une préquelle qui vise autant les fans de la série que les nouveaux venus, les parents comme les enfants. Une idée surprenante, pour un jeu qui a volé mon cœur.

Umbra ouverts

Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon se présente sous la forme d’un livre de contes s’ouvrant sur les aventures de la jeune sorcière. Porté par une direction artistique forte accompagnant l’excellente narration de Jenny Lee (non, non, rien à voir avec l’interprète de “J’aimerais tellement”), on découvre peu à peu les illustrations s’animer pour nous faire rentrer dans ce monde très stylisé, mais qui réussit l’exploit d’être toujours lisible. Un effet waouh qui perdurera tout au long de la partie, où l’on s’arrêtera souvent pour admirer le travail effectué sur les décors, les petits effets ou détails ça et là, et l’excellent soin porté au animations, qui s’adaptent non seulement au physique et au caractère des protagonistes, mais aussi à leurs émotions – changeant par exemple la démarche d’un personnage ayant acquis un surplus de confiance en soi. Tout cela donne vraiment l’impression de se retrouver au sein d’un livre pour enfants, dans un conte initiatique faisant passer des morales intéressantes, ce qui n’empêche aucunement de l’apprécier en tant qu’adulte.

J’avais d’ailleurs quelques craintes sur l’histoire avant de me lancer, ayant notamment peur de la présence d’un certain cynisme, il n’en est rien. Si Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon est une préquelle, son scénario est avant tout pensé comme un épisode autonome, qui peut constituer votre premier contact avec la série. Le fan service est réduit au minimum et Cereza s’exprime vraiment comme un enfant d’une dizaine d’années, échappant au cliché classique de l’enfant qui parle comme un adulte. Pas de grandes gerbes de sang ou de nudité : ici, la cible est vraiment familiale et la direction artistique douce et colorée ne cache pas des dialogues pleins d’insultes. Ce qui n’empêche pas ceux-ci d’être bien écrits, au demeurant, avec de nombreuses petites touches d’humour disséminées ça et là dans la narration. On rit de bon cœur, et l’on est aussi souvent émus par une histoire qui est sans aucun doute la meilleure jamais racontée par la franchise.

Le démon de minuit

L’histoire de Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon commence par la jeune Cereza qui, attirée dans une mystérieuse et dangereuse forêt par un garçon aperçu dans ses rêves, va invoquer Chouchou, un démon qui, faute de mieux, se réfugiera dans son chat en peluche. Cereza ne pouvant se battre, c’est Chouchou qui devra utiliser ses muscles démoniaques pour protéger ce duo. Mais notre chère sorcière n’est pas complètement démunie, puisqu’elle pourra en combat utiliser ses pouvoirs pour immobiliser les ennemis. C’est donc les deux personnages qu’il vous faudra diriger simultanément : Cereza se contrôlera avec le Joy-Con gauche et Chouchou avec le droit, une version un peu simplifiée de ce qui était proposé dans Astral Chain. Si cela demande un peu, au tout début, de gymnastique mentale, on s’y fait assez vite, et il n’y a que quand l’action est vraiment intense que l’on pourra parfois s’emmêler les pinceaux (mais je dois avouer ne pas être très doué pour effectuer deux tâches en même temps, ce qui n’aide pas). La spécificité de ces contrôles invite d’ailleurs, sans que le jeu ne le prévoie explicitement, à la co-op, où chacun peut utiliser une manette séparée. Pratique si vous voulez partir à l’aventure avec, par exemple, un enfant trop jeune pour s’habituer à ces contrôles (au passage, disons que malgré le PEGI 12, le titre ne contient rien de choquant pour un public plus jeune, comme le note d’ailleurs Common Sense Media).

Et là où la démo de Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon pouvait nous laisser penser que les combats seraient trop simples, surtout pour un jeu made in PlatinumGames, le titre surprend en permettant – et en encourageant – les joueurs à être créatifs dans leurs combos. Vous déverrouillerez au fur et à mesure de l’aventure de nouveaux pouvoirs pour Chouchou qui débloqueront par là-même de nouvelles possibilités en combat, possibilités que vous pourrez même augmenter grâce à un arbre de compétences. À titre d’exemple, vous pouvez utiliser le Chouchou végétal pour voler son bouclier à un ennemi, le lui lancer dessus pour l’étourdir, l’immobiliser avec Cereza, passer au Chouchou de feu, utiliser une attaque spéciale sur l’ennemi immobiliser et finir en beauté avec une attaque de feu de zone. Tout cela peut sembler compliqué sur le papier, mais l’est beaucoup moins en jeu, grâce à un nombre réduit de boutons à utiliser et beaucoup d’indices visuels et auditifs pour savoir quand utiliser les attaques. Mais le titre s’adapte à tout un chacun : il vous est possible dans les options d’automatiser les attaques spéciales, de diminuer les dégâts reçus et la force des ennemis ou de simplifier l’utilisation des pouvoirs de Cereza. Les joueurs plus acharnés pourront quant à eux éviter les coffres augmentant la taille de la barre de vie pour un challenge plus ardu.

The Legend of Cereza

Si le système de combat est travaillé, Platinum oblige, Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon n’est pas un beat ’em all comme ses prédécesseurs, mais plutôt un jeu d’action-aventure. La série des Zelda est la référence qui semble la plus évidente, et pas seulement parce que certains motifs sonores ressemblent à ceux de Breath of the Wild : vous devrez parcourir un monde composé de plusieurs zones interconnectées (et sans aucun temps de chargement). Dans chacune d’entre elles, des objets à collectionner (pour améliorer vos pouvoirs ou concocter des potions pouvant vous aider en combat), de mignonnes créatures, les wisps, à sauver, et des petits donjons. Mais tout ne sera pas accessible de prime abord et il vous faudra y revenir une fois certaines capacités obtenues : ce qui aurait pu être fastidieux ne l’est pas du tout, grâce à la présence d’un fast travel sommaire qui se débloquera à la moitié du jeu, mais aussi et surtout grâce à un excellent level design. Malgré leur aspect labyrinthique, on ne se perd jamais dans les niveaux, et l’on débloque qui plus est de nombreux raccourcis au fil de l’aventure, qui rendent la traversée fluide et rapide.

Quant aux mini donjons, qui permettent d’obtenir des pétales de vie (l’équivalent des quarts de cœur pour Link), ils présentent des petites épreuves : souvent des combats, parfois avec des contraintes (ne pas se faire toucher…) ; mais aussi des challenges de plates-formes, où vous devrez souvent avancer parallèlement avec Cereza et Chouchou pour débloquer le chemin, le tout avec quelque chose qui vous poursuit. Beaucoup moins simple que cela en a l’air, et il ne sera pas rare de devoir s’y reprendre à plusieurs fois pour arriver à la fin, ce qui permet d’amener un peu de challenge au jeu pour ceux qui le voudront (ces donjons étant pour la plupart facultatifs). Notons que ces épreuves s’appellent les “tír na nÓg“, la “terre de l’éternelle jeunesse” en gaélique : au delà de la métaphore évidente par rapport au thème du jeu, la mythologie celtique représente une très grande influence sur son univers, avec des noms d’ennemis qui semblent tirés de l’annuaire brestois. Une influence originale pour la série, et très raccord avec l’esthétique globale de ce spin-off, qui se ressent aussi dans la bande-son composée par Hitomi Kurokawa (Star Fox Zero), qui mêle les mélodies celtes à d’autres styles (ainsi qu’à quelques références aux anciens jeux), pour des morceaux tantôt posés, tantôt épiques, que l’on réécoutera avec plaisir une fois cette douce aventure finie.

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Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon, tout simplement magique
  • Fantastique de bout en bout - 90%
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Fantastique de bout en bout

Après ma quinzaine d’heures passées aux côtés de Cereza et Chouchou, dur de ne pas ressentir un peu de tristesse quand vient l’heure de fermer le livre de leurs aventures. Que ce soit par son système de combat, son histoire, sa direction artistique, son level design, sa musique ou encore ses puzzles malins, le titre de PlatinumGames respire le soin et l’amour. Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon est un vrai petit bijou, d’autant plus agréable qu’il était inattendu. Une aventure que je chérirai longtemps et dans laquelle je ne peux que vous inviter à vous lancer, quel que soit votre âge ou votre affection pour la licence.

Les +

  • Personnages ultra attachants
  • Direction artistique très stylisée tout en restant lisible
  • Histoire intéressante, drôle et émouvante
  • Un système de combat plus profond qu’il n’y paraît
  • Excellent doublage (mention spéciale pour la narratrice)
  • Level design super et traversée fluide et rapide
  • Une bande-son envoûtante
  • Beaucoup d’options d’accessibilité

Les -

  • Un petit temps d’adaptation requis pour les contrôles
  • Léger pic de difficulté sur les derniers combats
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Note des lecteurs :
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lunapolitana
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Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.