Annoncée un peu par surprise par EA Games lors du Nintendo Direct Mini du 26 mars, la version remasterisée du célèbre Burnout Paradise est disponible sur Nintendo Switch depuis le mois de juin. La promesse d’Electronic Arts était la suivante : proposer un jeu de course ultra stable tournant à 60 images par seconde. Le contenu est censé être le même que sur PlayStation 4 et Xbox One et le rendu visuel du jeu devait être très proche. Qui plus est, c’est l’occasion de vérifier si le fun du jeu original sorti en 2008 est toujours présent. Promesses tenues pour Burnout Paradises Remastered ? Découvrons cela ensemble.
Un gameplay simple et explosif
Pour les néophytes du genre, Burnout Paradise Remastered est un jeu de course très (très) arcade, axé sur la démolition des environnement et des véhicules, le tout basé sur un système de points octroyés et de combos lorsque l’on enchaîne les destructions. Si je devais résumer ce jeu, je dirais “ça va très vite et c’est carrément fun”. Parce que oui, ça va vraiment très vite : n’ayant jamais joué au jeu d’origine (pardon), je pensais me lancer dans un simple jeu de course un peu plus fun que la moyenne, mais ça va plus loin que ça. Même avec le premier véhicule faiblard du jeu, j’ai ressenti directement cette dimension du jeu où tout va très vite, tout le temps avec qui plus est le système de turbo qui en rajoute une couche. Sur la map, des panneaux et des barrières sont disposés ici et là pour accentuer le côté arcade et passer sur des tremplins, lançant parfois des ralentis de toute beauté ; passez à travers une barrière lorsque vous êtes lancé à fond et vous comprendrez qu’il ne faut pas se louper. Ce n’est pas les moto, privées de turbo mais de base ultra rapides, qui viendront me contredire.
Le jeu propose, de base, tout un ensemble de véhicules (voitures et motos). Je n’ai pas eu d’explication claire à ce sujet en jouant, mais je suppose que cela fait partie du contenu additionnel compris de base dans la version Remastered du jeu. Ce n’est selon moi pas une bonne chose, puisqu’il suffit d’aller chercher l’un des gros bolides du jeu pour rouler sur les adversaires : si de base le jeu ne propose pas une grande difficulté, même avec les premières voitures, en sélectionner une encore plus puissante rend le titre trop facile et crée une sensation d’ennui trop rapidement. Ce n’est pas la map qui y changera grand chose, puisque celle-ci, bien qu’assez fun à parcourir la première heure du jeu, devient très vite redondante et a tendance à nous faire tourner en rond. La sensation de liberté qu’apporte le jeu est rapidement essoufflée et c’est bien dommage. Il existe quelques objectifs pour palier à cela, notamment celui de détruire tout les panneaux rouges géants (voués à être explosés par votre bolide) ou de foncer dans toutes les barrières du jeu, par exemple. Mais là encore, on en fait vite le tour sans même avoir terminé ces défis.
Les épreuves du jeu quant à elles sont au nombre de cinq. Elles ne sont malheureusement pas extrêmement variées, ni même compliquées, mais disons que c’est comme un restaurant : moins il y a de plats sur le menu, plus la qualité est censée être au rendez-vous. Pour le coup, hormis encore une fois sur la difficulté de certaines, je dois bien avouer qu’aucune ne m’a laissé sur ma faim en terme de fun et de vitesse. Elles sont toutes bien pensées et agréables à jouer. Si cela vous intéresse (je pense que oui), voici la liste complète :
- Course classique, qui demandera simplement à finir en tête ;
- Road rage, mode dans lequel vous devez infliger des “takedown” à vos adversaires : vous les poussez violemment contre les bords de la route et ils s’y explosent littéralement ;
- Cascade, permettant aux amoureux de tremplins d’assouvir leurs désires, puisque le mode demande à enchaîner sauts, figures, dérapages … ;
- Traque, où vous êtes poursuivi par d’autres véhicules et vous devez arriver indemne à la ligne d’arrivée. Selon le véhicule choisi, ça peut être assez compliqué ;
- Et pour finir, le mode Parcours Burning au sein duquel vous devez aller d’un point A à un point B le plus rapidement possible, en passant par des checkpoints.
- Pour finir, même si cela n’est pas un mode à proprement parler, il est possible de rejoindre des parties en ligne pour affronter des inconnu(e)s.
Pour préciser mon point de vue sur le gameplay, sachez que j’ai pris du plaisir à jouer à Burnout Paradise Remastered ! Je regrette simplement toutes les facilités mises en place par le jeu : il est nécessaire de doser soi-même la difficulté en ignorant ce que le jeu propose en terme de véhicules et c’est bien dommage.
Une technique de grande qualité
La grande surprise sur ce Burnout Paradise Remastered, c’est évidemment le côté technique. Connaissant EA Games et leur non-motivation à proposer des jeux sur Nintendo Switch (ou simplement à faire des FIFA Legacy Edition), je ne m’attendais à pas grand chose de ce portage. Mais j’ai commencé à être titillé lorsqu’ils ont annoncé un jeu tournant à 60 images par secondes constantes, et qu’ils avaient réellement travaillé à cela sur cette version. Eh bien pour ne rien vous cacher, la promesse est vraiment tenue. Je n’ai jamais vu un tel jeu aussi fluide sur la console hybride de Nintendo : je n’ai rencontré absolument AUCUN ralentissement, même lorsque plusieurs véhicules étaient à l’écran, devant un coucher de soleil accentuant les ombres et même en sautant à toute vitesse sur un tremplin. Je n’ai strictement aucun reproche à faire là dessus, EA Games a tenu sa promesse. Qui plus est, le titre est visuellement très proche des versions Xbox One et PlayStation 4. Si l’on compare, nous remarquons évidemment des éléments ici où là un peu moins jolis, mais en globalité, c’est quasiment pareil.
Mais sur ce point, j’ai envie de dire : encore heureux. Burnout Paradise Remastered est une version liftée d’un jeu sorti initialement sur sur PlayStation 3 et Xbox 360 en 2008, il a donc 12 ans. N’étant de base pas le plus beau jeu de sa génération, il aurait été étrange qu’il ne tourne pas sur Nintendo Switch. Vous allez me dire qu’il s’agit là d’un remaster : je dois bien vous avouer que c’est ici que le bât blesse : oui, Burnout Paradise Remastered est davantage “au goût du jour” que le jeu d’origine ; mais clairement, cela reste un lifting assez paresseux à mon humble avis. En plus d’ajouter une trop forte dose de lumière partout dans le jeu, rendant le tout trop brillant et parfois très plastique, je me suis rendu compte en voyant des comparatifs 2008 / 2018 (les versions PS4 et Xbox One étant sorties en 2018) que des détails avaient semble-t-il disparu de la circulation, comme par exemple certaines rayures sur les voitures. Qui plus est, il m’est arrivé de trouver la version d’origine plus jolie (bien que subissant le syndrome du “jeu marron” propre à cette génération) que son remaster. Le portage Switch est de grande qualité, mais le lifting de base n’est quant à lui pas une très grande réussite.
Une mauvaise tarification pour Burnout Paradise Remastered sur Switch
Il y a également un point que je souhaite aborder. Je suis habituellement un fervent défenseur des prix des jeux portés et remasterisés. Lorsque certain(e)s joueu(ses)rs se plaignent sur tous les réseaux sociaux possibles que Spyro Reignited Trilogy ou The Legend of Zelda: Link’s Awakening ne valent pas leur prix, j’aime leur répondre que le travail d’un développeur n’est pas d’être bénévole et qu’eux aussi ont le droit d’être rémunérés pour leurs heures de labeur. Qui plus est, un studio aussi bon soit-il n’est rentable et ne peut investir sur de nouveaux projets que s’il gagne de l’argent. Mais il est vrai qu’ici, j’ai un peu de mal à comprendre la tarification appliquée à Burnout Paradise Remastered, à savoir 49.99€. Au vu de la qualité du remaster, qui comme je le disais au dessus est un peu fainéant bien que le portage Switch soit quant à lui irréprochable, il est difficile d’accepter un tel prix … surtout quant il est à moins de 10€ sur PlayStation 4 et Xbox One. Il aurait été judicieux de baisser ce tarif à 29.99€, laissant plus de monde en profiter tout en, je l’espère, rentabilisant tout de même le projet. Il semble que EA Games veuillent à nouveau prouver que leurs jeux ne se vendent pas sur Nintendo Switch.
Burnout Paradise Remastered (Switch), le bon portage d'un remaster moyen - TEST
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Le bon portage d'un remaster moyen - 68%68%
Le bon portage d'un remaster moyen
Je souhaite être assez clair là dessus : Burnout Paradise Remastered sur Nintendo Switch est un portage totalement irréprochable. Le jeu tourne à 60 FPS constants (vraiment), dispose du même contenu que sur Xbox One et PlayStation 4 et est extrêmement proche visuellement. Mais voilà, le remaster est de base un peu fainéant graphiquement, le jeu est parfois beaucoup trop simple et le fait de disposer d’un grand nombre de véhicules dès le lancement du jeu vient casser l’idée de progression. Ce n’est évidemment pas la carte redondante qui nous viendra en aide. Fort heureusement, le fun est bel et bien présent lorsque la vitesse est au maximum, au sein des différents types d’épreuves.
Les +
- Un portage Switch aux petits oignons, réellement adapté à la console qui fait gagner des points au jeu
- Un jeu extrêmement stable techniquement
- Visuellement très proche des autres versions
- Une réelle sensation de vitesse
- Du vrai gros fun dans certaines épreuves
- Le système de carte sans GPS ajoute un peu de challenge
- Une mise en scène assez cool lors des accidents ou sauts
Les -
- Un tarif trop élevé pour un tel remaster
- Une difficulté trop basse en général
- Trop de contenu dès le départ du jeu
- La carte qui nous fait vite tourner en rond
Ça c’est bien vrai, comme disait la mère Denis.