Caravan SandWitch, l’exploration zen – TEST

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Attendu avec impatience par de nombreux joueurs depuis son annonce, Caravan SandWitch est enfin disponible sur la plupart des plateformes jouables dont notre bien-aimée Nintendo Switch. Si le concept de ce jeu made in France est assurément séduisant sur le papier et à travers ses splendides trailers, qu’en est-il manette en main ? Nous sommes hélas face à un jeu qui a de nombreux arguments pour lui mais qui souffre, encore, d’une technique à la traîne sur la console de Nintendo. Retour sur une expédition à la croisée des chemins entre Dune et Death Stranding.

Lisan al Gaib

Caravan SandWitch est une aventure de science-fiction dont l’action se déroule sur la planète Cigalo. À l’image d’Arrakis dans les livres et films du Cycle de Dune, Cigalo est une planète majoritairement désertique et plutôt hostile envers ses habitants. On y trouve néanmoins de nombreux points d’eau ainsi que quelques restes de végétation qui autorisent la vie d’une poignée d’humains organisés en une communauté soudée et bienveillante. Vous incarnez la jeune Sauge (tous les personnages portent des noms de plantes ou d’aromates) qui revient sur Cigalo après une longue absence et pour une bonne raison : la jeune femme reçoit un signal de détresse venant du vaisseau de Garance, sa soeur disparue depuis six ans. Sauge se met alors en tête de retrouver la trace de sa soeur, quitte à s’aventurer au coeur de la tempête éternelle qui ravage une partie de Cigalo.

Une grande partie de l’intrigue du jeu va donc reposer sur la recherche d’indices sur la possible localisation de la soeur de l’héroïne. En parallèle, vous serez amenés à explorer Cigalo de fond en comble, à aider ses habitants et à vous aventurer dans les infrastructures laissées à l’abandon par le mystérieux Consortium. Caravan SandWitch se veut lourd de nombreux messages portés plus ou moins subtilement entre considérations écologiques, velléités anticapitalistes et diversité de genres. En bref, si vous êtes du genre à crier “WOKE !” en vous levant le matin, je vous suggère de passer votre tour. Ce serait pourtant bien dommage car ce serait rater un game design à la fois épuré et ingénieux qui fait un bien fou.

Sauge Porter Bridge

Pour retrouver la trace de Garance et faire la lumière sur les mystères de Cigalo, vous serez notamment amenés à explorer la planète à bord d’un van. Entre désert et végétation, ruines d’usine et rencontres avec des peuples nomades un brin Fremen dans l’âme, l’exploration de la planète est dynamique et vous promet quelques jolis panoramas qui valent le coup d’oeil. En plus d’être tout-terrain, le van dispose de plusieurs outils que vous débloquez au fur et à mesure de votre avancée dans l’histoire. L’antenne, qui fait immanquablement penser à l’Odradek de Death Stranding, vous permet de scanner le terrain aux alentours et repérer des objets intéressants tandis que le grappin permet d’arracher des portes fragiles et de déterrer des objets enfouis.

Pour débloquer de nouveaux outils, vous devrez assembler un grand nombre de Composants, des petits matériaux électroniques trouvables à peu près partout et la rareté varie en fonction de leur couleur : les verts sont relativement communs tandis que les violets sont bien moins fréquents. il vous faudra néanmoins en amasser des dizaines et des dizaines pour construire un nouvel outil et pouvoir étendre vos capacités d’exploration !

Pour cela, la meilleure méthode consiste bien sûr à explorer Cigalo mais aider ses habitants sera également indispensable puisque ces derniers n’hésiteront pas à vous offrir des Composants en échange de vos services rendus. Caravan SandWitch propose donc toute une batterie de quêtes annexes dont certaines sont limitées dans le temps et ne sont plus accessibles une fois un chapitre terminé. Heureusement, le jeu vous le signale clairement dès le début tout en proposant des quêtes suffisamment variées pour ne pas être trop rébarbatives. Elles sont notamment l’occasion d’en apprendre davantage sur cette petite communauté vivant sur la planète mais également sur les mystérieux évènements ayant mené à son abandon quasi-total par le Consortium. En bref, Caravan SandWitch s’apprécie à condition d’explorer son lore en profondeur.

De plus, comprendre l’histoire de la planète Cigalo rend son exploration bien plus plaisante. Plane Toast, le studio derrière le jeu, a fait le pari d’un monde de taille moyenne dont l’exploration ne comporte que très peu de contraintes. Pas de combats, ni de dégâts de chute au programme pour une exploration fluide qui laisse libre court à la curiosité naturelle du joueur. Caravan SandWitch évite ainsi l’écueil d’un monde trop vaste, blindé de points d’intérêts et d’icônes, de PNJ au profit d’une aventure contemplative et reposante en dépit de l’hostilité des paysages. La bande-son, bien que discrète, offre quelques jolis morceaux, dont certains chantés en français. J’ai pris beaucoup de plaisir à explorer Cigalo à bord du van de Sauge : pendant quelques heures, j’ai eu le sentiment d’être un explorateur intrépide et quel est le but d’un jeu vidéo, si ce n’est de vous permettre de vivre des expériences intenses sans le moindre risque ?

Caravane Sans Switch

Quel dommage que la version Switch soit aussi brouillonne ! Je ne compte plus les jeux, indépendants comme AAA, qui se sont retrouvés défigurés par le manque de puissance de la console de Nintendo et une absence d’optimisation de la part des studios tiers. Entre des modèles 3D bien pauvres, un framerate chaotique, une caméra épileptique et des bugs en tous genres, la version Switch est frustrante de médiocrité et ce, d’autant plus quand on sait que la console était parfaite pour ce type d’aventure ! Néanmoins, j’ai très vite renoncé à y jouer en Mode Portable tant la résolution devient floue. Caravan SandWitch m’a ramené à mes débuts en tant que rédacteur sur Switch-Actu car je n’ai pu m’empêcher de penser à RiME, un autre jeu paru sur la console de Nintendo dans des conditions déplorables.

En résumé, et cela me coûte de le dire, Caravan SandWitch ne peut s’apprécier en l’état sur Switch : C’est à se demander s’il n’y aurait pas un business à se faire en créant un studio spécialisé dans l’aide aux développeurs tiers sur Switch. Je vous recommande donc d’y jouer sur PC, PS5 ou Steam Deck. J’aimerais pouvoir dire que j’ai reçu un chèque de Valve ou Sony pour écrire ces mots, mais même pas.

Caravan SandWitch, l'exploration zen - TEST
  • Une belle aventure mais pas sur Switch - 65%
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Résumé

Caravan SandWitch avait tout pour être la petite pépite indépendante de la rentrée sur Switch-Actu. Des visuels qui attiraient, une ambiance contemplative réussie, une bienveillance globale qui met du baume au coeur… tout ceci gâché par une technique inacceptable sur Switch et qui ne permet pas d’apprécier la belle planète Cigalo à sa juste valeur. En dépit de cet aspect technique à la ramasse, cette première production de Plane Toast remporte un pari audacieux : proposer un monde semi-ouvert de taille moyenne tout en étant passionnant à explorer grâce à un gameplay équilibré et évolutif. Rien que pour ça, chapeau !

Pros

  • Une atmosphère contemplative très réussie
  • Un monde pile à la bonne taille
  • Une bienveillance entre les personnages qui fait sourire
  • Une jolie direction artistique

Cons

  • Désagréable à jouer sur Switch : framerate aux fraises, résolution floue, caméra capricieuse etc…
  • Pas mal de bugs
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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !

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