Crisis Core: Final Fantasy VII, Reunion au sommet – TEST

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Si l’on parle souvent – et à raison – de l’incroyable catalogue de la Nintendo DS, on a parfois tendance à un peu sous-estimer celui de la PSP. Pourtant, la console portable de Sony a été l’hôte d’un grand nombre de pépites, autant first-party que third-party. C’est l’un de ces jeux que Square Enix nous donne l’occasion de revisiter aujourd’hui avec Crisis Core: Final Fantasy VII Reunion, surfant sur la vague créée par le remake pour nous permettre de découvrir ce prequel du jeu original. De très bonne réputation, notamment grâce à un personnage principal très attachant, il est désormais temps de voir si les qualités du bébé d’Hajime Tabata (Final Fantasy Type-0, Final Fantasy XV) et Kazushige Nojima (scénariste de Final Fantasy VII, VIII, X, XV et des trois Kingdom Hearts principaux) ont survécu au poids du temps.

Angeal Phénix

Crisis Core: Final Fantasy VII Reunion vous met dans la peau de Zack Fair, un combattant de 2e classe au sein du SOLDAT, groupe paramilitaire créé pour défendre les intérêts de la Shinra Electric Power Company. Tête brûlée, plus adepte de l’approche brutale que de la réflexion, celui-ci est très proche de son mentor et ami Angeal, qui lui prodigue au quotidien des conseils pour atteindre son objectif : devenir un héros. Ce train-train quotidien fait de petites missions et d’entraînements va soudainement s’interrompre quand un ex-membre du SOLDAT, Genesis (rien à voir avec Phil Collins), va attaquer la compagnie. Vous allez donc dans ce prequel devoir défendre les “méchants” du jeu original, ce qui pourra sembler de prime abord dur à avaler. Heureusement, le jeu fait le bon choix en nous présentant des protagonistes diablement sympathiques et humains et en se concentrant principalement sur leurs états d’âme et interactions. C’est grâce à eux que l’on arrive à s’investir dans une histoire un peu foutraque et – il faut bien le dire – pas forcément très bien écrite : les dialogues, notamment, fleurtent parfois avec la frontière du cringe, nous rappelant à quel point les jeux ont progressé à ce niveau depuis 2007.

Cette histoire souffre aussi de cinématiques cumulant les tares de l’époque, avec une mise en scène figée, des échanges manquant de naturel (les personnages ne s’interrompent jamais…), et des animations exagérées, nécessaires à l’époque pour faire passer de l’émotion au vu des limites techniques, mais qui donnent surtout l’impression aujourd’hui d’avoir affaire à des Sims. Mais cela ne vient jamais entamer ni l’enthousiasme suscité par les retrouvailles avec cet univers mythique ni l’émotion qui se dégage de l’histoire de Zack, gardant le sourire et son optimisme malgré les événements tragiques qu’il traverse. C’est ce qu’un agent immobilier appellerait “le charme de l’ancien“, sans doute. Une façon d’écrire bancale, surannée, mais dont la grande sincérité tranche positivement avec le cynisme de notre époque. Et puis, tous ces moments de scénario sont bien aidés par une très bonne bande-son de Takeharu Ishimoto (Kingdom Hearts 3D: Dream Drop Distance, NEO: The World Ends With You…) qui mélange de nouvelles compositions à des arrangements de thèmes mythiques, sans jamais en abuser.

J’ai raconté une blague à Maté, du coup matéria

Mais là où Crisis Core: Final Fantasy VII Reunion brille le plus, c’est sans doute sur son système de combat, toujours aussi bon et actuel. Contrairement au titre original et, dans une moindre mesure, à son remake, ce prequel est un jeu d’action au système de combat qui rappelle un peu, dans l’idée, celui de la série Kingdom Hearts : un bouton pour frapper, un bouton pour faire des roulades, et des raccourcis pour les attaques puissantes et attaques magiques (qui consomment des points de magie et des points d’action). Un grand accent à été mis sur la réactivité de Zack, avec un système input based (les animations s’interrompent si l’on presse un autre bouton) qui ne laisse aucune place aux temps morts et ne donne jamais l’impression de subir les affrontements. De légères vibrations de la manette se font aussi sentir à chaque coup donné afin de maximiser ce sentiment de puissance : un petit ajout simple, mais qui montre à quel point le système du jeu a été bien pensé (et heureusement, car si vous visez les 100%, c’est en combat que vous allez passer le plus clair de votre temps). Si l’attaque principale de votre personnage ne bouge pas, vous pourrez en revanche faire joujou avec toutes les matérias dispo en jeu pour les attaques secondaires : plusieurs sorts et attaques puissantes sont disponibles et vous pourrez, en combinant les matérias, en créer des plus puissantes ou en modifier les effets, par exemple en associant un sort de glace à un coup d’épée, ou du poison à un sort de feu.

De cette façon, vous pourrez viser plus efficacement les faiblesses des ennemis, toujours indiquées au dessus de leur tête, tout en veillant à ces barres de PM et de PA qui baissent dangereusement vite. Heureusement pour vous, vous pourrez compter sur l’OCN, sorte de roulette tournant en boucle en haut à gauche de l’écran, qui vous permettra, si la chance vous sourit, de remplir vos barres, vous appliquer des buffs temporaires, ou activer des attaques spéciales impliquant d’autres personnages. Si l’on peut se dire au début que cette roulette va être distrayante, il n’en est rien et, comme au casino, les bonus qui tombent régulièrement arrivent toujours à provoquer cette petite libération de dopamine qui rend les vraies machines à sous si dangereuses. De manière plus surprenante, la roulette gère aussi la montée en niveau de votre personnage (qui arrivera quand vous obtiendrez un 777) et celle de vos matérias. Le côté aléatoire de l’ensemble pourra certes en déranger certains, mais il suffit simplement de ne pas prendre en compte l’OCN au moment de préparer son équipement et ses matérias afin de ne le voir que comme un distributeur de bonus.

Zack Fair est dans le sac

En parlant d’équipement et de matérias, vous vous apercevrez rapidement que l’histoire principale est assez chiche dans sa distribution de trésors et qu’il vous faudra, pour obtenir les plus rares et précieux (ceux là à même de faire la différence en combat), faire un tour dans les missions secondaires de Crisis Core: Final Fantasy VII Reunion. Pas besoin de toutes les faire : en effet, le titre en propose trois cents (oui, vous avez bien lu). Héritage du côté portable du jeu, elles sont souvent très courtes et se limitent en un ou plusieurs combats à gagner, avec quelques coffres à ouvrir dans le niveau pour faire bonne mesure, et il est rare d’y passer plus de quelques minutes. De manière générale, l’ensemble du jeu a été pensé pour être joué sur de courtes sessions, comme une aventure condensée que l’on n’aurait pas eu trop envie d’étaler : on évite le plus souvent le tunnel de cinématiques sans point de sauvegarde, ce qui fait que ce Crisis Core est particulièrement bien adapté au côté hybride de la console de Nintendo.

Quand on voit le travail réalisé sur ce remaster, qui frôle parfois le remake plan-pour-plan tant tout, sauf l’ossature, a été changé, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il semble avoir été pensé avant tout pour la Switch, avant d’être poussé en termes de résolution et de framerate sur les consoles plus puissantes. Graphiquement, sans être une grosse claque dans la figure, le titre est très agréable et mélange plusieurs techniques afin d’avoir une image aussi nette que possible pour la console. La résolution des textures est, par exemple, au dessus de la moyenne et l’on a parfois l’impression de jouer à un jeu PS4 sur Switch. Mais le plus grand miracle, c’est sans doute d’avoir pu proposer cela, ainsi que des combats avec moult effets, sans faire de concessions sur le framerate, qui tient les 30fps en toutes circonstances sans faillir. Un très beau travail, avec pour seule ombre au tableau quelques artefacts de compression dans les cinématiques pré-rendues. Vous pouvez donc envisager sans hésiter de partir sur cette version pour redécouvrir les très sympathiques aventures de Zack, avant le gros morceau prévu en fin d’année prochaine.

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Crisis Core: Final Fantasy VII, Reunion au sommet
  • Un jeu qui a le Core sur la main - 80%
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Un jeu qui a le Core sur la main

Entre le remake et le remaster, cette nouvelle version d’un classique de la PSP nous prouve qu’il est toujours pertinent à revisiter aujourd’hui, malgré une écriture d’époque. Grâce à un système de combat toujours aussi bon et des personnages attachants, on repart à l’aventure avec plaisir, d’autant plus que cette version Switch de Crisis Core: Final Fantasy VII Reunion, qui a bénéficié d’un grand soin, fait honneur à la console de Nintendo, sur laquelle il est agréable de revisiter ce titre conçu pour du jeu portable.

Les +

  • Un système de combat toujours aussi bon
  • Courtes missions très addictives
  • Le système de l’OCN fonctionne étonnamment bien
  • Grand soin porté à la version Switch
  • Très bonne bande-son
  • Toujours un plaisir de replonger dans l’univers de Final Fantasy VII
  • Personnages super attachants

Les -

  • Une écriture qui a fait son temps…
  • … et c’est pareil pour la mise en scène
  • Petits artefacts de compression sur certaines cinématiques
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lunapolitana
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Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.