Après un reboot très réussi en 2016 (2017 sur notre console hybride), la licence DOOM et notre Slayer préféré reviennent sur le devant de la scène avec DOOM Eternal, paru plus tôt dans l’année sur les autres consoles, mais seulement le 8 décembre dernier sur Nintendo Switch, après quelques reports et une certaine inquiétude quant à sa sortie. Si celle-ci a fini par arriver, le soft de Bethesda n’est disponible qu’en dématérialisé, au prix fort, sans les DLCs et surtout avec un poids non négligeable (même si bien compressé par rapport aux versions PS4/Xbox One). Heureusement, quelques cadeaux de “bon client” sont accordés à ceux qui achètent le jeu avant le 22 novembre, comme DOOM 64 ou divers bonus in-game. Quoi qu’il en soit, il convient maintenant de voir ce qu’a dans le ventre ce DOOM Eternal et plus particulièrement le portage en lui-même : Panic Button ont-ils encore réussi un miracle technique ou bien la marche fût-elle trop haute ?
Pour ceux qui ne le savent pas, le principe de DOOM tient en quelques mots : démolir du démon. Ne recherchez donc pas une trame scénaristique particulièrement évoluée, même si celle-ci est légèrement plus développée que dans l’épisode de 2016. Dans ce DOOM Eternal, il s’agira de voyager sur plusieurs planètes, dont Mars et la Terre, pour repousser l’invasion de démons des enfers qui n’ont qu’un seul but : tout anéantir. L’intrigue est donc simpliste, même s’il est possible de récupérer quelques colletrctibles pour en apprendre plus sur l’univers du jeu et sur ce qu’il s’est passé auparavant. Cependant, je ne vous apprendrai rien en disant qu’on ne joue pas à DOOM pour son histoire : l’élément le plus important est de très loin son gameplay, ainsi que l’aspect défouloir et la fluidité dans les actions. Autant dire que de ce côté-là, sans grande surprise, Bethesda a réalisé un excellent travail.
DOOM dans ton lit !
On prend les mêmes et on recommence. Ceux qui ont joué à DOOM 2016 ne seront pas dépaysés en jouant à DOOM Eternal : le level-design est presque identique et les techniques de combat restent semblables malgré quelques nouveautés non négligeables. Si le lancer de grenades ou le fait d’achever les ennemis avec des Glory Kills sont toujours de la partie, il est dorénavant possible de profiter de l’accumulation de ces dernières pour réaliser une violente attaque, ou bien de s’embarquer dans des phases de plateforme surprenantes pour un jeu de ce calibre, mais qui fonctionnent étonnamment bien. Il faut en effet être particulièrement rapide et attentif au décor pour avancer et ne pas se faire piéger. On retrouve bien évidemment les habituelles techniques du double saut et de l’accélération (cette dernière nécessitant un petit temps de recharge avant de pouvoir être réutilisée), utiles non seulement dans ces phases, mais aussi pour échapper aux assauts incessants des démons.
Ces derniers apparaîtront par vagues, et il faudra parfois trouver la bonne technique pour tous les avoir. Il ne suffit pas de foncer sur eux tête baissée en vidant son chargeur : non seulement cela ne marchera pas, mais vous mourrez assez rapidement. Il est intéressant de noter que malgré l’aspect défouloir et sans prise de tête que peut sembler être DOOM Eternal, il est tout de même nécessaire d’adopter un comportement subtil et surtout stratégique dans les affrontements. La santé se récolte avec l’utilisation des Glory Kills sur les ennemis mais est distribuée au compte-gouttes, ce qui rend les combats bien plus intenses. Les munitions sont aussi peu nombreuses et peuvent être récupérées via des coups de tronçonneuse, tout en sachant qu’il faut trouver des bidons d’essence pour faire fonctionner cette dernière. Vous l’aurez compris, la mort sera fréquente et ce, même en difficulté normale (intitulé “Fais-moi mal”, ce qui donne quand même le ton) : certaines zones sont particulièrement coriaces et vous devrez parfois vous armer de patience avant d’enfin surmonter l’obstacle.
DOOM Eternal dans ton salon !
DOOM Eternal propose certes une expérience relativement corsée, mais elle n’est jamais injuste : la fluidité et la rapidité nerveuses de l’action rendent l’expérience de jeu très agréable et n’occasionnent que rarement de la frustration. Tout s’enchaîne à une vitesse folle, à tel point qu’on a parfois l’impression de ne plus contrôler ce qui se passe à l’écran et d’agir mécaniquement : tir, saut, dash, Glory Kill, tir, dash, grenade,… Et tout cela fonctionne parfaitement bien, même sur Switch : la fluidité est presque toujours optimale, à 30 fps, et les bugs ne sont que peu fréquents. La transition entre les différentes armes se fait toutefois assez lentement, ce qui peut s’avérer gênant dans les situations d’urgence dans lesquelles on est envahi par nombre d’ennemis, surtout que le jeu propose plusieurs variétés d’armes. Entre le fusil à pompe traditionnel ou bien le fusil à plasma, en passant par les armes spéciales telles que le lance-grenades, les possibilités d’approche sont diverses et peuvent se compléter à tout moment. Il est même quasiment indispensable de changer d’arme en permanence, tout d’abord par manque de munitions, mais aussi car les ennemis ne réagissent pas tous de la même façon aux impacts : certains auront besoin d’une seule grenade balancée dans leur bouche pour exploser, tandis que d’autres devront être tués en visant des points faibles spécifiques.
L’environnement du jeu est donc extrêmement sombre, à tel point qu’il est parfois difficile de s’y retrouver : les décors sont généralement fournis et agréables à l’oeil, mais il peut arriver de se perdre, surtout lors des phases de plateformes. La version Switch n’arrange pas vraiment les choses car elle propose un flou relativement important qui gêne de temps en temps la lisibilité, plus particulièrement sur TV où s’y rajoutent quelques rares chutes de framerate. Ces défauts existent toujours en mode portable, mais sont légèrement moins visibles, ce qui fait que DOOM Eternal a un vrai attrait sur Switch. La maniabilité est excellente (un peu moins avec les Joy-Con, logiquement) et le gyroscope rajoute une très bonne plus-value au titre : la détection de mouvements est réellement efficace et on s’en passe difficilement une fois qu’on l’a testée. Il est possible de régler la sensibilité du gyroscope (comme dans Splatoon 2, une des références du genre) : tout le monde y trouvera son compte, que ce soit en jouant uniquement avec la détection de mouvements sans toucher au stick droit ou bien en l’utilisant comme simple aide pour ajuster le tir.
Du côté du multijoueur en ligne, l’expérience est tout aussi plaisante, même si on regrettera l’absence du cross-play : il est difficile de trouver une partie sur Switch, le jeu venant à peine de sortir et n’étant même pas encore apparu dans le top 30 des meilleures ventes dématérialisées de l’eShop. Quoi qu’il en soit, malgré cette recherche de salon un peu laborieuse, j’ai pu essayer ce fameux Battlemode. Le principe est assez simple : un joueur incarne le DOOM Slayer dans toute sa splendeur, tandis que les deux autres sont dans la peau de démons. Ces démons sont censés être plus puissants et destructeurs que le Slayer, mais c’est sans compter sur l’arsenal exceptionnel dont ce dernier dispose. Les parties, fonctionnant par rounds et au meilleur des 5 manches, sont dynamiques, stressantes et plutôt plaisantes : le Slayer a cependant plus de mal à prendre le dessus que les démons, un élément certainement dû au fait que le temps pour abattre les deux autres soit limité. J’ai également rencontré quelques ralentissements, sans savoir si cela était dû à ma connexion ou un problème plus général venant des serveurs du jeu. En définitive, je n’attendais rien de ce mode, mais ce fut une bonne surprise dans l’ensemble.
DOOM Eternal dans ta chambre !
C’est bien beau de défoncer du démon, mais cela deviendrait lassant s’il n’y avait pas de but précis à accomplir. Heureusement, DOOM Eternal propose un système de progression plutôt solide et rythmé, avec une courbe d’apprentissage linéaire. En finissant certaines missions, il sera possible de récolter des points d’armes ou d’équipement qui permettront de personnaliser, attention surprise… les armes et l’équipement. Certaines capacités d’armes pourront être débloquées ainsi, comme la possibilité de “transformer” un fusil classique en arme plus précise et plus puissante (au prix d’une dépense de munitions plus rapide). Pour ce qui est des capacités du Doom Slayer, elles peuvent également être améliorées via les points d’équipement, en augmentant par exemple la vitesse et la défense. Bien sûr, ces points ne sont pas disponibles à l’infini, il convient de les dépenser à bon escient pour équilibrer l’expérience de jeu, tout en sachant qu’à chaque nouveau niveau atteint, la santé augmentera tout comme l’attaque.
Que les amateurs de la brutalité se rassurent, DOOM Eternal est jouable en mode “bourrin”, c’est-à-dire en fonçant sur tout ce qui bouge sans accorder une grande attention à l’exploration. L’envie de bourriner est d’ailleurs accentuée par l’OST du jeu, qui suit les traces de son aîné en proposant de la guitare (très) saturée, donnant la tentation de foncer à toute allure dans le tas pour tout décimer. Il serait cependant dommage de passer à côté de l’aspect exploration, car cela peut grandement faciliter la progression. En effet, en fouillant les recoins, on peut trouver divers objets et collectibles, comme des modules d’armes, des runes donnant un pouvoir spécial pendant un temps limité ou même des vies 1UP, rendant un game over caduque. L’exploration est donc bien récompensée et permet de récolter des informations sur toute l’histoire de DOOM à travers les millénaires, ce qui plaira aux amoureux du 100%. Certains passages pour parvenir à ces secrets sont très bien dissimulés et il sera parfois difficile d’accéder à un élément qui se trouve, pourtant, juste derrière une grille. Heureusement, cette “frustration” sera vite oubliée lorsque vous décimerez un énième groupe de démons : après tout, c’est pour ce plaisir sauvage que l’on joue à DOOM.
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DOOM ETERNAL PARTOUT, TOUT LE TEMPS, A LA MORT
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DOOM PARTOUT, TOUT LE TEMPS, A LA MORT
On connaissait déjà la qualité de DOOM Eternal sur les autres supports : rapide, nerveux et très jouissif, il s’imposait déjà en ce début d’année comme une des références du FPS, et même du fast-FPS. Quelques défauts mineurs sont à noter, mais force est de constater qu’il fait bien ce qu’on attend de lui : nous défouler en broyant du démon. Cette version Switch, bien que logiquement downgradée, tient parfaitement la route en terme de fluidité et satisfera tout à fait les joueurs ne possédant pas d’autres consoles.
Les +
- Un gameplay toujours aussi bon et sauvage
- Un bestiaire assez varié
- Une progression constante
- Des phases de plateforme qui varient l’expérience
- Une OST toujours sauvage et de qualité
- Le gyroscope bien exploité
- Presque toujours fluide
- DOOM Eternal partout, c’est vraiment exceptionnel
Les -
- Quelques ralentissements et transitions rigides, notamment dans le changement d’armes
- Pas toujours très lisible
- Le flou peut parfois piquer