Après une année relativement chargée en exclusivités, la Nintendo Switch a accueilli un dernier titre majeur le 1er décembre 2023 avec la sortie de Dragon Quest Monsters: Le Prince des Ténèbres ou Dragon Quest Monsters 3 au Japon. La série des Dragon Quest Monsters est dérivée de la licence principale avec un accent particulier mis sur le recrutement de monstres en tout genre, se rapprochant davantage du gameplay de Pokémon que de celui de sa propre licence. La série de Square Enix possède cependant de nombreuses particularités lui permettant de se démarquer de la concurrence et avoir sa propre identité. Voyons donc en quoi consiste le troisième opus, de retour plus de 20 ans près son dernier épisode.
Un prince dépossédé de ses pouvoirs
Dans cette nouvelle aventure, vous incarnerez un jeune prince, Psaro, mi-Homme, mi-monstre. Lors d’une visite à son paternel, ce dernier va se retrouver déposséder d’un pouvoir plus qu’essentiel dans le monde dans lequel il vit : celui de combattre les monstres. Cette malédiction va s’avérer être l’élément déclencheur de votre aventure, puisque votre jeune héros n’aura plus qu’une idée en tête, se venger de celui qui lui a infligé ce sort. Pour cela, en ayant perdu l’ensemble de ses pouvoirs, il ne pas rester qu’une seule possibilité, recruter les monstres des environnements et les entraîner pour gagner en puissance. Partant de ce postulat de base, Dragon Quest Monsters n’offre pas l’histoire globale la plus originale, mais pose des objectifs suffisamment clairs pour donner l’envie de continuer de jouer, d’autant plus que quelques évènements viendront interagir avec cette quête initiale.
Afin de gagner en puissance, Psaro devra parcourir de nombreux territoires, suivant une structure relativement classique : après avoir récupéré un cristal de téléportation, le joueur va être amené dans une grande zone dans laquelle il fera la rencontre d’un peuple autochtone. Après une rapide discussion, il s’avère que ces personnages ont besoin de l’aide du jeune prince qui va alors parcourir une petite zone ouverte, avant de tomber sur un donjon qu’il faudra explorer jusqu’à tomber sur le boss de la zone, menant bien évidemment à un affrontement. Au fur et à mesure de l’avancement, le personnage reviendra dans les quelques mêmes zones de jeu, mais en découvrant de nouveaux étages dans lesquels progresser, et continuer les histoires commencées précédemment. De la même manière que dans les opus de la série principale de Dragon Quest, ces petits récits peuvent se montrer plutôt intéressants à suivre. Notons quand même que Dragon Quest Monsters ponctue son exploration d’un nombre très, trop conséquent d’allers-retours à faire entre différentes zones, ce qui peut se montrer particulièrement pénible lors de certains passages.
Pour ce qui est de son système de combat, Dragon Quest Monsters se différencie assez largement de ce que peuvent proposer d’autres jeux du genre. Le joueur est ici un peu plus spectateur qu’à l’accoutumée, puisqu’il donne simplement des ordres généraux à ses créatures tels que “soigne dès que possible”, “protège tes alliés” ou encore “fais autant de dégâts que possible”. Si ce parti-pris peut paraître déroutant au premier abord, il s’avère particulièrement intéressant lorsque l’on comprend que le jeu prend toute sa saveur au niveau de l’optimisation de ses monstres (dont on parlera par la suite). Le jeu propose par ailleurs plusieurs options de confort pour rendre les combats moins répétitifs comme un mode d’avance rapide ou bien la possibilité de mettre les combats en mode automatique pour pouvoir avancer sans trop se prendre la tête, dans les donjons notamment.
Pour couper ces quelques phases d’exploration, le joueur devra régulièrement prendre part à des petits tournois dans lesquels il devra vaincre une série d’adversaires à la suite afin de valider le passage de niveau et de débloquer de nouvelles zones à explorer. L’un des gros points noirs du titre reste malgré tout la gestion du challenge avec par moment de gros pics de difficulté, venant obliger le joueur à parfaire ses monstres pendant de nombreuses heures. Ces pics surviennent très rarement, mais viennent véritablement frustrer le joueur dans sa progression tant leur venu s’avère imprévisible.
De la capture, de la fusion, de la gestion
Comme dit précédemment, le jeu prend tout son intérêt avec la gestion des monstres. Afin de constituer l’équipe parfaite, il faudra tout d’abord capturer ces créatures. Pour cela, les outils mis à disposition par le jeu ne sont pas des plus évidents à prendre en main, puisque seul un onglet “recruter” est disponible dans le menu d’actions des combats. À ce moment, les monstres de votre équipe feront une de force, qui fera monter un pourcentage, le tout dans une animation très rapide et bien abstraite pour le joueur. Il sera malgré tout possible de faire cette action de recrutement après avoir infligé des dégâts aux monstres, mais en l’absence de barre de vie, il peut s’avérer complexe de savoir quand s’arrêter de taper, afin de tenter d’amadouer le monstre. D’autant plus qu’à chaque tentative, le pourcentage de réussite diminue, jusqu’à ce que le monstre s’énerve et devienne impossible à recruter.
Une fois qu’une belle équipe de monstres sera en votre possession, il sera possible de fusionner deux créatures entres elles afin d’en former une nouvelle. Si d’une part pour perdrez les deux monstres parents ainsi que l’ensemble de l’expérience accumulée, vous gagnerez un monstre auquel il sera possible de transmettre de nouvelles capacités issus des monstres sacrifiés, ainsi qu’une bonne partie de points servant à améliorer les dites compétences. Il se crée alors un véritable jeu d’optimisation sur les monstres à choisir, à entraîner ainsi que les rôles à donner à chaque monstre pour constituer une équipe équilibrée et puissante. Ces mécaniques imposent également de changer régulièrement son équipe puisque régulièrement, vos monstres ne seront plus de taille pour affronter les obstacles. Il ne sera ainsi pas possible de parcourir l’ensemble de l’aventure avec son starter surentraîné.
Dragon Quest Monsters et la Switch
Il semblerait qu’une véritable malédiction s’abatte sur les jeux de capture de monstres ces derniers temps. Dragon Quest Monsters souffre de nombreux problèmes techniques sur l’hybride de Nintendo. Pour commencer, la direction artistique du titre est relativement agréable à l’œil, avec de belles couleurs et permet de donner une identité propre au titre. Maintenant, du côté des textures, ce n’est pas aussi glorieux puisque de grandes étendues semblent avoir été placées sans trop prêté attention au rendu de ces dernières. De la même manière, le framerate n’est pas au beau fixe dans cette aventure et souffre de nombreux toussotements. Malgré ces quelques inconvénients, le jeu reste parfaitement jouable et l’ensemble ne perturbe pas véritablement le gameplay à proprement parler.
Du côté du bestiaire, Dragon Quest Monsters se montre très généreux avec plus de 400 monstres à enregistrer dans son encyclopédie avec pour la plupart des designs très réussis. Pour finir, le spin-off de Square Enix hérite des musiques de sa série, c’est-à-dire des thèmes cultes, qui peuvent parfois se montrer un brin répétitifs, mais dont les nombreuses qualités ne sont plus à démontrer. Un dernier point à aborder, qui ne concerne pas directement le jeu, mais sa distribution quasi inexistante en physique. Un jeu de cette ampleur, de la série Dragon Quest, ne devrait pas êtres soumis aux ruptures de stocks quelques jours seulement après sa mise en rayon.
Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres, Le retour de la chasse aux monstres
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Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres, Le retour de la chasse aux monstres
Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombre débarque avec une proposition originale dans le monde des jeux de capture de monstres. À mi-chemin entre du Pokémon et du Shin Megami Tensei, le titre de Square Enix propose des systèmes de gestion de monstres plutôt intéressants, servant un système de combat rudimentaire mais efficace. On regrettera les quelques pics de difficultés venant sortir le joueur de son envie de progresser. Le tout baigne dans une histoire tout aussi classique, mais avec quelques récits un peu plus passionnants que d’autres. L’exploration du jeu est globalement une réussite, mais est ternie par de très nombreux allers-retours faisant perdre le fil de l’aventure par moment. Il est dommage que la technique ne permette pas de pleinement savourer le jeu, tant il à offrir en terme de design de monstre ou bien du côté de sa bande-son qui est très réussie.
Les +
- Un système de gestion des monstres très plaisant
- Une exploration intéressante
- Un bestiaire riche
- Une bande-son de qualité
Les -
- Le système de capture assez bancal
- Une histoire au second plan
- Des allers-retours interminables
- Des pics de difficultés absurdes
- Une technique en deçà
- Des copies physiques introuvables