En 2020, le studio Rabbit and Bear Studios, composé d’anciens membres responsables de la série Suikoden, annonçait Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes. Afin de financer ce nouveau titre, l’équipe est passée par un Kickstarter, dont l’une des récompenses était la création d’un jeu supplémentaire : Eiyuden Chronicle: Rising, se plaçant avant les évènements du titre principal afin de se familiariser avec les lieux, les personnages et l’atmosphère globale. Si Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes est toujours en développement (et désormais confirmé sur Switch), sa préquelle est disponible sur l’ensemble des plateformes depuis le 10 mai dernier.
Chasseuse de trésors Fedex
Eiyuden Chronicle: Rising se présente sous forme d’un action-RPG en 2D. Au début de l’aventure, vous incarnerez “CJ“, une chasseuse de trésors en quête d’une récompense dans le but d’accomplir un rite avant de retourner dans son village. Elle sera rapidement rejointe dans l’aventure par Garoo, un homme-kangourou, chasseur de trésors également, à la puissance nettement supérieure à celle de notre protagoniste, ainsi que par Ishaa, la maire du village capable de manier la magie. Bien que relativement simple dans leur construction et n’échappant pas aux clichés du genre, chaque personnage parvient à nous faire adhérer au monde que nous présente Eiyuden Chronicle: Rising.
L’ensemble de ces personnages se retrouve dans le village de “Nouveau Nevaeh“, une cité en reconstruction sur les cendres de “l’ancien Nevaeh“. Afin de mener à bien les travaux, la maire de la ville propose d’ouvrir les portes du “Tumulus” aux aventuriers des quatre coins du monde afin que ces derniers puissent y trouver des trésors, la ville se permettant de récolter une taxe sur chacune des trouvailles. Un système de carte à tampons est également mis en place par Ishaa, permettant au protagoniste de recevoir un précieux sésame lorsqu’il vient en aide à un habitant. C’est précisément ici qu’Eiyuden Chronicle: Rising se prend les pieds dans le tapis puisque l’aventure se transforme finalement en une gigantesque série de près de 150 quêtes annexes sans aucun intérêt.
Les quêtes d’Eiyuden Chronicle: Rising se divisent en trois catégories : les quêtes de la mission principale (abordées par la suite), les missions d’amélioration de bâtiments et les demandes d’aide des villageois. Concernant les différentes boutiques du jeu, il sera question d’apporter aux commerçants les différentes ressources nécessaires à la reconstruction ou à l’amélioration de leurs échoppes. Malgré la forme très pénible, voir le village évoluer au fil de l’avancement du jeu reste une satisfaction, il serait très appréciable de voir les fruits de cette reconstruction dans Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes. Quant à l’aide aux villageois, c’est là qu’on touche réellement le fond, s’il s’agit parfois d’apporter des matériaux, de nombreuses demandes consistent à aller parler à un personnage cinq mètres plus loin, puis revenir pour valider la quête, une perte de temps sans aucun intérêt.
L’histoire principale du titre se découpe également en plusieurs quêtes. Durant la première moitié du jeu, il est majoritairement question de la reconstruction du village tandis que la deuxième partie s’attarde plus sur les enjeux autour des personnages. Alors concrètement, rien de bien particulier n’est raconté dans Eiyuden Chronicle: Rising, on comprend très vite où l’on nous emmène et le léger retournement de situation prévu par le titre est anticipé dès la première rencontre avec certains personnages. Le scénario ne présente donc pas de grandes surprises à découvrir.
Exploration et combats
Comme dit précédemment, Eiyuden Chronicle: Rising prend la forme d’un action RPG en 2D. Lors des affrontements, l’utilisation de chacun de vos personnages sera assignée à une touche de la manette. “CJ” utilise deux lames lui permettant d’attaquer rapidement, mais avec des dégâts moindres, Garoo brandie une grande lame afin d’infliger de lourds dommages plus lentement tandis que Ishaa manie la magie à distance. L’ensemble fonctionne relativement bien et permet de rendre les affrontements dynamiques malgré une petite latence lors de la réalisation des coups s’avérant parfois rageante. Le jeu met également en place un petit système de combo qui permet d’enchaîner les coups entre les différents personnages et d’augmenter leurs dégâts lorsqu’ils sont switchés avec le bon timing, un système plutôt plaisant à réaliser.
Le bestiaire d’Eiyuden Chronicle Rising peut se montrer riche au premier abord lorsque l’on explore la première zone. Cependant, les ennemis se retrouvent finalement être les mêmes dans chaque zone avec une déclinaison “glace”, “feu” ou encore “électrique”, amenant une répétitivité dans les affrontements. Le titre présente également quelques affrontements de boss, dont la majorité est plaisante à combattre avec des coups très variés demandant d’analyser correctement les actions avant de frapper. On notera malgré tout quelques zones où de nombreux ennemis très rapides interviennent en même temps, rendant tout mouvement du joueur impossible et amenant à une certaine frustration.
Le jeu propose différents environnements très classiques pour le genre : une forêt, une carrière ou encore un volcan… Si au début, un système de téléportation très simple, permettant d’atteindre ces différentes zones en un clic, se met en place, très vite ce système se complexifie inutilement. Il sera nécessaire de passer par des zones déjà explorées pour en rallier d’autres, le tout se mettant en place dans un brouillard total menant une nouvelle fois à des longues pertes de temps inutiles pour retrouver son chemin.
Un monde “en attendant Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes”
La promesse de base d’Eiyuden Chronicle: Rising était de s’immerger dans le monde de ce qui sera le RPG principal l’an prochain. À ce titre, cette préquelle s’en sort plutôt bien puisque l’enrobage global du titre est globalement réussi. La direction artistique reprenant une sorte de “HD-2D” rend parfaitement hommage aux différents environnements que l’on traverse. La beauté du jeu passe par de jolies couleurs et des effets de lumière très réussis. D’autre part, la musique est également très agréable dans le jeu, notamment pour ce qui est des sons calmes accompagnant l’exploration (et les nombreuses et interminables traversées de la ville). Les affrontements de boss auraient parfois mérité un rythme un peu plus pêchu néanmoins.
Reste maintenant à savoir comment la reconstruction longue et pénible du “Nouveau Nevaeh” sera utilisée dans la suite prévue pour 2023. Savoir si Eiyuden Chronicle: Rising était vraiment une bonne idée dépendra véritablement de l’intégration des éléments de cette première histoire dans Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes.
Eiyuden Chronicle: Rising : une préquelle en demi-teinte
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Eiyuden Chronicle: Rising : une préquelle en demi-teinte
Si on le prend tel quel, Eiyuden Chronicles: Rising s’avère relativement médiocre : une histoire convenue, des quêtes à répétition et sans grand intérêt ou encore bestiaire restreint. Reste à savoir si les personnages plutôt sympathiques à découvrir, sa direction artistique et ses musiques très réussies ainsi que l’interminable reconstruction du village seront utilisés à bon escient dans Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes. D’un point de vue des combats, on retiendra les enchaînements agréables à réaliser et le rythme global se dégageant grâce aux différents pouvoirs des trois protagonistes d’Eiyuden Chronicle: Rising.
Les +
- Une direction artistique très réussie
- La musique globalement bien adaptée
- Des personnages attachants
- Enchainements d’attaques plaisants à réaliser
- L’évolution du village
- Des affrontements de boss réussis
Les -
- Trop de quêtes annexes sans le moindre intérêt
- Le bestiaire trop restreint
- L’orientation confuse
- Histoire convenue
- Les zones remplies d’ennemis rapides, rendant toute action impossible