Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau, belliqueusement vôtre – TEST

Hyrule Warriors l'ère du fléau Faras Pru'Ha
80%

En 2014, Nintendo annonce un cross-over unique entre Dynasty Warriors, une licence classique du genre musō, et The Legend of Zelda, que l’on ne présente plus (et encore moins sur ce site). Le produit issu du mélange s’appelle Hyrule Warriors, et débarque sur Wii U à l’époque avec un parc de consoles plutôt restreint. En 2020, Nintendo profite de l’engouement massif suscité par la Switch pour proposer un second épisode à son cross-over baptisé Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau, qui promet de décrire les évènements antérieurs à The Legend of Zelda : Breath of the Wild tout en se basant sur le gameplay du premier opus sur Wii U. Alors, mélange réussi ?

[arve url=”https://www.youtube.com/watch?v=7rX3j1nqVtM” /]

L’ADN de Breath of the Wild

C’est ce qui frappe dès le démarrage du jeu. Après quelques brefs classiques indications de sauvegarde automatique et autres, vous vous retrouvez tout de suite plongés dans l’univers de ce Hyrule Warriors, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a un air de déjà-vu. En effet, la scène d’introduction met en scène la fameuse bataille ayant conduite au chaos d’Hyrule, 100 ans avant les évènements de Breath of the Wild. Tout est réuni pour séduire les fans de la saga : direction artistique, musiques, effets visuels et sonores vous rappellent tout de suite l’inspiration de ce nouvel opus. Plus particulièrement, dans la scène belliqueuse à laquelle vous assistez, vous remarquerez sans problème des gardiens terrestres et volants, véritables marqueurs du Hyrule de Breath of the Wild. Parmi eux, un petit gardien tente de survivre à l’horreur, et arrive à créer un portail temporel afin de se téléporter aux prémices de la bataille. Son objectif : prévenir les forces d’Hyrule que le chaos s’apprête à dominer le royaume. S’en suit alors une cinématique se passant à l’époque dans laquelle vous évoluerez, qui met en scène le roi d’Hyrule mais aussi et surtout Link, que vous incarnerez (entre autres). Le ton est donné, et la promesse est déjà en partie tenue : vous allez bien assister aux prémices de la guerre d’Hyrule, et le tout dans un univers pratiquement identique à celui de Breath of the Wild.

Passée cette scène d’introduction, vous vous retrouvez directement propulsé au coeur de la bataille, à devoir taper sur à peu près tout ce qui bouge. Avant de parler de gameplay en lui même, il est intéressant de noter qu’au delà de l’histoire ou des musiques, Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau s’inspire de Breath of the Wild également dans son interface. En appuyant sur + ou -, les mêmes boutons et mêmes bruitages de menu sont joués. Les emplacements d’objets, les ressources visuelles, les paramètres… tout est inspiré pour ne pas dire repris de Breath of the Wild. Est-ce pour autant un problème ? Le tout est très simple d’utilisation, fluide, et complet. Il y a même une seule contrepartie, et elle est positive : elle ravira les fans de la saga en sortant directement du four une belle madeleine de Proust (comment ça, ça ne fait que 3 ans ?). Une fois ce premier contact avec le jeu passé, Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau enfonce définitivement le clou dès lors que le joueur a accès au “hub” principal du jeu.

Car oui, ce hub n’est rien d’autre qu’une tour Sheikah. Cette tour vous donnera accès à tout Hyrule, avec une carte, des noms de régions ainsi que des musiques là aussi faisant totalement suite à Breath of the Wild. Cerise sur le gâteau : vous retrouverez les protagonistes principaux du jeu original, ce qui là aussi va simplement ravir les fans de la première heure, et faire découvrir un univers formidable aux néophytes. Ayant maintenant la certitude de son inspiration, il est temps de s’attarder sur la principale caractéristique de Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau : son gameplay. Car si l’univers est gage de satisfaction dès lors que l’on sait d’où il tire ses références, le gameplay lui peut potentiellement poser plus de questions.

Hyrule Warriors : à feu et à sang

Ne vous méprenez pas : malgré ses ressemblances, Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau est bel et bien un musō, et non un jeu d’action-aventure à la Zelda. De ce fait, son gameplay suit les codes des pionniers du genre (comme Dynasty Warriors, au hasard). Les musō sont, grossièrement, des hack ‘n’ slash typiquement japonais. En d’autres termes, il n’est en aucun cas question de subtilité ou de réflexion ici, mais seulement de baston pure et dure. Dès les premiers instants du jeu, vous allez pouvoir le constater en vous retrouvant face à une horde d’ennemis. Quand je dis horde, je ne parle pas d’un groupe d’une dizaine d’ennemis, mais bel et bien d’une centaine d’adversaires au cours d’un même assaut. Ne vous inquiétez pas, Link et ses alliés ont de quoi contrer la menace, grâce à une panoplie de mouvements tous plus violents les uns que les autres.

Le jeu se base sur deux attaques basiques : un coup dit “rapide” demandant une pression sur le bouton Y, et un coup plus lourd associé au bouton X. Bien évidemment, les coups sont faits pour être enchainés, et peuvent déboucher sur de nombreux combos infligeant plus ou moins de dégâts aux ennemis. Si certains combos se cantonnent à des attaques au sol, d’autres vous permettront parfois de décoller et de prendre de la hauteur. Dès lors, il vous sera possible de charger au sol afin d’infliger de lourds dégâts de zone. Il est à noter que certains coups spéciaux peuvent être chargés pour certains personnages, afin de balayer vos ennemis d’un coup unique mais plus puissant. Le jeu propose, en plus de ces combos basiques, des attaques lancées à l’aide de la tablette Sheikah. Ainsi, de façon similaire à celle de Breath of the Wild, cette dernière vous permettra d’utiliser des bombes, de figer les ennemis, de contrôler des objets du décor ou encore d’utiliser des blocs de glace pour vous protéger. Certains objets ramassés sur les ennemis (comme les baguettes élémentaires) ont aussi un emplacement réservé dans votre équipement afin de les utiliser quand la situation s’y prête.

Cerise sur le gâteau, une fois que vous avez balayé assez d’ennemis, il vous sera possible d’utiliser un coup ultime à l’aide du bouton A, qui inflige d’énormes dégâts de zone. La jauge se rempli relativement rapidement si vous tapez sur tout ce qui bouge. A l’inverse, si vous préférez fuir et vous concentrer sur certains groupes d’ennemis, vous compterez moins sur cette attaque finale. Car oui, une des caractéristiques du jeu et des musō est de proposer une vaste carte sur laquelle vous pourrez vous balader et frapper à certains endroits stratégiques, afin de remporter la bataille. Après quelques minutes ou heures de jeu, vous vous rendrez compte que Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau ne se résume pas totalement à “taper”, et met à disposition de nombreux outils visant à vous faciliter la vie durant les assauts.

De véritables prémices de guerre

Lors de vos batailles en Hyrule, il vous sera possible d’incarner différents personnages, ayant chacun un gameplay et des mouvements spéciaux caractéristiques. Si Link permet de se faire une bonne idée de ce à quoi ressemble le jeu, c’est probablement en jouant un autre personnage que vous apprécierez le gameplay souvent original de cet opus. En plus de ça, au cours des assauts, vous récolterez un grand nombre d’objets, qui vous permettront de mieux aborder les prochaines batailles. Parmi eux, les armes ont la grosse part du gâteau et vous permettront à la fois de varier votre gameplay en changeant le type d’arme associé aux personnages, mais aussi et surtout en les améliorant afin d’augmenter vos dégâts. De plus, une pléthore d’objets caractéristiques de Breath of the Wild vous serviront de base à la confections de plats, comme les herbes, les piments, les venaisons ou encore les poissons. Viennent s’ajouter à cela un certain nombre d’installations visant là aussi à mieux préparer les assauts, comme la forge qui vous permettra d’améliorer vos armes, ou encore des boutiques vous permettant d’acheter des ingrédients afin de réaliser vos plats.

Un autre point important dans Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau concerne la possibilité de contrôler plusieurs personnages au cours d’une même bataille. Vous pourrez soit décider d’incarner un autre protagoniste, soit de lui donner des séries d’ordres visant à optimiser vos déplacements au cours d’un assaut. Par exemple, un de vos alliés pourra sans problème s’occuper d’un groupe d’ennemis distant de votre position, pendant que vous poursuivez votre percée. Pour cela, il vous suffira de les envoyer où bon vous semble à l’aide de la carte présente en jeu (pratique non ?). Le nombre d’alliés varie en fonction des batailles, et peut même augmenter au cours de la bataille. Il vous sera possible d’interchanger vos personnages avant le début des hostilités, afin d’incarner votre héros favori bien avant de vous retrouver dans le pétrin. Si vous désirez mener votre bataille à deux, il vous sera même possible de jouer en local avec un ami, rendant alors la communication plus aisée que celle avec l’IA du jeu (quoi que…).

Enfin, certains ennemis vous rendront la vie dure, beaucoup plus qu’en temps normal quand vous dégommez les adversaires par centaines. Le jeu propose des affrontements de boss, qui sont plus exigeants que les affrontements normaux, et qui vous causeront parfois du fil à retordre. Par exemple, le cryonis vous permettra, si vous l’utilisez correctement, de stopper votre ennemi et de le rendre vulnérable plusieurs secondes. Les esquives vous donneront aussi l’avantage lorsqu’elles seront correctement utilisées, et enclenchera le “bullet time“, comme sur Breath of the Wild. A cet instant, il ne reste plus qu’à ruer votre adversaire de coups pour prendre l’ascendant. Enfin, les bombes peuvent aussi vous permettre de briser les protections adverses, pour vous éviter de longues minutes d’acharnement. Sans spoiler le déroulement du jeu, d’autres ennemis auront même le droit à une adaptation du scénario pour rendre la bataille encore plus mémorable. Mis bouts à bouts, ces affrontements s’enchaînent remarquablement bien et apportent au final une durée de vie plus qu’honnête à l’opus. Malheureusement, Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau pêche un peu par sa technique, ce qui certes ne vous empêchera pas de profiter pleinement du jeu, mais vous fera tiquer par endroits.

Un Hyrule Warriors techniquement très honnête, mais limité

Il est nécessaire de mentionner ce dernier point, ne serait-ce que pour un constat simple : non, la Switch n’est pas capable d’afficher une centaine d’ennemis en même temps sans faire des concessions sur le plan visuel. Si le jeu est plutôt joli en mode portable, il a plus de mal à cacher ses lacunes en mode salon. La résolution particulièrement lui fait défaut, bien que sa gestion soit intelligemment pensée. Le jeu adopte une résolution dynamique, c’est à dire qu’il opte, selon les passages, pour une résolution plutôt qu’une autre. En mode salon, vous jouerez souvent et surtout en 1440 x 810. La vraie full HD est réservée aux menus du jeu, tandis que le mode portable proposera la plupart du temps une résolution en 960 x 540. En ce qui concerne le framerate, rassurez-vous, là aussi le jeu tourne la plupart du temps à environ 30 fps, ce qui n’est pas optimal, mais en considérant la puissance de la Switch ainsi que le nombre d’informations affichées à l’écran sur ce Hyrule Warriors, est très correct.

Les chutes de framerate se feront plus nombreuses en mode 2 joueurs ou lors des affrontements chargés en explosions. Au final, votre ressenti dépendra fortement de votre façon de jouer, et de votre tendance à exploser tout ce qui bouge ou pas. Rajoutez à ça une bonne dose de clipping, qui de façon encore plus nette que sur Breath of the Wild, ne vous perturbera que très peu étant donné que vous serez souvent dans le feu de l’action. Vous l’aurez compris : Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau compose avec ce qu’il a, c’est à dire une Nintendo Switch pas forcément flamboyante comme à son habitude. Rassurez vous, l’expérience de jeu n’est presque pas entachée, mais nous rappelle juste gentiment qu’il est difficile d’en espérer plus pour un jeu aussi gourmand qu’un musō.

[sc name=”eneba”]

Paré pour la fin d'année
  • Paré pour la fin d'année - 80%
    80%
80%

Paré pour la fin d'année

6 ans après le premier opus sur Wii U, Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau tire sur la corde sensible des joueurs Switch en empruntant l’univers du massivement plébiscité The Legend of Zelda : Breath of the Wild paru 3 ans plus tôt. Le résultat ravira les fans et les néophytes, en offrant un jeu accessible, complet, bien scénarisé et profond. Bien que la technique soit, comme souvent sur Switch, un peu en deçà de ce qu’on pourrait attendre d’un jeu estampillé Zelda, il n’en reste pas moins un excellent moyen de patienter avant la sortie de Breath of the Wild 2, et est presque, en ce sens, un incontournable de la Switch.

Les +

  • L’univers de Breath of the Wild calqué…
  • … et donc un scénario et des musiques mémorables
  • Un jeu complet
  • Beaucoup de contenu et de batailles secondaires s’ajoutent au fil des heures
  • Une durée de vie très correcte

Les -

  • Pêche un peu techniquement…
  • … particulièrement en mode deux joueurs
0%
Note des lecteurs :
0% (0 votes)
Que pensez-vous de cette information ?
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0


Roms2332
37 articles

J’achète à peu près tout ce qui concerne Pokémon ou Mario. Je suis aussi fan de plateformer 3D à l’ancienne, de Spyro à Croc en passant par Ape Escape, quelque soit la console, je recherche juste du fun. Cordialement.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Brak

Positifs:

-La diversité de gameplay, supérieure à Hyrule Warriors 1.
-L’environnement et l’atmosphère de Breath of the Wild, très plaisants.
-Menus agréables, facilité de navigation.
-Plus ambitieux techniquement que HW1.
-La direction artistique, par moment somptueuse.
-Un catalogue de personnages jouables intéressant et varié.
-Une histoire plaisante à suivre (mais décevante).
-Dans l’ensemble un musou bien fait.

Négatifs:

-La carte du monde illisible une fois que les missions s’accumulent dessus.
-Techniquement trop ambitieux. Plus que les chutes de fluidité, ce sont les effets de flou qui sont insupportables.
-Comme dans HW1, trop de déséquilibres entre personnages, certains sont quasi invincibles, d’autres sont très mauvais.
-L’histoire non canon, décevante (mais plaisante à suivre).
-Le personnage du petit gardien ridicule faisant office de mascotte mignonne. A oublier.
-Contenu largement inférieur à HW1.
-En bref quelques détails ternissant légèrement le tout.