Typhoon Studios nous réserve décidément bien des surprises. Du succès de son premier projet, Journey to the Savage Planet, en passant par son rachat par Stadia, elles ont toutes contribué à faire de la firme canadienne l’une des étoiles montantes de l’industrie. Un petit tour de force alors que cette société composée d’anciens d’Ubisoft et d’Electronic Arts n’a que 3 ans d’existence et qu’elle ne compte, à ce jour, qu’un seul jeu sorti sur PlayStation 4, Xbox One, PC et … Nintendo Switch. L’arrivée sur l’eShop le 21 mai dernier de Journey to the Savage Planet s’ajoute donc à la liste des surprises de Typhoon Studios avec, cette fois-ci, un petit arrière-goût de scepticisme tant les shadow drops de jeux sur notre console favorite sont parfois synonymes de ratage que l’on veut rentabiliser avant l’apparition de mauvaises notes. Mettons cependant nos doutes de côté, faisons nos bagages d’explorateur de l’espace, plongeons-nous dans notre plus beau cryo-sommeil et donnons-nous rendez-vous pour le test de Journey to the Savage Planet sur Switch.
Nous nous réveillons donc à bord de notre vaisseau, prêt à remplir notre mission. Son objectif ? Explorer, découvrir et répertorier tout ce qui se trouve sur cette mystérieuse planète qui nous fera désormais office de foyer, pour le compte de Kindred, la quatrième meilleure compagnie d’exploration interstellaire, rien de moins. Vous serez accompagné par EKO, l’intelligence artificielle de votre navette qui vous enseignera tous les rudiments de votre mission et par Martin Tweed, l’excentrique CEO de Kindred, par vidéos interposées via votre terminal de bord. Le temps d’un petit debrief rapide et nous voilà partis pour notre première mission : inspecter les dégâts de notre vaisseau, suite à son atterrissage que nous devinons plutôt rude.
Une première phase de jeu qui fera office de tutoriel et qui nous permettra de nous familiariser avec le gameplay du titre – un scanner pour obtenir des informations sur notre environnement, une touche pour sauter, une autre pour se baisser et une pression sur le stick gauche pour sprinter, le tout à la première personne – et, surtout, son humour omniprésent. Journey to the Savage Planet réussit ainsi dès les premiers instants à imprégner l’imagerie plutôt sérieuse de la conquête spatiale d’une bonne dose de créatures aux designs colorés et cartoonesques, de remarques désabusées toutes aussi drôles les unes que les autres venant d’une EKO entièrement doublée en français québécois et de petites pastilles acides sur le monde qu’est devenu notre planète natale sous la forme de pubs kitchs à souhait et de messages envoyées par Martin Tweed, dignes des meilleurs shutterstock.
Pile ou face
Mais cette première mission permet également de mettre le doigt sur l’un des premiers aspects négatifs du FPS de Typhoon : sa technique inégale. Mes premières impressions étaient pourtant plus que bonnes. Il faut dire que n’importe quel titre aurait eu ma sympathie en passant après mes heures de jeux dédiées au test de The Outer Worlds et il est vrai que Journey to the Savage Planet tient bien la route en mode portable. C’est fluide, les textures son honnête et la distance d’affichage est vraiment correcte si on fait l’impasse sur les animations saccadées des créatures extraterrestres lorsqu’elles sont loin de notre champ de vision. En mode TV en revanche, le constat est tout autre. Si on évite le flou baveux généralisé de The Outer Worlds, les textures sont tout de même plus grossières lorsque notre Switch est dockée, mais c’est surtout au niveau du framerate que cela pèche. Les ralentissements sont fréquents et le nombre d’images par seconde semble régulièrement tomber en dessous de la barre fatidique des 30 fps. Du clipping est également à déplorer en mode TV et il ne sera pas rare de voir des champignons fluorescents et autres arbres papillons apparaître devant nous comme si de rien n’était.
Malgré tout, explorer cette planète sauvage a été un régale. La variété des biomes proposés et la découverte constante de nouvelles espèces à scanner nous gardent alerte pendant une bonne dizaine d’heures. Cela tombe bien, c’est exactement le temps qu’il faut pour terminer Journey To the Savage Planet. Surtout, le titre de Typhoon Studios exploite à merveille la verticalité de ses niveaux, au fur et à mesure que nous développons les capacités de notre avatar. Pour analyser cette planète sauvage de fond en comble, nous devons crafter de nouveaux équipements grâce aux ressources – essentiellement du carbone, de l’aluminium et du silicone – que nous récoltons au fil de notre aventure. C’est d’ailleurs comme cela que nous pourrons obtenir notre jetpack permettant de faire un saut supplémentaire ou de bondir à plusieurs mètres de hauteur, notre grappin, ou encore notre seule et unique arme de poing qui nous sera forte utile pour survivre face à une faune pas toujours pacifique.
J’suis une sauvage
Car si votre scanner est votre meilleur allié pour progresser, votre gâchette pourra l’être également pour vous sortir des pires situations. Certaines bêtes seront en effet peu à même de vous laisser flâner sur leurs territoires et n’hésiteront pas à vous attaquer à vue. À ce titre, les gunfights sont plutôt plaisants – merci l’aide à la visée sur la gâchette ZL. L’arme répond bien et les feedbacks visuels et sonores sont vraiment bons. Les bruitages de votre pistolet et des ennemis viennent ainsi renforcer une impression de lutte acharnée, à peine réduite par la musique aussi plate que discrète du jeu.
L’apparente lourdeur de notre héros sur les premières heures de jeu s’estompe assez rapidement une fois notre équipement amélioré – notre jetpack nous permettra par exemple d’effectuer des esquives rapides sur les côtés – et tirer parti de l’environnement qui nous entoure pour prendre l’avantage sur nos opposants s’avère vitre très amusant. Tirer sur les champignons électriques paralysera par exemple nos adversaires tandis que l’utilisation du grappin nous permettra de prendre de la hauteur, ou tout simplement de fuir le combat si une une accroche se trouve non loin de notre position. Les combats de boss – au petit nombre de trois – tirent d’ailleurs parti de cette large palette de possibilités et vous demanderont de bien être attentif à ce qui vous entoure pour vite comprendre comment les vaincre.
Journey to the Metroidlike Planet
Se constituer ce petit arsenal d’équipement s’avère donc bien pratique et cela nous poussera à partir fouiller les moindres recoins de la planète à la recherche de tout ce qui pourra nous rendre plus puissants. Là encore, nous serons aidés dans nos pérégrinations par l’utilisation de graines aux propriétés diverses. Graines explosives, corrosives, plante grappin et autre gelée rebondissante seront autant d’outils supplémentaires indispensables pour accéder à de nouvelles zones et progresser dans notre étude de cette planète.
Revenir sur nos pas pour explorer de nouveau un biome déjà visité à l’aide de nos nouveaux équipements nous permettra donc de trouver de plus en plus de ressources ou de fruits oranges – augmentant notre endurance et nos points de vie – pour de devenir de plus en plus résistant. Cependant, et comme évoqué plus tôt, Journey to the Savage Planet n’a qu’une dizaine d’heures d’émerveillement à nous proposer et ça, Typhoon Studios l’a bien compris. La recherche des alliages extraterrestre et une bonne partie des améliorations de nos équipements restent ainsi optionnelles. Vous aurez donc le choix de profiter du rythme parfaitement maîtrisé du jeu, sans vous laisser distraire par la recherche des quêtes annexes – des petites d’expériences à réaliser dans le plus pur style des jeux sandbox, ou des quêtes de collection sans grands intérêts scénaristiques – ou, au contraire, de décider de céder à la collectionnite aiguë, quitte à vous lasser du monde plein de surprises, mais limité de Journey to the Savage Planet.
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Journey to the Savage Planet, la surprise signée Typhoon Studios - TEST
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C'est tiguidou - 79%79%
C'est tiguidou
Le constat est finalement positif. Journey to the Savage Planet connait ses limites et nous laisse le choix de les atteindre ou non. Mais avant d’en arriver là, Typhoon Studios nous promet une dizaine d’heures de jeu rythmées par l’exploration d’une planète et d’humour potache, où metroidvania et combats frénétiques se mélangent pour notre plus grand plaisir.
Les +
- Une aventure bien rythmée …
- Une technique satisfaisante en mode portable…
- La verticalité des niveaux
- Des bonnes sensations de tirs
- Un univers drôle et coloré
- Les voix en français
- Une vrai diversité d’environnements à explorer
Les -
- … qui faiblit vite si l’ont décide de tout explorer
- … mais limite en mode TV
- Une bande originale anecdotique