King of Seas, hissez haut moussaillons ! – TEST

King of Seas Nintendo Switch test
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La piraterie a déjà séduit l’industrie des jeux vidéo à plusieurs reprises : blockbusters comme productions indépendantes, la conquête des mers fait l’objet de plusieurs titres célèbres à l’image dAssassin’s Creed: Black Flag et Sea of Thieves. C’est aujourd’hui au tour de King of Seas de nous faire monter à bord pour une virée en mer des plus agitées. Croisière épique ou naufrage sanglant, que vaut donc cette production de 3DClouds ?

My Bully Boys Blow

Dans King of Seas, vous incarnez Luky (ou Marylou selon votre choix de départ), fils du dirigeant de ce vaste monde composé d’îles indépendantes les unes des autres. En tant qu’héritier du Roi des Mers, on vous éduque depuis votre plus tendre enfance dans une méfiance systématique envers les pirates. Ces redoutables bandits sont traqués jour et nuit par la Marine royale dans laquelle vous vous apprêtez à faire vos grands débuts. Mais le jour de votre intronisation est pour le moins perturbé quand le roi votre père meurt alors qu’un redoutable sortilège vaudou s’abat sur le château. Alors que le chaos règne dans King’s Fortress, la capitale du royaume, Luky est immédiatement accusé par les conseillers du défunt roi d’avoir ourdi ce complot. Le jeune homme n’a d’autre choix que de fuir pour éviter une exécution sans procès.

Après une terrible course-poursuite se soldant par le naufrage de son navire, Luky est pris sous l’aile d’un chef pirate affable ayant connu son père. Une vie de pirate commence alors pour le jeune homme qui va devoir puiser dans toutes ses ressources pour prouver son innocence, venger la mort de son père et récupérer son héritage.

Tous les chemins mènent à Rhum

Mais comment allez-vous mener votre quête à bien ? Dans King of Seas, il ne sera pas question d’explorer des îles à la recherche de coffres au trésor puisque vous resterez constamment sur votre bateau. Les captures d’écran prises par mes soins vous aideront à mieux comprendre mais sachez que le jeu adopte une vue 3D isométrique en permanence centrée sur votre fier navire. Votre job consiste alors à gérer votre itinéraire ce qui demandera notamment d’adapter la vitesse du bateau (en déployant jusqu’à trois voiles simultanément) mais aussi de s’assurer qu’il reste à flot en dépit des nombreux obstacles que vous rencontrerez.

Car oui, les mers de King of Seas sont très loins d’être de paisibles rivages paradisiaques. La bronzette sur le pont de votre bateau devra attendre puisque vous serez régulièrement confronté à toutes sortes de dangers : tempêtes foudroyantes, volcans en éruption, monstres marins et évidemment d’autres navires ! Ces derniers représentent le principal danger lors d’un itinéraire et vous serez souvent amenés à livrer bataille pour avancer dans l’histoire du jeu. Tous les navires ne vous attaqueront pas à vue cependant : certains sont vos alliés déclarés (des pirates), d’autres ne vous attaqueront pas à moins que vous n’ouvriez les hostilités quand d’autres encore vous traqueront dès que vous serez dans leur champ de vision.

Les commandes sont relativement simples mais cela n’empêche pas de rendre les affrontements palpitants une fois que l’on a bien avancé dans le jeu. Il s’agit essentiellement d’envoyer une volée de boulets de canon (sur le flanc gauche ou droit, en appuyant sur l’une ou l’autre des gâchettes ZR et ZL) au moment opportun afin d’être sûr d’atteindre le navire ennemi. En plus de vos canons, vous pouvez équiper jusqu’à quatre capacités spéciales pour vous aider dans les batailles : lance-flamme, sorcellerie, invisibilité et bien d’autres special moves sont présents et peuvent changer le cours des choses.

La subtilité de King of Seas se reflète également dans les différents paramètres appliqués aux vaisseaux. Trois jauges principales évaluent la “santé” de votre bateau : les voiles (qui déterminent votre vitesse de déplacement), l’équipage (qui influe sur le nombre de boulets de canon envoyés à chaque salve) et la coque (qui est la véritable jauge de “PV” du bateau). Le bateau en lui-même possède plusieurs statistiques comme le blindage de la coque, la résistance des voiles ou la puissance des canons : vous pouvez augmenter ou diminuer ces statistiques en installant justement des voiles plus robustes ou des canons spéciaux. Chose sympathique : chaque changement sera visible sur votre navire ce qui fait que vous pouvez le personnaliser comme bon vous semble ! La personnalisation va également plus loin dans la mesure où cinq sortes de navires sont à débloquer dans le jeu. Vous commencez avec Sloop mais vous pourrez également diriger une Flûte, un Brick, un Galion et une Frégate lors de vos voyages.

Ajoutons à tout cela un système de montée de niveaux et un arbre de compétences et vous vous retrouvez avec un ensemble complet et maîtrisé dans l’ensemble. On participe à des batailles épiques où le hasard jouera parfois un léger rôle ce qui rend les choses d’autant plus stimulantes. La formidable bande-son composée pour ces affrontements n’est d’ailleurs pas étrangère à ce sentiment d’héroïsme qui nous envahit lors des moments les plus critiques !

Sugar and tea and rhum

La seule baisse de régime est constatée au niveau des attaques de forts. Dans King of Seas, de nombreux ports sont disséminés à travers le monde et sont défendus par des installations militaires. En temps normal, vous serez libres de vous y amarrer pour effectuer diverses activités (j’y reviendrai plus bas) mais vous pouvez également attaquer les défenses d’un port pour vous en rendre maître. Pour cela, il vous faudra attaquer le fort protégeant l’île encore une fois à l’aide de vos canons ce qui n’a rien de bien passionnant. Là où les batailles entre navires sont très dynamiques, en grande partie car vous affrontez une cible mouvante et imprévisible, canarder un fort immobile est plus fastidieux qu’autre chose. Les possibilités sont très réduites et cela consistera surtout à s’approcher du fort, tirer une salve de boulets, s’éloigner et recommencer ce manège jusqu’à le détruire.

Au passage, un ou deux problèmes de collision sont à noter. À plusieurs reprises, la jauge de vie du fort ne diminuait pas d’un pouce malgré le fait que mes boulets de canon atteignent leur cible de plein fouet. Et puisqu’on est dans les bugs, j’ai noté quelques petits soucis avec le son de temps en temps : des musiques qui s’arrêtent subitement, des sons qui retentissent sans qu’on comprenne trop pourquoi. Enfin, j’ai eu de courtes chutes de framerate en de rares occasions, ce qui a eu tendance à casser légèrement le rythme des batailles. En bref,  il y a de la place pour un petit correctif !

Un ensemble complet, finement pensé mais pas exempt de défauts

Quelques paragraphes plus haut, j’ai mentionné les ports. Que vous en soyez maîtres ou non, vous serez libres de les accoster pour y faire quelques petites choses très utiles. Dans un premier temps, vous pourrez rendre visite au charpentier pour réparer votre navire et acheter de nouveaux équipements. Ensuite, vous pourrez faire un tour au marché pour faire un peu de commerce et vendre les trésors que vous aurez trouver lors de vos trajets.

Le marchandage est plutôt intéressant ici car selon les ports visités, les prix ne seront pas les mêmes : un port en pénurie de rubis sera prêt à vous les acheter plus cher qu’ailleurs par exemple. Enfin, la taverne sera le lieu où vous pourrez recruter des pirates pour renflouer votre équipage et accepter toutes sortes de quêtes annexes. En plus de tout cela, les ports que vous aurez conquis seront également à gérer : il serait imprudent de les laisser sans défenses solides ! Vous devrez alors débourser des milliers de pièces d’or pour augmenter les défenses militaires de chacun de vos ports entre autres paramètres afin d’être sûr que la Marine royale ne viendra pas vous les reprendre aussi sec.

En résumé, King of Seas propose une expérience riche et complète dans laquelle on s’ennuie rarement. Les débuts sont assez difficiles puisqu’on sera fréquemment acculés par des navires bien plus forts que nous mais une fois les trois premières heures franchies, on commence à ressentir un agréable sentiment de puissance qui ne fait que s’exacerber à mesure que l’on maîtrise le gameplay du jeu. Avec son monde généré de manière procédurale, King of Seas est en constant renouvellement et les batailles, les trouvailles, les fouilles d’épaves et les évènements de l’histoire s’enchaînent de manière très dynamique pour un résultat final des plus agréables. On regrettera peut-être des environnements parfois légèrement vides et des modèles 3D un peu vieillots sur les bords mais l’ensemble reste lumineux et donne presque la sensation de sentir le soleil sur sa peau.

King of Seas, hissez haut ! - TEST
  • Une aventure épique et riche en contenu - 85%
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Résumé

King of Seas est un très bon jeu de piraterie. Avec son gameplay très complet et ses multiples bonnes idées, cette production indépendante tire son épingle du jeu sans aucun problème. Bien que non dénué de défauts, cette aventure est un véritable plaisir et notre voyage pour devenir Roi des Mers est assurément marquant. Il ne reste qu’à espérer un petit patch pour corriger les problèmes de son et le framerate parfois saccadé d’ici le lancement de King of Seas et vous serez assurés de passer un excellent moment en compagnie de Luky !

Les +

  • Un gameplay très complet
  • Un défi présent et jamais injuste
  • Des évènements aléatoires qui corsent un peu le trajet
  • Cinq types de bateaux
  • Des batailles navales intéressantes et dynamiques
  • Une excellente bande-son

Les -

  • Les premières heures assez difficiles
  • La prise des forts peu intéressante
  • Quelques ralentissements occasionnels
  • Des bugs de son et de collision
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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !