Lonely Mountains: Downhill, une bonne descente sur Switch – TEST

Lonely Mountains Downhill DLC
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Annoncé il y a quelques mois sur Nintendo Switch, nous n’avions jusqu’au mois d’avril 2020 aucune nouvelle de cette mouture du jeu Lonely Mountains: Downhill pourtant très attendue par certains amoureux de Thunderful Games, dont je fais partie (la série des SteamWorld à jamais dans mon cœur). A force de l’attendre, j’avais presque fait une croix dessus et lancé la version Xbox One, offerte dans le sulfureux Game Pass de Microsoft. Mais fort heureusement, ce 7 mai 2020, la descente a pu commencer sur la console hybride.

Die and retry, mais en vélo

Si vous ne connaissez pas le principe de Lonely Mountains: Downhill, je vais vous résumer cela en quelques mots. Premièrement, sachez qu’il s’agit là d’un die and retry : un jeu dans lequel il est souvent nécessaire de perdre et de recommencer pour comprendre comment avancer correctement. C’est exactement ce principe, mais à l’inverse de l’habituel jeu de plateforme à la Super Meat Boy, qui reste une référence en la matière, le studio Megagon Industries s’est attelé à développer quelque chose d’un peu plus proche de la production motorisée d’Ubisoft, à savoir la série des Trials. Lonely Mountains: Downhill est un jeu dans lequel vous devez amener un cycliste d’un point A à un point B le plus vite possible et en tombant le moins de fois possible. Les contrôles sont d’ailleurs aussi simples que le topo du jeu : vous choisissez soit entre droite et gauche (peu importe l’orientation du cycliste, sa droite reste votre droite et pareil pour la gauche) pour contrôler le VTT, soit une direction “à l’écran” (vous devez tourner le joystick dans la direction où vous voulez aller sur l’écran).

Evidemment, les différentes pistes sont pensées pour vous forcer à prendre des risques. S’il existe un chemin tout tracé qui restera relativement simple à emprunter, comptant quelques chutes tout de même pour prendre en main le gameplay et réussir correctement ses virages, le jeu vous indiquera subtilement, par des chemins de terre ou autres tremplins, qu’il existe des raccourcis. Mais, vous vous en doutez, ces raccourcis sont plus … meurtriers que le chemin de base. Si vous réussissez à prendre un chemin plus marginal alors vous gagnerez en temps, mais perdrez potentiellement en patience.

Lonely Mountains: Downhill ne dispose que d’un seul mode de jeu, à savoir un mode solitaire. Pas d’histoire, pas de mini jeux, pas de multijoueur : que de la découverte et du défi. Le titre de Megagon propose différents environnements : des montagnes verdoyantes, des décors plus automnaux ou encore des lieux plus désertiques avec chacun ses propres spécificités de level-design et ses propres pièges et raccourcis, évidemment. Lorsque vous débloquez une montagne pour la première fois, vous aurez affaire à quatre montagnes différentes contenant chacune quatre circuits eux aussi différents pour amener à un total de 16 pistes avec quatre modes de difficultés chacune. A chaque nouveau circuit débloqué, vous aurez la possibilité (et l’obligation à vrai dire) de le parcourir une première fois de façon plutôt tranquille, sans prise de tête et uniquement pour la découverte. Pas de timer, pas d’objectifs, uniquement de la course.

Une difficulté de plus en plus élevée

C’est ensuite que les choses viennent se gâter au fur et à mesure : le jeu vous débloque un mode Débutant, puis Expert et ensuite Libre comme l’air. Pour le premier mode, les objectifs sont assez simples et accessibles : terminer la piste dans un temps imparti assez généreux ou tomber moins de x fois (cette fois aussi, le jeu n’est pas radin). En mode expert, le titre devient un peu moins gentil et vous forcera à finir plus vite, en tombant moins de fois et certains défis vont même cumuler les deux directives, lorsque d’habitude chaque objectif n’est nécessaire que pour un seul défi (vous pouvez tomber 256 fois, tant que vous avez mis moins de 3 minutes par exemple, le défi temps est relevé). Bon à savoir tout de même, lorsque vous tombez, vous revenez au dernier checkpoint franchi et le chronomètre reprend lui aussi à ce moment de la course. En terminant tous ces défis, débloquerez les pistes suivantes et quelques skins pour votre coureur ainsi que des pièces de VTT qui, en les cumulant, vous permettront d’acheter les cinq autres bolides.

Mais alors mes aïeux, parlons du mode libre comme l’air. Le principe est toujours le même : il faut parcourir la piste du point A au point B. Mais cette fois, pas question d’objectifs … ni de checkpoints. Si vous tombez à 3 secondes de la ligne d’arrivée, vous recommencez absolument toute la piste. C’est un défi à la fois reposant en ce qui concerne les objectifs, mais terriblement stressant à chaque virage ; votre score sera d’ailleurs comparé à d’autres riders dans les classements du jeu.

Une atmosphère paradoxalement reposante

En jouant à Lonely Mountains: Downhill, je me suis confronté à une bataille assez étrange dans ma tête. Tout en étant stressé sur la piste à dévaler les montagnes, en prenant des raccourcis dévastateurs pour l’intégrité physique de ma cycliste et en grinçant des dents à chaque fois que je frôlais le moindre arbre, je prenais véritablement mon pied à écouter l’ambiance sonore du jeu. Le titre ne propose pas de musique cinglante pensée pour rythmer le jeu et pour accélérer le processus de vieillissement de vos tympans, mais reste bien dans une ambiance très naturelle, très terre à terre. Le bruit des pneus du VTT (oui bon ça, ce n’est pas très naturel) sur le chemin parsemé de petits cailloux, le clapotis du cours d’eau qui passe juste à côté, le bruit d’un crâne fracassé contre une roche, les petits oiseaux matinaux qui viennent bercer vos douces oreilles … Tout est paradoxalement très enivrant, rafraîchissant et reposant.

Lonely Mountains: Downhill m’a apporté une sensation de sérénité que je n’ai retrouvé que dans peu de jeux au cours de ma vie de joueur, d’ailleurs presque plus que dans Breath of the Wild lui-même lorsque j’étais au milieu des forêts. Et pendant que mes oreilles tournoyaient de bonheur, mes dents ont quant à elles perdu 20 millimètres à force de les serrer à chaque virage, chaque chute, chaque seconde en trop pour relever les défis, chaque défaite. C’est comme cette sensation étrange lorsque l’on touche de la main gauche un tuyau d’eau glacée et de la main droite un tuyau brûlant. On ne sait pas trop quoi en penser, on sait que ça fait bizarre, mais on en viendrait à apprécier cela.

Lonely Mountains: Downhill reste techniquement un peu juste

Là où le bat va blesser, c’est dans la technique du jeu. Si le constat est loin d’être catastrophique, nous avons malheureusement encore affaire ici à un jeu à l’origine très beau et bien fini sur Xbox One, mais aliasé et ralenti sur Nintendo Switch. Encore une fois, nous devons nous contenter de se dire que “la direction artistique est top, c’est juste moins bon techniquement qu’ailleurs” et c’est ici totalement le cas de figure. Je ne comprends pas tellement comment un tel jeu peut se retrouver aussi aliasé sur la version hybride. Mais soit, ce doit être plus compliqué que je ne le pense.

Dans cette même technique, deux petites choses m’ont fait un peu plus tiquer que la simple définition du jeu ou aliasing des modèles 3D. Premièrement, l’effet de flou me semble plus élevé ici que sur la version Xbox One du titre. Dans Lonely Mountains: Downhill, vous ne voyez pas vraiment ce qui vous attend au bord de l’écran : tout ce qui vous entoure est flou. C’est un choix artistique voulu par les développeurs et c’est d’ailleurs une très bonne idée pour le gameplay. Mais sur la version Switch, j’ai eu l’impression que cet effet de flou avait été augmenté, que la distance d’affichage déjà courte était revue à la baisse, empêchant parfois de bien négocier la suite du circuit.

L’autre problème qui m’a fait un peu de mal, c’est qu’entre deux zones différentes (par exemple verdoyante et automnale), le nombre d’images par seconde pouvait fortement chuter pour passer, en grossissant un peu le trait, d’un solide 60 FPS à un instable 30 FPS. Bien que cela soit préférable à un framerate constamment bas, ça a tendance à déconcentrer en pleine partie et à faire tirer un peu la grimace. Dommage donc, espérons que cela soit corrigé par la suite.

Vidéo de gameplay de Lonely Mountains: Downhill sur Nintendo Switch

Lonely Mountains: Downhill, une bonne descente sur Switch
  • Un jeu maîtrisé à la technique inexacte - 80%
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Un jeu maîtrisé à la technique inexacte

J’ai passé d’excellents moments sur Lonely Mountains: Downhill. Très joli, à l’ambiance vraiment marquante de sa simplicité et de son réconfort paradoxalement mélangée à un die and retry plutôt hardcore selon le niveau de difficulté, le titre a su m’apporter une réelle dose de fraîcheur en m’évitant toute sensation de déjà-vu. Le titre a innové tout en restant très simpliste et, pour une fois, ça n’a que du bon. Un seul mode et pas de multijoueurs : et alors ? Le jeu n’en a clairement pas besoin. C’est dans la partie technique propre à la version Nintendo Switch que des points se perdent : le jeu se veut malheureusement être parfois trop juste techniquement et cela peut potentiellement réussir à gâcher tout ce qu’a créé le titre auparavant, en terme d’ambiance.

Les +

  • Le plaisir d’une ambiance très réussie
  • Une sensation d’accomplissement après chaque défi relevé
  • Une direction artistique maîtrisée
  • Un contenu ni trop maigre ni trop conséquent
  • Le gameplay est maîtrisé

Les -

  • La personnalisation du rider est assez anecdotique
  • La technique un peu faiblarde sur Switch
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Note des lecteurs :
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DesBen
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Benjamin DESTREBECQ - Joueur de 29 ans, fondateur du site Switch-Actu.fr, je suis passionné par le jeu-vidéo depuis The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Je joue sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 5, parfois sur mon smartphone. Rédacteur freelance, j'ai également un certain affect pour le webdesign, à mon niveau.