Mega Man 11, un jeu parfaitement huilé mais à maîtriser – TEST

Mega Man 11 Nintendo Switch
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En terme de saga culte de plates-formes/action, après avoir cité les Super Mario, Sonic, Rayman… on arrive finalement assez vite à la saga des Mega Man. Totalement ancrée dans la culture vidéo-ludique, elle possède un statut assez curieux, comme bon nombre de jeux : à la fois assez peu connue du grand public récent, mais pour autant toujours dans les mémoires des joueurs de niche et des plus anciens d’entre nous. Voilà pourquoi l’arrivée d’un nouveau Mega Man est toujours attendue, bien que ne constituant pas une sortie majeure sur les line-up de fin d’année. N’ayant jamais joué à un Mega Man de ma vie mais étant un fan absolu du genre plates-formes (oui, vous avez bien lu), cette sortie représentait une occasion bien trop belle pour que je passe à côté. Alors, pour un néophyte, Mega Man 11 ça donne quoi ?

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Univers simple, démarrage sur les chapeaux de roues

D’emblée, on ressent tout de suite que Mega Man n’en est pas à son coup d’essai. Le jeu commence très dynamiquement par quelques images animées magnifiquement dessinées, suivies de quelques scènes pour introduire le fil conducteur du jeu. Vous incarnez Mega Man, un robot créé par le docteur Light, et vous êtes chargé de partir à la poursuite du docteur Willy, son grand rival. La cause de la discorde : ce dernier a volé la plupart des robots du docteur Light et les a équipé d’un nouveau système appelé “Double Gear” (traduisez : double engrenage”), permettant d’accroître la force mais aussi de ralentir le temps. Le docteur Light vous équipe lui même de ce système, qui constitue la principale nouveauté de gameplay de cet opus.

  Mega Man 11 Nintendo Switch

Mega Man 11 commence d’emblée par une structure fondamentale des jeux d’action plates-formes, et nécessaire selon moi au bon démarrage de tous les jeux du genre : un fond scénaristique très léger, simple à comprendre, et efficace. Les développeurs l’ont bien compris, et ce depuis des années, il n’est absolument pas bénéfique pour un jeu de plates-formes (surtout de ce type là, axé plutôt arcade) de noyer l’essentiel du jeu avec des éléments qui n’ont pas leur place. Les joueurs apprécieront d’être plongé très rapidement dans le bain, et de prendre en main Mega Man moins de quelques minutes après le démarrage du jeu. Ce démarrage est aussi très important car il met en évidence toutes les qualités intrinsèques du jeu, sur lesquelles nous allons revenir. Alors oui, certes, il n’y a pas ou peu de fond scénaristique, mais il faut évidemment que cela profite à d’autres aspects du jeu, notamment à la plus grosse force du jeu : le gameplay.

Un gameplay calibré à la perfection, et évolutif

Là aussi, le numéro 11 derrière “Mega Man” indique beaucoup de choses. Il vous suffira de quelques secondes de jeu pour comprendre que tout est réglé au millimètre. La première chose qui saute aux yeux est la physique du personnage : Mega Man est très rigide, et aux premiers abords c’est assez compliqué à prendre en main pour être honnête. Mais une fois cette particularité apprivoisée, tout réagit exactement comme il le faut au timing parfait, et la réalité est dure à accepter mais si vous mourrez, vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous même les 99% du temps (nous y reviendrons). La panoplie de mouvements de base est simple : un saut assez court, la possibilité de tirer, et un chien que vous pouvez appeler de façon limitée pour vous aider à sauter plus haut que la normale. Rajoutons à ça évidemment le Double Gear : en utilisant les gâchettes L et R, vous pouvez augmenter la puissance de vos tirs, ou bien ralentir le temps autour de vous, tout ça pour une durée limitée évidemment. Cet ajout est du véritable pain béni à la fois pour les néophytes qui vont éviter un nombre incalculable de morts (en supposant que vous arrivez à vous faire à l’idée que vous pouvez l’utiliser même dans les moments les plus urgents), mais aussi pour les joueurs confirmés qui voient un gameplay déjà bien huilé s’étoffer avec cet ajout majeur.  Mais ce n’est pas tout, très loin de ça même.

Le gameplay possède une particularité assez atypique : durant vos niveaux, à la fin de chaque boss, vous obtenez la combinaison du robot en question. Ainsi, à chaque nouveau niveau, vous ajoutez à votre panoplie de mouvements au moins un pouvoir, que vous pouvez combiner évidemment avec le Double Gear. C’est un exemple parfait de gameplay évolutif, qui empêche le joueur de s’accommoder à un set de commandes précis, puisqu’à chaque fois qu’il parviendra à dompter Mega Man, il s’ajoutera au niveau suivant une toute nouvelle option potentiellement essentielle dans le système de jeu. Dit comme ça, on peut se dire que ça fait un peu fouillis. Est-ce qu’il suffit d’ajouter du gameplay pour rendre un jeu bon ? Est-ce que cet ajout ne perd pas plus le joueur plutôt qu’il ne le guide vers de nouvelles possibilités ? La réponse ici passe par les ennemis, qui vont donner un vrai sens à toutes ces combinaisons d’actions.

Les ennemis au diapason du gameplay

Une des grandes forces de Mega Man est la variété, mais pas que sur le plan du gameplay. Vous vous rendez compte en parcourant les niveaux que là aussi, il est dur de s’accommoder à un schéma d’actions, d’obstacles, ou d’ennemis types. C’est une aubaine quand on voit le nombre de niveaux, on peut vite penser que Mega Man 11 passera rapidement au placard. Mais il n’en est rien, car le jeu entretient sa difficulté par sa diversité d’ennemis. Tout va vite dans Mega Man 11 : les niveaux passés induisent un changement de gameplay, et le changement de gameplay induit un changement d’ennemis. Ainsi, le pouvoir dernièrement obtenu vous permettra de passer les premiers ennemis du niveau suivant, alors que vous vous disiez probablement : “Maintenant je sais comment faire”. Et bien non, il va falloir intégrer chaque ajout à chaque seconde de jeu. C’est d’ailleurs pour ça, à mon sens, que les niveaux n’ont pas de timer. Car Mega Man 11 demande au joueur non pas de la rapidité, mais de la réflexion dans de très nombreuses situations de jeu.

Mega Man 11 Nintendo Switch

Je vais illustrer mes propos avec le costume obtenu sur le premier niveau (bien qu’il n’y ait pas réellement d’ordre), celui permettant de créer des briques. Le costume de base vous permet d’atteindre uniquement des ennemis en trajectoire rectiligne horizontale, en tirant avec votre arme de base. Lorsque s’ajoute ce nouveau pouvoir, vous pouvez désormais attaquer les ennemis par le dessus en leur envoyant des briques sur la tête, et le jeu ne se prive pas pour vous mettre au défi très tôt dans le niveau suivant. Entre chaque niveau, vous avez malgré tout un tutoriel vous expliquant comment utiliser le nouveau costume, mais Mega Man 11 ne s’arrête pas là et intègre dès la seconde suivante cette nouveauté au sein même du jeu. Sans compter que chaque boss est un condensé de tout ce que vous avez pu voir durant les niveaux précédents, et qu’il vous faudra utiliser les bons pouvoirs au bons moments pour vous en sortir. Attention à la dose de stress une fois devant le boss, gardez bien vos idées en place et sachez combiner le Double Gear avec les pouvoirs adéquat, sinon…. la frustration vous gagnera, et c’est pour moi la fausse note du jeu.

La difficulté véritable point noir ?

Alors oui, Mega Man 11 est un jeu difficile d’accès. Comme je l’ai mentionné plus haut, dès les premières minutes du jeu, vous devez vous habituer à cette rigidité de gameplay assez spécifique de la saga. Pour corser le tout, les niveaux n’ayant pas d’ordre défini, vous pouvez tomber sur le niveau le plus ardu dès le début du jeu, et sans aucun pouvoir supplémentaire. Le nombre de vie est assez limité, et il ne faut absolument pas se précipiter pour espérer venir à bout du niveau en moins de 10 essais. Cet aspect là est pour moi normal, et n’est pas un défaut : il est normal d’avoir du mal à avancer, à apprivoiser le gameplay, et de mettre du temps à parcours les niveaux en apprenant de ses échecs. Mais il y a un côté pervers à cet aspect là, que je différencie totalement du reste.

Mega Man 11 Nintendo Switch

Le jeu propose plusieurs niveaux de difficulté : les néophytes les moins doués (je m’inclus dedans) peuvent donc sélectionner la difficulté la plus simple, et espérer avancer sans trop de frustration. Seulement voilà, ce niveau de difficulté considéré comme basique ne gomme pas en réalité quelques problèmes inhérents au jeu. Par exemple, si le joueur ne sait pas spontanément qu’il faut qu’il utilise la combinaison de touche Bas+B pour effectuer un tacle glissé, il n’arrivera jamais à passer un obstacle clé du premier niveau, et il n’y a aucun indication à cela. Un autre exemple, l’initiation au Double Gear donne au joueur les commandes pour l’utiliser certes, mais jamais la façon et dans quel contexte. Le ralenti vous sera alors utile dans certains cas, mais vous perdrez peut être 10 vies avant de vous en rendre compte. Dans un jeu moins arcade ça ne poserait pas de problème, mais ici les conséquences sont lourdes pour le joueur, sans pour autant qu’on ne sache comment avancer dans les niveaux suivants. Il m’est souvent arrivé de parcourir des niveaux en passant totalement à côté de certaines idées de gameplay, car l’intégration des nouveaux pouvoirs se fait au sein du jeu, mais pas encore dans votre esprit et dans votre façon de raisonner. Vous pouvez parcourir alors le jeu en vous contentant de 1 ou 2 pouvoirs car chaque autre tentative se transforme en frustration immédiate, et il apparaît le sentiment que vous n’avez pas fait les choses comme il faut, ce qui à la vue de la qualité du jeu est réellement dommage.

Un mot sur les musiques de Mega Man 11

Je ne pouvais pas finir ce test sans évoquer au moins brièvement les musiques (et pour ne pas finir sur une touche négative). L’OST est globalement plutôt dynamique, futuriste, et colle avec l’identité du jeu sans pour autant la définir. On retrouve ce type d’OST sur la plupart des jeux rythmés, et ici elles tentent de différencier les niveaux entre eux.

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C’est globalement plutôt raté à mon sens sur ce plan là, mais le plus important est là : chaque piste colle parfaitement au rythme imposé par le jeu, mais n’en est pas stressante pour autant. Même dans les passages les plus frustrants, la musique ne tapera que très rarement sur vos nerfs. En d’autres termes, Mega Man 11 propose une OST maîtrisée et en accord avec le jeu, bien que très classique.

Un excellent platformer, mais frustrant
  • Un excellent platformer, mais frustrant - 75%
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Résumé

Quel gâchis ! Mega Man 11 part sur d’excellentes bases, et a absolument tout pour rayonner sur Switch : une histoire simple, un gameplay réglé au millimètre et très évolutif, une pléthore d’ennemis, du challenge, une OST de qualité… oui mais ? Le jeu n’arrive pas, par moments, à transmettre toute la richesse de son gameplay au joueur, qui peut se reposer sur ses acquis et passer totalement à côté d’idées géniales, ce qui peut faire naître de la frustration chez les néophytes par moments. Mais ne vous méprenez pas, Mega Man 11 est un excellent jeu et un incontournable du genre sur Nintendo Switch.

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Roms2332
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J’achète à peu près tout ce qui concerne Pokémon ou Mario. Je suis aussi fan de plateformer 3D à l’ancienne, de Spyro à Croc en passant par Ape Escape, quelque soit la console, je recherche juste du fun. Cordialement.