C’est en mai 2016 qu’un studio nommé VD-DEV annonçait travailler sur un nouveau jeu de course, RISE: Race the Future, prévu pour une sortie sur Xbox One, PlayStation 4, PC et la toute mystérieuse Nintendo NX, cette dernière sans doute encore pensée comme une console ultra puissante. La sortie fixée initialement à l’hiver 2016 s’est vue retardée de pas moins de deux longues années suite à un drame que personne n’aurait pu imaginer : le développeur de ce petit studio s’est vu partir des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 46 ans. VD-DEV s’est relevé et est parvenu à sortir son jeu en novembre 2018 sur les consoles de la génération actuelle, puis ce 22 juillet 2019 sur Nintendo Switch. Le constat est-il bon ? Nous vous en parlons de suite.
Des sensations plus que correctes
RISE: Race the Future a un avantage tout particulier vis-à-vis d’autres jeux de courses typés arcade – puisque c’est le cas de pour celui-ci -, c’est que les sensations de course sont plus que correctes. Le tout n’est pas fondamentalement précis et ne reflètera pas la réalité puisqu’il ne s’agit pas ici d’une simulation à la Project CARS, mais ne pas freiner avant un gros virage et ne pas gérer correctement un drift peut rapidement vous être fatal, d’autant qu’aucun système de retour arrière à la Forza n’est proposé dans le jeu. Bémol malgré tout, les voitures semblent un peu trop légères et sont insensibles aux chocs. Aucune destruction lorsque vous percutez un adversaire, ni même quand vous vous prenez un mur de plein fouet. Au pire vous passez au dessus des barrières et vous êtes téléporté sur la route, au mieux vous faites simplement marche arrière.
Le système du jeu repose sur une alternance entre course sur de la terre et sur la mer. Au premier abord, vous aurez l’impression que tous les lacs ou rivières du jeu sont quand même vachement peu profonds. Mais il n’en est rien : en regardant d’un peu plus près, vous remarquerez que les roues de votre bolide se retournent à l’horizontale comme pour activer un propulseur permettant de survoler l’eau. Vous l’aurez compris, nous sommes ici dans un futur – assez proche cela dit, vous ne verrez rien de trop extravagant dans le jeu – au sein duquel les voitures planent sur l’eau. En plus d’alterner entre ces deux types de terrains, qui sont évidemment à négocier différemment, la course sur l’eau étant plus imprécise que sur la terre, un triple système de boost s’offre à vous. Avant de démarrer une course, vous pouvez choisir entre un boost qui se recharge dès que vous dépassez la barre des 125 km/h, qui se recharge à chaque dérapage ou encore un boost complet octroyé à chaque début de tour. Réfléchissez bien : le boost permet parfois de prendre un avantage considérable, mais son utilisation intensive peut vite vous faire perdre les pédales et le mur se rapprochera étrangement rapidement de votre bolide. Néanmoins, les contrôles durant l’utilisation du boost sont plus précis : un gros virage sera plus facile à entreprendre à pleine vitesse.
Un contenu un peu léger, mais un prix raisonnable
Lorsque vous lancez pour la première fois RISE: Race the Future, un petit quelque chose risque de vous choquer : pour un jeu de course, le menu est très … vide. On peut s’attendre à voir s’afficher des menus de type ” Solo ” / ” Local ” / ” En ligne “, eux-mêmes ayant des sous-menus. Mais non, la raison est simple, RISE ne dispose d’aucun contenu multijoueurs. Ni course avec vos amis via internet, ni sur le canapé, ni même un simple classement pour savoir qui a fait le meilleur temps sur telle course. Rien de rien. Et c’est réellement dommageable tant le gameplay du jeu peut se prêter à cela, la quasi-totalité des courses mettant en scène d’autres bolides adverses. Avec des pistes larges à l’ancienne, un système de boost et des drifts en veux-tu en voilà, les parties à plusieurs auraient pu être vraiment très bonnes. Mais … non.
Nous allons donc forcément nous axer sur le solo lors de ce test, puisque rien d’autre n’est proposé. Il faut également se mettre dans le contexte que le jeu coûte 17,99€ sur l’eShop de la Nintendo Switch. Maintenant que vous savez cela, parlons donc du contenu de RISE. Trois modes distincts sont proposés une fois le titre lancé : le mode challenges, le mode championnat et le time attack (contre la montre). Pour le premier, nous avons affaire à des séries de défis divers et variés. Nous disposons de 8 courses par ” saison “, et il faut gagner un nombre donné d’étoiles et de supporters pour débloquer la saison suivante ; pas besoin de tout terminer à 100%, il faut simplement se débrouiller dans quelques courses pour aller plus loin. Chaque passage de saison offre également un nouveau bolide, qui sera utilisable dans les trois modes de jeu. Les différents défis dans chaque courses peuvent aller d’une simple victoire à ” restez constamment devant telle voiture “, ” n’utilisez pas de boost ” ou même ” driftez sur 600 mètres “. Si certains sont assez compliqués, la majorité rend la course plus fun voire plus stressante, à tel point que vous lâcherez un cri de bonheur une fois que vous aurez réussi cette course recommencée 7 fois.
Le deuxième mode, nommé championnat, est un peu plus calme et plus classique. Le but est simple : terminer premier après un nombre de courses donné. Comme un grand prix Mario Kart, avec plus de courses par championnat dans RISE, ce n’est pas important de terminer en tête à chaque ligne d’arrivée, ce qui importe réellement est votre classement final. Évidemment, plus vous enchaînez les championnats, plus la difficulté va augmenter. C’est aussi tout l’intérêt d’avancer en parallèle dans le mode challenge, afin de débloquer tous les bolides. Le troisième mode quant à lui est plus axé chiffres, résultats bruts, puisque son intérêt est de faire le meilleur temps sur les différentes courses du jeu. C’est ici que l’on se demande pourquoi est-ce qu’aucun classement entre amis n’a été proposé au sein du jeu, amenant une touche de challenge supplémentaire.
Dans tous les cas, si la difficulté vous semble trop importante ou au contraire que vous vous ennuyez un peu, le jeu propose une difficulté générale dans les menus. Vous pourrez jongler entre plusieurs niveaux, allant de découverte (très simple) à légende (assez hardcore), pour trouver ce qui vous correspond le mieux. Si vous réglez le tout au maximum, s’il vous plaît, n’abîmez pas vos manettes sur le sol …
Un accent technique mis sur les bolides
C’est sans doute l’élément qui m’a le plus surpris dans RISE: Race the Future. Pour la petite histoire, je suis régulièrement déçu des jeux de course sortis sur Nintendo Switch depuis le lancement de la console. Dans un coin de ma tête se cache Need for Speed: Most Wanted U sorti à l’époque sur Wii U, qui m’avait vraiment bluffé techniquement. La grande soeur de la console hybride en avait finalement sous le capot et je me demande encore pourquoi aucun jeu de course ne parvient à proposer un tel rendu sur Switch. Même si nous n’y sommes pas encore avec RISE, il faut dire qu’un réel effort a été fait et que ça m’a fait très plaisir de découvrir cela. Les éclairages et les décors ne sont pas de grandes réussites – bien que ce ne soit pas non plus un désastre, loin de là -, mais un bel accent a été mis sur les bolides. Les décors sont assez aliasés et la distance d’affichage nous donne parfois droit à des textures ” trouées ” permettant d’alléger le chargement. Mais les véhicules sont moins impactés par tout cela.
Pour pallier ses difficultés techniques, le jeu est épaulé par un effet de motion blur, une solution facile mais somme toutes assez efficace ici. Ce flou de mouvement permet donc de ne pas s’arrêter sur les textures du sol et des décors proches : tout à l’air de passer très vite devant les yeux et permet d’éviter de s’attarder sur des détails pouvant parfois faire un peu peur malgré tout.
RISE en a sous le capot
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RISE en a sous le capot - 70%70%
Résumé
Si tout est loin d’être parfait, surtout en terme de contenu amputé de toute possibilité multijoueurs, RISE: Race the Future parvient à s’en sortir pour différentes raisons : d’une part, un prix relativement doux de 17,99€ ; d’autre part, un contenu solo promettant des heures de jeu et des sensations distinctes à chaque mode ; et pour finir une qualité technique agréablement travaillée, proposant un rendu en jeu de très bonne facture. Nous sommes encore loin d’une grande réussite technique à la Mario Kart 8 Deluxe, mais ce jeu de course arcade nommé RISE parvient à plaire.
Les +
- Des véhicules bien modélisés
- Environnements et météos différents
- Prix doux
Les -
- Pas de multijoueurs (ni local, ni en ligne)
- Pas encore ça au niveau des décors
- Des voitures trop résistantes