Stitchy in Tooki Trouble, introduction aux plates-formes – TEST

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Très inspiré – de manière totalement assumée – par la série des Donkey Kong, le platformer Stitchy in Tooki Trouble visait néanmoins un public familial et non vraiment gamer. Si, au vu des premières images, on pouvait avoir peur de la relative ressemblance du jeu avec la série de Nintendo, il convenait d’affirmer ou d’infirmer ce sentiment une fois la manette en main : ça tombe bien, c’est justement ce que j’ai pu faire durant les derniers jours. Et, spoiler alert, ce titre néerlandais ne s’en sort pas si mal, étant donné son statut de petit jeu indépendant développé par une équipe d’une dizaine de personnes.

Donkey Corn

C’était pourtant assez mal parti, avec un menu principal plutôt hideux et sa musique dont les premières notes font grandement penser à celles du menu principal de Super Mario 3D World : je dirais même que, de manière générale, les compositions sont très oubliables et parviennent à peine à habiller les différents niveaux, là où j’ai été surpris par moments par un sound design particulièrement travaillé – je pense notamment au bruit lorsque l’on récolte du maïs, assez jouissif. Mais revenons à nos moutons : on lance une partie, donc, et on se retrouve après une très courte cinématique face à une carte du monde somme toute classique et très linéaire, mais qui colle bien à l’univers très cartoon proposé par le jeu.

Après quelques niveaux, le constat est néanmoins sans appel : Stitchy in Tooki Trouble semble avant tout viser un jeune public, avec une facilité qui empêchera les joueurs les plus aguerris de se sentir challengés, sauf dans quelques rares cas – on y reviendra. C’est moins un défaut qu’un choix assumé, cependant : les ennemis sont assez lents et la frame d’invincibilité (période durant laquelle vous ne pouvez pas reprendre de dégât après avoir été touché) est toujours très longue, votre personnage attendant généralement d’être à l’abri avant d’arrêter de clignoter. Polygoat a néanmoins compris que “viser le jeune public” n’est pas synonyme de “faire un jeu au rabais” et propose un titre qui se laisse très agréablement prendre en main : le personnage répond bien, les hitboxes sont assez précises, l’inertie est correcte et les niveaux plutôt bien construits.

Born to speedrun

Les parents qui voudront tâter Stitchy in Tooki Trouble pourront, qui plus est, se confronter à divers défis, notamment la récolte de morceaux de totems au sein des niveaux, ainsi qu’à un challenge qui vous obligera à les finir vite pour remplir votre compteur d’étoiles. Cela suffit généralement à épicer le tout et à ne pas s’endormir manette en main – il est en effet très rare, notamment dans le premier monde, de perdre des vies. Le côté “speedrun” est d’autant plus adapté que les niveaux semblent presque construits comme ceux d’un runner, avec des sauts à faire précisément et au moment donné pour ne pas perdre le momentum et esquiver sans s’arrêter les obstacles qui se retrouveront par la suite sur notre chemin.

De manière assez classique d’ailleurs, Stitchy in Tooki Trouble propose un gameplay simple à deux boutons (A pour sauter et B pour écraser les ennemis) et n’a pas besoin de nous proposer un nombre infini de tutos pour nous expliquer chacun des éléments du jeu : on comprend immédiatement quelles plates-formes vont s’écrouler sous nos pas, de même qu’il va falloir presser B pour se débarrasser d’ennemis avec un casque métallique. Polygoat a bien étudié ce qui s’est fait chez la concurrence, et il est appréciable de voir qu’ils en ont tiré des leçons de ce côté-là.

Quelques boss sur un chemin lisse

On aurait néanmoins aimé qu’ils étudient moins certains aspects de la série des Donkey Kong Country, et notamment le plus agaçant d’entre eux : les boss trop longs. De manière inexplicable, les deux premiers boss de Stitchy in Tooki Trouble constituent un énorme palier de difficulté à franchir, avec des combats assez longs durant lesquels vous ne pourrez ni regagner de la vie, ni revenir à la dernière phase en cas de mort (ce que proposait pourtant Crash Bandicoot 4, pas vraiment l’exemple type d’un jeu coulant). Cela peut engendrer, particulièrement chez les enfants qui auraient pu être mis en confiance par la facilité des niveaux, un certain sentiment de frustration. Peut-être la bonne occasion pour maman ou papa de reprendre la main et aider à surmonter ces ennemis coriaces – aux designs assez réussis, notons.

De manière aussi assez inexplicable, le deuxième monde est bien plus dur que le troisième – et dernier, avec des obstacles pas forcément faciles à appréhender et des ennemis au comportement erratique. Rien de bien problématique, néanmoins, mais c’est une petite anomalie agaçante qui empêche à la courbe de difficulté d’être constante. Cela est sans doute dû au fait que le dernier monde se concentre sur l’introduction de nombreuses mécaniques de gameplay (les sauts entre tonneaux à la Donkey Kong, les pistons qui écrasent les joueurs…) au détriment de l’approfondissement de celles-ci. Cela permet cependant à Stitchy in Tooki Trouble d’être un jeu qui ne lasse jamais tout au long des trois heures qu’il vous faudra pour le parcourir, un point important pour le jeune public auquel il est destiné.

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introduction aux plates-formes
  • Un jeu honnête, mais sans plus - 60%
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Un jeu honnête, mais sans plus

Pour une dizaine d’euros sur l’eShop de votre console, Stitchy in Tooki Trouble proposera à vos enfants une introduction aux jeux de plates-formes très honnête, faite avec un amour du genre assez évident. Si on regrettera quelque peu les boss trop difficiles et de menus problèmes, on ne peut néanmoins qu’être séduits devant l’univers coloré et mignon déroulé par l’équipe de Polygoat, à qui l’on souhaite bon vent, pour peut-être nous proposer une vision plus aboutie et complète dans le futur, avec, espérons-le, un supplément d’âme et d’originalité qui manque un peu ici.

Les +

  • Mécaniques maîtrisées
  • Agréable à jouer
  • Évite la répétition
  • Parfaitement adapté pour les enfants
  • Propice à la rejouabilité
  • Univers sympathique

Les -

  • Musique oubliable
  • Difficulté mal dosée
  • Caméra pas tout à fait au point
  • Parfois trop copié/collé
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lunapolitana
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Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.