Vous voulez un jeu de plateformes 2D au concept accrocheur ? Ne cherchez pas plus loin que Super Magbot. Ce titre a des airs de déjà-vu au premier abord, vous faisant traverser des tableaux successifs à la manière d’un Super Meat Boy, mais il cache une spécificité pour le moins étonnante que je détaillerai un peu plus loin. Le scénario est ici un pur prétexte : un astéroïde maléfique menace le système stellaire de notre protagoniste, un robot nommé Magbot doté de pouvoirs magnétiques qu’il devra utiliser pour collecter les précieux fragments de planètes nécessaires à la défaite du vilain cailloux de l’espace. Il s’agit aussi du tout premier jeu d’un duo de frères ayant fondé leur propre studio : Astral Pixel.
Qui se ressemble… se repousse ?
S’il y a bien un point qui distingue Super Magbot d’un jeu de pateformes ordinaire, c’est le fait de ne pas pouvoir sauter. Tous les déplacements se réalisent à l’aide des petites jambes de ce cher Magbot et de son aimant. Celles et ceux d’entre vous qui se souviennent de leurs cours de sciences le savent peut-être déjà : les pôles magnétiques d’un aimant de nature contraire s’attirent mutuellement tandis que ceux de même nature se repoussent. Ici, ces deux états opposés sont représentés par les couleurs rouge et bleu. Ainsi, un aimant bleu planté dans le sol peut servir de propulseur en utilisant notre propre aimant bleu pour créer une répulsion, tandis que ce même aimant bleu présent au bord d’une corniche nécessite un coup d’aimant rouge afin de se tracter vers cette dernière pour y prendre pied, et vice-versa.
Mais les idées sont loin de s’arrêter au seul concept. Astral Pixel a concocté moults types d’aimants différents pour varier les plaisirs : aimants rebondissants, bulles magnétiques, aimants à changement de polarité etc. D’une part, ces nouveautés qui s’enchaînent renouvellent l’expérience, mais elles ont aussi un autre avantage. Chaque type d’aimant a un comportement différent en attraction, mais vous pousse de la même façon en répulsion. Cette caractéristique fait de ce concept d’aimant un outil de game-design offrant une base solide mais aussi une grande versatilité. Il est courant qu’un même aimant soit utilisé de plusieurs façons au sein d’un niveau, tantôt pour sa fonction spécifique en attraction, tantôt comme simple support pour couvrir une distance en répulsion. D’autre part, certaines variétés ont un cooldown avant de pouvoir être utilisées à nouveau, d’autres non, de quoi enrichir encore les utilisations possibles.
Comme un magnétisme entre nous
Au-delà de son idée phare et de son développement, Super Magbot a d’autres qualités qui m’ont permis de vite tomber accro bien que la plateforme ne soit pas mon genre de prédilection. On peut d’abord citer une courbe de difficulté finement dosée, j’ai ainsi eu tout le temps de devenir familier au concept avant de faire face à des niveaux me faisant perdre patience. Car oui, on est face à un titre exigeant qui fait un usage singulier du stick droit. Ce dernier est utilisé afin de viser avec l’aimant ce qui, si vous jouez beaucoup en mode portable ou sur Switch Lite, peut devenir désagréable à la longue. J’ai largement préféré me fier à la précision et au confort d’une manette Switch Pro une fois arrivé aux niveaux secrets les plus corsés. Heureusement, une fonctionnalité fort bienvenue vient atténuer la chose : un très léger bullet-time si on maintient la gâchette (chaque polarité de l’aimant est assignée à une gâchette, L/ZL pour bleu et R/ZR pour rouge) enfoncée afin d’aider à la visée dans le feu de l’action. Mais ce n’est pas tout, car Super Magbot regorge aussi d’options d’assistance en tous genres pour faciliter son accessibilité.
Les petits + pour le – indispensables
Tout d’abord, le jeu dispose d’un mode pour les personnes daltoniennes qui ajoute un overlay par-dessus chaque aimant avec un signe + ou un signe – pour indiquer sa polarité. Par ailleurs, on peut aussi activer des points de contrôle pour reprendre d’un endroit intermédiaire en cas de mort au lieu de recommencer un tableau depuis le début. Enfin, les options impactant le plus le gameplay restent les possibilités de rester suspendu·e en l’air en maintenant une gâchette lors d’une attraction/répulsion, ainsi que d’avoir des charges infinies pour l’aimant. Par défaut, on ne peut utiliser que deux fois chaque polarité avant de devoir toucher le sol pour recharger ces deux usages.
Pour finir, je mentionnerai l’esthétique très travaillée de Super Magbot. Les deux frères d’Astral Pixel ne s’en cachent nullement, il s’agit d’un titre à l’orientation résolument rétro dans bien des aspects. Avec l’aide du studio (musical cette fois) Moonsailor, le jeu se pare d’une bande-son rappelant la chiptune de l’époque 16-bits dans ce qu’elle avait de meilleur et, bien entendu, le tout est mis en image via un pixel art tout aussi délicieusement nostalgique.
Un premier jeu très convaincant
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Un premier jeu très convaincant - 85%85%
Summary
Moi qui ne suis pas un amateur de jeux de plateformes nécessitant un certain tryhard, pour reprendre le jargon usuel, je me suis laissé happer par Super Magbot. Sans pouvoir être qualifié d’office de jeu culte, le premier titre du duo de développeurs d’Astral Pixel ne se contente pas du minimum syndical et tutoie les cadors du genre. C’est l’exemple type d’un concept utilisé avec ingéniosité et sans essoufflement, les idées continuant à surprendre jusqu’aux derniers niveaux secrets. Véritable lettre d’amour à l’ère 16-bits, Super Magbot est aussi une réussite esthétique tant au niveau visuel que sonore. Nulle raison de se priver ou de se sentir intimidé·e, que vous soyez un·e vétéran·e ou non avec la plateforme. Pour peu que vous appréciiez un tant soit peu le genre et aimiez les concepts originaux exécutés jusqu’au bout, vous y trouverez votre compte.
Les +
- Une idée originale exécutée avec brio et un renouvellement constant
- Une difficulté élevée servie par une courbe de progression bien dosée
- Des options d’accessibilité à la pelle
- Une esthétique 16-bits visuelle et sonore chatoyante
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- Une maniabilité qui laisse à désirer en portable pour les niveaux les plus corsés