Depuis Monster Hunter 3 Ultimate, les fans du jeu de chasse jouant sur console de salon Nintendo patientent. Les sorties des opus 3DS laissaient présager une éventuelle refonte taillée pour la Switch, mais en voyant débarquer Monster Hunter World récemment, on pouvait se poser la question : quelle serait la nature de l’opus Switch ? C’est finalement une version Switch de l’opus 3DS intitulé Monster Hunter Generations Ultimate qui débarque, avec ses qualités mais aussi son petit lot de frustrations.
Monster quoi ?
Monster Hunter est une licence particulière, sur plusieurs aspects. Si on se contente de quelques captures d’écran, on peut penser qu’on a affaire à un Action-RPG assez classique, mais il n’en est rien. Le jeu propose un univers dans lequel vous incarnez un chasseur, qui doit manier son arme et ses capacités à la perfection pour venir à bout d’une armée de monstres. Et croyez-moi, le mot “manier” n’a jamais eu autant de sens que dans le contexte de cette saga (nous y reviendrons un peu plus tard). Tandis qu’un très léger fond narratif prend place et que des quêtes de récolte et quelques objectifs secondaires viennent étoffer le jeu, il apparaît clairement que l’activité principale proposée au joueur est la véritable chasse, la traque même, de monstres géants. A l’aide de pièges, de bombes, de subterfuges, et de tout un tas d’outils et de ruses, il vous faudra venir à bout de centaines de colosses, au travers de combats qui peuvent durer de 5 à 40-50 minutes.
Voyez par vous-même. Ça fait peur hein ? Et bien en fait, on s’y fait, et c’est tout le charme de ce jeu. Car oui, il faut s’y faire pour prendre réellement du plaisir, tant le jeu est atypique et comprend des éléments qui peuvent en rebuter plus d’un.
Une maniabilité unique
Le kit du survivant
Qui dit pléthore de monstres dit pléthore d’objets ? Oui, et heureusement. Et Monster Hunter garde la même philosophie, durant les affrontements comme durant les phases de jeu plus calmes : c’est à vous de faire les choses vous-même. Il est possible de crafter tout un tas d’objets en combinant des items que vous pouvez récolter durant les affrontements mais aussi en phase d’exploration. Vous pouvez notamment créer des Potions, des Antidotes, ou encore des Pièges pour venir à bout d’un monstre. Pour chaque chasse, il est indispensable de penser à un certain nombre de choses. Avez-vous suffisamment d’Aiguisoirs pour entretenir votre arme ? Suffisamment de Potions ? Le monstre peut-il vous empoisonner, et donc avez-vous assez d’Antidotes ? Avez-vous des Marqueurs pour observer la position du monstre sur la carte ? C’est durant les phases “mortes” du jeu, qui ressemblent réellement à de la préparation au combat, que vous allez concocter votre banque de munitions et d’items indispensables à votre future chasse.
Mais ce n’est pas tout. Il faut évidemment en permanence surveiller son équipement, et obtenir idéalement l’arme la plus puissante, et l’armure la plus résistante. Et là aussi, cela passe par des phases de récolte et surtout de chasse. Parfois il vous faudra récupérer des cornes, des griffes, ou même la queue des grands monstres que vous chassez, afin de confectionner les meilleures pièces d’armures. Et là aussi, rien n’est laissé au hasard. Un katana peut trancher la queue d’un monstre, mais ne peut pas détruire son scalp en pierre, qui nécessitera l’utilisation d’un marteau. Et le changement d’arme implique forcément une modification radicale du gameplay et du sens de l’anticipation.
Les Palicos vous aideront aussi à venir à bout de ces colosses : ce sont de petites créatures qui vous donneront toutes sortes de bonus durant votre combat, et qui participeront dans le même temps au massacre de votre proie. Ils ont leur propre équipement et leur propre jauge d’expérience. Vous allez voir qu’il vont vite devenir indispensables, car même si ils ne font pas basculer un combat, sur la longueur ils présentent un avantage indéniable. Le jeu propose même d’incarner ces Palicos en mode “Miaroudeur”, avec un gameplay qui diffère légèrement du gameplay classique, et des quêtes spécifiques.
Enfin, il est possible d’adopter des Styles de combat, eux même compatibles avec des Arts, qui sont des compétences particulières conférant un avantage en combat. Les Styles de combat modifient les possibilités de combo avec vos armes, et offrent une certaine panoplie d’Arts. Chaque Art possède sa propre jauge, et il est nécessaire d’effectuer certaines actions pour remplir cette jauge en fonction du Style que vous adoptez. Aussi, cela dépendra forcément de votre façon de jouer et de l’arme que vous utilisez : voilà pourquoi il est essentiel de réfléchir en amont d’un combat, pour savoir quelle stratégie adopter.
Avec de la persévérance… tout est possible ?
Monster Hunter conviendra à une certaine catégorie de joueurs, c’est certain. Il faudra un minimum d’implication, de persévérance, d’échecs, et d’heures de jeu, pour obtenir des résultats, et à terme, du plaisir. Car oui, souvent c’est la frustration qui domine, et le jeu ne pardonne pas. Une seule erreur dans les déplacements, une mauvaise anticipation, ou bien un combo raté, et c’est la réussite de la quête qui peut vous passer sous le nez. Mais une fois maitrisé, le gameplay s’avère vite jouissif, et vous vous sentirez plus puissant que n’importe quel monstre, capable de surmonter toutes les épreuves.
Le sentiment de satisfaction prend alors le dessus. La satisfaction d’avoir utilisé toutes les ressources du jeu pour venir à bout de l’obstacle, et d’avoir dompté non pas le monstre, mais bien le gameplay, qui est de loin l’ennemi le plus redoutable du jeu. Le nombre incroyable de monstres (une centaine dans cet opus Switch !) et le virage total provoqué par le changement d’une arme vous offrira une rejouabilité monstrueuse, d’autant plus que vous avez aussi la possibilité de faire des quêtes en multijoueur. Ce mode vous permet de jouer à la fois en local mais aussi en ligne avec vos amis, et offre basiquement les mêmes quêtes que le mode solo. Une fois connectés, vous pouvez sélectionner ou créer un salon et jouer avec 4 joueurs au maximum. Le Grand-Camp, zone centrale où sont disponibles les quêtes de guilde, passe alors en mode en ligne et vous pouvez vous préparer et tchater avec d’autres joueurs. Une fois prêts, l’un des joueurs doit sélectionner une quête et vous pourrez l’effectuer à plusieurs. Bien évidemment, le niveau des grands monstres est plus élevé lorsque vous combattez en groupe. Techniquement, le tout est très stable et ne souffre d’aucune latence, si ce n’est lors de la sélection des items dans le coffre du début de zone après avoir démarré la quête, mais rien de dramatique.
Monster Hunter Generations Ultimate possède toutes les caractéristiques propres aux opus classiques de la saga listées ci-dessus, et étoffe un peu plus la licence avec quelques ajouts.
Monster Hunter Generations Ultimate, quelques nouveautés…
Elles sont assez peu nombreuses, mais ont une importance pour les fans aguerris de la licence. Le jeu propose 20 monstres supplémentaires par rapport à la version 3DS, et parmi eux deux monstres totalement inédits : le Valstrax et le Ahtal-Ka (le premier était déjà disponible sur la version démo du jeu) :
Cet opus marque aussi le retour des quêtes de rang G, qui représentent les quêtes les plus ardues de la saga. Nul doute que les acharnés de chasse pourront se défouler sur ces quêtes, qui fait passer le niveau de difficulté un cran nettement au dessus. Les monstres ont plus de vie, font plus de dégats, et ont des attaques et mouvements plus variées.
Enfin, deux nouveaux Styles sont disponibles. Le Style Vaillant est adapté aux joueurs réalisant des enchainements, il est basé sur les esquives réalisées quand l’arme est rengainée, tandis que le Style Alchimiste conviendra aux joueurs réalisant des combinaisons d’objets.
Malgré ces nouveautés, on ne peut s’empêcher de tiquer un peu quand on joue à cet opus Generations Ultimate, surtout en ayant connu l’expérience Monster Hunter 3 Ultimate sur Wii U.
… mais une stagnation
Monster Hunter est une licence qui se repose sur un gameplay bien rodé depuis de nombreuses années, et se contente de rajouter des armes et d’étoffer le bestiaire entre chaque épisode. Si quelques épisodes sortent du lot (notamment Monster Hunter World qui modifie de façon assez drastique le gameplay dit “classique”), ce n’est pas le cas de Monster Hunter Generations Ultimate. Ça n’est pas réellement un problème, étant donné que c’était clairement ce qui était affiché lors de la présentation du jeu, à savoir que le jeu est un portage de la version 3DS. Oui mais voilà, comme pour Monster Hunter 3 Ultimate, on constate des lacunes techniques. Par endroits, le framerate n’est pas optimal (heureusement, c’est très souvent en dehors des séquences de chasse), et on observe du clipping dans le village, sur une distance très réduite. De plus, les textures sont inégales et visuellement le jeu laisse clairement à désirer.
On constate qu’il n’y a eu aucun enseignement tiré du portage du 3 sur Wii U, d’autant plus que la Switch devrait permettre d’avoir un meilleur rendu. Ça n’entache aucunement la qualité du jeu évidemment, mais c’est un point assez frustrant quand on connait les capacités de la Switch, et le nombre d’heures potentiellement passées sur cet opus Generations Ultimate. Rien de quoi rebuter un achat donc, mais parfois de quoi faire un peu grimacer.
Des heures de chasse en prévision
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Des heures de chasse en prévision - 80%80%
Résumé
Monster Hunter Generations Ultimate s’inscrit dans la lignée de la tradition de la saga Monster Hunter, à savoir un bestiaire incroyablement riche, un gameplay dur et punitif mais jouissif une fois maitrisé, et du contenu à la pelle. Cet opus Switch, bien que présentant des lacunes techniques, permettra à la fois aux fans de s’y retrouver, mais aussi aux novices de découvrir cette licence parfois considérée comme licence de niche. Je m’adresse aux néophytes : prenez le temps d’apprendre, de jouer, et de maitriser votre arme. La satisfaction de tuer un monstre n’en sera que plus belle après des dizaines d’échecs, et vous entrerez dans le club de moins en moins fermé des chasseurs de monstres ayant souvent plusieurs centaines d’heures de jeu au compteur.
Note des lecteurs :
( votes)[sc name=”eneba”]
J’ai testé hier soir la démo, je ne connaissais pas la franchise, et je n’ai pas du tout accroché. Effectivement : absence de scénario et lourdeur du game play (sans parler de la lenteur du perso dans ses déplacements, ses attaques ou la prise de potions) m’ont totalement refroidi.
Un conseil : testez le, il est en démo sur le store !!
C’est le risque effectivement avec ce type de jeu, c’est tellement spécifique et atypique que ça perd beaucoup de joueurs (et moi le premier quand j’y ai touché pour la première fois). Effectivement, très bon conseil, la démo est presque un passage obligé pour ceux qui n’y ont jamais joué :p
Je vais être honnête avec vous, j’hésite entre cet opus ou le World dans sa version PC. Donc avis et autres ressentis sont les bienvenus 🙂
Sa dépend de ce que tu recherche. J’ai commencé la série MH avec world
(faux, j’ai joué il y a longtemps a freedom unite 2 mais sa ne compte pas.)
Et world est très intéressant ,il y a des améliorations qui rendent le jeu plus agréables graphiquement et a la maniabilité.
Les mouvements et combos étant plus fluides moins lourdes et rigides. Mais je suis assez déçu de la difficulté du titre. Je l’ai trouvé assez facile et son bestiaire assez juste et peu original, développé sauf pour certains monstres.
World est un renouveau, changement qui fait du bien à la série, le coeur du gameplay est bon, il manque juste de quoi le déchainer.
A voir si le contenu supplémentaire (dlc) ou une extension séquelle peux changer la donne.
C’est pour sa que , personnellement je tenterais le Generation Ultimate ce noel.
De mon côté je suis vraiment surpris par le scénario inexistant ! Ayant poncé MH4U sur 3DS, je savais évidemment que le scénario n’était pas le fort de MH (sauf World qui va un peu plus loin). Mais il y avait au moins un fil conducteur, là …
Bon après, le bestiaire ÉNORME rattrape la donne !