There Is No Game : Wrong Dimension, le non-jeu à faire à tout prix – TEST

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Des concepts particuliers, on en a vu une belle pelletée dans le jeu vidéo. Je pense particulièrement à Baba Is You, œuvre indépendante d’Arvi Teikari qui vous propose d’écrire vous-même les règles du jeu auquel vous jouez. Mais imaginez un instant, que lorsque vous lancez votre jeu, celui-ci vous explique qu’il n’y en a pas et fait absolument tout pour vous empêcher de profiter. Et bien c’est exactement ce que propose There Is No Game : Wrong Dimension, un jeu qui n’est pas un jeu développé par Draw Me A Pixel.

Déjà, cocorico ! There Is No Game : Wrong Dimension est français (je suis chauvin et fier). L’origine du jeu date de 2015 lorsque Pascal Cammisotto crée une courte expérience intitulée There Is No Game lors d’une Game Jam. Cette expérience qui a connu un succès rocambolesque a donc fini par aboutir sur un projet plus long et complet : There Is No Game : Wrong Dimension, malgré une campagne Kickstarter qui n’était pas parvenue à atteindre son objectif. Sorti en août 2020 sur PC et Mac, il aura fallu quelques mois supplémentaires pour le voir débarquer sur Switch, et c’est à l’occasion du tout dernier Indie World que ce non-jeu est arrivé sur notre petite hybride en avril 2021. Soyez prêt parce que vous prendrez rarement autant de plaisir à ne pas jouer à un jeu.

La comédie, la vraie.

Avant tout, il faut préciser que There Is No Game: Wrong Dimension est une aventure narrative en Point & Click dans laquelle vous êtes l’acteur principal. Vous êtes un joueur, qui cherche logiquement à jouer, mais le jeu, lui, ne l’entend pas vraiment de cette oreille et va absolument tout faire pour vous empêcher de prendre le moindre plaisir. Sous cet angle, difficile de croire que l’on s’apprête à vivre une superbe expérience narrative, mais le studio français réussit parfaitement à modeler ce concept en un scénario palpitant qui ne cesse de gagner en rythme et en intensité tout long des 5 heures qu’il vous faudra pour en voir le bout.

Ce rythme d’ailleurs, ne serait pas aussi fluide si le jeu n’était pas ponctué d’une grande touche d’humour. Autant vous l’avouer, je ne crois pas avoir autant ri sur un jeu vidéo depuis bien longtemps. Chaque blague est finement écrite et toujours hilarante si bien que j’ai encore mal aux zygomatiques tellement j’ai eu un grand sourire plaqué sur mon faciès tout du long. Vous passerez forcément un bon moment devant There Is No Game : Wrong Dimension, je n’en suis pas sûr, j’en suis certain !

Mais toutes ces blagues ne seraient pas aussi efficaces si le jeu d’acteur n’était pas au poil. Que dire de la performance de Pascal Cammisotto, qui offre sa voix au Jeu ? Et bien simplement que je suis jaloux de son timbre et de la superbe performance qu’il nous offre. On pourra cependant un peu pester contre le manque d’un doublage français, pour la simple et bonne raison qu’il est parfois difficile de suivre l’action et les dialogues si on n’est pas à l’aise avec la langue de Shakespeare. Bref, There Is No Game nous offre une histoire parfaitement ficelée, absolument hilarante avec un doublage de haute qualité et qui en plus réussi à user de son pixel art pour mettre en scène des moments formidables.

Gameplay maîtrisé

La petite frayeur que l’on pourrait avoir en lançant un Point & Click sur une console, c’est sur sa capacité à gérer son gameplay via un pad. Et bien autant être honnête, c’est réussi ! Alors forcément, le contrôle via notre viseur sera forcément plus lent et moins précis qu’avec une souris, mais force est de constater que ça fonctionne très bien. Là où j’avais régulièrement pesté sur TOHU, je n’ai ressenti absolument aucune frustration sur There Is No Game. Il n’y a qu’à de rares moments pendant lesquels c’était un peu rébarbatif via le pad, mais si jamais vous êtes confronté à quelque chose de trop dur à maîtriser (ce qui n’arrivera presque pas, rassurez-vous) vous pouvez ôter la console de son socle et en profiter grâce à l’écran tactile, qui répond extrêmement bien pour résoudre les énigmes.

Si le jeu brille déjà par sa narration, que dire de ses énigmes ? Elles correspondent parfaitement au thème du jeu et ne cessent de briser le quatrième mur pour nous offrir des solutions aussi improbables qu’hilarantes. Alors il faut se l’avouer, certaines résolutions sont par moments vraiment tirées par les cheveux (la marque de fabrique des bons vieux Point & Click), mais le jeu propose un système de solutions plutôt malin en trois étapes, nous donnant au début de petites indications pour nous orienter, pour au final nous donner la solution si jamais on n’y arrive pas. Ce système très accessible permet bien évidemment de ne pas nous frustrer, mais sert aussi à conserver le rythme de l’aventure.

Il faut aussi noter le fait que There Is No Game : Wrong Dimension ne se répète jamais dans ses mécaniques : les énigmes proposées offrent toujours une résolution maligne et originale sans tomber dans le déjà-vu. Alors forcément la mécanique du 4e mur est présente tout au long de l’aventure, mais elle est au cœur du gameplay et sert jusqu’au bout la narration et les énigmes.

La lettre d’amour au jeu vidéo

Ce qui ressort de mes quelques passionnantes heures sur le titre, c’est la manière dont il rend hommage au jeu vidéo et à ses créateurs : The Legend Of Zelda, Game & Watch, Tetris, Pacman et tant d’autres reçoivent un petit (ou un très gros) clin d’œil de la part de Draw Me A Pixel. On ressent l’héritage des célèbres Point & Click du passé, à qui ils délivrent d’ailleurs un chapitre hommage jusqu’à la difficulté assez particulière des énigmes. Et ça dénonce aussi ! Le studio se permet quelques piques sur les jeux services et les free-to-play dans un passage absolument hilarant mais qui montre parfaitement l’art de la frustration mis en place par certains studios pour pousser à l’achat.

Tout ça pour dire que There Is No Game : Wrong Dimension respire le jeu vidéo et que l’amour des développeurs pour ce média suinte tout au long du jeu qui le montre par sa créativité sans failles et ses inspirations à peine voilées.

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Difficile de vous en dire plus sans rentrer dans le spoil… There Is No Game : Wrong Dimension est un jeu stupéfiant. Il ne cesse de surprendre par ses mécaniques pleines de créativité, par son humour omniprésent qui tape toujours dans le mille et par une narration rythmée qui se suit avec un grand plaisir. Et pour couronner le tout : le passage sur Nintendo Switch se passe sans aucun accroc ! Si vous avez envie de vivre une superbe et courte expérience, je ne peux que vous conseiller de vous lancer dans l’aventure, qui en plus de ça, ne coûte que 12,99€. Et si jamais vous ne voulez pas jouer à un jeu, ça tombe bien, ça n’en est pas un !

Les +

  • Un concept excellent
  • Hilarant, du début à la fin
  • Une narration qui tient en haleine
  • Des énigmes ultra malignes…
  • Très bon rythme
  • Doublage d’excellente facture…
  • Suinte l’amour du jeu vidéo
  • Très joli et varié

Les -

  • …Mais parfois tirées par les cheveux
  • …malgré le petit manque d’un doublage français
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Note des lecteurs :
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Jilax
38 articles

Plongé depuis ma plus tendre enfance dans le jeu-vidéo sans aucune envie de remonter à la surface. Une manette, une guitare et un match de foot du Stade Rennais suffisent à mon bonheur.

4 Commentaires
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Zeldalinette

“Première image de BOTW2”, j’ai ri 😀
Il m’a l’air bien sympa ce petit jeu indé, merci pour ce test

Mick

Un jeu absolument génial que j’ai fini en 6h tout pile ! Le système d’indice est excellent et évite toute frustration devant les énigmes parfois bien tordues.
Par contre si je peux me permettre, le test est très bien écrit mais les images sont bien trop nombreuses et spoil VRAIMENT beaucoup ! Ça gâche vraiment le plaisir de la découverte et des bonnes vannes, c’est dommage. Il aurait fallu s’arrêter aux trois premières images, vraiment.