Née en 2003 sur GameBoy Advance, la série WarioWare est revenue en force chez Nintendo depuis 2018, avec trois épisodes en cinq ans. Après WarioWare Gold sur 3DS en 2018 et WarioWare: Get it Together! sur Nintendo Switch en 2021, Big-N sort un nouveau jeu pour sa mascotte jaune : WarioWare: Move It!. Alors que le dernier épisode ne tirait pas partie des fonctionnalités spéciales de la console et de ses Joy-Con, le nouvel opus rectifie le tir et propose une pleine exploitation des manettes de la machine hybride, de la détection des mouvements jusqu’à la caméra infrarouge. Suffisant pour en faire un des hits de cette fin d’année malgré la concurrence féroce ? Autant gâcher le (faux) suspense dès le départ, ce n’est pas tout à fait le cas…
Comme tout jeu Mario de manière générale, et même encore plus ici dans le cas d’un party-game, le scénario de ce WarioWare: Move It! n’est qu’un prétexte pour partir découvrir une pléthore de mini-jeux. Alors qu’il se promène, Wario tombe PAR HASARD sur un stand vendant des burgers à l’ail, ces derniers faisant l’objet d’un concours qui offre un voyage. Comme vous le savez, comme PAR HASARD, Wario adore les burgers à l’ail et s’empresse d’en acheter une cinquantaine, histoire de faire bonne figure. Et là, comme PAR HASARD, il tombe sur le burger gagnant et se voit donc partir sur une île exotique. Tout seul ? Que nenni. Car, comme PAR HASARD, le concours donne la possibilité d’inviter 20 personnes à cette expédition. Wario part donc avec toute sa troupe sur cette île paradisiaque et nous voilà lancés sans plus attendre dans le bain.
Un mode histoire amusant bien que chiche : c’est tout Wario !
WarioWare: Move It! propose plusieurs modes de jeu. Le mode histoire, bien sûr, pour prendre part à une série de mini-jeux avec un semblant de trame scénaristique. Wario et ses amis sont mis dans toutes sortes de situations loufoques et le but des mini-jeux sera de régler les quelques situations épineuses dans lesquelles ils se sont fourrés. Chaque début de niveau est l’occasion de mettre en scène les personnages via quelques cinématiques et des dialogues qui ne cassent pas trois pattes à un canard mais qui ont le mérite d’être présents. Comme WarioWare: Move It! s’adresse à tous types de joueurs, on ne peut pas lui en tenir rigueur et ce n’est de toute façon pas pour la richesse du scénario et des cinématiques que l’on joue à ce titre.
Le mode histoire vous permet donc, à un ou deux joueurs, d’arpenter une quinzaine de niveaux avec au programme des poses à effectuer. Chaque pose sera celle qui devra être adoptée pendant les mini-jeux, qui s’enchaînent à toute vitesse et sont tout aussi variés que déjantés. Tirer le plus vite possible des mouchoirs d’une boîte, faire sauter une grenouille et il existe même des passages tirés de jeux Nintendo (faire la descente en glissade dans Super Mario 64 DS, attraper la poule de Zelda: Ocarina of Time). Ce ne sont que des exemples parmi les plus de 200 mini-jeux qui sont proposés dans WarioWare: Move It!. Les poses, comme par exemple celles du tir à l’arc, du tchou tchou (oui oui), du sumo ou encore du top model, sont assez nombreuses et permettent de varier les plaisirs dans toutes sortes de situations en plus de faire beaucoup rire en regardant les autres faire ! Car oui, voir quelqu’un en position de sumo pour coincer un poisson entre ses jambes, c’est plutôt inhabituel… et terriblement efficace en termes d’amusement.
Si on s’amuse, il est dommage que ce mode histoire propose une durée de vie si dérisoire : comptez environ 2h pour boucler le tout (sans compter les épreuves supplémentaires jouables de deux à quatre joueurs), ce qui est extrêmement faible et plutôt décevant si vous jouez uniquement en solo, le reste du jeu étant jouable exclusivement de deux à quatre joueurs. L’apprentissage des poses se fait dans ce mode, avec un pitch à chaque fois sur la manière dont elles sont été communiquées aux mortels. Dans WarioWare: Move It!, ce sont des techniques ancestrales prodiguées par “la voix des cieux” et exécutables grâce aux posolithes, des reliques ressemblant trait pour trait aux Joy-Con. Cela prête souvent à sourire de par le texte qui accompagne la découverte de ces poses, mais j’ai personnellement trouvé rapidement redondante la phase d’apprentissage, avec la voix off qui annonce en permanence “la voix des cieux se fit entendre…”. Ce n’est peut-être qu’un détail, mais pour moi ça veut dire beaucoup sur la répétitivité des activités.
Plein de mini-jeux dans WarioWare: Move It! mais.. à côté ?
Hormis le mode histoire, vous avez accès au mode Fiesta, jouable de deux à quatre joueurs et qui vous offre la possibilité d’affronter vos amis dans une série de mini-jeux prenant place chez le médecin ou bien même devant Méduse qui vous pétrifiera du regard si vous bougez pendant qu’elle vous regarde. Notons aussi l’existence d’un plateau à la Mario Party, en beaucoup plus léger mais tout de même sympathique avec un dé à lancer et des bonus/malus selon la case sur laquelle vous tombez. Le tout sera l’occasion de passer un bon moment en compagnie de vos amis ou de votre famille, en vous voyant dans des situations cocasses pour ne pas dire ridicules. Là-dessus, WarioWare: Move It! est une très bonne expérience qui permet à tout le monde de jouer, petits et grands. Rajoutez à cela le Miroir Copieur, un mode où vous êtes dos à l’écran et imitez votre comparse qui lui est face à l’écran et reproduit ce qu’il s’y passe, et vous aurez terminé votre séjour sur cette île.
Vous trouvez que c’est un peu léger ? Effectivement, ça l’est : on ressortira volontiers ce WarioWare: Move It lors de quelques sessions avec amis et famille, mais son intérêt est rapidement limité sur le long terme. Par exemple, les épreuves supplémentaires du mode histoire déblocables après le boss de fin sont franchement sympathiques et proposent un défi assez relevé, mais pourquoi obliger le joueur à y participer à deux ? Autre élément discutable : jouer à plusieurs peut aussi s’avérer un peu compliqué suivant les épreuves car si vous jouez à deux, vous avez un Joy-Con chacun. Impossible d’avoir une paire par personne, ce qui s’avère ni très intuitif ni très précis lors des mini-jeux où il faut appuyer sur des boutons spécifiques.
Pour finir sur une bonne note, soulignons le fait qu’un jeu qui se base sur la détection de mouvements est en général assez approximatif. Ce n’est pas le cas avec WarioWare: Move It!, où chaque geste doit être reproduit correctement pour réussir un mini-jeu, y compris dans ceux mettant à l’épreuve la caméra infrarouge, largement sous-exploitée dans les autres jeux mais ici efficace. Il n’est pas question de faire une pose qui ne correspond qu’à moitié à ce qu’il faut faire ou de secouer la manette dans tous les sens dans l’espoir de gagner. Parfois, vous serez même un peu perdus la première fois que vous ferez un mini-jeu car vous aurez l’impression de faire ce qu’il faut sans qu’il ne se passe rien à l’écran, alors que cela est sûrement dû à une mauvaise orientation des Joy-Con. Eh oui, finie l’époque de la Wii où on agitait vaguement la télécommande en jouant au tennis au fond du canapé et que cela fonctionnait tout de même !
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A vos posolithes, prêts... SECOUEZ ! - 70%70%
A vos posolithes, prêts... SECOUEZ !
WarioWare: Move It donne l’impression de ne pas optimiser son potentiel. Tout en étant fidèle à la série en proposant beaucoup de fun et du grand n’importe quoi à plusieurs, il se montre avare en contenu, surtout côté solo. Heureusement, la proposition marche bien en raison d’une utilisation des spécificités des Joy-Con réussie et d’un univers Wario toujours aussi déjanté. On se demandera quand même si ce WarioWare n’aurait pas dû être le titre de lancement de la Switch à la place de 1-2 Switch pour montrer les possibilités qu’offraient les posolithes… pardon, les Joy-Con.
Les +
- Wario et ses amis toujours fous
- Beaucoup de mini-jeux
- Bonne utilisation de la détection de mouvements
- Toujours amusant à plusieurs
- Un foutoir par moments
Les -
- Mode histoire très court (2h)
- Répétitif sur quelques poses et mini-jeux
- (Rares) problèmes de maniabilité à plusieurs