What Comes After, le baume au cœur – TEST

75%

Inutile de se mentir, en ce moment, la vie c’est pas chouette. Cela fait désormais 1 an que nous sommes plus ou moins sur pause et que nous ne sommes plus libres de passer de bons moments comme nous en avions l’habitude, et ce encore plus à l’aube d’un troisième confinement. Certains le vivent bien, d’autres moins, et inutile de se demander comment les personnes qui n’allaient déjà pas très bien vont après cette année de calvaire. Si vous ne vous sentez pas à votre place, que vous avez l’impression d’être un poids pour les autres ou que vous n’êtes pas capable d’accomplir quoi que ce soit, je vous propose de lancer What Comes After. Ça ne changera pas votre vie, mais j’espère au moins que ça pourra vous mettre du baume au cœur.

Avant de vous parler du jeu, j’ai envie de vous parler un peu de moi. Non pas que je sois particulièrement imbu de moi-même et que je voue un culte à ma propre personnalité, mais je pense que l’approche que vous aurez de What Comes After dépendra particulièrement de votre état d’esprit au moment où vous lancerez le jeu.

Je n’ai pas vraiment une énorme confiance en moi, je doute bien trop régulièrement de mes compétences réelles et j’ai un problème assez handicapant sur ma capacité à faire des choix, que ce soit le type de pâtes que je vais manger à midi ou les écoles que j’ai envie d’intégrer. Et c’est avec cet état d’esprit, amplifié par la crise sanitaire qui me pompe bien le moral que j’ai lancé What Comes After, développé par Fahmitsu, en collaboration avec Rolling Glory Jam. Si je vous parle de mon état d’esprit, c’est parce qu’il s’accorde au final plus ou moins (dans une moindre mesure bien évidemment) avec certains thèmes dont parle le jeu, et qui forcément ont donné une appréciation sûrement différente d’une personne qui aurait une énorme confiance en soi et pour qui tout roule.

Un air de Walking Simulator

What Comes After raconte l’histoire de Vivi, jeune adulte qui ne se sent pas au mieux de sa forme et qui après avoir de justesse attrapé son train, s’endort et se réveille toujours dans le même train, mais de nuit, rempli de fantômes et en direction de “ce qui vient après”. Je ne vous en dis pas plus, le jeu est essentiellement narratif et moins vous en savez, mieux vous le savourerez.

Je dois avouer avant toute chose que le jeu est plutôt déroutant. Je ne l’ai pas trouvé particulièrement beau. Techniquement il est au poil, il n’y a rien à dire mais artistiquement parlant, What Comes After est plutôt banal. Que ce soit dans sa palette de couleurs, dans son chara-design ou ses décors, il reste très basique voire en deçà d’autres productions indépendantes. Les animations aussi de leur côté restent très simples, la 2D utilisée n’aide malheureusement pas à les rendre fluides et dynamiques. Au final le jeu se suit comme un visual novel plus qu’un jeu en 2D à défilement horizontal.

Je tiens également à vous préciser que si vous êtes le genre de personnes à placer le gameplay avant tout, passez votre chemin ou prenez sur vous très très très fort. À l’inverse d’un Spiritfarer, qui traite d’un thème fort en utilisant le gameplay pour servir sa narration, What Comes After fait le choix de délaisser complètement celui-ci pour se concentrer uniquement sur la narration et les dialogues. Vous ne serez pas déboussolés si vous appréciez le genre, mais à l’inverse de certains, comme What Remains Of Edith Finch, ne vous attendez pas à une mise en scène grandiose ou à une bande originale percutante. Les rares cinématiques que le jeu propose sont de simples enchaînements d’artworks et la musique est presque aux abonnés absents.

Aussi court que touchant 

J’ai envie de m’arrêter là car plus j’écris, plus j’ai l’impression de critiquer le jeu de manière assez véhémente, alors qu’absolument pas ! Il faut bien sûr remettre le jeu dans son contexte, il n’a pas bénéficié d’un budget dantesque et ne coûte pas cher à l’achat (6,99€ sur l’eShop). Difficile à ce prix-là de s’attendre à prendre une claque sur tous les points. Cependant, il marque beaucoup de points sur la narration, où il a tout misé.

Avant de rentrer dans le sujet, je tiens a préciser que si le jeu est traduit en français, je vous conseille très très fortement d’y jouer en anglais si vous maîtrisez un petit peu la langue. La traduction française est pour le moment très littérale, et vous vous trouverez régulièrement devant des phrases qui ne veulent pas dire grand-chose. Mais je tiens à préciser que le studio nous a affirmé que la traduction n’était pas terminée et qu’ils travaillaient encore dessus. Une mise à jour devrait rapidement corriger tout ça. J’y ai joué intégralement en anglais, switchant de temps en temps avec le français pour rigoler de la traduction, mais dans l’ensemble vous ne devriez pas avoir trop de mal !

What Comes After est un jeu narratif qui mise donc énormément sur les dialogues entre Vivi et les personnages qu’elle va rencontrer. Chaque dialogue est brillamment écrit. Parfois dur, parfois bienveillant, parfois hilarant mais toujours dans le ton global de l’œuvre, qui veut être réconfortant envers toutes les personnes qui ne sont pas bien dans leur peau. Certains passages ont fait écho à ma personne, d’autres beaucoup moins mais une chose est sûre : il y aura forcément un dialogue qui résonnera en vous à un moment ou à un autre. Le jeu parviendra parfois à nous surprendre, notamment dans la diversité de personnages avec qui nous allons discuter, et on s’attachera à eux alors qu’on a pourtant la possibilité de ne discuter qu’une seule fois avec. Je ne peux d’ailleurs que m’incliner devant la représentation faite des chats, qui ne pouvait pas être plus parfaite. Si votre chat pouvait parler il ne serait pas si différent de ceux de What Comes After.

Pendant la petite heure et demie qu’il vous faudra pour terminer le jeu, vous prendrez plaisir à découvrir chaque personnalité présente dans ce train, et vous en ressortirez avec un peu plus d’espoir que quand vous y êtes entrés.

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Une histoire aussi belle que courte
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Une histoire aussi belle que courte

What Comes After n’est pas la solution-miracle à un éventuel mal-être, mais c’est un jeu qui arrive à poser des mots sur une sensation que peut-être beaucoup trop de personnes ressentent. S’il fait fi de tout gameplay pour se focaliser sur la narration, c’est pour le mieux et vous passerez un moment agréable, qui pourrait mine de rien vous faire du bien.

Les +

  • Une belle histoire
  • Un thème lourd bien abordé
  • Des personnages attachants
  • Vraiment pas cher
  • LES CHATS !

Les -

  • Une DA banale, un peu décevante
  • Un vrai manque de musique
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Jilax
38 articles

Plongé depuis ma plus tendre enfance dans le jeu-vidéo sans aucune envie de remonter à la surface. Une manette, une guitare et un match de foot du Stade Rennais suffisent à mon bonheur.